90.

Ruggero

Notre vol pour l'Italie s'est bien déroulé, enfin, plus pour Karol qui a décidé de dormir sur mon épaule, que pour moi, qui me suis une nouvelle fois torturé l'esprit. J'ai essayé de ne pas paraître ailleurs les seules petites heures où Karol était réveillée, parce que le but du voyage n'était pas qu'elle ait à me rassurer tout le long, alors j'ai essayé de faire autre chose, de m'occuper l'esprit autrement.

- C'est ta mère qui vient nous chercher ? me demande Karol en tirant avec difficulté ses deux valises.

Je me mets à sourire face à cette vision, et elle me regarde en fronçant les sourcils.

- Quoi ?

- Tu veux que je t'en prenne une ? je lui demande en désignant ses bagages.

- Non ça va, t'inquiète pas. Alors, c'est ta mère qui vient nous chercher ou pas ?

- Oui, elle est garée sur le dépose minutes.

Nous sortons de l'aéroport, et la chaleur du soleil nous tombe déjà dessus. On descend les marches, avançons jusqu'aux voitures les plus près et ma mère ne mit pas beaucoup de temps avant de nous reconnaître. Elle nous adresse un immense sourire, en agitant ses mains.

- Mais dit tu pourrais aider Karol quand même ! me dit-elle les mains sur les hanches en l'apercevant tirer ses valises à bout de bras.

Je lève les yeux au ciel tandis que j'entends Karol ricaner derrière mon dos. Ma mère me réprimande une seconde fois, avant de s'empresser d'aller l'aider.

- Pff je l'ai pas éduqué comme ça pourtant, je te le jure marmonne-t-elle a Karol lorsque je dis bonjour à mon frère.

Karol se met de nouveau à rire, puis ma mère s'avance vers moi et m'ouvre grand ses bras lorsque j'arrive à sa hauteur.

- rugge, mon trésor !

Je lève les yeux au ciel une seconde fois en souriant, et m'avance vers elle pour l'enlacer.

- Qu'est-ce que tu m'as manqué ! Je suis contente de te voir.

- Moi aussi je suis content maman.

Elle se détache, me pousse presque et adresse un autre immense sourire les yeux remplis d'étoiles à Karol qui fait la bise à mon frère.

- Le vol s'est bien passé les enfants ?

- Oui, très bien répond Karol.

**

Je fais face à la mer, perché sur la pelouse verte du jardin de ma mère. La brise me caresse le visage, tandis que je retrouve peu à peu l'air italien qui m'avait tant manqué.

Nous sommes arrivés depuis plus de deux heures, ma mère et mon frère nous ont accueilli les bras grands ouverts. On a longuement discuté, de tout et de rien, puis quand Karol est montée défaire les valises, je me suis éclipsé dehors pour souffler un peu.

- Il y a quelque chose qui te tracasse ?

La voix de ma mère résonne derrière mon dos. Elle s'approche, me frictionne l'épaule et se place à son tour face à la mer.

- C'est ton père ? me demande-t-elle doucement.

- Il m'a dit de ne plus revenir le voir.

- Tu sais qu'il ne le pensais pas.

- Mais il l'a dit. un ange passe. Ça fait toujours mal quand c'est ton père qui le fait.

- Je suis d'accord et j'en suis désolé mon chéri, mais ton père est comme ça, il l'a toujours été.

Je reste silencieux, parce que je sais qu'elle a raison, je sais qu'il est comme ca et je sais aussi comment ça va se passer. Il va me rappeler en s'excusant, et comme il paraîtra sincère je lui pardonnerait et on passera à autre chose.
Ça a toujours été comme ça, et c'est peut-être en partie pour cette raison que leur mariage n'a pas fonctionné.

- Est-ce qu'il se rend compte que sa façon d'agir fait mal ?

- Il s'en rend compte une fois le mal fait. C'est son plus gros défaut, c'est une facette de lui qu'il n'a jamais réussi à contrôler, alors on lui fait comprendre et puis il s'excuse. Seulement, ce n'est pas votre rôle.

Elle me caresse doucement le dos comme pour appuyer ses paroles.

- Je sais que c'est difficile et que cette situation n'est pas la meilleure qui soit, je suis désolée mon chéri.

L'entendre s'excuser pour ça me fait mal au cœur parce que je sais que ce n'est pas de sa faute, qu'elle a fait de son mieux pour que leur couple fonctionne, surtout pour nous, mon frère et moi. Je sais qu'elle en a plus souffert que nous, même si c'est compliqué.

- Ce n'est pas de ta faute maman, j'insiste. Arrête de t'excuser pour quelque chose dont tu n'es pas responsable.

Elle tourne sa tête vers moi puis me sourit tendrement.

- Ne t'inquiète pas pour moi rugge.

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