2.
Karol
Ruggero
Je rentre vers 15h ❤️
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Je verrouille mon écran d'accueil et enfouit mon téléphone dans mon sac à main.
Le hall de l'hôtel est relativement calme à cette heure de la journée, la réceptionniste me lance un grand sourire chaleureux et un couple de touristes traversent la pièce en même temps que moi. Je m'avance vers les deux grandes portes dorées de l'entrée, et pousse la première pour sortir.
Deux vigiles se tournent vers moi, légèrement poussés par la porte que je viens d'ouvrir. Des flash retentissent de tous les côtés, et j'aperçois une masse de personne regroupée devant les portes de l'hôtel.
- Karol !
- Mademoiselle Sevilla, s'il vous plaît !
Mon coeur se mit a rebondir plus fort et plus vite au cœur de ma poitrine, lorsque c'est mon prénom qui se met à résonner entre tous ces cris.
- Mademoiselle, une voiture vous attend en bas, est-ce que vous voulez toujours sortir ? me demande l'un des vigiles toujours près de la porte.
Mon cerveau se brouille instantanément. Plusieurs journalistes se mettent à parler en même temps, essayant de monter les marches pour s'approcher encore plus de moi, leurs micros tendus dans ma direction.
- Alors c'est vrai ? Les rumeurs sont vraies ? crie l'un d'entre eux.
Je fronce les sourcils, peu sure de comprendre. La foule s'abat sur moi, comme un étau qui se resserre petit à petit. Les voix s'élèvent, le mouvement est vif et rapide mais moi je suis toujours là, au même endroit, totalement tétanisée.
- Où est Ruggero ? demande un autre.
- Vous êtes bien sa petite amie ? Mademoiselle Sevilla, est-ce que les rumeurs disent vraie ?
Ma respiration se fait plus lourde lorsque je m'aperçois de ce qui est en train de se passer.
Les journalistes et les médias ont appris.
- Si oui, ça fait combien de temps ?
Je ne sais pas comment ni quand ces rumeurs sont apparues sur la toile mais ils sont tous là pour avoir des réponses, et je n'en ai aucune à leur donner.
Je les regarde, tous assoiffés d'obtenir ne serait-ce qu'une approbation de ma part. Ils haussent la voix lorsqu'ils s'aperçoivent que je ne réponds rien, certainement persuadés que je n'ai pas bien saisi la question.
Hors je l'ai saisi, même trop bien.
Et je n'étais pas préparée à ça.
Il ne m'a jamais dit ce que je devrait faire si jamais cette situation venait à arriver, ce que je devais dire si des journalistes m'arrêtaient dans la rue ou ce que lui dirait si on lui posait la question.
- Mademoiselle, si vous ne voulez répondre à aucune question c'est votre droit me chuchote l'un des vigile. On peut vous amener à votre voiture, et on fera partir les journalistes.
Je mets un instant avant de réagir. Les questions s'entassent, la masse se fait plus dense depuis qu'ils m'ont vu sortir, et la panique me gagne. Je me sens oppressée, prise au piège par tout ces inconnus.
C'est un cauchemar.
Les journalistes sont là, et je suis seule.
Je finis par secouer discrètement la tête vers lui, et il prend ma demande en considération rapidement car il fait signe à son collègue de nous accompagner.
Me voilà alors escortée entre des centaines de journalistes, par deux hommes en costume noir. Les micros et les mains s'infiltrent devant moi de temps à autre, tandis que j'essaye de baisser au mieux la tête, éblouie par toutes ces lumières artificielles.
- S'il vous plaît Karol, une seule question !
- Vous pouvez au moins répondre aux rumeurs !
- Ruggero n'est pas avec vous ?
Le conducteur ouvre la portière arrière lorsqu'il nous aperçoit, et les deux vigiles tentent de m'encercler pour me permettre de rentrer sans trop de difficulté.
La porte se referme, sous les derniers flash et cris des journalistes présents.
Ma tête s'enfonce dans mon siège, et je pousse un long soupire.
On ne pensait pas que ce jour arriverait maintenant et surtout pas en Italie. Je n'étais pas préparée à ça, pas prête à ce que ma relation soit complètement dévoilée au grand jour, pas prête à recevoir des critiques parce que je suis la petite amie de Ruggero Pasquarelli.
Je n'ai pas son mental. Je n'y arriverai pas. Ce monde est aussi attirant que repoussant.
Les projecteurs diffusent des rêves tandis que la réalité les détruit.
Je voulais aller à mon rythme. J'étais sure que ce côté privé de nos vies serait dévoilé par nous et nous seuls lorsque nous l'aurions décidé. J'étais sure qu'à ce moment là, je serais prête. Mais ce n'est pas le cas, je suis terrorisée.
C'est ma vie entière qui est en train de prendre une tournure différente à présent. Une tournure irrévocable, qu'il va falloir surmonter.
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