(#07 🎅🌲) Kimpembe x Di Maria
Calendar Os pour Siiada99
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PDV DE PRESNEL KIMPEMBE
Aujourd'hui, c'est Noël. Enfin, c'était Noël.
Noël, je l'ai fêté avec ma famille et l'homme de ma vie, Angel. Il partageait mes jours depuis cinq ans maintenant. On était heureux. Très heureux même. J'avais enfin trouvé ma moitié après pas mal d'essais, tous ratés avant que je ne le rencontre lui.
On est allé chez maman aujourd'hui. Il y avait toute ma famille. C'était un Noël à l'haïtienne. On était retourné là-bas pour être auprès de mes grands-parents que je n'avais pas vu depuis mon dernier voyage au bled qui devait dater fin collège environ.
Mes oncles, mes cousins et mes frères l'avaient appris à jouer clatie et aux dominos comme un vrai renoi. Il tapait la sentence comme un professionnel sur la table, achevant mes oncles qui se mettaient à bouder, disant que c'était de la tricherie ou qu'ils le laissaient gagner exprès parce qu'il était nouveau. Mais en réalité on savait tous qu'ils bouillaient dans leur for antérieur.
— Tout bagay bon pou zot ? Koman ou ye ? (Alors, tout va bien pour vous ? Ça va ?)
— On va bien, mamie. Merci !
— E pa pou ou menm m’ap pale ? Pe dan’w tchiip ! (Est-ce que c'est pour toi que je parle ? Non, donc tais-toi tchiip !)
On a bien rit et bien manger aussi. Grillades, brochettes et alcools à volonté. Vers minuit, on était tous réunis dehors autour de la grosse marmite de soupe paysan qui bouillait sur le feu de bois allumé dans le jardin. J'adore les fêtes de fin d'années, parce que je retrouvais toute ma famille et qu'on passait un moment chaleureux, sympathique. Ça me fait du bien de renouer les liens avec mes origines. À la maison, on était surtout africains et français, mais on oubliait trop souvent à notre goût que Mama était une créature des îles.
J'ai aussi enseigné à Angel la discipline du Kompa, l'apprenant à bouger des reins et à se baisser sur ses cuisses. Tel le latino qu'il est, il avait déjà les bases dans le sang et avait juste besoin de quelques réajustements. Mais il a très vite compris la technique et valsé avec moi sur divers chansons comme celles de Joé Dwèt Filé ou de Carimi.
Vers cinq heures du matin, on commence à fatiguer et ne voulant pas rester dormir chez ma mamie car il y avait presque toute la famille et que j'avais quelques envie à assouvir, on décida de rentrer à l'hôtel malgré les insistances de ma mamie et de ma mère.
— Ne vous inquiétez pas, on ne fera ni de bêtises, ni de...de bêtises !
— Bête comme tu es, tu vas vous tuez !
— Ben c'est sympa ça maman...Merci bien hein !
Angel et moi, après avoir salué tout le monde, montons dans la voiture et nous mirent en route. C'était mon argentin qui était au volant, moi étant beaucoup trop pompette. J'allume la radio et commence à chanter avec mon horrible voix, caressant Angel dans mes mouvements chorégraphiques. Il rit et grimaça de temps en temps, écurant son oreille ou la frappant contre le haut de son épaule. Mais il ne disait rien, me laissant m'amuser.
Un peu trop confiant et enjoué, je finis par lui faire une fellation alors qu'on était encore sur la route et assez loin de l'hôtel. Il essaya de me repousser, de me dire non au point de me crier dessus, mais ne faisant qu'à ma tête, j'ignore ses plaintes et avertissements et fourra son sexe entre mes lèvres, le suçant comme si ma vie en dépendait.
Puis, malheureusement, le drame arriva. Il fit une sortie de route et tout le devant de la voiture fût écrasé.
On a été prit en charge, le plus rapidement possible à l'hôpital. Je m'en suis sortis avec quelques blessures superficielles, rien de vraiment accablant. Mais, mais...Angel, lui...L'amour de ma vie, le seul que j'ai aimé profondément, celui pour qui je donnerai absolument tout...Lui...Il est dans le coma.
C'est horrible. Voir son visage entièrement recouvert de bandages, laissant juste le tube qui lui permettait de respirer et de le nourrir visible. Ses bras et ses jambes étaient eux aussi bandés. Au moins, j'avais le privilège de lui tenir la main.
Ça faisait trois mois qu'il était plongé dans le coma. Il ne bougeait pas, si ce n'est son abdomen qui se soulevait à chacune de ses respirations. Il pouvait juste respirer par lui-même, apparemment, c'était un énorme progrès. Mais il ne s'était toujours pas réveillé et ne présentait pas de signes qui pouvaient laisser laisser à supposer.
J'ai décidé de rester avec lui en Haïti. À Paris, les journalistes tels des charognards auraient été sur mon dos, ici j'avais un peu de paix avant que l'avalanche ne m'atteigne.
Ma famille me soutenait à cent pour cent et essayait de me remonter le moral. Mais ce n'est pas possible. Angel est dans le coma par ma faute.
Si seulement je m'étais retenu. Si seulement comme convenu, j'avais attendu d'être à l'hôtel où il aurait découvert la chambre luxueuse que je nous avais réservé avec des pétales de rose de partout et le bain moussant qui nous attendait. Si seulement j'avais eu cette patience, on aurait annoncé nos fiançailles au monde entier aujourd'hui. Car oui, j'avais décidé après cinq ans de vie commune de demander la main d'Angel Di Maria, qu'il devienne mon mari et qu'on fonde par la suite une famille, enfin, pourquoi pas.
Mais non, mes plans tombent misérablement à l'eau. Et pourquoi ? Pour une soudaine envie de sexe. Pour une fellation. Il m'avait pourtant prévenu ! Mais je ne l'ai pas écouté. Je n'ai pensé qu'à moi.
Ah misère !
Encore une fois je me retrouve seul comme à ma naissance. Amour endormi, espoir fous, me voici collé sur cette maudite chaise d'hôpital à larmoyer et m'apitoyer sur mon sort.
Il est beau. Il était si beau ! Gentil, aimable, sociable et souriant. Mon petit rayon de soleil à moi.
Rayon ou soleil qui s'éteignait peu à peu, me privant de sa lumière chaude, ensorcelante.
Je revenais à l'état de poussière, un vieux découvre abandonné dans la benne à ordure. Sans soleil, je ne vis plus. Sans Angel, je ne suis plus.
En ce jour de Noël qui devait être fête de bonheur et de joie, je me retrouve avec mes deux yeux pour pleurer une possible fin.
Fin🎅
[¡ 𝙎𝙖𝙮𝙤𝙣𝙤𝙧𝙖 !]
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