Chapitre 8

Je suis vraiment désolée de la longue attente!! C'était vraiment un mauvais moment pour moi côté inspiration. Pour me faire pardonner, je publierai deux chapitres assez rapidement. Bonne lecture...


Raphaël

Deux jours...

Deux jours qu'elle a mon numéro et elle ne m'a pas envoyé le moindre message. Bon, c'est vrai que je lui ai dit de m'appeler si elle allait s'entraîner, mais elle aurait pu m'écrire pour que j'aie au moins son numéro... J'aurais dû m'envoyer un message avec son téléphone alors que je l'avais encore entre les mains.

Je vais prendre ma douche et me prépare à aller rejoindre les mecs pour notre rencontre hebdomadaire.

J'ai été d'humeur maussade toute la journée; je suis déçu de ne pas avoir eu de ses nouvelles. Je me plaque un sourire sur le visage en espérant donner le change et que personne ne s'en rende compte. De quoi aurais-je l'air si moi, le mec qui se fout de tout le monde, est de mauvaise humeur parce qu'une fille, à qui je n'ai parlé que deux fois, ne m'a pas donné signe de vie.

Ils sont tous installés à notre table habituelle avec une bière à la main quand je me pointe enfin au pub. Je fais un signe au barman de m'amener un verre et je m'assois à côté de Ryan.

- Qu'est-ce qu'il se passe? On dirait que ton chien est mort.

- Mauvaise journée...

Moi qui pensais être capable de donner l'illusion, c'est raté. Ils me connaissent mieux que ce que je croyais.

- T'inquiète, on va te changer les idées. Est-ce que Charline t'a écrit?

Je lance un regard noir à Sam. Je me cale profondément dans ma chaise et me renfrogne un peu plus.

- Oh, je vois...

- Qui est Charline?

- Et pourquoi nous ne sommes pas au courant de cette histoire?

Je regarde Ryan et Liam puis, soupire.

- C'est juste une fille qui fait de la boxe avec nous.

- Tu oublies de dire que c'est également celle qui perturbe tes pensées depuis deux semaines. Ajoute Sam.

- C'est la fameuse nana qui a réussi à t'ensorceler? Demande Ryan, estomaqué.

- Ouah... Ça y est, elle est mon idole. Renchérit Liam.

Sam rigole et moi, je lève les yeux au ciel.

- Alors, tu lui as donné ton numéro?

- Nous l'avons croisée lundi avec Sam. Nous avons discuté et je lui ai donné mon numéro en lui disant de m'appeler quand elle irait s'entraîner. Elle ne l'a pas fait...

- Ça ne fait que deux jours, elle n'est peut-être pas encore retournée à la boxe. Avance Ryan.

Je ne réponds rien et me contente de plonger mon nez dans mon verre. Liam vient à mon secours.

- Elle aurait tout de même pu lui envoyer un message, par pure politesse.

Enfin, un qui me soutient!

- Elle est probablement occupée à son travail. Laisse-lui une chance. Réplique Ryan.

En attendant de commander, nous discutons du contrat important qui occupe tout le temps de notre agent immobilier.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone et constate que j'ai un message d'un numéro inconnu. Mon cœur rate un battement quand je réalise qu'il s'agit de Charline.

De Charline

« Raphaël, c'est Charline. Tu sais, la fille de la boxe... Enfin, bref, je me disais que ça serait bien si tu avais mon numéro toi aussi. »

- C'est elle? Demande Sam, un sourire moqueur sur les lèvres, me sortant ainsi de mes pensées.

- Quoi?

- Elle vient de t'envoyer un message? C'est pour ça le sourire d'abruti sur ton visage?

Je me tends légèrement à ces mots. Je n'ai pas envie que ma vie et mon humeur soit régenté par un simple message.

- Allez, répond lui. Dit Liam.

- Ça peut attendre.

Je dépose mon téléphone et me reconcentre sur la conversation, ou plutôt, j'essaie de me concentrer sur ce qui se passe autour de moi. Malgré tous mes efforts, mon regard n'arrête pas de se poser sur mon téléphone. Je tente tant bien que mal de résister à la tentation. Seulement, je me rends vite compte que je ne fais que retarder l'inévitable, Je me résigne donc, et succombe à l'envie de prendre mon téléphone.

De moi

« Je me souviens de toi. Je n'ai pas l'habitude de donner mon numéro aux inconnus. »

Juste après avoir appuyé sur le bouton envoyer, je me demande si je n'aurais pas dû écrire autre chose.

De Charline

« Tu me rassures, j'ai eu peur pendant un instant d'être tombée sur un psychopathe. ;) »

Je retiens de justesse un petit rire.

De Moi

« Si c'était le cas, je ne t'aurais pas aidé à améliorer tes techniques de boxe ;) »

De Charline

« Tu marques un point. »

De Charline

« Je vais m'entraîner demain. Tu y seras? »

Un drôle de sentiment prend place dans ma poitrine. Un mélange de satisfaction et de... quelque chose qui m'est inconnu.

De Moi

« J'y serai. »

De Charline

« Alors à demain! »

Je dépose mon téléphone et quand je relève les yeux, je réalise que les mecs me fixent avec un sourire moqueur et se regardent d'un air entendu. Je me prépare donc à recevoir une remarque de leur part, qui arrive assez tôt.

- Je crois que ce n'est pas nécessaire de demander à qui tu écrivais. L'expression sur ton visage était assez explicite. Dit Liam en se moquant ouvertement de moi.

- Laisse-moi deviner... Plutôt grande, cheveux bruns long et bouclé. Un corps joliment proportionné aux courbes attirantes, mais sans prétention. Des yeux... putain... on n'en parle même pas!

- Ça suffit Sam, je crois que tout le monde a compris qu'elle te plait. Je lui lance sur un ton sec et un regard noir.

- Moi aussi je veux la rencontrer. Elle a l'air de vous faire sacrément de l'effet cette nana. Rajoute Liam.

Je grogne et termine mon verre cul-sec. Liam et Sam en profitent pour se foutre ouvertement de ma gueule.

Nous recevons très vite notre repas après avoir commandé. Ce qui n'empêche pas Sam de continuer sur le sujet.

- Ne t'en fais pas pour moi. Elle est vraiment sympa, mais je te la laisse. Me dit-il avec un clin d'œil.

Il ne me laisse pas le temps de répliquer, qu'il enchaîne.

- En fait, je crois que j'ai rencontré quelqu'un.

- Tu crois? Demande Ryan.

- Ce n'est pas nouveau, tu as toujours une fille différente dans ton lit chaque semaine. Je lui dis.

- Cette fois, c'est différent. Elle est différente. Nous prenons notre temps. Réplique Sam.

- Eh bien, le temps est au changement. Raph qui commence enfin à faire quelque chose pour lui-même. Sam qui s'intéresse aux relations sérieuses. Et Ryan, qui réussit à sortir et laisser sa femme enceinte chez lui. C'est un miracle! Se moque Liam. Qu'est-ce que ce sera la prochaine fois? Moi qui arrêterai les trucs illégaux?

Nous éclatons tous de rire et l'ambiance redevient légère.

Je quitte la soirée tôt pour retourner chez moi. Je suis impatient d'être au lendemain.

* * *

La journée passe terriblement lentement. C'est une de ces journées où je n'ai aucun contrôle sur les gamins. J'ai finalement lâché prise en fin de journée et décidé de leur faire regarder un film, au moins pendant ce temps, ils sont tranquilles.

Quand arrive le temps pour les parents de venir chercher leurs enfants, j'ai déjà ramassé mes affaires et suis prêt à partir. Je quitte le bâtiment à la suite du dernier parent et me dirige vers ma voiture, quand une main sur mon épaule me stoppe dans ma lancée.

- Monsieur Evans?

Je me retourne et vois qu'il s'agit de Valérie, la mère de Noah.

- J'aurais aimé discuté avec vous.

Je soupire et tente de camoufler mon impatience.

- Je suis attendu, mais de quoi voulez-vous me parler?

- J'aurais aimé vous parlé de Noah et de toute cette situation. Il y a un petit café au coin de la rue, ça vous dirait?

Elle me fait un sourire qui me rend mal à l'aise. De plus, je la trouve trop près de moi à mon goût. Je me recule légèrement pour rétablir une distance raisonnable.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Vous n'avez qu'à passer à la crèche durant le déjeuner et nous pourrons en discuter à ce moment-là.

- Oh, d'accord... Dit-elle en perdant son sourire et en fronçant les sourcils.

Elle se reprend rapidement et sourit de nouveau.

- Alors je passerai. Ajoute-t-elle.

- Bien, au revoir.

Je ne reste pas plus longtemps et reprends mon chemin vers ma voiture. Ce n'est pas la première fois qu'elle me rend mal à l'aise. Il y a quelque chose chez elle qui me gêne, mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus.

Mes pensées ne s'attardent pas sur elle plus longtemps et prennent rapidement le chemin de ce qui m'attend. C'est la première fois que je suis fébrile à l'idée d'aller m'entraîner.

Quand j'arrive à la salle, je constate que je suis le premier arrivé. Je commence donc à m'échauffer tranquillement.

Je sens quelqu'un s'installer près de moi, et avant même de lever la tête, je devine qu'il s'agit de Charline. Elle me sourit faiblement et me suis dans mon échauffement sans qu'un mot ne soit échangé.

- Tu as passé une belle journée? Je lui demande alors qu'on se dirige vers le sac de frappe.

- J'ai connu mieux. Et toi?

Je la regarde et constate qu'elle a les yeux légèrement humides.

- La journée a été, disons, longue.

Je prends une pause avant de poursuivre, et en profite pour l'aider à enfiler ses gants de boxe.

- Tu as envie d'en parler?

Elle ne dit rien pendant plusieurs minutes, et je n'insiste pas. Je la sens perdu dans ses pensées, donc je la laisse tranquille et elle commence à frapper le sac.

- J'ai simplement l'impression que ma vie entière est en train de basculer. Mon père est à l'hôpital, paralysé des jambes et en colère. Ma mère est à son chevet tous les jours, sans se préoccuper d'autres choses, et il y a mon... Non, tu vois, il ne vaut même pas la peine qu'on parle de lui. Enfin, bref, tu connais l'expression qui dit : « Tu ne sais pas à quel point tu es fort, jusqu'au jour où être fort reste ta seule option. »?

Elle ne me laisse pas le temps de répondre que, déjà, elle enchaîne.

- Mais bon, ça va aller.

Elle essuie rapidement une larme traîtresse et continue de frapper sur le sac. Je me remémore la première fois où je l'ai croisé devant l'hôpital, et je comprends.

- Tu n'es pas obligé de tout supporter seule pour autant.

- Ma famille a suffisamment de soucis en tête en ce moment. Ils n'ont pas besoin que je vienne en rajouter avec mes problèmes sentimentaux. Dit-elle en haussant les épaules.

Ses coups deviennent de plus en plus hargneux, et je comprends qu'elle cherche à se défouler.

- J'ai simplement envie de penser à autre chose, de me vider la tête et de penser à moi, juste à moi, putain, pour une fois.

Elle arrête de frapper, essoufflée, laissant ses bras retomber le long de son corps.

- Tu sais quoi Raphaël? J'ai envie d'être égoïste et de m'amuser.

Ses mots font véritablement écho en moi. Je la comprends tellement, elle ne peut pas imaginer à quel point.

- Oh, comme je te comprends. Je vis pour ma famille depuis des années. Je commence tout juste à penser à moi.

Et à toi...

Nous échangeons nos places, et c'est à mon tour de frapper pendant qu'elle tente de retenir le sac. Je relance la conversation vers son père, en espérant que se confier lui fasse du bien.

- Ton père, qu'est-ce qui lui est arrivé?

- Accident de voiture. On ignore encore ce qui a pu causer l'accident. Heureusement, il était seul à bord et personne d'autre n'a été blessé. Nous revenions d'une réunion de famille. Mon père était allé reconduire mon oncle qui avait trop bu chez lui. J'étais avec ma mère et mon frère quand il nous a appelés pour nous prévenir de l'accident.

Elle prend une pause et je vois dans ses yeux qu'elle est ailleurs. Elle revit la scène.

- Nous étions les premiers arrivés sur les lieux. C'était horrible... Il y avait des débris partout sur la route, de la vitre et du sang, beaucoup de sang. Attendre n'a jamais été aussi pénible de toute ma vie

Sa fragilité me touche plus que je ne l'aurais voulu.

- J'imagine que ça n'a pas dû être facile, mais je suis convaincu que ta force, c'est de lui que tu la tiens.

Elle me sourit et je vois que mes mots lui ont fait du bien J'en suis très heureux parce qu'une fille comme elle ne devrait jamais être triste.

- À ton tour maintenant! Dis-moi un truc sur toi.

Je réfléchis quelques instants et décide de lui parler de mon père moi aussi. Je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit, mais elle mérite une confidence à la hauteur de la sienne.

- Mon père est mort il y a quelques années. C'était un homme juste et bon. Sa priorité a toujours été sa famille. Il avait un métier très prenant, et pourtant, il était toujours présent à chacun de mes matchs de base-ball et à chaque spectacle de danse de ma sœur.

- Oh, Raph, je suis désolée. Et moi qui viens t'embêter avec mes problèmes. Me dit-elle d'un regard reflétant sa culpabilité.

- Non, ne t'en fais pas pour ça. Ce n'était pas pour te faire culpabiliser. Je te comprends en fait. Quand mon père est tombé malade, je lui ai promis que je m'occuperais de la famille. Ces dernières années, j'ai été tellement obnubilé par le fait de tenir cette promesse que je me suis oublié. J'étais heureux seulement si ma mère et ma sœur l'étaient. Aujourd'hui, ma sœur est mariée et a une merveilleuse petite fille de 3 ans pour qui je donnerais ma vie, et ma mère passe son temps à faire du bénévolat depuis qu'elle est à la retraite. Elles ont avancés et je réalise que moi je suis toujours au même point.

- Je suis sûre que ton père serait fier de toi.

- Je l'espère, il était mon modèle. C'est grâce à lui que je m'occupe des jeunes. Mon père m'a donné envie de travailler avec les enfants, il m'a appris les vraies valeurs. C'était un homme merveilleux.

Charline me regarde simplement, le sourire aux lèvres. Je réalise que ça doit faire un moment que nous sommes immobiles, pourtant je me sens bien.Puis,son regard se fait plus malicieux.

- Tu travailles dans une crèche? Qui aurait cru qu'un type comme toi travaillerait avec des enfants, ajoute-t-elle en me lançant un clin d'œil.

- Eh ouais, il faut croire que c'est seulement avec les adultes que je me renferme. Je réponds, un sourire au coin des lèvres.

Quand nous finissons par nous quitter, je me rends compte que c'est la première fois que je me sens aussi apaisé. Je n'ai jamais parlé de mon père et pourtant, avec elle, ça me semblait naturel.

Les jours suivants, nous nous envoyons plusieurs messages. De petites missives légères, teintées d'humour. J'essaie de lui changer les idées, et je crois que ça marche plutôt bien.

De Charline

« Qu'est-ce qui te ferais le plus peur, nager avec les requins ou sauter en parachute? »

Je rigole quand je vois le message que je viens de recevoir de Charline. Elle arrive encore à me surprendre.

De Moi

« Nager avec les requins, sans hésiter! »

J'adore nos conversations. Je sens qu'elle se laisse aller et que nos échanges lui permettent de se vider la tête et d'enfin être elle-même. J'embarque dans ses histoires et je dois avouer que ça me plait.

De Charline

« Vraiment? Tu sais que les chances de te faire manger par une vache sont plus grandes que de te faire manger par un requin? »

De Moi

« Ils restent quand même imprévisibles. Et toi?»

De Charline

« Le saut en parachute définitivement. J'ai peur des hauteurs. Je ne suis pas une adepte des sports extrêmes en général, donc en fait, même pour les requins tu m'oublies! »

Je m'installe plus confortablement dans mon lit. Il est assez tard et je me préparais à dormir, mais elle vaut la peine que je repousse mon sommeil.

De Moi

« Tu sais que la boxe en fais partie? »

De Charline

« Je ne fais qu'apprendre les techniques. Tu ne me verras jamais sur le ring. »

De Moi

« C'est un défi? »

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