Chapitre 4: Comeback Smile - Izuku
Le monde est coloré ce matin-là.
À l'horizon, des nuages pastels s'étendent à perte de vue, resplendissants de leurs plus chaleureuses couleurs. Ils s'amusent inlassablement en ronde et jouent à chat, sans jamais s'arrêter de rire, ni prendre de chemin différent. Les perdus se retrouvent sans cesse et leur joie illumine ce ciel matinal.
C'est comme si on me souhaitait la bienvenue, ou dans mon cas un bon retour. J'accepte cet encouragement nécessaire, et prends enfin l'ampleur de ce que je m'apprête à faire: ce ne sera pas si aisé.
Lorsque je me faufile par le haut portail de fer, la cour est déjà enluminée d'élèves bavards. Leurs gazouillis m'avaient manqués.
« Oh Deku. T'es de retour. » Me salue amicalement l'un de mes camarades. « Le prof doit déjà être dans la classe, si tu veux le voir... »
Je sourie et me précipite vers ma salle, après être passé déposer un truc aux casiers. L'odeur des tables m'avait manquée.
Il y a dans l'atmosphère de ce lieu quelque chose de nostalgique et réconfortant, comme les peluches héroïques que j'ai gardées trop longtemps. J'aimerais ne plus jamais me séparer de ce bureau d'où débordent les copies, ni de ce sol que les élèves ont,aimablement, marqué de leurs semelles.
Mais il faudra bien aller au lycée, pas vrai ? Ha ha...
Lorsque le prof m'aperçoit, ses yeux deviennent ronds comme ses lunettes, qu'il réajuste d'ailleurs quelquefois avant de m'adresser la parole. Son air gentiment ahuri m'avait manqué.
« Midoriya ? Izuku Midoriya ?
- Oui, c'est moi... Je pensais que ma mère vous avait prévenu de mon retour ? »
Sa bouche s'arrête entrouverte et il reste ainsi pendant de longues, très longues secondes. Il doit être trop heureux de me revoir.
« Votre mèr- Oui, Madame Midoriya. J'ai en effet reçu le message mais la date n'y était pas stipulée. »
Nous l'avons pourtant bien relu la veille, et cette rentrée s'inscrivait en belles lettres sombres sur l'écran allumé. L'enseignement a l'air épuisant.
« Quoi qu'il en soit vous ferez plus attention la prochaine fois. C'est bien que vous ayez pu revenir en cours en tout cas, ils vous manque des notes et pas mal de contrôles. Si vous continuez c'est le redoublement qui vous attends ! Je vous demanderai de venir ce soir, puisque vous finissez tôt, pour les rattraper... »
Je suis si reconnaissant de son inquiétude pour mon cas que je cesse d'écouter. Comme c'est beau, tous ces profs désireux de bien faire !
Malheureusement, la sonnerie le coupe dans son discours passionné sur à quel point mon absence va gâcher mon avenir. Qu'importe, je serai ravi d'entendre la fin ce soir, lors de ma session rattrapage ! Je m'avance jusqu'à ma place et commence à sortir mes affaires, joyeusement, avant de me stopper: un pétard blond vient de passer l'entrée.
Mon meilleur ami m'avait manqué, lui aussi.
Il s'arrête à son tour et me dévisage de son regard de braises ardentes, sans sembler me voir pour autant. Serais-je devenu revenant avant l'heure ? J'évite sa surprise, de peur de l'embarrasser et me reconcentre sur ma vieille trousse aux motifs héroïques. Après quelques secondes, j'entends le bruit de ses pas reprendre.
« T'as une tête de déterré. » Me murmure-t-il en passant à côté de moi.
Je le remercie intérieurement de s'inquiéter de ma santé, et lui souhaite tout ce qu'il y a de meilleur. Sincèrement, qu'il soit heureux pour tous les jours à venir. Puisque je...
Je chasse de ma tête toute pensée spontanée, avant que l'une d'elle ne puisse vous blesser. D'ailleurs, je suis désolé, pour l'autre jour. Oublions tout ça, voulez-vous ?
Le cours se passe comme si de rien n'était, et à la récrée Katchan ne vient pas me parler. Puis une nouvelle leçon commence. Puis une nouvelle leçon se finit. Et je sors de la salle avec mon panier-repas sous le bras, direction mon casier. Je dois récupérer une chose.
Je pense un instant à l'enseignant et ses évaluations, un moment à Katsuki et sa carrière héroïque, et une bonne dizaine de minutes à Maman. Maman et ce repas qu'elle a préparé avec amour.
Je passe furtivement devant la salle des professeurs et emprunte une clé, pour le manger à un endroit tranquille. Le toit est toujours vide. Une fois arrivé, je referme derrière moi, pour déguster en toute sérénité.
Je n'ai jamais rien mangé d'aussi bon, c'est comme un festival de saveurs qui se joue sur mes papilles. Tels les esprits rieurs des vieilles légendes, les aliment semblent essayer de me tenter à rejoindre leur danse idyllique, et espérer me garder pour toujours et à jamais.
Mais toute bonne chose a une fin, et j'ai beau prendre mon temps je finis trop vite par vider mon Bento. Alors je m'empare de mon lourd sac de sport et mets le pied gauche devant le droit.
Un pas, puis un autre, et encore un autre. Je trace joyeusement mon bonhomme de chemin.
Et je prends mon envol.
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