Chapitre 4, part 2

J'émerge doucement et me retourne dans les draps. Dehors il fait encore nuit, la lumière des réverbères passe au travers des volets de notre chambre. Je jette un coup d'œil au réveil... 06:08 ... Avant de replonger le nez dans les coussins. Aujourd'hui Abby à dormi cinq heures d'affilées, etc'était plus qu'agréable car c'est Jonathan qui y est aller. Ce qui fait que j'ai fait ma première nuit complète et reposante depuis mon accouchement, un vrai bonheur. A vrai dire j'aurais probablement dormis davantage si une petite main écailleuse n'avait pas attraper la mienne et si je n'avais pas entendus depuis les limbes de mon soleil une toute petite voix appelé :

" - Papa Mi ... papa ...Papa ?"

J'ouvre encore un œil (difficilement) et sourit à Lucile qui a la mine bien réveillé pour une heure aussi matinale.

" - On va être en retards pour la rentré papa ..."

Je souris et pousse un soupir,l'esprit encore embrumer dans la fatigue. A mes côtés Jonathan se retourne : il essaie de dormir car aujourd'hui il garde Abby pour la journée et doit bosser à la maison. Il se repose et il a bien raison, même si personnellement je l'envie beaucoup.

" - Mais non trésor on va pas être en retards ... L'école c'est à 9h et demi pour toi ma puce. Même si je t'emmène au centre avant mon travail on ne doit être là bas qu'à 8h. Il reste un moment, le temps de se préparer,on as le temps ma chérie. Retourne te coucher d'accord ? Je te réveillerais ...

- Mais j'ai plus sommeil moi papa ...

- Grmmmm, grommelais-je en essayant sans grand succès de me tirer du lit.

- Je peut regarder la télé ?

- J'ai compris, j'ai compris, soupirais-je en abdiquant. File m'attendre dans le salon chipie."

Elle hoche la tête et détale au pas de course, me laissant le loisir de m'écrouler comme un sac dans mon lit. A la recherche d'énergie vitale je me glisse contre le corps chaud de mon époux en évitant soigneusement de le réveiller avec mes pieds glacé. Doucement je dépose quelques baisers dans son cou et lui murmure un "Je t'aime". Il se retourne et me donne un habituel baiser du matin avec la bouche en cœur. Puis il me sert un peu dans ses bras et commence de nouveau à se rendormir. Je soupir désormais bien éveillé et capable de remarquer que comme d'habitude nos réveil à deux ne sont plus se qu'ils étaient.Plus aussi tendre, plus aussi effusif et long, langoureux. Plus fade en sommes. Je me glisse hors de la couette et murmure faiblement "Je t'aime Jonathan", le cœur gros, avant de passer un plaid sur mes épaules et de chausser mes pantoufles. Alors que je quitte la pièce, j'entends très distinctement une grosse voix graillant et pâteuse me lancer un : "Je t'aime aussi Mike" et il se rendors. Avec un léger sourire je me rends en cuisine pour préparer le petit déjeuner de Lucile.

Cette dernière, son doudou contre elle et à demi transformer et en état végétatif devant la télévision. Ce truc aspire l'âme des enfants, j'en suis convaincus.

" - Trésor, éteins la TV,tu sais que je n'aime pas que tu la regarde.

- Mais papa ! Tu avais dit qu'il y avait plein plein de temps !

- Va pour cette fois alors, cédais-je un peu dans le coltar."

Machinalement je me fit couler un café et prépara le chocolat chaud de mon petit serpent fasciner par un épisode des Looney Toons. Moi aussi j'aimais bien quand j'étais petit, mais après réflexion c'est vraiment très con comme programme. Bah, il faut bien que jeunesse se passe. Je crois que j'empêche trop mes enfants d'être des enfants. Déjà que Lucile parle comme une adulte alors si je l'oblige à regarder des programmes "barbant" pour adulte elle va être complètement déphasée la pauvre.

" - Princesse, ton petit déjeuner.

- J'arrive."

Je finis rapidement ma tasse et vais lui mettre de coté ses affaires avant de passer moi même à la préparation du matin. Dans notre chambre Jonathan commence tout juste à émerger, difficilement. D'un baiser il me souhaite bonne journée, désireux de profiter du peu de ses congés. Regards à la montre ... Mmmm ... On as vraiment beaucoup d'avance. Je me pause dans le salon et vérifie une ultime fois que ma mallette est opérationnelle, il ne manquerait plus que j'ai oublier quelque chose le jour de la rentrée. Autours de moi Lucile sautille partout comme une puce, sur-excité. Dire que je vais encore devoir la faire patienter 20 bonnes minutes. Je lui brosse encore et encore les cheveux en lui demandant si elle n'a rien oublier :

" - Ta trousse ?

- Oui !

- Il y a tout dedans ?

- On as vérifier hier papa !

- Je sais je sais ...

- Tu es encore plus stressé que moi papa, rit-elle.

- Evidemment. Mon bébé rentre à l'école des grands.

- Je suis plus ton bébé ! Je vais au CP maintenant !

- Tu seras toujours mon bébé.

- Même adulte ?

- Même adulte, tu es mon gros bébé à moi !

- Papa !"

Je la charrie et la chatouille un peu. Immédiatement elle se débat et s'enfuit en toute hâte. Comme moi elle n'apprécie pas vraiment la sensation d'être vulnérable même si ça la fait beaucoup rire. C'est bien ma fille, il n'y a aucun doute la dessus. Alors que nous nous apprêtons à partir Abby se met à pleurer. Immédiatement toutes les minutes d'avances que nous avions avec l'empressement de Lucile fondent dans mon esprit comme neige au soleil. Je vois l'enfer : retard, humiliation, élèves dissidents .... Et là mon héro débarque en slip et T-shirt, la tête dans le cul bien profond pour aller s'occuper de sa fille !

" - Laisse mon ange, j'y vais. Dit Jonathan en m'embrassant. Passez une bonne journées mes anges, ajoute-t-il en câlinant brièvement son aîné.

- Mon héro, lui soufflais-je en déposant un baiser sur ses lèvres avant de m'éclipser."

J'ai le cœur serrer de ne pas pouvoir être avec mon petit bout alors qu'elle pleur mais je sais que son papa peut très bien s'occuper d'elle. Il faut que j'aille bosser moi, pas le choix. Lucile me tire dans la voiture, ne cessant de me dire d'aller plus vite et que nous allons être en retards ce qui est loin, très loin d'être le cas. Cela dit son entêtement me permet de quitter notre domicile sans trop y penser. Il faut que je retire le costume de "papa" pour mettre celui de "prof"et ça c'est le plus difficile en début d'année tout particulièrement après un congés maternité. Dans ma boite à gant je cherche ma père de lunette de lecture. Je les portes surtout pour me faire paraître plus vieux, sans elle à seulement 25 ans je ne parvient pas à avoir de l'autorité sur les plus fortes têtes qui estiment alors que je suis comme un de leur potes. Non. Je suis professeur et la barrière doit être immédiate et bien sensible.Les lunettes aide à mettre les choses au clair pour eux comme pour moi, cela me fait mieux rentrer dans "le personnage". Après les avoir glisser dans ma poche je me gare devant la primaire.

" - On y va ?

- Ouais !!"

Elle est tellement plus détendus que moi. Personnellement je suis en panique : et si ça se passait mal ? Elle n'était pas très bien intégrée en grande sections alors maintenant est ce que ce sera pire ? Après tout elle n'a pas la maturité des jeunes de son âge et ils peuvent être très cruels entre eux ... Bon elle sais se défendre mais quand même ... Et qui sera sa maîtresse ? Une collègue avec qui je m'entends ? Ou une de ses grognasses conservatrices racistes que j'ai croisé une fois ? Je prie pour la première option en suivant ma progéniture jusqu'au tableau.

" - Papa ! Papa !! Il estoù mon nom ?! Me cri-t-elle.

- Doucement trésor. Je te dépose au centre là. Ils doivent avoir ta classe tu sais.

- Je veut lire sur le tableau comme les autres !! Il est où !?

- Tu ne veut pas le chercher toi même ?

- Si ! Mais ... je vais encore me tromper ...

- Mais non trésor. Tu sais commencer à lire à ton âge c'est très fort. Ce n'est pas grave si tu te trompe, essaie."

Alors qu'elle cherche je lui tape un modèle sur mon téléphones. Après plusieurs tentatives infructueuses et des encouragements elle parvient à trouver son prénom dans la liste des élèves de la CP 3, la "classe de l'été". Les classes de maternelles et de primaire ont des surnoms, ça créer une cohésion de groupe entre les enfants et ça permet d'organiser des rencontres inter-classes. Je trouve l'idée pas mal.Devant la porte du centre je m'accroupis à la hauteur de ma mioche et la serre contre moi en l'embrassant. Je l'aime. Elle va me manquer aujourd'hui.

" - Papa tu m'étouffe !

- Pardon mon cœur. Ca ira hein ?

- Oui.

- Tu es sage, tu ne fais pas de bêtise. Tu es gentille avec tes camarades d'accords ? Fait toi pleins d'amis. Mmm ?

- Mais oui.

- Et tu ne mords surtout personne !

- ...

- Lucile, regarde moi bien dans les yeux. Tu ne mords personne. Compris ?

- Oui papa.

- Sous aucun prétexte. Je t'ai mit la trousse de secours dans ton sac mon bébé, finis-je en la serrant encore dans mes bras. Ca ira ?

- Oui.

- Tu la donne à ta maîtresse tout de suite dès la première heure, hein.

- Oui papa. On as appris tu sais. Tu n'as pas arrêter de dire ce qu'il fallait que je fasse. Je sais. Maintenant tu vas être en retards au travail.

- Tu as raison, soupirais-je douloureusement. A ce soir mon cœur."

Je l'embrasse encore pleins de fois dans les cheveux et sur la joue avant de la quitter douloureusement. Elle semble avoir le cœur très léger et entre sans sourciller dans sa classe. Je pense que ça ira pour elle. Elle doit être bien plus détendus que moi. Je dois me faire à l'idée qu'elle grandi. Ce n'est pas tant ça qui m'effraie mais le fait qu'elle soit un petit serpent. Les gens la penserons dangereuse,mortelle, mauvaise, ils lui voudront du mal alors qu'elle n'est qu'une enfant fragile. Je voudrais la protéger ... Qu'elle ne vive pas les horribles souvenirs que je m'étais fait. Tout ces rendez-vous médicaux dès ma plus tendre enfance. Toute ces ...violences difficilement supportables encore aujourd'hui. Le harcèlement à l'école je sais que ça marque à vie, pour le vivre encore aujourd'hui. Je craint souvent la réaction des personnes que je rencontre pour la première fois et je m'inquiète toujours de ce qu'elles peuvent penser de moi, de ma nature à sang froid, du fait que je possède du venin, du fait que je soit ... Moi. C'est ce que je suis. Et c'est d'autant plus douloureux qu'on vous reproche d'être vous. Je me remet les idées en place et vais garer rapidement ma voiture sur le parking des professeurs. Ca ira pour elle, c'est pour moi maintenant qu'il faut que je m'inquiète. Je dois me ressaisir et ne pas oublier que ma faiblesse est aussi ma grande force.

Les élèves internes se promènes déjà dans les bâtiments, bavardant bruyamment après avoir appris leurs répartissions. Personnellement je me presse en salle des professeurs sans leur accorder mon attention. J'ai déjà pris connaissance quelques jours plus tôt de mon emplois du temps mais je voudrais être installer avant que les élèves de cet après-midi ne viennent dans mon court. La matinée ils sont avec leur professeurs principaux et l'après midi commence immédiatement par des leçons en suivant leurs emplois du temps respectifs mais ce n'est pas pour autant que les profs qui comme moi n'on pas de classe à charge avant midi se tourne les pouces. Bien au contraire.Premièrement nous devons être en poste à l'heure comme tout le monde. Deuxièmement les heures de la mâtinée sont dédier à la préparation de la séance et à l'accoutumé au trombinoscope. Oui,ici les professeurs on les photos des élèves tout de suite, c'est un des avantages du privé que voulez vous. En fait si je me dépêche ce n'est pas tant parce que les élèves pourraient arriver d'un instant à l'autre mais surtout car je sais très bien qu'on va me piquer ma salle attitré si je ne me dépêche pas. Je me suis battus pour avoir un vidéo projecteur et un de mes "collègue"d'une salle voisine tient vraiment à "faire l'échange".Personnellement je n'y tient pas alors j'allonge mes foulées.

Dans la salle des professeurs je prends tout de même le temps de salué mes collègues les plus proches auquel je donne rendez-vous pour la pause déjeuner.J'attrape à la volée mon trousseau de clef et la pile de document déposé dans mon casier par l'administration avant de descendre un étage pour aller à ma salle. Et ... Merde !

" - Oh bonjour Mike !

- Nansen ... sifflais-je.

- Tu as l'air de mauvaise humeur.

- Nansen je ne rigole pas, prends tes affaires et sort de ma salle.

- On peut régler ça à l'amiable tu sais. J'ai vraiment besoin d'un vidéo projecteur. Celui de ma salle ne marche jamais, celui de la tienne et tout neuf alors que tu viens à peine d'arriver.

- Ecoute : j'ai fait des tas de demande pour cette salle. Maintenant tu me laisse m'installer.

- Mais j'utilise plus les projections et tu sais très bien qu'on m'as refuser les salles high-tech.

- Réservé au cours de sciences, tu le savais très bien. Tu n'as pas bien calculer, maintenant rends moi ma salle, dis-je en jetant un coup d'œil. "

Ca va, il n'est pas encore installer, il a dut juste avoir le temps d'entrer. Je me demande si la clef est sur son trousseau.

" - Bon ... Sors de la,conclus-je en posant ma pile de document sur le bureau de bois.

- Mike. Soit sympas ...

- Même pas en rêve Nansen."

Les élèves commencent à arriver en masse, la sonnerie ne devrait plus tarder. Je fais une dernière fois un regards noir à mon collègue sans gène qui abdique et rejoint sa salle. Au moment de la sonnerie je referme la porte, ayant moyennement envie de me faire déranger par une foule d'ados sur-excité. L'odeur est difficilement soutenable : tous les jeunes avec les phéromones aux aboies qui puent la peur, la nervosité, ou encore l'agressivité à plein nez c'est insupportable. Il y a de quoi coller la migraine. Je me concentre et me met un bloc. L'effet d'apaisement est immédiat. C'est pénible de sentir les ressentis de chaque élèves dans un endroit aussi bondés. Dans la rue ce n'est pas aussi étouffant car les adultes se contrôles et les enfants n'ont pas un taux d'hormones très élevés mais les ados c'est une autre paire de manche : ce sont eux qui en ont le plus et qui ont le plus de difficulté à se contrôler.Parfois ils n'en ont même pas envie. Mais bon, j'aime mon travail.Ce n'est qu'un détail au fond. Un détail utile pour comprendre les problèmes scolaires de chacun soit dit en passant. A l'odeur on repère assez vite les élèves timides qu'il faudra soutenir à l'oral et ceux qu'il faudra canaliser.

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