68.

Ruggero

Je suis réveillé par un bruit sourd qui résonne dans la villa. La personne lâche un juron, je fronce les sourcils et une lumière aveuglante m'eblouie quand j'ouvre un peu mes yeux. Je me redresse, ma tête me fait atrocement mal. Je m'assois correctement, étalant mes pieds sur la table basse et souffle un bon coup.

- Enfin tu es réveillé champion rit Michael.

Il s'avance vers moi, me tend un verre d'eau contenant un cachet en train de se dissoudre, et s'installe sur la méridienne du canapé. 

- Ça va mieux ? me demande-t-il.

- Ouais, merci. T'es réveillé depuis longtemps ?

- Non, on s'est tous réveillés y'a à peu près une demi-heure.

Je bois le contenu du verre, puis le pose sur la table basse et passe mes mains sur mon visage comme pour mieux me réveiller.

- J'ai fait des trucs bizarres hier ?

Il hausse les épaules, en souriant.

- Karol est toujours là alors je suppose que non dit-il en riant.

- Elle est où ?

- Elle prend son petit dej avec les autres autres sur la terrasse, tu te sens de venir avec nous ?

J'acquiesce en haussant les épaules, et on se lève tous les deux en direction de la terrasse. En se rapprochant, je peux entendre les rires de nos amis retentir dans le jardin. Tout le monde est attablés, un grand sourire aux lèvres devant son déjeuner sous le soleil matinal.

- Le champion s'est réveillé !! s'écrit mick quand on arrive à leur hauteur.

Tout le monde se retourne, et les garçons m'acclament en riant. Je leur souris, et aperçois Karol assise sur une chaise près de Valentin. Je m'avance vers elle, lui embrasse le front et m'installe sur la chaise vide à ses côtés.

- Ça va, bien dormi ? me demande-t-elle avec le sourire.

- Oui, merci. Toi aussi ?

Elle acquiesce, en prenant une gorgée de son cappuccino puis replace délicatement les mèches qui s'échappent de sa queue de cheval.

- K', je peux te parler ?

Contrairement à ce que je pensais, je ne regrette pas de m'être exprimé sur ce que je ressentais hier. Étrangement ça m'a fait du bien.

Ce qui m'a toujours effrayé dans le fait de parler aux gens de ce genre de choses, c'est qu'ils me regardent d'une manière différente. Je ne veux la pitié de personne, je veux juste que l'on m'écoute. Et c'est ce qu'elle a fait, hier soir.

Elle hoche la tête, elle dépose sa tasse sur la table et nous nous levons au même moment, pour nous éloigner des autres.

- Tout va bien ? me demande-t-elle doucement.

J'acquiesce et passe une main nerveusement dans ma nuque, chose qu'elle remarque assez rapidement, puisqu'elle me questionne du regard.

- J'aimerais revenir sur ce qu'il s'est passé hier.

- On peut ne pas parler de ce que tu m'as dit si tu ne te sens pas à l'aise avec ça Rugge, je le garde pour moi.

- Non, en fait je ne regrette pas, vraiment. Je crois que ça m'a fait du bien, et je te fais assez confiance pour savoir que tu ne me jugeras pas si on en reparle.

Elle acquiesce doucement, ses mains se posent sur ses hanches et elle attend patiemment que je lui raconte ce qui ne va pas.

- J'aimerais un conseil. Je ne sais pas quoi faire vis à vis de mes parents.

- Pourquoi tu ne les appelles pas ? Je sais que ça fait un petit moment que tu ne l'as pas fait, mais prends le temps de les avoir au téléphone, ça leur fera du bien de t'entendre et tu te sentiras peut-être mieux.

- J'ai peur qu'avec l'année prochaine je m'éloigne d'eux et que de simples appels ne servent à rien pour réduire cette distance. J'ai pas envie qu'on devienne quatre étrangers.

- Je suis sure que ce n'est pas ce qu'il va se passer, tu peux les appeler tous les jours puis tu pourras aller les voir et eux pourront venir aussi. Ça risque d'être difficile au début mais avec le temps tu te feras à cette nouvelle organisation de vie, j'en suis sure.

Je hausse les épaules, perplexe.

- J'en sais rien.

Elle s'approche finalement de moi et place sa main sur mon bras.

- Tu es leur fils rugge, ils t'aiment et il n'y a aucune raison qu'ils décident soudainement de couper les ponts avec toi, d'accord ?

Malgré le fait que je pourrais croire qu'elle dit ça simplement pour me rassurer, je sais qu'elle est sincère dans ses paroles. J'acquiesce alors et la ramène contre moi pour lui laisser un bisou sur le front.

- merci.

Elle m'affiche un grand sourire puis pousse sur ses pieds pour déposer ses lèvres sur les miennes.

~~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top