56.

appel manqué de seb ❤️

20:00

appel manqué de seb ❤️

20:05

appel manqué de seb ❤️

20:15

Seb ❤️
tu postes des stories comme si de rien était et tu oses faire la morte quand je t'envoie des messages ou que je t'appelle ?

20:20

Seb ❤️
t'as enlevé toutes tes localisations à quoi tu joues ?

20:30

Seb ❤️
me prendre pour un con ne va pas arranger ta situation Karol, je suis ton copain, je veux que tu réponde à mes messages

20:32

Seb ❤️
je ne sais pas où tu es ni même avec qui, mais je te jure que je vais trouver

20:40

Seb ❤️
je te laisse encore une opportunité d'apaiser les choses et de me dire où tu es, alors si j'étais toi je saisirais l'occasion

20:50

Seb ❤️
peut-être que tu aimes bien te faire du mal tout compte fait...

20:55

Seb ❤️
fais comme tu veux, tu sais ce qu'il se passera quand je te verrais, j'ai pas intérêt à te croiser à l'université, ça vaut mieux pour toi je pense

21:00

Seb ❤️
et sache juste que si tu comptes te rapprocher une nouvelle fois de Ruggero, il te prendra une nouvelle fois pour une conne

21:02

Seb ❤️
les gens ne changent pas, et encore moins pour toi

21:03

Seb ❤️
réfléchi à tout ça Karol, fuir n'arrangera rien et te rapprocher des gens qui t'ont déjà fait du mal ne les feront pas changer

21:07

Seb ❤️
dors bien, j'espère avoir une réponse de ta part demain, ça limitera certains dégâts

21:20

**

Karol

Je suis étendue sur mon matelas, les yeux rivés sur le plafond blanc de la chambre. Le tonnerre et l'orage grondent dehors, parfois je peux même apercevoir les éclairs s'infiltrer entre mes rideaux. Il doit être une heure du matin, et je n'arrive pas à fermer l'œil. Sebastian m'a de nouveau envoyé des messages aujourd'hui, et ça a eu le don de me faire paniquer une fois de plus. J'ai peur qu'il me trouve, qu'il sache où je suis, avec qui. J'ai peur de le voir débarquer à l'appartement un jour ou l'autre, d'être seule, et de ne rien pouvoir faire. C'est le risque que j'ai prit en quittant mon appartement du jour au lendemain sans lui donner d'explication, je savais que ça allait se passer comme ça, pourtant, je crois que quelque soit la décision que j'aurais prise ce soir là, la situation m'aurait été inconfortable.

Le tonnerre gronde, les murs tremblent et les portes grincent. Une boule se forme au creux de mon ventre. L'angoisse s'empare de moi lorsque la météo crée des bruits qui s'apparente à des coups contre la porte d'entrée. J'ai peur. J'ai terriblement peur que ça soit réel. Peut-être que ce n'est pas l'orage ou le tonnerre, peut-être que c'est juste lui.
J'ai beau vouloir croire le contraire, lorsque un énième éclair éclate dans le ciel, le bruit qui émane de l'appartement fait accélérer mon coeur. Un noeud se bloque dans ma gorge, je ravale difficilement les larmes coincées dans mes yeux alors que je n'ose pas bouger de mon lit. J'ai cette désagréable sensation de ne pas être en sécurité dans ma propre chambre, comme épiée, d'une manière ou d'une autre. J'ai l'impression que si je bouge, il saura où je me trouve.
Alors je ne bronche pas pendant un moment, un long moment durant lequel je me concentre pour ne pas trembler ou pleurer contre mon oreiller.

Lorsque le tonnerre semble s'apaiser un peu, je prend l'initiative de m'assoir au bord du lit pour écouter les bruits environnants. Les gouttes de pluie s'écrasent sur la vitre, tandis que le bruit du moteur des voitures est camouflé par l'averse qui tombe sur la ville. L'appartement me paraît plus calme, alors je me lève et me poste devant ma fenêtre un instant. Je tire le rideau, et regarde le ciel, comme s'il avait le pouvoir de m'apaiser un peu. Les étoiles ne brillent pas ce soir, les nuages les cachent, tout est plongé dans le noir le plus profond, seul les lumières artificielles viennent éclairer les rues sombres. L'atmosphère qui flotte dans les airs est étrange, tout semble éteint, presque mort comme si la capitale entière dormait.
Mon regard descend jusqu'à atteindre le trottoir d'en face, mon rythme cardiaque semble s'être calmé. Une voiture passe au même moment, faisant s'éjecter l'eau sur les carrosseries voisines. Mais lorsqu'elle disparaît, j'aperçois dans le flou de la pluie, une silhouette à côté du lampadaire. Mon coeur s'arrête. L'ombre est statique, tournée vers moi, comme si elle attendait de m'apercevoir, et je reste un instant interdite face à cette scène. Est-ce que c'est lui ? C'est impossible, ça ne peut pas être ça. Ça ne peut pas être lui. Pas à cette heure là, pas maintenant, sous la pluie.

J'ai un mouvement de recul, mes mains trembles et le noeud au fond de ma gorge semble se loger une seconde fois. Je ferme le rideau d'une traite. Il m'a vu. Il m'a vu. Il sait. Il sait que je suis là, il peut monter, toquer à la porte. Peut-être même que les bruits n'étaient pas ceux de l'orage tout à l'heure. Je porte ma main à mon ventre, angoissée. Ma respiration se coupe, j'ai l'impression que le sol forme des vagues sous mes pieds. Tout est trouble, j'ai chaud, je tremble, j'ai froid, j'ai peur.

Ma vue est flou, mes mains sont moites, et je me rappelle que Ruggero n'est pas loin. Mon corps réagi tout seul, comme guidé par un instinct et malgré le tonnerre qui ne cesse de gronder, les bruits de l'appartement et mon état, je sors de ma chambre en courant. Je traverse le couloir à grands pas, et rejoins sa porte à toute vitesse. Je toque plusieurs fois, oppressée par mon manque d'air et secouée par l'angoisse qui coule dans mes veines à mesure que le temps passe.
Je suffoque, les yeux brouillés, et après un énième coup sur le bois de sa porte et son prénom que je m'empresse une nouvelle fois de crier, il ouvre à la volée. Malgré ma vision flou, je peux apercevoir ses sourcils froncés et son visage tordu d'inquiétude après mes appels au secours à travers la lumière de sa chambre.

- Qu'est-ce qui se passe ? s'empresse-t-il de me demander.

Mes larmes coulent déjà à flots sur mes joues, et j'ai du mal à parler.

- Je...y'avait quelqu'un rugge...

- Comment ça ? De quoi tu parles ? me demande-t-il calmement en essayant de comprendre.

- Dehors...j'ai vu...il était là...je suis sure...

- Qui ça ? Qui était là ?

- Seb...il...il m'a retrouvé rugge.

Mes pleurs redoublent et ma respiration se bloque de plus en plus. Je ne vois plus rien, mes mains tremblent et j'ai l'impression d'être dans un état second. Je ne contrôle rien, mes émotions s'évacuent, mon corps réagi seul et je me mets à paniquer dotant plus.
Ruggero vient me prendre dans ses bras, délicatement, sans trop comprendre ce qu'il se passe. Sa main caresse mon dos d'un mouvement doux et régulier, tandis que mon corps entier est encore secoué par mes larmes.

- Et...si il montait ? j'arrive à articuler contre son torse.

- L'immeuble est sécurisé, il ne pourra pas monter ne t'inquiète pas me dit-il doucement.

Malgré ma volonté à reprendre le contrôle, je n'arrive pas à me calmer.
Ruggero se détache, et dégage mon visage en coinçant mes cheveux derrière mes oreilles. Il m'essuie les nouvelles larmes qui roulent sur mes joues humides, et m'intime de le regarder en levant mon visage vers lui d'un geste lent.

- Respire, tout va bien, tu es en sécurité ici, calme toi.

Je tente une nouvelle fois de reprendre le dessus, mais ma respiration saccadée m'en empêche.

- Karol, regarde moi me dit-il doucement.

Mes yeux se plantent dans les siens, et je perçois dans son regard une lueur rassurante, l'apaisement qu'il me fallait pour essayer de retrouver un état normal.

- Respire, doucement continue-t-il.

Il me mime une respiration régulière, et je l'imite tant bien que mal. Mes poumons semblent se libérer d'un poids, mes larmes restent encrées sur mes joues et dévalent encore ma peau, mais ma respiration se fait plus douce. L'air s'avère moins irrespirable que tout à l'heure, la température de mon corps diminue peu à peu, et j'arrive à retrouver un semblant d'état contrôlable.

- Viens t'asseoir.

Ruggero fini par m'accompagner jusqu'à son lit et je m'assois, les jambes flageolantes.

- Tu veux bien me réexpliquer ? me demande-t-il doucement.

Il s'accroupi devant moi, attendant que je lui explique un peu plus clairement la situation.

- Je me suis mise devant la fenêtre de ma chambre pour regarder la pluie parce que je n'arrivais pas à dormir, et j'ai vu une silhouette sous le lampadaire du trottoir d'en face. C'est possible que ça soit lui. La personne était tournée vers moi rugge, comme si elle attendait de me voir apparaître à la fenêtre.

- Qu'est-ce qui te fait dire que c'était lui ?

- Il...m'a envoyé des messages plus tôt dans la soirée. Il m'a dit qu'il ne savait pas où ni avec qui j'étais, mais qu'il allait trouver. J'y pense depuis que je les ai reçu dis-je en effaçant d'un geste de main l'eau de mes joues. Je dois être parano, c'est tout, mais avec les bruits et...ça je me suis mise à imaginer plein de choses.

Je souffle un coup, épuisée par toutes ces émotions survenues d'un coup. Je passe une nouvelle fois mes mains sur mon visage, replace mes cheveux derrière mes oreilles et tente de rester calme.

- C'était peut-être pas lui mais dans le doute on sortira toujours ensemble de l'appartement tant que tu n'auras rien fait et rien décidé le concernant, d'accord ? Il ne montera pas jusqu'ici, mais je veux que tu prennes tes précautions à l'extérieur, on sait jamais.

Je hoche la tête de haut en bas.

- Mais Karol...il va falloir que tu prennes une décision, ne jamais te lâcher des yeux n'est pas une solution, il faut que tu puisses reprendre ta vie.

Je sais que Ruggero ou les garçons ne pourront pas toujours être là pour m'éviter le pire, que fuir et rester dans l'ignorance n'arrangera en rien ma situation. Mais j'ai tellement peur de ce qui peut se passer après, j'ai tellement peur des représailles et de ce que cette fameuse décision peut potentiellement engendrer.

- Je serais là, on sera tous là mais il faut que tu fasses ce qui est le mieux pour toi.

J'acquiesce une seconde fois, en silence, sous ses yeux marrons qui me scrutent d'une manière rassurante.

- merci je souffle entre deux reniflements maladroits.

Il me sourit doucement, et se relève. J'imite son geste la seconde d'après, et je discerne de nouveau les grognements de l'orage dehors.

- Ça va aller ? Tu veux dormir ici ? me demande-t-il prudemment.

Je dégage à nouveau mon visage d'un geste nerveux en me mordant la joue.

- Je peux dormir là ? je lui demande timidement. Je me sens pas trop de retourner dans ma chambre, toute seule.

Il hoche la tête puis va allumer sa lampe de chevet, avant d'éteindre le lustre qui pendait au dessus de nos têtes.

- Installe toi me dit-il en m'indiquant le lit.

Je me retourne, et me dirige vers la place non défaite du matelas. Je me glisse sous la couette, tandis que Ruggero rejoint une nouvelle fois le lit. Avant de s'y installer, il passe sa main dans ses cheveux et me regarde, de son mètre quatre-vingt.

- Il te faut autre chose ?

- Non merci, ça va.

Il acquiesce et fini par reprendre sa place initiale. Je remonte le drap jusqu'à mon cou, lui sourit et pose ma tête sur l'oreiller.

- bonne nuit rugge.

- bonne nuit, karol dit-il en éteignant la petite lampe.

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