Karol

Je n'arrive pas à y croire. Je n'arrive pas à croire qu'il soit venu. Qu'il m'ait avoué ça, droit dans les yeux, après tout le mal qu'il a pu me causer.

- Bon K' tu nous expliques ce qui t'arrive à la fin ?

Carolina éclate ma bulle de pensées. Nous sommes toutes les trois sur la terrasse du café de Jordi, dans l'objectif premier de se retrouver pour papoter un peu.

- Ruggero m'a dit qu'il m'aimait.

Valentina recrache son cocktail et Carolina s'étouffe complètement avec sa boisson. La blonde s'excuse auprès du serveur qui passait par la, et elles se retournent toutes les deux vers moi, les yeux arrondis comme des billes.

- Il t'as dit quoi ?! crient-elles en coeur.

- Hier, pendant le repas avec les parents de Jules il est venue. On est allé parler dans le jardin, il a commencé à me donner des explications sur le pari et je lui ai demandé pourquoi du jour au lendemain il avait changé d'avis. Je me triture les mains, les yeux vers celles-ci. Et il m'a dit que c'était parce qu'il m'aimait.

- Et tu lui as répondu quoi ?

Mes deux amies ont un sourire béat collé aux lèvres.

- Je lui ai demandé de sortir de chez moi.

Elles semblent déçues, elles s'enfoncent une nouvelle fois dans leurs chaises mais ne disent rien et me laissent développer.

- Il avait pas le droit de venir me voir et de me balancer au visage qu'il m'aimait, il s'est moqué de moi pendant des mois. Je lui ai confié un millier de choses, lui me mentait, et il débarque chez moi en m'avouant qu'il m'aime ! Mais il s'attendait à quoi ?

- K'...tu es énervée contre lui parce qu'il se permet de venir te voir pour te dire qu'il t'aime, après ce qu'il t'as fait ? Ou parce que tu n'étais pas prête à entendre ces mots de sa bouche ?

Un silence s'installe entre nous. La réponse qui résonnait évidente dans mon esprit, se fait plus hésitante lorsque je m'apprête à l'illustrer avec des mots.
Je ne sais pas pour quelle raison exactement, je ne sais pas ce qui m'empêche de lui donner une réponse. Je repense à ses mots, à mes sentiments et mes pensées s'embrouillent.

- Il n'avait pas à faire ça, c'est tout...

- Karol, je ne suis pas sure que cette histoire te toucherait autant si il n'y avait vraiment rien entre vous me dit d'un ton doux Valentina.

- Peut-être que vous avez raison. C'est juste que, après ce qu'il m'a fait, j'ai peur de souffrir. Je lui faisais vraiment confiance...

Elles m'attrapent toutes les deux les mains.

- Quelque soit ton choix ou tes décisions on sera là d'accord ? Prends ton temps, il peut aussi comprendre que tu en ai besoin pour digérer tout ça.

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