42.

Karol

Ça fait maintenant une bonne vingtaines de minutes que Valentina à tenue à ce que je porte un bandeau sur yeux, c'est soit disant une surprise. Mais elle sait que je plus qu'impatiente, alors ça fait à peu près quinze minutes que je la questionne sur l'endroit où l'on va.

- Tu n'es pas obligée de m'amener à l'autre bout de la planète non plus !

- Tu exagères, ça fait que vingt minutes qu'on roule K'.

Je croise les bras et m'enfonce dans le siège en cuir, comme un enfant à qui on vient de refuser une glace.

- J'avais dit pas de surprise. Un anniversaire chez moi m'aurais suffit.

- Oui mais si je t'écoutais ça ne serait pas drôle Karol.

On roule encore cinq bonnes minutes avant que la mère de la blonde ne se gare. Valentina insiste pour que je n'enlève sous aucun prétexte le bandeau, et m'aide à sortir de la voiture. Elle referme la portière, on dit au revoir à sa mère par la fenêtre et elle m'attrape la main pour me faire avancer. Je n'ai aucune idée d'où on peut se trouver, elle m'amène un peu plus loin chaque seconde et j'ai l'impression de parcourir des kilomètres avec ces talons aux pieds.

- On est bientôt arrivée Valu ? je me lamente.

Elle m'indique qu'il y a quelques marches à monter, et m'aide avant que le sol ne redevienne plat.

- Oui.

On s'arrête d'un coup. Elle place ses mains sur mes épaules, et je la sens se rapprocher un peu de moi.

- On est arrivée. Je vais juste te laisser quelques minutes ici, et après je reviens ok ?

Très hésitante je lui réponds :

- Euh, d'accord.

- Tu peux enlever le bandeau.

Elle se tient toujours près de moi, le contact de ses mains me rassure un tant soit peu, et petit à petit, je retire le bandeau noir. Des milliers de lumières scintillent au dessus d'un lieu magnifique. En face de moi se dévoile l'océan, et son coucher de soleil. Puis j'aperçois Ruggero, au bout de l'allée. Je n'ai pas vraiment le temps d'avoir une quelconque réaction, puisque c'est à cet instant que Valentina me chuchote :

- Je vous laisse.

Je me retourne, pour la voir s'en aller après m'avoir fait un clin d'œil, et je me retrouve face à lui, et à ce paysage divin dans une robe de soirée, complètement perdue.

Les mains dans les poches, il s'approche de moi un petit sourire maladroit au coin des lèvres. Lorsqu'il se trouve à quelques centimètres, il me tend sa main.

- Ça te plaît ?

J'acquiesce simplement, ne sachant pas vraiment quoi dire. Je ne sais pas ce qu'il fait là, ce que je fais là.

- Oui, c'est magnifique.

- Viens me dit-il.

J'empoigne sa main, et il me guide vers la vue. L'océan nous fait face, l'air chaud sur nos corps, et toutes ces lumières qui illuminent le lieu. Tout est beau, c'est magique.

- C'est toi qui a préparé ça ? je me surprends à demander.

Peut-être parce qu'au fond, j'aimerai que ça soit lui.
Je le vois acquiescer, puis il se retourne et me montre du doigt un point plus haut dans le paysage.

- Et regarde ce qu'il y a là haut.

Je fronce un peu les sourcils, ne reconnaissant pas l'endroit qu'il m'indiquait. Puis un fin sourire parsème mes lèvres lorsque j'aperçois le muret.

- C'est notre endroit ?

Il acquiesce encore, avec le même sourire que moi.

- Et c'est cette vue que l'on voit d'en haut.

J'admire ce qui se passe devant moi. Le dégradé d'orange habille les vagues, et des dizaines de guirlandes lumineuses se dessinent dans le ciel. C'est incroyablement beau, mais après quelques secondes de contemplation, Ruggero prend la parole en se grattant la gorge.

- Tu sais Karol, durant ces derniers jours j'ai eu le temps de prendre conscience de certaines choses.

Je me tourne vers lui, intriguée, tandis qu'il relève son regard vers moi.

- Je sais que tu m'en veux, et que faire ce parie à sûrement été la pire erreur de ma vie. Mais je voulais que tu saches que, je ne faisais pas semblant. Ce que j'ai vécu avec toi, c'est inexplicable. Je me suis livré à toi comme je ne l'ai jamais fait avec qui que se soit, tu m'as fait passé par toutes les émotions du monde, je ne me suis jamais senti aussi bien que lorsque j'étais avec toi.

Il se gratte la nuque et plante une seconde fois son regard dans le mien.

- Je sais que j'aurais du t'en parler, dire explicitement à Mick que j'arrêtais mais c'était tellement évident que je n'y ai plus pensé.

Mes yeux se perdent dans l'océan face à moi. Je suis touchée par ce qu'il me dit, et par ce qu'il a organisé pour moi ce soir. Seulement, ses actes ont brisé la confiance que j'avais fournie en lui, si je viens à lui pardonner, je n'oublierai pas. Du moins pas maintenant.

- Je te crois, c'est juste que...ça m'a blessé. Tu étais devenu important pour moi, et me dire que tout ça n'était en fait que du vent...

- J'ai pensé et je pense chaque mot que j'ai pu te dire, je te le jure.

- Oui mais comment je suis censée te croire Ruggero ?

Je me retourne vers lui, mon regard se plante dans le sien. Son visage est éclairé par les lumières suspendues au dessus de sa tête, et ses yeux bruns scintillent. D'habitude j'adore le regarder, parce qu'il est toujours souriant et que le simple fait de capter son regard me fait sourire, mais cette fois ça me rend plus triste qu'autre chose. Quand je pose mes yeux sur lui, je repense à ce qu'il a fait, à ce qu'il m'a dit et ce qu'il m'a promis. Et je me dis que tout ça n'était que le fruit d'un jeu stupide.

- Après ce que tu as fait, comment je suis censée te faire de nouveau confiance ?

Il ferme les yeux, en passant ses mains dans ses boucles.

- Tu as brisé quelque chose Ruggero, et même avec toute la volonté du monde je ne pourrais pas te refaire confiance aussi facilement.

Il hoche la tête de haut en bas le regard baissé, puis il le relève pour me regarder.

- Prends ton temps, je t'attendrais.

- Mais en attendant, plus de secrets ou de mensonges bizarres entre nous dis-je en lui tendant la main.

Il la regarde, et un sourire s'étend sur ses lèvres lorsqu'il la prend.

- Plus de secrets ou de mensonges bizarres entre nous.

Je lui adresse un petit sourire.

- J'ai juste une dernière surprise pour toi me dit-il calmement.

- Ah bon ?

Il acquiesce, et me retourne délicatement en déposant ses mains sur mes épaules. J'aperçois alors toute notre bande d'amis le sourire aux lèvres, devant moi, avant qu'il se mette à me murmurer doucement à l'oreille :

- Joyeux anniversaire Sevilla


**



ruggero a répondu à votre story : Avec plaisir <3

vous êtes la seule personne à pouvoir voir ceci

~~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top