•Chapitre 13•
Suite au révélation de ma mère, j'avais donc dû formuler une demande d'inscription au lycée Kaijo. Je ne sais même pas où se trouve ce lycée mais c'est là bas que je vais devoir aller. D'après les dires de mon directeur, j'ai un bon dossier donc je devrais être prise sans trop de problème. Limite je crois que j'aurais préféré qu'il me dise que je pourrais pas être prise.
Maintenant, j'allais devoir l'annoncer à Kise et à Satsuki. Ça me fait vraiment chier de devoir changer de préfecture parce que je les verrai moins souvent. J'espère que ça changera rien à nos amitiés. Bref, en vrai ça fait déjà trois jours que je dois leur dire mais j'y arrive pas. Je trouve pas les mots. Pourtant, Kise a remarqué que quelque chose n'allait pas. Je parlais moins que d'habitude et j'étais plus souvent dans mes pensées. Comme j'arrivais pas à lui dire je me contentais de lui dire que j'avais rien de spécial mais je sais qu'il ne me croit pas. Faut que je lui dise. En plus, j'en ai besoin. J'ai besoin de savoir ce qu'il pense de tout ça. J'ai besoin d'aide pour gérer cette situation même si j'ai toujours détesté demander de l'aide.
Aujourd'hui, je m'étais donc motivée, je vais lui dire. Pour cela, j'avais attendu le midi. Je lui avais proposé d'aller manger sur le toit. Et il avait évidemment accepté. J'avais peur que Daiki soit là, à dormir comme dab mais non. Satsuki m'a dit qu'il venait pas souvent en cours en ce moment. Bref, on était en train de manger et je savais vraiment pas comment lancer le sujet. Du coup, j'étais dans mes pensées, je cherchais un moyen de lancer la discussion sauf que mon silence et mon regard ont inquiété Kise.
Kise : Tanizaki-chan t'es vraiment sûr que tout va bien ?
Ça m'arrange finalement qu'il me demande ça cette fois-ci. Je pris une inspiration et garda la tête baissée. Je ne sais pas pourquoi mais j'arrivais pas à le regarder.
Moi : En fait, non pas vraiment. Mais je sais pas trop comment t'en parler.
Kise : Qu'est-ce qui se passe ?
J'ai hésité pendant quelques secondes. J'ai pas envie de l'ennuyer avec mes problèmes de familles. Mais j'ai besoin de lui en parler. Je le sens au fond de moi. Je continuais de fixer le sol.
Moi : En fait, ma mère a un nouveau mec. Elle vient seulement de me le présenter pourtant elle veut déjà qu'on aille s'installer avec eux et j'ai pas envie.
Kise : Pourquoi ?
Moi : Parce que je ne le connais même pas ce mec. En plus, il a trois fils. J'ai toujours été fille unique et là je vais me retrouver avec trois demi-frères, c'est horrible.
Kise : Peut-être qu'ils sont sympa. Tu sais quel âge ils ont ?
Moi : Je sais juste que l'aîné a deux ans de plus que moi et que les deux autres sont plus jeune mais je sais pas précisément quel âge ils ont.
Kise : Ça va deux ans. Vous allez peut-être bien vous entendre.
Moi : Ça m'étonnerait mais bon. En fait, ce qui me soule le plus c'est d'aller habiter avec eux.
Kise : Ils habitent où ?
Moi : À Kanagawa.
Kise : Ah. Tu quittes Tokyo du coup ?
Moi : Oui. Et ça me soule parce que je vais m'éloigner de Satsuki et toi. D'ailleurs, t'as des nouvelles de ton école ?
Kise : Normalement c'est bon mais il reste deux trois trucs à régler. Ça va c'est pas si loin que ça Kanagawa, on pourra continuer de se voir t'inquiète pas pour ça. Mais du coup, t'as trouvé un lycée là bas ?
Moi : Je vais aller dans le lycée de l'aîné. Le lycée Kaijo.
Il ne me répondit pas à ce moment là. Il s'était figé. Il semblait étonné d'entendre ça.
Moi : Qu'est-ce que t'as ? Tu connais ce lycée ?
Kise : Euh.. oui vite fait de nom. Ils ont un bon club de basket c'est pour ça.
Moi : Ah d'accord.
Je pris un peu de mon repas. Il est trop optimiste pour moi. Il pense vraiment que ça peut bien se passer. Perso, j'y crois moyen. Je finis par reposer mon bento et reprendre la parole.
Moi : En fait, je crois que j'ai peur.
Kise : Peur de ?
Moi : Peur que ce mec remplace mon père. Que ma mère oublie complètement mon père. Et j'ai peur que si je laisse vraiment une chance à cette famille je finisse par oublier tous ce que j'ai vécu avec mon père.
C'est l'une des premières fois que j'évoque vraiment mon père à Kise. Je lui avais juste dit qu'il était mort mais j'avais pas voulu lui en dire plus.
Kise : Je pense pas. Ton père restera toujours ton père. Personne ne le remplacera jamais.
Moi : Je ne t'ai jamais rien dit sur mon père non ?
Kise : Non, mais je comprends que tu ne veuilles pas en parler. C'est pas toujours facile de parler d'un proche qu'on a perdu.
Moi : C'est gentil. Mais je pense que tu mérites que je t'en parle. Tu m'a beaucoup aidé cette année. Disons que c'est ma façon de te remercier.
Kise : Comme tu le sens. Je veux pas te forcer.
Moi : T'inquiètes.
À part Satsuki et Daiki, je n'ai jamais parler de mon père. Et encore, eux c'est différent puisqu'ils l'ont connu. Mais, là j'ai ce besoin de lui dire, je sais même pas pourquoi mais bon. Là je suis lancée, je ne peux plus m'arrêter. Je leva les yeux au ciel et commença.
Moi : Mon père était tout pour moi. J'étais vraiment très proche de lui. Il était préparateur physique et travaillait surtout avec des basketteurs. Il a côtoyé des basketteurs de haut niveau. J'ai toujours été fière de parler de lui. Quand j'ai eu 5 ans, mon père m'a initié au basket. Et je suis directement tombé amoureuse de ce sport. Dans la foulée, Daiki s'y est mis aussi alors mon père nous servait de coach personnel. C'est comme ça qu'on à atteint un tel niveau en même temps. Mais son travail l'obligeait parfois à partir loin parce que certaines équipes avaient besoin de lui. Un jour, il était parti à Akita pour son travail. Il y avait passé plus d'une semaine. Il avait prévu de rentrer au plus vite, alors dès son travail terminé, il décida de rentrer. Mais il devait faire une partie de la route de nuit.
Je sentais les larmes monter. C'est la première que je vais parler de cette nuit-là. Kise me regardait très attentivement, ne voulant pas m'interrompre.
Moi : J'avais 8 ans ce jour là. On était en pleine nuit alors je dormais. Ma mère aussi. Quand je me suis levée, des policiers venaient de sonner à la porte. Je n'ai pas su tout de suite ce qu'il se passait, j'ai juste vu ma mère s'écrouler au sol en pleurs. Elle ne m'a pas dit ce qu'il se passait et m'a juste fait monter dans la voiture. Quand elle s'est arrêtée, on était devant l'hôpital. Elle m'a emmené jusque devant une chambre d'hôpital et là elle m'a avoué que mon père avait eu un accident dans la nuit. D'après ce qu'elle m'a dit, il aurait été percuté de plein fouet par un mec bourré. Je pleurais. Je voulais voir mon père. Malheureusement, il était déjà trop tard. Les médecins nous ont dit qu'il était mort quasiment sur le coup. Ce fut littéralement le pire jour de toute ma vie.
Je fis une petite pause pour me reprendre. Kise ne savait même pas quoi dire. Et ça peut se comprendre vu ce que je viens de lui dire.
Moi : Depuis ce jour, je n'arrive plus à fermer l'oeil la nuit. J'ai peur que quelque chose de grave se produise et que je sois en train de dormir et donc que je ne puisse rien faire. C'est pour ça que je dors en cours. Je me sens plus à l'aise quand il fait jour et qu'il y a des gens autour de moi, ça me permet de me détendre. Mais du coup, j'ai tout le temps l'air fatiguée.
Kise : Je comprend mieux.
Ça se sentait qu'il voulait me réconforter mais qu'il ne savait pas comment faire. Il se contenta de poser sa main sur mon épaule et de m'offrir un sourire.
Moi : Tu te souviens la fois où tu m'as demandé pourquoi je souriais pas ?
Kise : Oui.
Moi : Et bien, c'est depuis ce jour là. Je me suis renfermé sur moi-même et j'ai perdu mon sourire à la mort de mon père. C'est pour ça que je t'ai dit que je ne pense pas pouvoir retrouver le sourire un jour.
Kise : Je peux le comprendre mais tu crois vraiment que ton père aimerait te voir comme ça ? Je suis sûr qu'il préférait te voir sourire.
Moi : Je sais mais j'y arrive pas.
Kise : Tu verras, je réussirai à te redonner le sourire.
Moi : Je pense pas que tu vas y arriver.
Kise : On verra bien.
Je me sens mieux. Ça fait vraiment du bien de parler de tout cela à quelqu'un. Et maintenant que j'en ai parlé, je ne sais pas trop pourquoi mais je me dis que je pourrais peut-être faire un effort avec le copain de ma mère. Enfin, ça dépendra de ses fils aussi. Je ferai pas d'effort si ils en font pas. Mais je me dis que ça m'aiderait peut-être à aller un peu de l'avant. À avancer un peu. Bref, je verrai bien, de toute façon ça va arriver beaucoup plus vite que je ne le crois. Maintenant, faudrait que je le dise à Satsuki. Je l'emmènerai faire du shopping ce weekend et je lui dirai à ce moment là.
J'espère que tout se passera bien avec eux.
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C'est la fin de ce chapitre. J'ai rien à dire sur ce chapitre alors je vous laisse la parole pour le coup !
Dites moi ce que vous en avez pensé !
:)
1629 mots.
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