(#08 🎅🌲) (🤰) Eden Hazard
Calendar Os pour Camelia128
⚠️ : mpreg, accouchement
🌲
PDV D'EDEN HAZARD
Prison Break, 04h00.
Je suis réveillé par des petites douleurs au bas du dos et du ventre. Elles sont un peu gênantes, mais pas si fortes que ça. Je comprend directement que la première phase des contractions à débutée. Ça a été la même chose avec Alessio.
Je me relève et m'assois sur mon lit, accolant mon dos contre le mur derrière moi, mes mains jointes sous mon ventre rond.
Il y a tout juste une semaine de ça, j'ai appris que j'attendais mon deuxième enfant. J'avais fais un déni de grossesse. Je l'ai su en faisant un malaise pendant mes travaux en extérieur. Les gardiens, croyant que je simulait, m'avaient roués de coups avec leurs battes et leurs pieds, mais heureusement, mon bébé n'avait rien.
J'ai été transféré au pôle mère-enfant depuis deux jours, et je me suis directement lié d'amitié avec Nacho et Laia, sa fille de deux ans.
Je n'ai pas été très joyeux à l'idée d'avoir un autre enfant. Celui-ci grandirait entre quatre murs, derrière des barreaux à payer pour un crime qu'il n'a pas commis. Tandis que son frère, de l'autre côté du mur, s'épanouit comme la plupart des enfants de son âge, heureux d'être libre. Cet enfant ci ne connaîtra jamais une chose pareille et ça me chagrine.
Arrivé à un certain âge, ils me le prendront et le mettront en famille d'accueil ou en adoption et je ne pourrais rien y faire. C'est la loi.
Ils me détesteront pour ce que j'ai fais. Pour avoir osé les abandonner, laisser à leur sorts. Et comme les êtres naïfs et candides qu'ils sont à cet âge, ils leur bourreront le crâne de sottises toutes aussi fausses les unes que les autres.
Ça ne m'étonnerait pas qu'ils m'oublient tous deux. Ils appelleront une autre personne que moi "maman". Je ne les verrai pas grandir, je j'assisterai pas à leurs anniversaires, leur rentrées, leur premier amour comme leur première déception amoureuse, je ne serai pas là pour les consoler, les prendre dans mes bras et les bercer quand le monde tentera de les rejeter.
Je ne serai tout simplement pas là quand ils auront besoin de moi.
Je leur ai juste donné la vie, un ticket futile vers le monde qu'est la Terre. Rien d'autre. Un vaisseau.
Un vassal qui a accompli son devoir.
Si un jour je devais à sortir d'ici, je préférais que se soit hors de mon corps, suivant des yeux mon cadavre jusqu'à la morgue.
Je ne pense pas que je pourrais survivre sans mes enfants. De voir la haine qu'ils ressentent briller dans leur pupilles quand leurs regards se poseront sur ma personne un jour, tôt ou tard. Ce serait horrible.
Pour eux, comme pour moi, nous ne devrions pas nous connaître.
S'oublier est le choix le plus judicieux.
Encore heureux qu'ils soient encore des enfants ! Les souvenirs d'enfances, les plus inutiles s'effacent rapidement, gardant que ceux que quand on y repense, on a chaud au cœur.
Ils ne me connaîtront jamais, car de leur esprit, je disparaîtrai. Je mourrai lentement, jusqu'à que mes yeux se ferment et que le souffle n'y est plus.
Que cette lumière m'aveugle et que je la suis jusqu'au bout, voulant enfin m'évader de cette prison factice qu'est mon esprit, mes enfants étant mes bourreaux, mes messagers de la mort.
Un jour, on m'en a arracha un, vivant depuis uniquement avec une moitié de cœur. M'arracher le deuxième, c'est m'ôter la vie.
Plus de moteur à pompe, plus rien de fonctionnel, plus rien de mon âme.
Je meurt pour la deuxième fois.
J'ai essayé de le tuer cet enfant, de le libérer de ce cachot qu'est mon sein, voulant l'éviter la captivité qui l'attendait impatienciemment. Mais rien. À chaque tentatives venait toujours quelqu'un pour m'en empêcher.
Une heure. La seconde phase arrive.
Les contractions sont plus longues et rapprochées, mais aussi plus douloureuses. Mais j'accepte la douleur. De toute façon, je n'y peux rien.
Je contrôle ma respiration, ne laissant pas la nervosité ou la peur m'atteindre, restant maître de moi-même, gérant parfaitement la situation.
Je me lève et marche, me déshabillant totalement, laissant le liquide couler entre mes cuisses, signifiant que le travail commence.
Je sillonne la pièce, nu comme un verre et illuminer par les rayons de lune en forme de bâtonnet. Je ne sais même pas l'heure qu'il est. Peut-être est-il tard ou tôt ? Je l'ignore.
Toutes ces affaires de bébés me donnent envie de vomir. J'ai la forte envie de tout chavirer par terre et de crier de rage. Ils semblaient bien plus heureux que moi à l'idée de la venue de cet enfant maudit.
Je ne devrai pas m'attacher à lui, parce qu'au moment où ils me l'arracheront, je ne m'en remettrai pas. Il signera ma fin, mon départ, le début de ma nouvelle vie.
S'ils partent loin de moi, je pars avec eux. Nous mourrons ensemble. Comme une famille.
Le temps passe et la douleur s'intensifie, flagellant mes jambes. Mais je tiens bon, refusant de céder. Je continue de marcher, c'est le bon geste à faire. Des lignes d'eau à terre, je m'amuse à les étaler du bout de mes orteils sur le sol, dessinant de l'abstrait ou quelque chose que je j'ignorais en tout cas.
Je soupire à la fin d'une contraction. Quarante secondes, j'avance bien, ça va plutôt vite. Mon fils. Je voudrais tant le voir et l'embrasser, le prendre dans mes bras et le louer. Ça fait presque dix mois que je ne l'ai pas vu.
Il ne me l'emmène plus et je n'ai plus aucun droit sur mon fils. Il peut faire ce que bon lui semble avec le petit, s'en fichant de nous faire souffrir. N'ayant guère de priver son enfant de celui qui lui a donné la vie.
Il vit encore dans ma tête. Dans de vagues souvenirs. Sa naissance par exemple, ou encore ses premiers pas, ses premiers mots. La dernière fois qu'il est venu me voir au parloir et qu'il a déposé sa main sur la vitre, me demandant de faire la même chose, est la dernière chose dont je m'en souviens.
Le souvenir de son visage déchirant quand son père l'a emmené loin de moi et ne me l'a plus jamais ramené. Il pleurait, hurlant de douleur, de mal-être. Mon cœur se brisa à cette vision, me levant enragé de ma chaise et commençant à taper du poing sur le plexiglas, criant à ce fils de pute de me ramener mon bébé.
Ils m'ont calmés à coup de taser, mais depuis ce jour là, je traîne sans but dans le monde des vivants, malheureux.
Et voilà que je m'apprêtais à vivre une seconde fois la même chose. C'était complètement inhumain.
Une bouffée de chaleur me prend, mon oxygène saute le temps d'un instant. Faible et bien trop cuisant pour moi, je finis par me laisser tomber à terre, la tête entre mes bras posés sur le bord de mon lit.
Je n'ai plus l'impression qu'il y ait de temps de repos entre les contractions. D'après mes décomptes, elles duraient environ quatre-vingt-dix minutes. Insupportables. Elles me déchiraient le bassin.
Je le sens appuyer sur mes organes qu'il pousse sur son chemin, comme lors de ses mouvements de ces deux dernières semaines. Je sais que c'est le moment. Je suis complètement dilaté. Sa tête s'avance, s'annonçant grosse et lourde.
Je parviens à tirer le seau et vomit mes tripes, la tête en vrac. Ma respiration est sifflante, mais pourtant je fais tout pour la garder sous contrôle, ainsi que mes poussés, soufflant ses « hi-hi-hi-hou » à outrance afin de réguler la pression sur le col et l'envie de pousser. Mais ça me cause des étourdissements, je m'arrête un moment pour retrouver une respiration plus lente et régulière.
La colère bataille dans ma tête, voulant prendre le dessus, mais je résiste. Il n'y a pas de quoi s'énerver. Ce n'est qu'un accouchement ! Je l'ai déjà vécu dans le passé. Je n'ai rien à craindre. C'est juste...une fois de plus.
Assis sur les talons sur une couverture que j'ai pris de l'armoire, j'attends mon deuxième enfant à naître. J'avais oublié cette désagréable pression sur le rectum, me donnant envie de chier, et ses sécrétions qui me collaient.
Le moment est venu ! L'envie de pousser me prend. Je prend une grande inspiration en me relevant sur les genoux et une fois prêt mentalement, j'inspire profondément et ferme les yeux en expirant entre mes lèvres pincées, dirigeant l'effort vers le bas de mon corps.
Je compte jusqu'à dix secondes et relâche, la contraction se terminant. Je reprend mon souffle, sentant une sensation de brûlure au niveau du bas, la peau s'étirant sur les poussées.
Après une contraction plus longue que les autres et auxquelle j'ai pu réaliser une poussée à quatre reprises, je sens enfin la tête de mon bébé sortir. Je saisis rapidement la serviette propre et la déplie, la tenant avec mes mains tremblantes sous mon orifice afin d'y recueillir ma progéniture.
J'ai atrocement mal, la fatigue trouble ma vision et je sue énormément.
Je tremble et me raccroche au lit, essayant de maintenir un équilibre. L'intérieur de mes cuisses est humide. Une odeur de fer me parvient au nez, mélangé au liquide amniotique. Je lâche un long râle en grognant, prenant enfin le temps de respirer correctement. La première étape était passée. Toujours si incertain et fébrile, ma main tâte sa tête velue. Il est descendit dans la bonne position et sans être restreint par le cordon ombilical.
Je me penche sur le bord du lit, le dos rond, puis pris d'un soudain élan de volonté, je me redresse sur mes genoux le dos droit et fais les poussées nécessaires qui expulsent mon enfant.
Je pleure malgré moi en sentant sa masse se poser dans la serviette que je tenais entre mes mains. C'était un petit garçon.
Je me laisse tomber sur les fesses, épuisé, et m'allonge sur le dos, le souffle erratique, tenant Milann contre moi. Il était couvert de gras et de sang, mais mon regard se posa sur lui en constatant son silence.
Il ne pleurait pas. Ni ne bougeait. Pris d'une bribe de panique, je coupe le cordon ombilical avec un couteau de cuisine que j'avais volé plus tôt et me redresse pour frotter énergiquement son dos avec la serviette, massant doucement ses extrémités. Il grimace, voulant sûrement pleurer, mais lâche qu'un petit cri à peine audible et se met à gigoter, se plaignant dans son mutisme.
Un soupir roule du fin fond de ma gorge et sort en trombe de ma bouche. Il m'a fait une telle frayeur. Je me rallonge et le pose contre moi, changeant de serviette et le câlinant, le gardant bien au chaud. Il geint de temps en temps, mais rien d'alarmant. Milann était plutôt calme. Je l'enroule dans une couverture après l'avoir approximativement nettoyé et le pose à mes côtés sur le lit, le regardant d'un air attendri dormir. Il avait capturé mon doigt dans son petit poing après avoir pris son premier repas.
Il était si petit et fragile. Son poids ne devait pas peser bien lourd. Il était tout le contraire de son grand-frère Alessio. Quand il est né lui, il l'a crié haut et fort et bu pendant des minutes. Milann, lui, était plus tranquille.
Il fronce les sourcils et bouge un peu en entendant les pétards dans le ciel et les cries des autres détenus, frappant comme des fous contre les portes et barreaux des cellules.
Je ne me préoccupe pas plus que ça et continue de contempler mon fils, caressant du bout du doigt son visage fin et joufflue. Je l'entends grogner de bien-être et mon cœur se réchauffe, les larmes me montent aux yeux, mais je les retiens, soufflant lentement pour me calmer.
C'était fini. Mon petit Milann est né et mon Alessio devait sûrement s'amuser dans la neige, dehors. Loin de nous, du petit-frère qu'il ne connaîtra jamais.
En tout cas, s'ils venaient à se rencontrer dans un futur proche, ce serait comme deux étrangers, pensant être de fratrie différentes, mais pourtant partageant le même sang, la même chair. Les mêmes origines.
Je nous recouvre de ma couverture et m'approche de mon fils, collant nos front l'un contre l'autre et passant un bras autour de lui.
Puis je finis par m'endormir au rythme de ses respirations.
Demain, il ne sera plus.
On me fera le nourrir et une fois jugé apte, ils me le prendront et je mourrai.
Ils m'ont pris ma liberté, ma famille, et maintenant, ils convoitaient aussi mon cœur.
Ici aussi on fetait les fêtes de fin d'années. J'ai reçu mon cadeau. Et ce Noël était mon dernier.
Fin🎅
[¡ 𝙎𝙖𝙮𝙤𝙣𝙤𝙧𝙖 !]
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top