50.

Ruggero
salut val'

Ruggero
en fait pour karol ça va pas fort

Ruggero
est-ce que je peux faire quelque chose ?

Valentin
salut rugge, il s'est passé un truc ?

Ruggero
seb lui a envoyé des messages hier soir, elle s'est mise à paniquer

Ruggero
j'ai essayé de la rassurer et même si elle semble allait un peu mieux je sais que c'est pas vraiment le cas

Valentin
on peut se voir ce soir au café si tu veux, on pourra en parler

Ruggero
ouais, je demanderai à Karol qu'elle reste avec les filles

Ruggero
à quelle heure ?

Valentin
17h ça te va ?

Ruggero
ouais parfait c'est bon

Valentin
à tout' rugge

Ruggero
à tout' val'


**


Ruggero
Karol ?

Karol
oui ?

Ruggero
ça te dérange de rester un peu avec les filles ce soir ? je dois faire un truc à 17h en sortant de l'université, je pourrais pas faire le chemin avec toi

Karol
euh ok pas de problème, je vais leur demander

Karol
je me débrouille pour rentrer à l'appart sans toi ?

Ruggero
non je viendrais te chercher, tu es sure que ça ne te dérange pas ?

Karol
non non vraiment pas, par contre si toi tu préfères que je rentre pour ne pas que tu ai à revenir me chercher dis le moi ça ne me dérange pas

Ruggero
je préfère venir te chercher, ça évitera que tu rentres seule

Karol
d'accord, on se tient au courant alors

Karol
merci :)

**

Ruggero

Comme convenu, je passe la porte d'entrée du café pour rejoindre Valentin. Je suis à l'heure, parce que j'ai bien peur que ses explications soient un peu longues, et que je ne voulais pas faire patienter Karol trop longtemps.
Sans trop perdre de temps je rejoins sa table, tire la chaise et m'y installe après une salutation de ma part.

- Alors, raconte moi tout commence-t-il.

Je pourrais être mal à l'aise de devoir lui parler, d'être face à lui alors qu'on ne communique pas vraiment le reste du temps lui et moi, mais je crois que c'est notre relation, on est comme ça. L'année dernière je n'étais pas sûr de l'apprécier, parce qu'il se rapprochait de Karol lorsque je n'y arrivais plus, puis j'ai apprit à le connaître, on a apprit à se côtoyer, et même si je ne lui parle pas tant que ça, je crois qu'on a tout les deux réussi à se cerner. J'ai du mal concernant le contact avec les gens, lui le respecte. On ne se parle pas forcément, mais on pense souvent la même chose. Valentin et moi c'est comme ça, souvent silencieux, mais je crois que dans le fond on s'apprécie.

- Elle a reçu des messages de Seb, du genre, si il venait à la voir à l'université ça se passerait mal. Elle a commencé à se sentir mal, elle s'est mise à pleurer en me racontant a quel point elle voulait que ça se termine. J'ai essayé de la rassurer, mais je me sentais tellement impuissant, j'ai aucune idée de ce que je peux faire pour l'aider.

Il prend un gorgée du café qu'il a du commander avant mon arrivée, j'ai l'impression que ce geste lui permet de trouver les mots.

- Je ne peux pas vraiment te raconter en détail le peu que je sais sur sa relation avec Seb, parce que cette histoire lui appartient et que ça sera à elle de le faire. Mais, j'ai vraiment la sensation que si on s'y met tous, ça peut l'aider à prendre une vraie décision à son égard. J'ai pas envie qu'elle reste encore des mois sans rien faire, on a tous envie qu'elle avance une bonne fois pour toute.

J'acquiesce, attentif à ce qu'il me dit.

- On ne sait vraiment pas grand chose sur eux, elle n'en parle jamais, et quand elle le fait c'est qu'elle ne va pas bien du tout. Je crois que Seb la manipule, d'une manière ou d'une autre, je sais qu'il le fait.

Il se gratte alors soudainement la nuque frénétiquement à la fin de sa phrase.

- Il y a un jour, dont je me rappellerais certainement toute ma vie. Elle est arrivée en pleure chez moi, à Buenos Aires, c'était un soir pendant les vacances d'été. Je pensais que c'était une dispute comme les autres, puis elle s'est mise à me raconter, et j'ai sincèrement cru que je n'allais pas arriver à me calmer.

Il se masse la nuque, et je l'aperçoit avaler difficilement.

- Elle pleurait, assise sur l'une des chaises de la cuisine, en me demandant de ne pas m'énerver. il souffle un rire. Elle m'a assuré que ce n'était pas de la faute de Sebastian, qu'il n'avait sûrement pas dû faire exprès, mais elle continuait à pleurer sans que je ne sache pourquoi.

- Elle a fini par m'avouer qu'il avait levé la main sur elle. Je me suis énervé et elle m'a précisé que c'est tout ce qu'il avait fait, qu'il n'était pas allait plus loin. J'étais hors de moi, parce que même si c'était le cas, ça ne lui donnait pas le droit de bien s'en sortir simplement parce qu'il avait "juste" levé la main sur elle.
J'avais l'impression qu'elle ne me disait pas tout, qu'elle me racontait ce qui l'arrangeait pour ne pas remettre la faute sur lui. Aujourd'hui je suis persuadé qu'il n'a pas seulement levé la main sur elle ce soir là, qu'il a du le refaire et qu'elle a du lui trouver une excuse pour ne pas empirer la situation.

Il resserre sa tasse entre ses doigts, la tristesse se lit dans ses yeux, et je dois dire que je pense être dans le même état que lui. Je savais qu'il n'avait aucune bonne intention envers elle, qu'il devait la manipuler, lui faire croire des choses, mais pas qu'il avait potentiellement été violent avec elle. Tout, mais pas ça.

- Elle a sûrement du te dire qu'il n'y avait pas de solution, elle se sent prise au piège. Mais il y a des choses à faire, parler à ses parents, aller voir les flics même s'il faut, je suis prêt à tout tant qu'elle arrive à se sortir de tout ça termine-t-il.

- Moi aussi j'aimerai qu'elle se sorte de ça, et je sais qu'on peut y arriver, si on l'accompagne dans les démarches, qu'on lui tient la main dans les moments difficiles, je sais qu'elle en est capable.

Il m'adresse un sourire, dans lequel j'aperçois un remerciement silencieux.

- Ne la brusque pas, mais je suis sûr que si t'es là elle peut peut-être revoir sa décision le concernant.

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