▪▪■ Chapitre 15 ~ partie 3 ■▪▪


Les gouttes de pluie cognent violemment contre les fenêtres , le vent qui l'accompagne s'échoue en rafale sur la bâtisse abandonnée, le son de l'averse résonne à l'intérieur de l'appartement, l'ampoule du salon grille entourée de quelques papillons.
L'heure, lui, ne cesse de tourner.
Assise près de la table au centre de la cuisine, elle attend.
Elle attend tout en scrutant la pendule accrochée au mur jaune. Il est plus de huit heure passée. La pluie tombe toujours et il se fait terriblement tard.

Elle n'a qu'une seule envie : la tuer.

Et c'est ce qu'elle fera lorsqu'elle reviendra. Si elle revient vu le temps qu'elle tarde à venir. Elle aura intérêt à avoir une bonne excuse pour se pointer à une heure pareil. Une très bonne. Car avec Peg ça ne rigole pas, surtout en ce qui concerne les retards et ce qui malheureusement... est fréquent chez sa sœur aînée.

Peut-être que je devrais commencer à manger. Se dit-elle.

Le repas est chaudement couvert dans un faitout sur le feu. Au menu : une soupe de pomme de terre mélangée à de la viande de lapin.
Heureusement qu'elle eut pu trouvée quelques patates flétrir dans un des placards ainsi que quelques cuisses de lapin chassé avant hier.
Avec aussi peu, elle a réussi à préparer un plat consistant qui pourra tenir au moins une semaine, avant qu'elle ne trouve autre chose. Connaissant la gloutonne qui lui sert de sœur, elle en sera bien obligée.

En parlant d'elle, elle n'est toujours pas revenu.

Où peut-elle bien être ? Se demande sa cadette inquiète.

Encore une fois cette démangeaison du poignet se manifeste comme à chaque instant où l'angoisse l'a prends.
Elle se met à le gratter, le gratter vigoureusement, tout en soufflant.

Il faut que je me calme. Se répète t-elle dans sa tête. Je ne dois pas m'alarmer pour rien, Tris est forte, elle sait se défendre alors il n'y a pas de quoi s'inquiéter, il ne lui arrivera rien !.. Enfin... je crois...

Non ! Ce n'est vraiment pas le moment de penser négativement... ressaisis toi Peg !

Elle inspire profondément avant d'évacuer tout l'air compressé dans ses poumons.

Bon ! Si elle ne vient pas, elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même, je ne vais pas m'affamer davantage à l'attendre ! Ce qui est sûre : c'est qu'elle va m'entendre et là, elle y réfléchira à deux fois à rester traîner dehors la nuit.

Elle se lève de sa chaise, attrape son assiette et se dirige vers le petit buffet pour prendre son repas quand soudain... la porte s'ouvre.
Des bourrasques de vent s'infiltrent à l'intérieur du salon dégageant un froid glacial dans la petite chaleur. Puis la porte claque à grand fracas suivit d'un long silence.

Elle va sérieusement m'entendre !

《 Te voilà enfin ! Braille t-elle en sortant de la cuisine en rogne. Tu peux me dire pourquoi c'est à cette heure-ci que tu... Tris..? 》

Ses poignets ne l'a démange plus, non, ils frémissent, tout comme son corps à cette vue imprévu.
La vue de sa sœur... évanoui.

《 Tris... 》

●●●

Je sens une surface dure et froide collée contre moi, ainsi que cette sensation de liquide sur ma peau, assez désagréable. J'ouvre lentement mes paupières. Mes yeux voient d'abord cette surface marron foncé qui me semble être un plancher.
Le plancher... c'est bien le nôtre, on dirait.
Notre plancher...
Alors... ça veut dire... que je suis enfin arrivée ? Après ces longues heures sous cette pluie battante à retrouver mon chemin, je suis finalement parvenu à la maison ? Mes membres se relâchent peu à peu et mon ouïe qui était devenu flou finit par entendre.
Je sens qu'on me bouge, je sens qu'on me secoue ; j'entends des voix, j'entends des cris, j'entends ses cris, à elle...

《 Peg... Gémis-je. Arrête...

_ Tris ! Oh Tris ! S'écrit-elle effarée. J'ai crus que... j'ai crus que tu... *grr* Ne me refais plus jamais une frayeur pareil, plus jamais ! Tu m'as compris ?!

_ P-pour...pourquoi j'suis à terre ?

_ A toi de me le dire, déjà que tu arrives à une heure ayant dépassé la limite, il faut en plus que je te retrouve étalée sur le palier comme une ivre morte . 》

Comme une ivre morte ? J'étais vannée à ce point là ? Heureusement que je n'aime pas l'alcool , je n'imaginerais même pas mon état dans ce cas.

《 Allons bon, tu es vivante c'est tout ce qui compte, d'abord, je veux connaître la raison de ton retard mais avant commence par te relever. 》

Déjà arrivée je sens que cette heure ne sera pas la mienne, du tout, cette soirée plutôt. Mais bon... mieux vaut en finir tout de suite, même ci je ne sais pas vraiment quoi lui dire, en tout cas pas à en rapport avec ce que ...
Bon... il serait temps que je me lève.
Sans tarder, je soulève mon corps mouillé en me servant du sol comme appuie.
Qu'il est lourd !
Je ne comprends pas, je fais au moins cent pompe par jour, à l'aise pourtant on aurait dit une statut que je pousse.
Serait-ce la fatigue qui m'aurais achevé à ce point là ?

《 Tu veux que je t'aides ? Me propose Peg en se dirigeant vers la cuisine.

_ Non, merci frangine mais ça v- * Arrrgh * !

_ Tris ? 》

J'heurte violemment le sol saisis par une douleur atroce. Quelques secondes après, j'entends le fracas d'une assiette parterre suivi des bruits de pas précipités de Peg.

《 Tris ! Qu'est-ce qui t'arrives ?! Qu'est-ce que tu as ?! 》S'écrit-elle en panique.

Si je le savais... * Arrgh * putin de merde... cette souffrance... c'est affreux ! C'est comme-ci le haut de mon corps est en proie à une brûlure dévastatrice.

* Ahh ! *

《 Tiens bon ! 》

Elle saisis mon bras et l'enroule à son épaule.
Je suis surprise de voir que ma petite sœur arrive à me hisser avec autant de facilité, mon état doit être très critique dans ce cas, pire que je le pen... * Arrgh *

《 Tiens toi tranquille ! 》

Nous atteignons la cuisine, où elle me fait asseoir sur une des deux chaises de la table. Je continue de gémir à cette douleur insoutenable, lorsque que ses yeux s'écarquillent soudainement :

《 Mais... tu... tu saignes... tu saignes Tris..! Regarde ! 》

Je suis son regard apeuré et constate bel et bien des coulées de sang dévaler mon bras.
Eh oui..! Mon bras !
J'ai oubliée cette foutue blessure lors du tir, pourtant je ne l'ais pas ressentis lorsque j'étais sous la pluie et là je... * Arrrgh * !
Un cri strident s'évapore de ma bouche une fois encore. Je ne comprends pas... la balle ne m'a pas touchée directement, non, rien que son lancée m'a rasée, en profondeur sans doute mais même là-bas la douleur n'était pas aussi intense.
Alors pourquoi...
* Ahh ! *

《 Ne bouge pas ! 》 M'ordonne t-elle en quittant la cuisine.

Je ne bouge pas mais la douleur m'oblige à agiter ma tête ou déployer un nouveau hurlement. Il ne fallut pas plus de trois cris pour que Peg revienne une boite médicale à la main.

《 Reste tranquille ! 》 Dicte t-elle en sortant une sorte de liquide de la boîte.

Oh non ! Du désinfectant ! Pas ça... non, pas ce supplice !

《 Donne moi ton bras Tris.

_ Non... Ça va aller, * ahh * je t'assure... tu n'es pas obligée de... 》

Dès l'instant, je pousse un déchirement vocal au contact du produit à ma peau. Je me mords la lèvre afin de ne pas hurler davantage mais...
Ça brûle ! Ça brûle putain !
Quel sensation horrible !

Arrêtes de faire ta chochotte et sois une femme bon sang de bon soir !

Sympa l'encouragement !
Si on ne peut plus compter sur son soi-même j'me demande bien où il va le mond...

* Arrgh *

●●


《 Voilà ! C'est fini. 》Conclut-elle en rangeant le rouleau de bandage.

Le désinfectant à l'air de s'être dissout dans ma peau plus vite que je ne l'aurais crus, mon épaule et mon bras, quant à eux sont fermement enroulés par le bandage.
Eh bin, le pire est passé.
Ça été plus rapide que prévu.

Et... je n'ai plus mal ..?

Alors tu vois, ça n'a pas durée longtemps tes souffrances, petite nature, maintenant tu peux arrêtée de chialer, j'crois.
N'import' quoi ! Déjà de un, je n'ais pas chialée.
Peut-être extérieurement tu as su te contenir mais ce n'est pas le cas intérieurement, tout ton être chouinait à en mourir !
La ferme !

《 ( raclement de gorge ) Alors, tu n'as rien à me dire ? Pose t-elle en fermant la boite.

_ ... ah si ! Merci sœurette, grâce à toi je ne ressens plus aucune douleur. Répondé-je avec un sourire.

_ Non, autre chose.

_ Euh... non.

_ Donc ça te paraît normale que tu arrives à une heure pareil ?

_ Je suis... je suis désolée. M'excusé-je en baissant la tête. Tu as dû beaucoup t'inquiéter.

_ Et comment, tu ne peux pas savoir ! D'abord comment se fait-il que tu arrives à une heure aussi tardive et dans cet état ? Tu étais où en commençant ?

_ Oh la ! Trop de question à répondre, Peg tu veux m'échauffer le cerveau ou quoi ? Je rentres à peine et tu m'assaille déjà.

_ Parce que tu crois qu'en rentrant comme tu viens de le faire je n'allais pas t'assailler de la sorte ?! Je le répète : où étais tu ?

_ J'étais... j'étais au centre-ville, non loin de la place centrale.

_ Pourquoi ?

_ Bah... je me... je me promenais, après avoir vendu les gibiers de ce mois-ci, j'ai voulus voir ce qu'il y'avait sur les marchés et...puis voir les environs, c'est tout.

_ Si c'est tout, comment ça ce fait que tu rentres à cette heure-ci et dans cet état ?

_ Quoi ..?! Mais dans quel état ?

_ L'état d'une ivre morte ?

Ah ça.
Heureusement que j'ai eus le temps de me nettoyer du sang, sous la pluie et avoir pu cacher mon sweet près de notre bâtisse sinon j'aurai été vraiment dans la mouise plus que je ne le suis déjà.
Lorsque Peg s'en ira demain travailler, j'en profiterais pour laver mon sweet maculé, si j'y arrive : le sang n'est pas une mince épreuve à détacher et encore moins à dissoudre en odeur.

《 Je me suis perdu en chemin et vu le temps fou que j'ai pris à retrouver la maison ça m'a carrément claquée. Soupiré-je en croisant mes bras derrière ma tête. T'imagine tout le temps que ça m'a pris, sous la pluie en prime.

_ Tu t'es perdu en chemin ? C'est bizarre mais je n'arrive pas à te croire, comment tu aurais pu te perdre sachant que tu connais les lieux par cœur ? 》

J'y ai pas pensé sur le coup.

《 À moins que tu ais pénétré dans des quartiers inhabituels, je ne vois pas d'autres raison. 》

Aïe ! Ça ce corse...

《 Alors, je me trompe ?

_ Euh... 》

Respire !

《 Non..., tu as bien raison, je suis allée hors de mon périmètre habituel... 》

Jusqu'ici j'ai dis à peu près toute la vérité, non ?

《 Pourquoi ?

_ Quoi ?

_ Pourquoi as tu quitté ton périmètre habituel ?

_ Eh bien... 》

J'aurais jamais cru que des questions ferait perler mon front autant.
Je dois trouver quelque chose... je dois trouver quelque chose !

《 Alors ? Insiste t-elle en levant un sourcil.

_ Eh bien... c'est... c'est à cause...des... des cris...

_ Des cris ?

_ Des cris... oui, des cris ! C'est à cause des cris que je me suis introduite dans des quartiers inconnus.

_ Et ces cris ont été émis par qui ?

_ Par... eh bien... par... par une vieille.

_ Une vieille ? Répète t-elle d'un ton qui a du mal à y croire.

_ Oui, elle a hurler, haut... et fort, et vu que je n'étais pas loin alors j'ai accouru à son secours... elle se faisait voler.

_ Rien que ça. Très bien mais ça ne m'explique pas pourquoi tu es arrivée avec le bras dégoulinant de sang.

_ Ah... bin... 》

Bon sang, je suis cuite ! Qu'est-ce que je peux dire maintenant ?
Et merde !
Est-ce qu'il faut que je lui...Non ! Je ne peux pas... je ne peux pas lui dire. Si elle apprend ce qui c'est réelement passé, ce que j'ai vraiment fais...
《 Peg, pardonne moi mais je t'ais mentis, en réalitée j'ai participé à une révolte au district et tué plus de dix Magistrats. 》
Non... je préfère encore lui mentir que de lui avouer un truc pareil. Rien que son regard... rien que son regard après ça... me terrifie...
Bien qu'elle ne va tout d'abord pas te prendre au sérieux, la première fois.
Peut-être mais je préfère ne pas prendre ce risque, pas prendre le risque de la perdre.

《 Je suis tombée.

_ Tombée ? Tu me prends vraiment pour une idiote ou quoi ?

_ Quoi ?! M-mais... mais c'est vrai ..!

_ Une chute aurait entraîné autant de sang sur ton bras ? Car apparemment ton corps n'as pas l'air d'avoir subi d'égratignures croissante.

_ Euh... 》

Elle n'a pas tord.

《 Eh bien... c'est normal... avant de tomber...j-je... j'me suis battu face à un mec assez colosse, celui qui avait volé de l'argent à la vieille... vu comment ce connard c'était conduit... je ne pouvais pas le laisser faire... alors on a commencé à ce battre... tu sais les mecs ils ne cherchent même pas à savoir si tu es un gars ou une fille... il a cogné, j'ai esquivé comme toujours... et à un moment j'ai pas vu un de ses coups et je me suis prise son couteau en plein dans le bras gauche et j'suis tombée... et... la mamie... elle a donné... un coup de canne super puissant sur la...

_ Bon arrête ton délire, je sais que tu me mens.

_ Quoi..? Mais non... co-comment tu peux dire ça... je suis en train te raconter ce qui c'est passé et toi...tu me coupes !

_ Quand tu me mens tes cheveux te grattent à tous les coups.

_ Mais... 》

Il a fallut que mon corps me trahisse aussi salement, en constatant ma main grattant mon cuir chevelu. C'est pathétique ! Ma petite sœur me connait bien plus que moi-même, on dirait.

C'est moi ou ton histoire de bagarre n'avait aucun sens, ne serait ce une once de crédibilité ? À la fin, surtout.

Elle croise les bras mécontente et me vise d'un regard semblable à celui d'une mère grondant son enfant.

《 Maintenant tu arrêtes tes mensonges et tu me dis toute la vérité sur le ch... 》

Bip bip ! Bip bip !

《 Mais qu'est-ce que... 》 Émis Peg.

Une lumière blanche jailli soudainement de la pièce, projettant sur le mur un grand écran montrant un compte à rebourd.

Une projection. Celle du Krost Hebdo, j'imagine. Cette émission émise obligatoirement sur tous les projecteurs HRXL ( haut réalisme XL ) , résumant les actualités faite durant tout une semaine et de rare fois des évènements important à la fin d'une journée.
Sauvée par le gong, comme dirait l'ancien dicton !
Je me disais bien que récupérer ce vieux projecteur encore en fonction dans la décharge me serait bien utile, et en effet : vu la situation, il m'a délivrer de ce moment.

Tris... ne t'excite pas trop vite.

《 C'est bizarre, normalement c'est tous les weeks-ends qu'ils nous le présentent. Constate Peg intriguée. Alors pourquoi, ce soir ? 》

C'est vrai ça...
Cette fois, mon soulagement a dérivé en inquiétude. Rien que ce petit détail m'a déclenché cette appréhension pesante.

Je crains le pire...

" Bonsoir, mesdames et messieurs, salue une jeune présentatrice brune sur un plateau de filmage, nous vous retrouvons dans cette page exclusif du Krost Hebdo, pour d'abord vous parler d'un événement bouleversant s'étant produit dans notre cher district du commerce et de l'achat, vous l'aurez compris, le district six. Ensuite un autre cas de... "

_ Tiens, notre district ? C'est bizarre, je n'ai rien entendu qui signalerai quelque chose ici.

_ Tu sais le district est grand, on ne peut pas savoir tout ce qui se passe d'un bout à l'autre.

_ C'est vrai mais c'est tout de même étrange. Je me demande qu'est-ce qui c'est passé d'aussi " boulversant " pour qu'on le diffuse un jour de semaine.

_ Euh... tu veux vraiment le savoir ? Car là il se fait tard... si tu veux je te le raconterai demain ou au pire je l'enregistre comme ça tu pourras le voir en rentrant de ton travail.

_ Je suis déjà là, autant le regarder tout de suite.

_ Non ! 》 Hurlé-je.

Peg me dévisage de ces grands yeux ronds.

《 Quoi ? 》 Demande t-elle.

Pourquoi il a fallut que je cris, bordel ?

《 Tu es sûre que tu n'as pas sommeil..? Il serait raisonnable que tu ailles te coucher.

_ Non, je te dis, ça va. Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu es bizarre ce soir. 》

Il m'arrive que va dormir, bon sang de bon soir ! Obéit à ta grande sœur et cesse de faire l'insolente ! Ais-je envie de lui hurler. Mais je suis évidemment incapable de lui beugler dessus. Peg m'est trop précieuse et fragile par dessus tout, mais fiche que c'est une tête de mule quand elle s'y met.

On se demande bien de qui elle le tiens.

(Soupire )

《 Je...

_ Attends, ça reprends. 》

Non !

" Ce triste événement c'est produit dans les alentours de midi, sur la place centrale du district six, aux infos de nombreux témoignages, une violente révolte s'y serait produite, une révolte ayant causée de graves dégâts matériels ainsi que le blocage du lieu, pour des raisons d'enquête. "

《 Une révolte ? Dans le district ? Cela ne peut être un parent, j'en doute, il n'y a plus d'enfant à l'heure qui est, à moins que certains ait réagis tardivement mais tout de même... 》

" L'auteur du crime nous aurait été décrit comme un homme, de taille haute, corpulence mince à musclée, portant un sweet à capuche de couleur grisâtre et un leggings noir , se sont toute les informations que nous avons pour le moment mais si vous auriez d'autres communiqués concernant cet individu, nous vous prierons de vous adresser au poste Magistral de votre district. "

《 Ça n'a jamais prit une telle envergure, delà à ce faire entendre dans le journal en semaine ou à échapper aux Magistrat... cet individu doit être extrêmement fort et très dangereux ou très inconscient peut-être mais... je ne sais pas quoi en dire, à vrai dire... cela m'intrigue... beaucoup même... et toi Tris, qu'est-ce que tu en penses ? 》 Me pose t-elle en tournant sa tête vers moi.

Qu'est-ce que j'en penses ?
Vraiment...
Es-tu sûre de vouloir le savoir, Peg ? Es-tu sûre de vouloir connaître l'affreuse angoisse que j'éprouve rien qu'en sachant qu'ils parlent de moi, devant toi ?

《 Cela m'intrigue aussi... et je... j'espère qu'ils tiendront le coupable...maintenant que tu connais l'essentiel il serait temps que tu ailles...

_ Attends ! 》Me coupe t-elle en se concentrant sur les paroles de la présentatrice.

" ...ces images ont été filmés quelques heures après les faits. "

Ils nous montrent un instant, la place du district, telle que je l'ais quitté, entourée de voiture gouvernementale ainsi que de plusieurs officier Magistras piétiner la zone. Toute la place est barricadée, ce qui empêche le public d'y pénétrer.
Mais ce qui me surprends le plus, à part le fait qu'elle pullule de combinaison blanche et de camionnette, est le sol.
Il est propre.

Où sont les victimes de l'attaque des Magistrats ?

Lors de leur venu, lors de ce péril à sauver nos vies... où sont celles qui l'ont perdu ?
Où sont ces mères ? Ces pères ? Ces blessés ? Ces morts ?
Où sont-elles ?
Les Magistrats auraient-ils nettoyés toutes trace de leur carnage ?

" L'auteur de la scène aurait non seulement marqué son passage par cette insurrection violente mais aussi laissé une signature des plus inquiétante. " Termine t-elle d'un ton éprit d'un frisson.

Un zoomage est produit sur le centre de la place. Le zoomage d'un point dont j'ai crus banal dès le départ mais je me suis lourdement trompée.
Ce n'est pas qu'un simple point de la place... loin de là.
Mon cœur se soulève, mes yeux s'agrandissent à mesure des secondes qui s'écoulent face à cette image... face à cette abomination.

Ces corps, ces têtes arrachés, ces débris d'armes éparpillés, ce sang inondant les combinaisons autrefois blancs sur ce ramassé de cadavre. Il n'y a pas de doute... ce sont bien les corps que j'ai rencontré à mes pieds, il y a quelques heures.
Ces corps... ou plutôt...ces Magistrats des plus inhumains sont-ils, désormais...
Ce dégoût... ce dégoût ignoble qui remonte le fond de ma poitrine, passant dans le creux de ma gorge serrée... est-ce le reste de vomi que je n'ai pas pût déglutir ou tout simplement cette violente répulsion qui me ronge l'âme ?

Je n'ais qu'un seul souhait : disparaître !

Et oublier, oublier ce que je viens de voir, oublier ce qui vient de se passer..!
Si seulement c'était possible.
Mais la vie ne fonctionne pas ainsi... bordel de merde !

《 Tris... 》 Souffle Peg, le corps qui vacille.

Mes bras l'a rattrapent de justesse. J'ai de la chance que ma souffrance au bras gauche ait cessé, n'empêche, qu'elle pèse une tonne !

《 Peg est-ce que ça va ? 》 Lui demandé-je dans mes bras, inquiète.

Elle ne me répond pas, sa figure est déformée par ce sentiment de vide qui orne désormais ses yeux béant, mélangé à cet amer dégoût, froissant ses traits, associé à l'horreur, qui saisit l'entièreté de son visage.
Cette profonde horreur...

Celle que je craignais.

《 Comment... Prononce t-elle d'une voix blanche. Comment peut-on être à ce point cruelle pour faire subir tant d'atrocité ? Quel est le monstre dans notre district ayant osé commettre un acte aussi abominable et malsain ?! 》

Quel est le monstre...
Pourquoi, lorsque c'est quelqu'un auquel vous tenez beaucoup qui le dit, cela est tel vous renvoyer un poignard ou une flèche empoisonnée en plein cœur ?
Pourquoi cette mer de culpabilité, cette exécration de soi-même, nous consume t-elle avec tant de martyre ?
Pourquoi ?

《 Je ne peux pas, je ne veux pas croire... qu'on ait pu agir de la sorte ! Nom des cieux ! 》

Des coulées de larmes ruissellent sur ses joues. Ses yeux sont-en colères, son expression à la rage, pas la rage qu'on ait bousillé sa cuisinière ou encore de n'être pas revenu un soir, non, cette rage là est bien plus forte que ça. Je n'ai jamais vu ma sœur, ma douce et sage sœur, bien qu'elle soit dure parfois, afficher ce tel feu dans ses yeux.

《 Qui que ça ait pu être, continue t-elle avec rancœur, * Snif * qu'elle soit bonne ou mauvaise, ces personnes, ces cadavres étaient des vies et aucune vie ne mérite de mourir de cette façon ! *Snif * Même-ci ce que nous vivons est horrible * Snif * ou que... ce que nous voyons ne mériterai jamais d'exister *Snif * personne... je dis bien personne... ne mérite ce tel massacre ! 》

Et ses yeux ardents... ses yeux remplis de cette flamme haineuse et de ce mépris unique... croisèrent mon regard...

Le regard d'un monstre... vaincu.

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