❄🌲[Imagine] Orane x Houssem
⚠️ : Hétéro, Imagine
Pour Mantaleau
🌲
— T'inquiète, tu vas tout déchirer bébé ! Tu sais pourquoi ?
Il eut un rire de l'autre côté du combiné, ce qui réchauffa le cœur de la jeune femme.
— Non pourquoi ?
— Parce que tu es le plus fort, tout simplement.
Cette phrase banale eut un effet apaisant pour le jeune milieu de terrain. Il vacilla sur ses pieds, la main dans la poche alors qu'il chuchotait caché dans un coin du couloir du Groupama Stadium.
Orane mordilla sa lèvre inférieure, jouant avec les ondulations de ses mèches brunes, ses joues légèrement rouges.
— Merci schtroumpfette.
— Tu continue avec ce surnom ?!
— Je sais que tu l'aime en vrai.
— Mais non !
— Mais si.
— Tu m'énerves Hous', souffle-t-elle en ricanant.
Houssem se détendit au son cristallin de sa belle et passa une main sur son visage, voyant à quel point il était fou amoureux de la jeune femme.
Ils discutèrent encore un peu, puis Memphis vint appeler Houssem. Le match qui leur permettrait d'atteindre la Ligue des Champions n'allait pas tarder à commencer.
— Bonne merde le nain !
— Dit-elle ! Fais attention à toi à la fête foraine schtroumpfette.
— T'inquiète pas pour moi ! Rien de mal ne pourra m'arriver. À part peut-être me coltiner la colère d'Yzaora quand elle perdra à la machine à peluche là...
Ce fût au tour d'Houssem de rire.
— Je t'aime.
Orane marqua une pause. C'était la première fois que le plus jeune lui disait ça. Houssem était un garçon très timide et réservé, il n'étalait pas ses sentiments et avait tendance à tout garder pour lui. C'était son habitude d'être stoïque.
Elle se releva sur son canapé, ébahie et un énorme sourire aux lèvres. Elle essuya ses yeux et lui répondit, Houssem s'inquiétant de son silence.
— Moi aussi le nain ! Je t'aime. Bisous.
Ils raccrochèrent et chacun répartis à ses occupations premières. Houssem monta sur le terrain avec un petit sourire aux lèvres et le cœur léger bien qu'il y avait une arrière-pensée qui le troublait, une sorte de mauvais pressentiment. Il la refoula à l'intérieur de lui et pensa aux mots échangés avec Orane. Cette femme âgée d'un an de plus que lui avait volé son coeur depuis ses quatorze ans respectif. C'était sa nouvelle voisine à l'époque, leur pères collègues de travails, et son caractère de sauvageonne lui avait plu dès leur premier rencontre bien qu'ils se soient détestés au tout début, souhaitant le pire à l'autre. Elle était pieuse, drôle, belle et intelligente. La femme parfaite pour Houssem.
Maintenant Orane n'arrivait pas à croire qu'il était tien, que son cœur lui appartenait et que ce môme au visage ravagé par l'acné et frêle, aussi petit qu'un tabouret et qui la fixait avec de grands yeux admirateurs était à présent l'homme avec qui elle s'épanouissait et rêvait de fonder une famille plus tard.
La vibration de son téléphone la fit sortir de sa petite bulle niaise et elle sursauta, paniquant quand son cellulaire balança d'une main à l'autre. Elle le rattrapa de justesse et soupira longuement de soulagement.
Elle alluma l'écran et une notification WhatsApp apparu. C'était le groupe de ses plus proches amies, juste Félia qui rappelait à certaines d'être à l'heure.
Elle se leva et partit continuer sa toilette, autrefois dérangé par l'appel de son petit-ami. Une fois maquillée, habillée sombrement d'une petite robe noire et de talons de même couleurs et ses cheveux bruns soigneusement lissés, elle prit son petit sac à main et ses clés et quitta leur appartement amoureux.
Elle conduisit jusqu'à la place où se trouvait la fête des Lumières et attendit ses amies devant le point de vente de tickets. Elle ricana. Elles rabâchaient d'être à l'heure, mais elles ne l'étaient même pas elles-mêmes. Les filles finirent par arriver et trouvèrent des excuses au lieu de tout simplement s'excuser.
— Bon, allons-y au lieu de rester là à papoter !
Bras dessous, bras dessus, elles entrèrent sur la place, brillant de milles feux et se dirigèrent vers les attractions, leur âmes enfantines se réveillant.
Ce n'était pas la première fois quelles venaient ensemble, mais leur émerveillement devant tous ces bâtiments et murs colorées où défilaient des animations de tout genre, les impressionnaient toujours autant. Elles marchaient entre les gros tubes de lumières qui les faisaient peur de temps à autre quand ils s'allumaient soudainement et se mettaient à scintiller, piquant leurs yeux.
Une voix résonna dans les haut-parleurs et les convives se réunirent devant un grand bâtiment ancien et transpirant la bourgeoisie. Des feux d'artifices se mirent à illuminer le ciel sombre en attendant que tous les techniciens mettent en place les jeux de lumières et les rayons qui joueront sur la façade du bâtiment.
Les enfants rirent et les adultes applaudirent. Il y avait des couples qui s'embrassaient et Orane et ses amies admiraient le spectacle dans un câlin serré afin de se garder au chaud. Quand les festivités débutèrent et que le silence retomba pour se concentrer sur les jeux de lumières qui paraissaient si réels, donnant l'impression de toucher le haut de leur têtes ou ces poupées vaudous qui les frôlaient en marchant près d'eux, personne ne se doutait de ce qui se tramait en parallèle.
Une grosse détonation fit trembler la terre et des hurlements à faire peur s'élevèrent dans le silence palpable de la nuit. Ils se ruèrent vers la sortie mais celle-ci était condamnée. Les personnes à l'origine de l'attaque avaient tout prémédités. Toutes les sorties étaient bloquées et personne ne pouvaient s'échapper. Les plus courageux tentèrent de s'échapper mais furent rattrapés à coups de balles dans le dos.
Les cris de joie s'étaient transformés en pleurs et en hurlements d'effroi. Dans le stade, c'était l'apothéose, les lyonnais menait le match. Tout le monde se leva pour les acclamer, encourageant les joueurs.
Sur la place les gens couraient. Pas derrière un ballon ou pour pousser les participants, mais pour sauver leur peau. La peur les possédait tous et ils se bousculaient sans vraiment savoir où aller. Peu importe la direction prise, aucun ne s'en sortait. Des voitures déboulaient et écrasaient les passants, des détonations faisant volées les corps.
Orane s'horrifia devant les morceaux de jambes de toutes tailles arrachés, les visages calcinés, les vêtements sans propriétaires ou les enfants réveillant leurs parents allongés à même le sol. Elle vomit en voyant Félia les yeux grands ouverts, du sang se répondant autour de sa beauté froide, son corps pourtant entier. Elle s'agenouilla près d'elle en pleurant, mais fut tirée en arrière par Yzaora et Maëlle, lui priant de ne pas prendre de temps si elle tenait encore à sa vie.
Elle se remirent à courir et Houssem marqua après son impressionnante accélération. Un enfant hurla de douleur tandis que celui-ci brandit son maillot, fier de son équipe.
Un carbruge sans nom se fit entendre, dans l'un tonitruant de balles et l'autre de couleurs et d'applaudissements.
Des pas apeurés puis d'autres festifs et joyeux, célébrant la victoire lyonnaise et leur qualification en huitième de finale.
Des bras et des mains emmêlés pour se soulever, ceux-ci se prenant dans les bras en larmes de bonheur.
Des vibrations. Une de terreur, deux d'anéantissement, trois de fin. Celle-ci de précipitations sur le terrain où supporters et joueurs se mélangent en un seul et unique groupe.
Orane se retrouva rapidement seule au milieu de tous ces cadavres. Ses cheveux en pagaille, ses pieds nus, ses yeux rouges et ses joues humides. Elle était effrayée, complètement désorientée, ses amies avaient toutes disparus au fur et à mesure sous les décombres des bâtiments et des lumières qui continuaient de jouer, aveuglant ces victimes qui tombaient les unes après les autres comme de vulgaires mouches.
Elle se retourna. La sortie. Une des celles encore ouverte et oubliée. Elle se débattait dans la foule, jouant des coudes pour écarter ces gens qui la poussaient dans la gueule du loup, et souffla en ressortant de cette mer humaine, n'ayant même pas conscience de piétiner des enfants décédés ou des membres perdus dans la bataille.
Houssem, rayonnant de joie, fonça récupérer son téléphone dans son sac de sport dans les vestiaires. Il composa à l'aveugle son numéro, le connaissant par cœur tout en faisant les cent pas avec un sourire hystérique. Il trouva même qu'elle prenait du temps à répondre.
Orane finit par décrocher, continuant à se diriger vers la sortie déserte. Elle prit une grande inspiration, fatiguée, et répondit avec gaité.
— Hey le nain !
— Tu ne deveniras jamais ! On a gagné ! s'enflamme le jeune homme en tournant sur lui-même, bien trop excité.
Orane sourit imperceptiblement, soulagée de la nouvelle et heureuse d'entendre sa voix enjouée. Sûrement pour la dernière fois.
— Je te l'avais dis : tu es le meilleur Hous'.
— Orane, faut que tu— bip, bip, bip.
La jeune femme lâcha son téléphone qui tomba en mille morceaux sur le bitume. Son corps fût propulsé à des milliers de kilomètres de sa position initiale à cause du souffle de la détonation et elle retomba lourdement à terre. Sa tête heurta durement le sol et sa vue devint trouble, ses oreilles entendaient rien si ce n'est des bruits parasites. Elle avait atrocement mal, elle ne sentait plus rien, elle n'arrivait plus à bouger ses jambes ou ses doigts.
Sa tête tournait et lui causait une douleur insoutenable, à lui coupé le souffle. Elle réussit à la tourner vers son téléphone en morceaux et parvenait pourtant à entendre les bribes de voix de son amoureux qui semblait s'inquiéter pour elle.
— Houssem..., réussit-elle à prononcer entre ses lèvres immobiles.
Elle se sentait poisseuse et faible. Des sirènes de pompiers s'approchaient de la place et des hommes du feu se déployèrent sur le champ de bataille, accourant donner les premiers soins aux victimes les plus en danger, vérifiant juste que celles encore valide voyaient, entendaient, parlaient et étaient dans la capacité de bouger pour au moins venir en aide aux autres.
Mais Orane était trop loin. Elle les appela aussi fort qu'elle pouvait, mais en réalité il en n'était rien. Aucun son ne sortait de sa gorge.
Elle lutta pour garder ses yeux ouverts, mais le sommeil était bien plus pesant. Juste une petite sieste, ils finiront par venir l'aider.
— Orane ? Orane !
Il sursauta quand une main se posa sur son épaule. Rayan et Bertrand tiraient tous deux des têtes bien tristes.
— Quoi ? leur crie-t-il dessus, perdant ses moyens face à leur silence de mort.
Ils se jetèrent un regard et Rayan prit les devant, lui lançant un regard désolé.
— C'est Orane. Il y a eu un attentat sur la place, pendant la fête des Lumières.
Sa conscience le quitta, les yeux exorbités, les fonctions motrices en pause et son souffle coupé. Il repassait plusieurs fois la phrase dans sa tête, l'analysant sous tous les angles, la réécoutant encore et encore. Il n'en croyait pas un seul mot.
— C'est pas vrai...
Ses deux amis tentèrent de l'approcher, mais il les repoussa pour récupérer ses affaires et s'en alla sans demander son reste. Les mains tremblantes, il démarra sa voiture et conduisit en ne respectant pas les règles du code de la route.
Effectivement, la place était banalisée. Il y avait des voitures de pompiers, de police et de gendarmeries de partout. La lumière des sirènes lui brûlaient les yeux, l'aveuglant par leur puissances. Le bruit des grognements et des sacs médicaux qui s'ouvraient ainsi que le bruit persistant des objets métalliques et des bottes des officiers qui couraient dans les tous les sens le rendirent fous.
On tenta de lui barrer la route, mais bien déterminé à retrouver sa petite-amie, il fit force et pénétra la scène de crime. Il se figea devant autant de corps déchiquetés ou des amputations barbares de ces personnes encore en vie. Il espéra tout au fond de lui qu'il n'était rien arrivé à Orane et il se mit aussitôt à courir entre ce tas de chairs humaines en sautant dans ces flaques écarlates, criant le prénom de sa bien-aimée ou celle de ses amies. Un mauvais pressentiment le pris, comme plutôt avant le match. Était-ce celui qui prévoyais déjà la mort d'Orane ?
Il refusait d'y croire. Elle allait bien. Aussi futée qu'elle est, elle avait sûrement réussi à se mettre à l'abri, mais toutes ses espérances s'envolèrent en voyant qu'il était déjà arrivé au bout de la zone et qu'il n'avait toujours pas repéré sa Orane d'amour.
Il baissa les bras, respirant lourdement tandis que ses yeux le piquaient. Il tourna sur lui-même, luttant contre la colère qui voulait exploser et la tristesse qui gonflait son coeur. Il était à bout de nerfs, un rien pourrait le rendre maboul. Il examina les alentours et au loin, à moitié dans la pénombre, près d'un fin couloir taillé dans la verdure, il la vit.
Vent d'espoir soufflé à l'intérieur de lui, il s'élança à toute allure vers sa position, sourire bienheureux aux lèvres pour rapidement glisser devant la scène. Elle était là, à terre, allongée comme si elle savait que la mort venait la prendre. Ses jambes étaient droites et leur blancheur révélé par la bas de sa robe qui était légèrement remonté, ses bras étaient tendus le long de son corps et son abdomen privé de vie, ne se soulevant plus. Ses paupières maquillées de rosé étaient fermées sur ses beaux yeux verts-marrons et ses lèvres rouges demeuraient pincées. Il ne pu s'empêcher de penser qu'elle dormait tant elle donnait l'impression. C'était si irréel qu'il cru encore qu'elle était encore en vie et faisait semblant.
Il se laissa tomber à genoux sur le sol rugueux et froid, s'en fichant du sang qui coula de ses blessures fraîches et attrapa la main d'Orane, la serrant fermement dans la sienne, se sentant seul et abandonné.
Il caressa son visage fin et devenu soudainement plus pâle que sa couleur tanné habituelle et les larmes coulèrent d'elles-mêmes sur ses joues.
Il sanglota, tel un enfant désarmé et se mit à la secouer en criant son prénom, son désarroi le prenant de plus en plus. Il perdit ses moyens et allongea sa tête sur ses propres genoux, pleurant une perte monumentale dans sa vie.
Il prit sa fine main blanchâtre et douce et y glissa la bague, embrassant la jointure de ses doigts et le dos de sa main.
La femme qu'il aimait depuis enfant et qu'il avait dû faire des pieds et des mains pour l'obtenir, lui glissait définitivement entre les doigts une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, c'était pour de bon. Il ne parviendrait pas à la reconquérir. Elle était partit, le laissant seul ici. Il ne sait même pas si elle s'épanouissait ou serait heureuse là-bas, là où elle se trouvait. Mais pour sa part, lui, il était malheureux. Il se détestait. Il aurait dû insister bien plus pour qu'elle vienne le voir jouer au lieu de l'avoir laissé sortir s'amuser.
Il colla son front contre le sien, les perles salées tombant délicatement sur les joues sales de terres et de cendres de la jeune femme endormie.
Il la serra dans ses bras et embrassa l'entièreté de son visage pour finir par déposer ses lèvres sur les siennes encore chaude.
Il la porta à la lumière et des ambulanciers apportèrent un brancard où il allongea son corps mince et sans vie. Délicate beauté figée dans un sommeil éternelle.
Il essuya ses larmes et souriant malgré lui, frotta le dos de sa main avant de la lâcher et de hocher brièvement de la tête vers les professionnels qui recouvrir son beau visage d'un drap blanc.
C'était la fin pour Orane, mais elle vivra à jamais dans son coeur brisé. Elle n'a pas pu être sa femme durant son vivant car il a manqué de temps, mais quand il la rejoindra, ça sera une des premières choses qu'il fera : la marier.
Car il est sûr d'une chose, Orane est la seule femme qu'il a réellement aimé de tout son coeur et à un point inimaginable.
Fin🎅
J'espère qu'il t'a plu Mantaleau
À la prochaine 👋🏽
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