•Chapitre 16•

Deux semaines à présent étaient passées depuis notre arrivée. Et rien n'avait changé. J'avais fini par arrêté de faire des efforts. Du coup, je passais mes journées dans ma chambre à parler avec Satsuki ou Kise. Ceux qui étaient le plus déçus de la situation actuelle étaient nos parents. En plus, ils pensaient que quand ils allaient travailler, vu qu'on était plus qu'entre nous, on essayait de se parler. Mais pas du tout. On ne se parle pas, on se croise pas. Chacun est dans son coin. Pourtant, je vais être honnête, j'aimerais bien réussir à m'entendre avec eux. J'ai jamais eu de frère alors je sais pas trop comment me comporter mais je ne sais pas pourquoi je sens qu'on pourrait vraiment bien s'entendre tous les quatre.

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La troisième semaine avait commencé. Dans une semaine et demie j'allais rentrer au lycée. C'est un peu stressant surtout que je vais connaître personne. Et ça sera pire si on se parle pas avec Yukio. Parce que comme il connaît le lycée, si je réussis à lui parler il pourra m'aider. Mais là c'est un peu mal barré.

Un jour, au milieu de la semaine, nos parents ne travaillaient pas. Après le déjeuner, ils avaient voulu qu'on aille faire une balade tous ensemble. Pour créer des liens. Mais, j'avais bien précisé que je ne ferai plus aucun effort.

Maman : Tu viens avec nous Naomi ?

Moi : Non sans façon, merci.

Et je m'étais dirigé vers les escaliers sans me préoccuper des autres. Je m'étais ensuite enfermée dans ma chambre. Je m'étais dis que si je ne venais pas, les trois autres, eux, allaient y aller. Alors que si j'étais venu aucun ne serait venu. Si, peut-être le plus jeune vu que son père ne lui aurai pas forcément laisser le choix.

Je ne savais pas qui était parti du coup. Mais vu le silence qui régnait dans la maison, je pensais que tout le monde était parti. J'étais allongé sur mon lit, à fixer le plafond. Satsuki me répondait pas et Kise avait un shooting donc il pouvais pas me répondre non plus. Du coup je m'ennuyais un peu. Puis finalement, je me suis dit que vu qu'il y avait personne dans la maison, j'allais aller faire un peu de piano. J'en ai pas encore fait depuis que je suis arrivée. Mais en même temps, comme il est dans le salon et que j'ai pas forcément envie de déranger, bah j'en joue pas souvent. Mais là, il y a personne donc je peux aller jouer. Ça va me détendre.

Je descends les escaliers et arrive dans le salon. Je m'assois devant mon piano et regarde les quelques partitions qui se trouvent devant moi. C'est rare que je suive une partition, généralement je joue une mélodie un peu au pif qui me vient en tête. Mais aujourd'hui, j'avais envie de jouer l'une de mes partitions. Je les regarde toutes, teste quelques notes, puis je finis par choisir celle que je voulais. Je m'assois bien correctement, touchent quelques touches pour me mettre la mélodie en tête, puis je commence à jouer. Me lançant emporter par la mélodie.

J'avais joué pendant quelque temps, peut-être 20 minutes ou un truc du genre. J'avais joué plusieurs de mes partitions. Mais, j'en avais marre des partitions alors j'avais fini par me laisser porter par la musique. Je pouvais jouer des heures comme ça. Mais quelque chose d'inattendu se passa. Alors que je jouais une mélodie un peu au hasard, un son de guitare se fit entendre en haut des escaliers. Je continuai de jouer malgré la surprise. Nos deux instruments s'accordaient très bien, c'était très agréable à entendre. Je jeta un coup d'œil en haut des escaliers. C'était Yukio. Il était assis en haut, en me tournant le dos. Je savais pas qu'il jouait de la guitare. Il en joue très bien d'ailleurs. On se laissa porté par notre mélodie pendant quelques minutes. Malheureusement, on finit par s'arrêter. Peut-être que j'ai une chance d'essayer de lui parler cette fois-ci. Ce sera le dernier effort que je fais.

Moi : Je savais pas que tu savais jouer de la guitare. Tu en joues très bien d'ailleurs.

Yukio : Merci...

Je voulais essayer de dire autre chose pour lancer une discussion mais rien ne me venait.

Yukio : Tu... tu joues merveilleusement bien du piano.

Je fus très étonné d'entendre ça. Son père m'avait dit qu'il arrivait pas à aligner deux mots quand il parlait à une fille. Alors, sa phrase fut un peu surprenante. Mais je tenais mon sujet de conversation.

Moi : Merci. J'en joue depuis que je suis toute petite. T'en joue depuis longtemps, toi, de la guitare ?

Il mis un peu de temps à répondre. C'est pas grave, du moment qu'il me répond. Au moins, il essaye de faire des efforts.

Yukio : Oui. Depuis que je suis petit aussi.

Moi : Et tu sais jouer que de la guitare ?

Yukio : Oui. Et toi ?

Moi : Oui, je joue que du piano. Mais j'ai toujours voulu jouer de la guitare.

Yukio : Je... Je peux t'apprendre si tu veux.

Moi : Vraiment ? Ça te dérange pas ?

Yukio : Non, non.

Moi : Avec plaisir alors.

Il a l'air cool en vrai. Mais je sens quand même qu'il est pas totalement à l'aise.

Yukio : Je suis désolé.

Hein ?

Moi : Désolé de quoi ?

Yukio : De t'éviter, de pas te parler, et de t'avoir mal jugé. T'y es pour rien toi.

Moi : C'est rien, je m'en fous t'inquiète. Je vous comprend, si ça avais été l'inverse j'aurai fait pareil.

Yukio : Oui mais toi t'as essayé de faire des efforts pour nous parler et nous on a pas voulu.

Moi : J'ai fait des efforts juste parce que ma mère voulait que j'en fasse. Sinon j'en aurai pas fait non plus. Même, à la base je comptais vous ignorer aussi. J'ai toujours été fille unique alors je voulais pas de frère. Pourtant, y'a des moments où je me dis que ça peut être cool si on s'entendait bien. C'est pour ça que j'ai fait des efforts.

Il y eut un petit blanc. J'ai l'impression qu'il a moins de mal parce qu'il ne me regarde pas. Il me tourne toujours le dos, c'est sûrement pour ça qu'il arrive à me parler.

Moi : Je peux te poser une question ?

Yukio : Vas-y.

Moi : Tu as perdu ta mère à quel âge ?

Je sais, c'est délicat de lui demander ça. Mais j'avais envie de savoir.

Moi : Si tu veux pas me dire, je comprends.

Yukio : Il y a 8 ans. Elle était fragile. Elle n'a pas survécu à la naissance de Yuta.

Moi : Mince. Désolé.

Yukio : Je peux te demander en retour la même chose ?

Moi : Mon père est mort il y a 8 ans aussi. Dans un accident de la route.

Au final, on a perdu nos parents au même moment.

Moi : On est pas si différent au final.

Yukio : Ouai.

Moi : T'as fait comment toi pour surmonter ça ?

Yukio : Je pense pas que j'ai totalement accepté sa mort. Mais je me force d'aller de l'avant pour Yuichiro qui a très mal vécu cet événement et pour Yuta qui n'a pas connu sa mère. Puis, je fais du basket pour me changer les idées. Et dans le pire des cas, j'ai ma guitare pour m'aider. Et toi du coup ?

Moi : Moi... J'ai clairement pas fait mon deuil. J'y arrive pas. Mais quand je veux me changer les idées, je joue du piano. Puis, mes amis m'avaient beaucoup aidé à ce moment. Et, à l'époque, je faisais du basket aussi. Ça me changeait les idées mais j'ai arrêté.

Yukio : Ah bon ? Pourquoi ?

Moi : Ça c'est très mal passé dans mon club au collège. J'ai vécu trois mauvaises années. Et je me suis blessé lors de la finale de l'inter-collège. Tout s'est écroulé avec cette défaite. Et comme je n'ai pas fait en sorte de guérir ma blessure comme il faut, j'ai encore mal parfois donc j'ai préféré arrêté.

Yukio : Tu étais au collège Teiko non ?

Moi : Ouai.

Yukio : Est-ce que par hasard, c'est toi que l'on surnommait "la prodige" ?

Moi : Ouai c'est moi. Même si j'ai toujours détesté ce surnom. Comment tu sais ça ?

Yukio : Je lis beaucoup de magazines sur le basket. Et récemment, j'ai lu un article sur "la prodige déchu de Teiko". Alors ça m'intriguait.

Moi : Ah ouai ? Je savais même pas.

Yukio : Et t'as vraiment pas envie de reprendre ? Même au lycée ?

Moi : Non. J'ai vraiment perdu la foi de jouer.

Yukio : Je peux le comprendre. Après, si tu veux rester dans le basket, tu pourras rejoindre le club masculin en tant que manager. C'est moi le capitaine alors ça devrait bien se passer.

Moi : Je vais y réfléchir. Mais merci de la proposition.

Il est vraiment gentil en fait. À ce moment, pour la première fois, il se tourna vers moi et me sourit.

Yukio : T'es plus gentille que je pensais.

Moi : On me le dit souvent. Au premier abord, on me trouve toujours très froide. Toi aussi t'es gentil en fait.

Yukio : On avais tous les deux des aprioris l'un sur l'autre.

Moi : Ouai. Mais finalement, je pense qu'on peut bien s'entendre non ?

Yukio : Je pense aussi. En fait, on a été égoïste. Je voulais pas de cette situation mais en fait toi non plus. Alors c'était ridicule de se comporter comme on le faisait.

Moi : Un peu. Mais finalement, la musique nous a aidé.

Yukio : Oui, aussi surprenant que ça puisse être.

Je le vis se lever. Il me regarda et me montra sa guitare.

Yukio : Tu veux que je t'apprenne du coup ?

Moi : Avec plaisir.

Yukio : Dans ce cas vient avec moi.

Moi : J'arrive.

Je monta les escaliers et le rejoins dans sa chambre. C'est la même que la mienne mais avec plus d'affaires de basket. Il a beaucoup de magazines sur le basket et sur la musique. Il a également une jolie collection de vinyle. C'est trop stylé.

J'étais donc rester avec lui pendant deux heures. Comme je m'y connaissait en musique, c'était plus simple pour moi d'apprendre mais c'était quand même plus dure que ça en avais l'air. Mais Yukio apprend bien. Alors, en deux heures, je maîtrisait déjà les bases plutôt facilement.

Quand les parents étaient rentrés de leur balade, ils avaient été agréablement surpris de nous voir ensemble. Je dis souvent que la musique est un bon moyen d'unir les gens et bah j'ai bien raison. Parce que c'est grâce à elle que Yukio et moi avons réussi à se parler. Bon, fallais encore que je me fasse accepter par le cadet, qui ne voulait toujours pas de moi. Mais le benjamin, en voyant son grand frère m'accepter, m'accepta aussi. Ils ont l'air très proche tous les trois, c'est beau à voir.

Finalement, on va peut-être réussir à former une vrai famille.

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C'est la fin de ce chapitre. Les choses avancent au niveau de notre petite famille recomposée.

Dîtes moi ce que vous en avez pensé !

:)

1804 mots.

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