19.
Karol
les filles ?
Valentina <3
oui ?
Carolina
on est là
Karol
vous êtes libres ? j'aurais besoin de vous parler si possible...
Carolina
euh oui mais tout va bien ?
Karol
pas trop c'est pour ça...
Valentina <3
fallait le dire plus tôt ! on se rejoint chez moi !
**
- Bon alors, raconte nous qu'est-ce qui se passe ? commence Valentina son café latte à la main.
- On s'est disputé avec rugge, hier.
- Et ça s'est pas arrangé ? me demande doucement Carolina.
- Non, on ne s'est pas adressé la parole depuis hier soir.
- Pourquoi vous vous êtes disputé ?
- On a croisé une dame qui tirait les cartes pas loin de l'appartement et je voulais y aller pour qu'elle nous dise comment notre situation allait évoluer. Ruggero l'a mal interprété et en a déduit que je voulais le faire pour savoir si notre couple allait durer, je lui ai dit que c'était faux et que je voulais simplement le faire parce que j'avais peur que moi je commence à nous faire du mal de part ce que je ressentais ces dernières semaines et alors il m'a dit que je le laissais pas m'aider, que je me persuadais que notre relation était vouée a l'échec et que j'étais en train de nous condamner toute seule.
- Et c'est vrai ? Tu doutes de votre couple ?
- Non pas du tout, je doute de moi, de mes peurs et de mes angoisses. J'ai peur de tout détruire parce que j'ai l'impression de pas gérer ce qui m'arrive et qu'il finisse par se lasser de tout ca, de moi, de mon comportement. je soupire en passant mes mains dans mes cheveux. Je ne doute pas de lui ou de ses intentions, je sais que c'est moi le problème mais j'ai pas trouver de solution.
Je dégage mon visage en coinçant mes cheveux derrière mes oreilles, puis place mes mains à l'extrémité de mes deux joues en attendant que l'une d'elles disent quelque chose.
- Écoute commence Carolina. Je pense que tu vis une situation a laquelle tu ne peux pas être préparée, personne n'est conditionné pour être constamment épié par des centaines d'inconnus, pour recevoir autant de haine que d'amour à travers les réseaux sociaux ou pour que leur relation soit exposée sans réellement le vouloir. C'est quelque chose que tu peux anticiper mais que tu ne peux pas préparer, alors c'est normal de te sentir comme ça, c'est ta manière à toi de gérer les choses.
- Maintenant il faut que tu poses des mots sur ce que tu ressens, et que tu l'explique a Ruggero continue Valentina. Il a l'air de se sentir impuissant face à la situation lui aussi, il te voit mal mais de ton côté tu ne veux pas de son aide et tu ne sais pas comment gérer. Il a raison, si tu n'acceptes pas son aide, vous ne pourrez pas aller de l'avant.
Je bois une longue gorgée de la boisson que m'a servi Valentina en arrivant.
- Accepter l'aide de quelqu'un ne veut pas dire être faible Karol. Il sait que tu peux te débrouiller seule, mais parfois on a besoin d'extérioriser certaines choses et que quelqu'un nous conseille ou nous donne les outils pour continuer à avancer me dit Carolina.
**
Ruggero
Je passe mes mains sur mon visage, puis sors de la douche après quelques secondes de plus sous l'eau chaude. J'attrape une serviette, me sèche, et enfile un caleçon et un short de sport avant de sortir de la salle de bain. Au même moment, j'entends la porte d'entrée claquer et mon téléphone vibrer plusieurs fois contre le bois de la table de nuit. Je m'avance, et l'attrape avant d'apercevoir les messages affichés sur mon écran d'accueil.
Agustin
eh rugge tout va bien ?
Agustin
caro vient de rentrer elle m'a vaguement raconté ce qu'il se passait
Michael
pareil, je viens d'arriver et valu m'a dit que ça allait pas fort, tu veux en parler ?
Trois coups sur la porte de la chambre se font entendre au moment où je m'apprête à répondre aux garçons, et je tourne la tête. Karol est dans l'encadrement, vêtue d'un jogging et d'un t-shirt, et le simple fait de voir son visage pour la première fois de la journée retire presque l'agacement que j'avais à son égard.
- Je peux entrer ? me demande-t-elle d'une petite voix.
Je hoche la tête de haut en bas, puis elle s'avance avant de continuer :
- J'aurais voulu te parler, si c'est possible.
Je repose mon téléphone sur la table de nuit, me tourne vers elle et fourre mes mains dans les poches de mon short, attentif.
- Vas-y, je t'écoute dis-je.
Elle replace nerveusement ses cheveux derrière ses oreilles avant de tripoter ses bagues, comme si ce geste allait l'aider à trouver ses mots.
- Je veux pas que tu penses que je doute de toi, de nous ou de notre relation.
- Comment je suis censé comprendre l'inverse ? Pour le moment c'est ce que tu me fais comprendre.
- C'est pas le cas, vraiment.
- Parle moi alors, dis moi ce qui se passe.
- J'arrive pas à gérer, tout ça, tout ce qui se passe, la pression des médias, les articles, je me reconnais pas. J'ai l'impression d'être dans une boucle sans fin dans laquelle j'angoisse et je n'arrive pas à contrôler mes émotions. Je doute de moi, et de ce qu'inconsciemment je peux faire à notre relation.
Je sais qu'elle le vit mal, je vois qu'elle fait face à ses angoisses plus régulièrement, mais peut-être qu'inconsciemment j'espérais que ses peurs et ses doutes ne refassent pas une nouvelle fois surface pour l'empêcher de vivre convenablement. Peut-être que je dissimulais cette pensée en étant persuadé qu'il fallait qu'elle m'en parle pour que je puisse l'aider, or c'était pas le cas, peut-être que je pouvais l'aider même sans qu'elle m'en parle.
- C'est revenu ? Tes doutes et tout ça ?
Elle détourne le regard, les yeux humides, puis elle hoche la tête de haut en bas en se pinçant les lèvres.
- Je veux que tu m'en parles la prochaine fois...
- J'ai pas envie de te déranger avec ces problèmes me coupe-t-elle.
- Je m'en fou, pourquoi ça me dérangerait ? On parle de toi, j'ai envie que tu me déranges avec tes problèmes, je préfère que tu viennes me voir et qu'on parle pendant deux heures pour que tu te sentes mieux si il faut, plutôt que tu te renferme avec ce que t'as sur le coeur.
Je l'entends renifler lorsque le son de ma voix ne résonne plus dans la pièce. Elle essuie une joue d'un revers de main, puis elle dérive son regard un peu partout dans la pièce.
- Oui mais...et si tu te lasses de tout ça ? Si c'est trop compliqué et trop répétitif ? Peut-être que tu seras fatigué de devoir sans cesse prendre le temps de me comprendre, ou de me consoler.
Je retire mes mains de mes poches et m'avance vers elle, je pose mes mains sur ses hanches tandis qu'elle relève la tête.
- Te préoccupe pas de ça, si j'ai voulu être celui qui prend le temps de te comprendre et de te consoler c'est qu'il y avait une raison, d'accord ? Je suis sûr de moi, j'ai jamais été aussi sûr de moi, alors raconte moi tes angoisses, dis moi ce qui te fait peur le nombre de fois que tu veux, je serais toujours là.
J'aperçois un petit sourire étirer ses lèvres, et ça me suffit pour me rassurer. Elle dépose sa tête contre mon torse. Ses mains glissent sur mes côtés, puis elle m'enlace doucement.
- Merci me souffle-t-elle.
Je lui embrasse le front puis la serre à mon tour contre moi. Je suis soulagé d'avoir eu cette discussion, c'est comme si un immense poids s'envolait de ma poitrine.
- Par contre la prochaine fois on évite de se coucher énervé parce que j'ai mal dormi souffle-t-elle contre mon torse.
Je souffle un rire.
- Moi aussi j'ai mal dormi.
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