Chapitre 6: Beginning of a Smile - Katsuki
La classe était déjà pleine de monde lorsque j'arrivai, le regard sombre et la voix hargneuse.
J'avais fait un bon score à l'examen, premier du classement selon ma lettre d'admission. Formidable, je suis fier, avait dit mon figurant de père. T'es enfin utile à quelque chose, avait dit mon adorable mère. Izuku aurait sans doute fait mieux; même en ayant moins de points, il aurait toujours fait mieux. Je soupirai et partis m'asseoir tout au fond de la salle, le plus discrètement possible.
Je ne voulais pas d'amis, et j'en méritais encore moins.
Personne ne sembla particulièrement me voir, même si c'était sans doute car je ne les regardais pas le moins du monde. Croiser le regard de quelqu'un m'aurait juste énervé, je ne voulais pas me donner en spectacle. Je n'avais déjà rien à faire ici, il était hors de question de faire remarquer davantage ma présence. Au fond, j'avais peur qu'ils se rendent compte de l'erreur qu'ils avaient fait en m'acceptant et me renvoient dès le premier jour. Même si ça m'aurait peut-être soulagé.
C'est ainsi que commença mon premier jour à UA, comme un imposteur au milieu de futurs héros grandioses. Nouveau soupir qui sortit de ma bouche, je m'avachis encore un peu et croisai mes jambes sur la table, lorsqu'un autre apprenti héros m'approcha. Ce gars avait l'air de bouffer de la foudre au petit déjeuner, au vu de son énergie: il sautillait et gigotait dans tous les sens. Je ne sais pas quelle partie de moi semblait dire que je voulais converser, j'avais très clairement envie de gueuler à cet enculé d'aller se faire foutre. Mais par je ne sais quel miracle, je me retins de lui hurler dessus et il ne remarqua pas mon agacement évident.
Il me dit s'appeler Deki Kuminori, ou un truc du genre. Il déclara qu'il était nouveau comme moi, qu'il était heureux de faire ma connaissance et toute une ribambelle d'autres conneries que je ne pris pas la peine d'écouter. Ses yeux brillaient comme un putain de personnage d'anime sous coke et il me tendit une main amicale, espérant sans doute que je la sers.
Déso pas déso Pikachu, t'es pas tombé dans une série tranche de vie.
J'ignorai son offre et le laissai attendre un signe de ma part, la paume dans le vide et le doute dans l'œil. Au bout d'un certain temps il effaça son sourire, remit le bras le long de son corps et partit vers une autre table, d'un air gêné. Je venais de perdre ce qui serait probablement ma seule opportunité de me faire un ami et j'en avais rien à foutre. J'aurais sans doute oublié le nom de ce connard d'ici quelques minutes de toutes façons.
La classe continua de se remplir avec les minutes et de nombreux visages inconnus défilèrent depuis l'entrée de la salle. Je ne pouvais m'empêcher, dès que j'entendais des pas près de la porte, de lever un regard plein d'espoir. Pour inévitablement constater la seconde suivante que la personne qui venait d'entrer n'était pas Izuku et qu'elle ne le serait jamais. Mon cerveau, quelque part, refusait de croire que mon ex-meilleur ami était parti pour de bon, envolé avec les cendres qu'Inko avait dispersées. J'avais cette sensation inexplicablement horrible qu'il pourrait arriver en courant, entrer et s'installer, comme si rien ne s'était passé.
Ce que cette sensation avait d'horrifique c'était que je sentais que si, par n'importe quel miracle, ça venait à se produire, je régresserais moi aussi à mon état d'avant son saut. Je l'insulterai sans pudeur en oubliant ma leçon.
Un binoclard se proposa pour prendre sa place en me gueulant tout un discours sur l'irrespect, les merveilleuses tables de UA et les chaussures que je mettais dessus. Tous les mots et noms ignobles que je me retenais de vomir depuis l'enterrement jaillirent sans prévenir en un jet que je ne parvins pas à stopper. Une partie de moi me détestais d'être incapable d'avoir une discussion sans souiller l'esprit des autres de mes grossièretés. Je me haïssais et je haïssais ces termes terribles que je n'arrivais pas à oublier. Et j'avais honte.
J'avais honte de m'avouer qu'une autre partie, celle majoritaire, était envahie de soulagement.
Apparemment, j'étais incapable d'être heureux sans tout exploser autour. Je lançai quelques "bon à rien" à mon nouveau camarade de classe, pour la route.
Depuis un coin de la classe, un gars aux cheveux rouges style porc-épic me fixa. Quels cheveux de merde. Si un coiffeur était entré dans la classe à ce moment-là, je suis presque sûr qu'il aurait fait une crise cardiaque.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top