Chapitre 6: Beginning of a Smile - Himiko

Je sors de l'immeuble gris par la porte principale et les sirènes de police retentissent autour du bâtiment et je salue un policier et il a un uniforme pareil au mien et il me répond.

"Salut Satô ! Alors, c'était la boucherie à l'intérieur, hein ?

- Ouais, un carnage."

J'essaie de ne pas avoir l'air trop excité et de ne pas lui parler de l'amour et de la beauté et de leur rouge et de la transformation et de "Satô" et de comment ils supplient tous un prénom qu'ils aiment quand ils meurent. Des fois j'ai révélé mon vrai nom en espérant qu'on le hurle comme ça, mais dans leurs derniers instants c'est toujours Mademoiselle et Miss et Toga-san qu'ils me nomment. Pourtant c'est joli Himiko, non ? Plus joli que leur nom à Eux.

"Bon fini, pour aujourd'hui en tout cas. On peut rien faire tant qu'les équipes ont pas tout analysé. Tu viens boire un verre ?"

J'ai jamais bu de bière ou de vin ou de n'importe quel alcool sauf dans les gâteaux mais je crois que ça compte pas. Un Monsieur m'a bien proposé mais je l'avais pas choisi lui et j'allais perdre de vue Tanaka-chou et je l'aimais pas trop et il lorgnait un peu trop ma jupe et il m'a vu dormir dehors la nuit dernière et la boisson était chez lui et il voulait m'héberger et les gens comme lui me dégoûtent et il pensait vraiment que j'allais me laisser piéger et après j'ai vu une fille trop mignonne avec des lèvres rouge sang le suivre mais j'ai pas pu l'arrêter parce que Tanaka-chou avançait et maintenant je sais pas par où ils sont allés. Il n'y a plus aucune trace d'elle et sa bouche sang dans les passants: elle a disparu comme un fantôme que personne n'a remarqué. En cherchant des yeux je recroise le regard de Monsieur le Policier alors je lui sourie comme je pense que Satô le faisait et j'opine du chef.

Il se précipite dans des rues et je le suis et il arrête pas de se plaindre de sa femme qui est trop stricte et qui le laisse pas gâter sa fille et je me demande pour Eux. Mais je crois que c'était leur décision à tous les deux. Ah qu'est-ce qu'ils seraient furieux de me voir entrer dans ce bar pour m'y mettre minable ! Presque à moitié autant que pour la fête de Saint Valentin en retard. Je repense à leurs interdictions et commande le verre le plus fort que je trouve.

Monsieur Le Policier me demande si ça va pas avec Hinako et si la rentrée de Sakurako s'est mal passée et pour mon fils et pour tout un tas de choses que je ne connais pas très bien alors je réponds un peu au hasard et je sais pas si c'est ma boisson qui remue tout à l'intérieur et me picote comme si les oiseaux qui grignotaient mes entrailles marchaient avec leurs griffes et remontaient dans ma gorge et essayaient de sortir leurs ailes. Mon ami m'accompagne aux toilettes en disant que je suis plus ce que j'étais et qu'il faut manger avant et que je devrais pas me noyer dans la boisson. Mais il a les joues plus rouges et l'haleine plus alcoolique que la mienne et il se met à pleurer sur l'histoire tragique de son chien qui est en fait un doudou et puis j'ai pas tout compris. C'était plus très cohérent et même si rien n'oblige à faire des belles phrases qui font plaisirs aux professeurs j'avoue que l'alcool ça aide pas à interpréter ce que j'écoute.

Puis il me laisse rentrer chez moi. A la place je refais le chemin en sens inverse. Je récupère mes vêtements. Puis je redeviens moi.

J'aimerais bien avoir un ami de mon âge qui soit aussi précieux et qui m'accompagne des fois peut-être pas dans des bars mais manger de la glace pilée ou au parc ou jouer à un jeu de société et qui m'aime bien et à qui je peux tout dire et tout confier et qui me parlerait et qui serait mignon et qui me laisserait boire son sang. Et un qui fuit pas quand je suis moi. Juste moi.

J'aimerais voir ce que ça fait. Juste une fois.

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