Neybappé
PDV OMNISCIENT
Kylian fulminait dans son coin, un peu grognon que Tuchel ait osé le laisser sur le banc. Il était prêt ! Il en avait de l'énergie à revendre le petit !Bien qu'il a hardiment débattu sur le sujet avec l'allemand, ce dernier reste ferme sur sa décision, lui répétant sans cesse que « c'est comme ça, tu n'as pas le choix ! »
Presnel essaya de discuter avec lui en lui chuchotant des blagues à l'oreille, mais le métis ne l'écoutait que distraitement, grimaçant dans un rire faussé pour lui faire plaisir. Mais heureusement, le plus vieux finit par comprendre qu'il l'ennuyait et se tourna vers un autre de leur coéquipier aussi sur le banc et qui montra plus d'intérêt envers ses blagues fourbes sur leurs adversaires, se moquant de certains pour passer le temps.
Kylian se redressait légèrement sur son siège de temps en temps à cause de quelques soubresauts involantaires, les mains engourdies dans les poches de sa doudoune, pestant contre les occasions manquées de ses coéquipiers. Il tapait du pied sur le sol ou soupirait lourdement, roulait des yeux ou glissait désespérément à certains moments sur son siège, rentrant sa tête entre ses épaules. Il avait très envie de jouer, il trépignait d'impatience à l'idée d'entrer sur le terrain, mais Tuchel ne semblait pas de cette envie, prenant plaisir à le lorgner. Alors il ne trouvait rien de mieux que de mordiller son poing ou de tirer avec rage sur son bonnet, râlant de consternation.
— Il fait un de ces froid de canard ! Je ne sens même plus mes testicules.
Il jeta un regard furtif sur sa gauche, lassé, avant de brusquement tourner sa tête vers le nouvel arrivant qui se laissa tomber à ses côtés, tout grelottant et posant sa tête sur son épaule, puis ramena aussi ses jambes contre son torse, emmitouflé dans sa doudoune et son bonnet tiré jusqu'à perpette.
— Ça va Ney ? s'enquit le plus jeune, nettement plus détendu qu'auparavant.
— Oui. Oui je vais parfaitement bien Kylian ! À part que je meurs littéralement de froid bordel ! Ouuuh... lui répond-t-il avec ironie avant d'être pris d'un violent frisson, ce qui le fit éternuer et encore plus trembler qu'avant.
Kylian sourit, rieur, et finit par passer un bras autour du brésilien, frottant vigoureusement son bras.
— Hum oui... ! Continue comme ça Kylian, tu es si chaud en plus ! souffla d'extase le plus vieux, se collant encore plus contre le jeune français qui sourit de plus en plus, son attention complètement détournée du jeu et de sa frustration passée.
— Tu ne t'habitues toujours pas au froid français ? lâche-t-il sarcastiquement et Neymar rejeta légèrement sa tête en arrière afin de le fixer droit dans les yeux avec ennui, réussissant à sortir son majeur ganté.
Kylian ricana.
— Non mais ça dépasse la normal là ! Je crois que je suis tombé malade en plus, pour appuyer son propos, il éternua si violement que sa gorge lui fit mal sur le coup et sa tête sembla palpiter sous le choc, Aïe...
Kylian se prit d'affection pour sa petite moue souffrante et le serra encore plus fort contre lui, cherchant à tout pris à lui procurer de la chaleur. Neymar ronronna et se cala avec plaisir, reniflant bruyamment avant de fermer les yeux, bien installé.
— Sinon, ça va mieux ton genoux ? finit par lui demander le plus âgé après un moment de silence.
Le français réfléchit avant de percuter de quoi il parlait. Il faisait sûrement allusion à sa légère "blessure" contre le match allé contre Monaco. Il en a encore honte en y repensant. Il est tombé tout seul quoi...
— Évidemment ! Sinon je ne serai pas ici...
— Bah on ne sait jamais avec toi. Peut-être que tu as tout fait au point de mentir sur ton état rien que pour jouer hein..., Neymar hausse des épaules.
Kylian râle contre un tir mal cadré de son camarade avant de lui répondre.
— Non, ça va. Merci de t'être inquiété pour moi d'ailleurs. Tu étais trop mignon ce jour là ! il rabaissa légèrement la capuche de la doudoune du brésilien et embrassa sa tempe après avoir soulevé son bonnet.
— Mais euh Kylian ! Tes lèvres sont...tièdes, fit-il après examination du toucher et le métis se moqua, se prenant un coup de la part de son meilleur ami.
— Maintenant que j'y pense, t'as été un peu merdique ce dimanche..., fit-il remarquer, les yeux rivés sur le terrain, Tu as raté des chances toutes bêtes de marquer et des superbes passes de Angel et Meunier. Puis quand tu te chauffe enfin, t'es hors-jeu ! C'était drôle n'empêche de voir ta mine se décomposer. Aïe !
Il grogna en se prenant la petite tape sur le front de la part du métis qui serra innocemment son cou, le coin de ses lèvres se levant au fur et à mesure qu'il entendait le rire malade du brésilien.
— Ne commence même pas à prendre la grosse tête avec ton premier doublé de depuis un an et la foule qui arrête de plus en plus à te huer ! Puis j'étais dans un bad mood aussi..., sa voix se fit plus basse à la fin et le brésilien se releva légèrement pour le regarder.
— Ça ne va pas Ky' ? Tu sais...si tu veux en parler, je suis là. On n'est pas de meilleurs amis pour rien, lui dit-il avec un doux sourire en prenant sa main et le cœur de Kylian sembla se fissurer, une faille moindre, mais ça lui fit tout de même mal.
Il se força à lui sourire et serra sa main dans la sienne, y caressant le dos avec son pouce.
— T'inquiète mi brasileiro. Je pète la forme maintenant !
Il heurta leurs front amicalement et ils rirent ensemble de bon cœur avant de se recentrer sur le match et d'encourager leurs camarades. Ils ne se préoccupent pas des mouvements à côtés d'eux et des chuchotements avant que Kylian ait failli s'emporter sur un de leur amis après s'être pris un coup de coude dans le bras.
— Quoi ? crache-t-il avec venin et Presnel lève lentement les mains, les yeux bien grands.
— On se calme frère ! Je suis venu en paix. Tiens, de la bouffe, il lui tend des barres de céréales et le métis se calme avant de les prendre et de s'excuser.
— Pas de problème mon gars ! lui sourit Presnel, puis il se tourna vers Eric avec qui il semblait partager une conversation forte intéressante.
— C'est quoi ? lui demande Neymar d'une voix candide en tirant légèrement sur sa manche, ses yeux pétillants de curiosité.
— De la bouffe, il rit en voyant les yeux de chiens battus du plus vieux et ouvrit le papier de la barre de céréales avant de le goûter, C'est de Good Goût en plus.
Neymar se releva, plaçant ses mains sur celles du métis et croqua à pleine dents dans le biscuit que le jeune homme lui tendit gentiment, concentré sur Sarabia qui se réveillait peu à peu sur le terrain.
— C'est quoi ça Good Goût ? l'interroge-t-il en mâchant la portion, faisant une mine mitigée.
— Hein ? Ah euh, une marque de goûter pour enfant avec qui j'ai tourné une publicité, lui explique-t-il rapidement, mordant à son tour dans le biscuit.
— Ouais bof. Pas mal, juge-t-il, pas très convaincu de la qualité du produit.
— J'avoue, il y a largement mieux, mais bon, on fait avec les moyens du bords Ney, ajouta Kylian en se chargeant de terminer la barre à lui tout seul, lançant un petit clin d'oeil au plus vieux comme avant son tir de penalty contre Monaco, et le brésilien lui sourit avant de venir se loger entre ses bras, profitant de sa chaleur.
— Et curieusement, je te crois sur parole.
Kylian sourit et le garda fermement contre lui.
— Normal, j'ai toujours raison.
▫️
Vite fait, en freestyle...
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