32. Ciseaux, dragon et erreur
NDA : hello mes bécasses des bois! je suis sincèrement désolé pour ces deux semaines d'attente, mais me revoilà avec un chapitre long pour compenser :)
ENJOY!
ZEDD.
-Tu es sûr que tu ne préfères pas aller chez le coiffeur ?
Gabriel se tourna vers lui en levant les yeux au ciel.
-Je ne vais pas payer un coiffeur alors que je t'ai toi, abruti.
-T'es quand même en train de me confier des ciseaux et ta tête, rétorqua Zedd.
-Oui et j'ai confiance en toi, l'assura Gabriel en pressant brièvement son genou avant de se retourner de nouveau. Maintenant, coupe !
-Tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même si c'est vraiment laid.
-Coupe ! insista Gabriel.
Zedd fit la moue en observant les ciseaux dans sa paume avant de jeter un regard aux boucles humides qui brossaient les épaules de Gabriel.
-Mais j'aime bien tes cheveux comme ça, bouda Zedd. J'aime bien quand tu te fais des chignons.
Il entortilla ses doigts autour d'une mèche.
-Ce sont juste quelques centimètres, Zedd, arrête de faire le bébé.
Il aurait voulu dire qu'il n'était pas un bébé, mais il mentirait. Il était carrément un bébé.
Zedd soupira et attrapa finalement les cheveux de Gabriel entre son index et son majeur, coinçant sa langue entre ses lèvres. Il dédiait toute sa concentration à la tâche parce qu'il aimait trop les boucles de Gabriel pour oser faire un faux pas. Mais avant même qu'il n'ait pu couper un cheveu, Zedd recula de nouveau.
-T'es sûr, hein ? Je peux te le payer le coiffeur si-
-Zedd ! Fais-le !
Visiblement, toutes ses tactiques de diversion ne fonctionnaient pas. Il soupira en replaçant la serviette autour des épaules de Gabriel.
Finalement, il commença à donner des coups de ciseaux, regardant les bouclettes dorées s'échouer autour du fauteuil de Gabriel. Zedd se demanda s'il aurait l'air bizarre s'il se penchait en avant pour les récupérer.
Moi je te prendrais pour un psychopathe ouais, répondit son suricate, mais Zedd ne l'écouta pas.
Lorsque Zedd eut fini de couper ses cheveux, il regarda tristement le sol où des cadavres de boucles s'entassaient.
-Tu penses que je devrais leur faire une cérémonie ? demanda Zedd alors que Gabriel se regardait dans le reflet d'un petit miroir.
Zedd ramassa une mèche.
-À toi, Jacqueline, tu as été une boucle formidable, déclara-t-il en exagérant un ton dramatique. Je me rappelle nos moments passés à jouer ensemble, le samedi matin. Ta douceur va me manquer. Repose en paix.
-Tu es vraiment un gros crétin, gloussa Gabriel en se tournant vers lui.
Ses yeux brillaient d'amusement et Zedd le trouvait si beau, mais il ne pouvait s'empêcher de déjà regretter l'époque où les boucles de Gabriel brossaient ses épaules et couvraient presque sa nuque. Maintenant, sa mâchoire était dégagée et ses bouclettes étaient trop courtes. Bien-sûr que Gabriel était toujours aussi magnifique, il l'était toujours, mais Zedd l'avait connu avec ses longues boucles et ses chignons désordonnées, c'était un peu étrange.
-Et tu es vraiment parfait, murmura tout de même l'hispanique.
Il passa une main dans ses mèches dorées avant de la presser contre sa joue. Gabriel se poussa contre le toucher avec un tendre sourire.
-Il faut que je noie ma tristesse dans la bouffe, sinon je vais vraiment finir par faire une cérémonie à toutes tes boucles, soupira Zedd en se levant.
Gabriel gloussa et Zedd lui fit un clin d'oeil en cherchant les restes de riz aux légumes de la veille. Il enfourna un gros bol dans le four micro-ondes et appuya le bas de son dos contre le plan de travail alors que Gabriel ramassait ses boucles par terre avec une petite balayette, penché en avant. Son col s'étira légèrement jusqu'à découvrir une marque marbrée entre sa nuque et son épaule, Zedd ne put s'empêcher de sourire.
-Merci, souffla Gabriel en levant la tête vers Zedd pour quémander un baiser lorsqu'il vint dans la cuisine. C'est vraiment joli, ce que tu as fait.
Zedd l'embrassa tendrement.
-Mais maintenant tu les touches plus, hein ? exigea-t-il.
Gabriel jeta ses boucles à la poubelle en gloussant légèrement. Le micro-ondes bipa.
-Promis, je ne les touche plus.
Zedd sortit le gros bol et planta deux cuillères dedans avant de s'asseoir avec Gabriel à la petite table à manger, près de la fenêtre. Il était près de seize heures, mais ce n'était pas vraiment important. Ils mangèrent tranquillement, Gabriel travailla même sur un nouveau manuscrit pendant que Zedd regardait des dessins-animés à la télé.
Mais le bol n'était qu'à moitié entamé lorsque la sonnette retentit à travers l'appartement. Zedd et Gabriel froncèrent les sourcils en même temps.
-Tu attends quelqu'un ? demanda Zedd.
-Non, ça doit être le facteur, supposa Gabriel en se déplaçant jusqu'à l'interphone.
Il décrocha et pressa l'appareil contre son oreille.
-Bonjour, je peux vous aider ?
Une voix nasillarde retentit dans le combiné, mais Zedd était trop loin pour entendre ce qu'elle disait. Il vit Gabriel retenir de justesse un soupir.
-Hé, maman ! s'exclama-t-il de sa voix la plus hypocrite. Je t'ouvre, attends.
Il leva le bras pour appuyer sur le bouton déverrouillant les portes de sa résidence alors que Zedd se tendait dans sa chaise.
Oh non, pas maintenant.
La voix de sa mère résonna de nouveau, mais Gabriel ne prit même pas la peine de répondre. Il raccrocha l'interphone et se permit enfin de lâcher un soupir.
-Le retour du dragon, épisode deux, déclara Zedd avec une voix s'apparentant aux voice-over. Va-t-elle encore cracher ses flammes partout ou juste fermer sa grande gueule ? Rendez-vous dans deux minutes.
Gabriel leva les yeux au ciel, mais lâcha tout de même un gloussement.
-Abruti, marmonna-t-il.
Zedd lui tira la langue.
Gabriel rangea rapidement quelques affaires qui traînaient dans son appartement tandis que Zedd mangeait toujours des grosses cuillerées de riz aux légumes. Il allait avoir besoin de forces pour affronter Lucy.
-T'aurais dû me dire qu'elle passait aujourd'hui, déclara-t-il en regardant Gabriel sortir une petite croix du tiroir de sa cuisine pour le poser sur sa commode de l'entrée. J'aurais pris un cours d'aquaponey.
-Je te l'aurais dit si j'avais été au courant.
Zedd soupira.
-On est tous les deux coincés avec elle maintenant.
Gabriel le fusilla dramatiquement du regard, l'amusement brillant dans le fond de ses prunelles.
-Donc tu te serais barré si tu avais su qu'elle venait ?
-Bah - ouais, gloussa Zedd.
-Ma mère te fait si peur que ça ?
-Non, elle est juste terriblement-
-Gabriel ! hurla une voix à travers la porte. C'est moi !
Chiante, finit son suricate et Zedd ne pouvait qu'être d'accord avec lui.
Le bouclé lui lança un regard blasé avant de prendre une petite inspiration et se diriger vers la porte. Zedd cacha son rire dans le bol alors que Lucy apparaissait au seuil de la porte.
-Oh, mon Gaby, comment vas-tu ? s'exclama-t-elle.
Zedd avait déjà mal à la tête.
Elle embarqua son fils dans une accolade serrée.
-Tu t'es coupé les cheveux ? demanda Lucy en passant une main dans ses boucles.
Gabriel ferma la porte derrière elle et l'aida à se débarrasser de son manteau.
-Oui, c'est-
-Tu aurais dû les couper plus courts, ils sont encore trop longs, le coupa-t-elle en pénétrant dans le salon.
Zedd vit Gabriel lever les yeux au ciel derrière elle.
Lucy s'immobilisa au milieu du salon lorsque son regard rencontra celui de Zedd.
Ses longs cheveux châtains étaient ramenés en un chignon sur le haut de sa tête et son visage pâle semblait recouvert de trois couches de maquillage. Zedd n'avait aucune notion dans ce domaine, mais il savait reconnaître quelqu'un qui ne savait pas se maquiller, et Lucy ressemblait juste à un pancake trop cuit. Elle portait une blouse noire et un jean délavé avec des stupides ballerines pimpantes. Une croix dorée pendait autour de son cou, reposant sur sa poitrine généreuse, et ses mains manucurées tenaient un sac en papier.
-Oh, bonjour Zaïd, le salua-t-elle avec un sourire hypocrite. Je ne savais pas que tu avais de la compagnie, Gabriel.
-Zedd, rectifia encore l'hispanique en lui faisant un signe de tête.
Il ne prit même pas la peine de se lever pour lui serrer la main.
-Et je travaille avec Gabriel, ça me semble assez logique que je sois ici.
Lucy sembla légèrement surprise par son ton effronté.
-Tu pilles le frigo de mon fils et tu appelles ça du travail ? rétorqua-t-elle.
-Maman, ne commence pas s'il te plaît, la réprimanda Gabriel en pénétrant dans le salon à son tour. Ça ne fait même pas deux minutes que tu es ici.
Lucy ne détourna pas son regard de celui de Zedd, presque comme si elle le défiait. Zedd lui envoya un rictus victorieux et elle sembla faire appel à tout son self control pour ne pas lui crever les yeux avec son énorme croix.
-Bien, soupira-t-elle. J'ai amené des pâtisseries. Zaïd, tu pourrais nous faire du café ?
Zedd enfonça ses ongles dans ses paumes pour se retenir de l'insulter.
-C'est toujours Zedd, marmonna-t-il en la dépassant pour aller dans la petite cuisine ouverte.
Lucy déposa le sachet en papier sur la table à manger et Zedd l'observa en faisant du café. Il s'imaginait un millier de scénarios de comment il pourrait juste foncer sur elle et la pousser par la fenêtre. Elle passa près de la commode et glissa son doigt dessus, grimaçant lorsqu'elle y vit de la poussière.
-Promets-moi de ne pas t'énerver, murmura Gabriel en se glissant à ses côtés pour récupérer des assiettes dans le placard.
-J'suis pas énervé, marmonna Zedd, les yeux toujours fixés sur le dragon.
-Oh, s'il te plaît, Zedd, gloussa Gabriel. Si tu pouvais la poignarder avec tes yeux, elle serait déjà morte de quatre-vingt-sept coups de couteau.
L'espace d'un bref instant, Zedd se dit qu'il aimerait beaucoup pouvoir lui lancer des couteaux avec ses yeux.
-Elle est là depuis cinq minutes et j'ai déjà l'impression qu'elle a insulté toute ma famille et tous mes ancêtres.
Gabriel gloussa discrètement à ses côtés.
Zedd se retint d'insulter Lucy lorsqu'il la vit feuilleter l'une des pochettes de dessins de Gabriel avec une grimace.
-Je ne savais pas que tu continuais toujours à gaspiller ton temps et ton argent dans des livres de coloriages, commenta-t-elle.
Zedd se redressa en sentant une ruée de colère dévaler ses veines. Il enfonça ses ongles dans ses paumes et il était à deux doigts de lui hurler dessus, encouragé par son suricate qui semblait crier « enfonce-lui la tête dans les cuvettes ! » à l'intérieur de sa poitrine.
Mais avant même qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Gabriel entoura une main autour de son poignet et le tira légèrement pour l'empêcher de bouger. Zedd se tourna vers lui et vit le sourire crispé courbant les lèvres de Gabriel.
-Je travaille et me débrouille tout seul, maman, ce que je fais de mon argent et de mon temps ne te concerne pas, rétorqua-t-il.
Il était calme, stoïque, comme s'il avait déjà fait face à cette situation des milliers de fois.
-Bon, prenons le café avant qu'il refroidisse, continua-t-il en souriant un peu plus, mais Zedd pouvait voir à quel point il était faux.
Ses fossettes ne creusaient pas autant ses joues et ses yeux ne brillaient pas sous la lumière du soleil. C'était un sourire forcé et Zedd détestait encore plus sa mère. Gabriel ne devrait jamais avoir à esquisser un sourire forcé devant Lucy - à cause de Lucy.
Lucy passa ses mains sur sa blouse, comme pour aplatir les plis, mais Zedd savait que c'était un mouvement nerveux. Elle ne s'était probablement pas attendu à ce que Gabriel lui réponde de cette manière. Zedd pinça ses lèvres pour retenir un sourire, jubilant intérieurement.
Les doigts de Gabriel se détachèrent de son poignet pour saisir ses doigts. Zedd ancra son regard dans le sien.
-Si tu te tiens bien, tu auras une surprise ce soir, chuchota Gabriel avec des yeux malicieux et un sourire espiègle.
Il n'attendit pas de réponse et s'éloigna vers la petite table à manger. Zedd le regarda déballer les pâtisseries et les poser sur les assiettes qu'il avait apporté, son souffle bloqué quelque part entre sa gorge et ses poumons.
Il faillit renverser la moitié du café sur sa main.
-Bordel, jura-t-il en allant chercher un torchon pour essuyer les taches sur le comptoir.
Tu auras une surprise.
Zedd afficha son plus beau sourire en amenant la cafetière. Il allait tout faire pour bien se tenir.
-Tu devrais venir dîner à la maison un de ces jours, ça fait longtemps que tu n'es pas rentré, disait Lucy alors que Zedd s'asseyait le plus loin possible d'elle.
Gabriel haussa les épaules en découpant des morceaux parfaitement symétriques des petites pâtisseries.
-Peut-être dans-
-D'ailleurs, ton père a trouvé un nouveau travail, le coupa sa mère sans même écouter ce que Gabriel disait. Tu sais, dans la boîte d'intérim près de ton ancienne école.
Elle saisit la cafetière pour se servir une tasse et Zedd se retint de faire un commentaire sur le fait qu'elle ne semblait même pas intéressée par ce que son fils essayait de dire alors qu'ils se voyaient rarement.
-Et Mary a très bien commencé son année aussi, continua Lucy. Elle a eu les félicitations de son conseil de classe pour son premier trimestre. David a eu sa première voiture et la femme de Joseph est tombée enceinte.
Lucy soupira en plongeant un cube de sucre dans son café.
-Mais bien-sûr, tu saurais tout ça si tu nous appelais de temps en temps.
Elle lança un sourire plein de venin à Gabriel en pressant le bord de sa tasse contre ses lèvres.
Zedd ne savait même pas qui était tous ces gens-là, mais il vit l'éclair de culpabilité passer dans le regard de Gabriel et il sentit son coeur s'étreindre douloureusement dans sa poitrine. Il vint saisir les doigts de Gabriel sous la table et à peine avait-il glissé ses doigts entre les siens qu'il sentit Gabriel les serrer. Fort.
-Désolé, je n'ai pas trop le temps avec-
-Oh, s'il te plaît, Gabriel, rit sa mère mais c'était un rire moqueur. Tu restes toute la journée à rien faire dans ton petit appartement, tu ne peux pas me dire que tu n'as pas le temps de passer un coup de fil à ta famille.
Gabriel serra ses doigts encore plus fort, mais la douleur dans les articulations de Zedd était si négligeable à côté de celle dans sa poitrine. L'estime que Lucy avait de son fils était si basse et Zedd voulait tellement se lever et lui dire que Gabriel ne passait pas ses journées à rien faire, qu'il travaillait jour et nuit pour une maison d'édition et qu'il se débrouillait tout seul, financièrement et physiquement parlant, alors qu'il était encore si jeune et précieux.
Il voulait aussi renverser l'entièreté du contenu de la cafetière bouillante sur la tête de Lucy, mais il garda cette vision pour lui-même.
-Désolé, j'essaierai de vous appeler plus souvent alors, chuchota Gabriel.
Zedd se mit à décrire des cercles contre le dos de la main de Gabriel, juste pour lui faire comprendre qu'il n'était pas tout seul.
-Ce sont tes frères et soeurs ? demanda Zedd pour essayer de dévier la conversation.
Gabriel sembla soulagé lorsqu'il croisa son regard, il lui offrit même un petit sourire.
-Oui, je suis l'avant-dernier d'une fratrie de quatre.
Zedd ne connaissait pas tout ça, toute sa famille et son entourage. Il avait déjà rencontré l'affreux dragon Lucy, mais Gabriel n'avait jamais mentionné son père ou ses frères.
-Je ne savais pas, tu es proche d'eux ? demanda-t-il encore.
Gabriel entrouvrit les lèvres, prêt à répondre, mais sa mère le devança.
-Il le serait s'il passait plus de temps avec eux, marmonna Lucy avant de sourire.
Une vipère. Une putain de vipère.
Gabriel balaya le commentaire de sa mère avec un soupir et passa une main dans ses boucles dorées.
-Oui, nous avons toujours été plutôt proches, répondit-il en battant des cils. On ne se voit pas souvent, David et Joseph sont partis de la maison depuis plusieurs années. Mary est la seule qui habite encore à la maison.
Zedd ne put s'empêcher de sourire à la simple idée de Gabriel enfant, entouré de trois petites têtes blondes pleines de boucles dorées. Gabriel parlait rarement - voire jamais - de toutes ces années qui avaient précédées son accident et Zedd était curieux d'apprendre à connaître cette partie de Gabriel, son adolescence et son enfance et savoir s'il avait été un enfant joyeux ou non, mais aussi l'âge où il avait appris à faire du vélo, s'il avait tiré les cheveux de ses frères et de sa soeur lorsqu'ils s'étaient disputés pour la télécommande, s'il avait eu un chien ou un chat ou peut-être même un hamster, s'il avait toujours été bon en dessin ou s'il avait aussi fait des gribouillis à une époque, comme les autres enfants.
-Tu as des frères et soeurs, toi ? demanda Lucy à l'attention de Zedd.
Il détourna à contre-coeur son regard de celui de Gabriel pour se tourner vers Lucy. Elle dégustait sa pâtisserie avec ce même sourire dérangeant.
-Un petit frère par alliance, à vrai dire.
-Oh, tes parents sont divorcés ? questionna-t-elle encore avec une mine reflétant presque le dégout.
Gabriel lui fit de gros yeux en soufflant un « maman » entre ses dents.
Zedd pressa sa main avec un sourire.
-Ce n'est rien, Gaby, chuchota-t-il avant d'ancrer son regard dans celui de Lucy. Ma mère est morte il y a une dizaine d'années.
Légèrement embarrassée, Lucy pinça ses lèvres avant de lui donner un sourire compatissant.
-Toutes mes condoléances, Ziad, souffla-t-elle.
Zedd dut faire un effort sur-humain pour ne pas lever les yeux au ciel.
Zedd, putain. Z-E-D-D. C'est vraiment pas si compliqué.
-Zedd, toussota-t-il avant d'avaler une gorgée de café.
-Tu te rappelles du Mike's Corner, le petit diner où on avait déjeuné avec Joseph quand vous étiez venus m'aider à m'installer ici ? sourit Gabriel pour essayer de détourner la conversation.
Lucy grimaça.
-Je m'en souviens très bien même, marmonna-t-elle. Ils avaient trop cuits ma viande et il y avait un cheveu dans mes haricots.
Zedd gloussa derrière sa main parce que bien-sûr que Lucy était ce genre de femme à râler pour tout et n'importe quoi dans les restaurants et à renvoyer ses plats pour des raisons absurdes.
-Mon père en est le propriétaire.
-Oh.
Les joues de Lucy s'empourprèrent et elle détourna le regard en se raclant la gorge, passant nerveusement ses doigts manucurées sur sa blouse impeccable.
-La décoration était pas mal, souffla-t-elle avec un sourire maladroit.
-Ouais, c'est ma mère qui l'a faite.
-Que Dieu bénisse son âme.
Zedd fut tenter de dire que Victoria n'avait jamais été une grande croyante juste pour embêter Lucy, mais il se dit que ça ne servait à rien et c'était également faux. Étant mexicaine, Victoria avait été élevée dans un milieu très traditionnel et catholique.
À la place, il lui sourit gentiment avant d'arracher un petit bout de son muffin. Il le posa sur sa langue en écoutant Lucy et Gabriel parler des fêtes de fin d'année. Apparement, toute leur famille allait se réunir dans leur petite maison de campagne pour fêter Noël.
Zedd n'avait jamais aimé Noël. Pas parce que la fête en elle-même ne lui plaisait pas, mais parce que sa mère était née ce jour-là. Lorsqu'il avait encore été un enfant, jeune et insouciant, avec une famille - une mère - présente et aimante, il s'était réveillé chaque vingt-cinq au matin en sautant dans le lit de Victoria pour l'embrasser et il se souvenait de ces moments-là, quand son père le chatouillait sous les draps et que sa mère lui chuchotait qu'elle l'aimait.
Il se souvenait des heures qu'il avait passé, enfermé dans sa chambre, à confectionner des babioles avec du papier, de la colle et des crayons pour sa mère, mais aussi de tous ces après-midis où il avait aidé ses parents dans la cuisine pour préparer des buñuelos, des beignets traditionnels mexicains dégustés pour le dessert.
Victoria lui avait toujours dit que les traditions au Mexique voulaient que Noël soit une fête très familiale et même amicale, mais n'ayant jamais eu une grande famille, Zedd avait passé tous ses Noël avec seulement son père et sa mère. Peut-être que ça pouvait sonner triste, mais ç'avait toujours été la période préférée de Zedd car il avait eu le droit d'accompagner Victoria et Mike au restaurant tous les jours pendant ses périodes de vacances scolaires pour aider à décorer le petit diner et préparer des cookies avec Krip, le chef cuisiner.
Mais après la mort de Victoria, chaque Noël avait été passé dans sa chambre, une photo de sa mère pressée contre sa poitrine, à chérir le jour de son anniversaire et les derniers souvenirs d'elle. Mike n'avait plus jamais fêté Noël et au fil du temps, c'était juste devenu un jour comme un autre. C'était le seul jour de l'année où Zedd se rendait à l'église, comme sa mère l'avait fait pendant les jours heureux, et discutait silencieusement avec les fantômes de son passé.
Lorsque Zedd sentit une pression autour de ses doigts, il remarqua qu'il avait complètement quitté le petit appartement tranquille de Gabriel pour s'aventurait sur les pentes glissantes d'antan.
Il rencontra les yeux dorés de Gabriel, un froncement de sourcil inquiet barré son front. Zedd sourit maladroitement.
-Désolé, s'excusa-t-il. Vous disiez ?
-Je te demandais juste si tu avais une petite-copine, rit Lucy en croisant les bras sur la table.
Zedd ancra son regard dans le sien en battant des cils.
Hum - ouais, elle s'appelle Gabriel et elle est hyper bonne, gloussa son suricate.
Zedd cacha un sourire derrière une gorgée de café.
-C'est pas vraiment mon truc, répondit-il.
-Les petites-amies ? demanda Lucy.
-Les filles.
La confusion pouvait se lire sur le visage de Lucy alors qu'elle entrouvrait les lèvres, comme si elle voulait dire quelque chose, mais qu'elle ne savait pas quoi.
Zedd retint un autre gloussement.
-Je suis gay, Mme. Samuels.
L'espace de quelques instants, un long silence régna dans le petit appartement. Gabriel se figea à ses côtés et Zedd n'était pas sûr de savoir si Lucy était juste complètement pétrifiée ou carrément en train d'avoir une crise cardiaque.
Ses yeux étaient larges, fixant Zedd comme s'il venait d'une autre dimension, et l'hispanique devait vraiment se retenir pour ne pas rire.
-Tu le savais ? demanda-t-elle soudainement, sa voix basse et rauque comme si sa gorge était sèche.
Son regard divagua lentement vers son fils. Gabriel avait les pommettes rosées et rapidement, il détacha sa main de celle de Zedd, comme s'il avait peur que sa mère découvre tous ses secrets, même si leurs doigts avaient précédemment été liés sous la table, à l'abris de tous les regards indiscrets.
-Maman, je-
-Seigneur, souffla-t-elle avant même qu'il n'ait pu finir ce qu'il avait à dire. Que Dieu pardonne tes péchés.
Drama queen, pensa Zedd ou peut-être son suricate.
-Je ne veux plus que tu travailles avec - lui, déclara Lucy de but en blanc.
Un rire amer déborda de la poitrine de Zedd. Lucy lui lança un regard meurtrier.
-Sérieusement ? déclara-t-il en haussant les sourcils, presque incrédule.
Il n'était pas vraiment étonné, mais il avait toujours eu un faible espoir qu'elle ne réagisse pas comme ça.
-Sérieusement quoi, Zakari ? cracha-t-elle. J'ai tous les droits de refuser que mon fils traîne avec toi - vous.
Oh bordel, elle me vouvoie maintenant.
Et Zakari ? Vraiment ?
-Gabriel est assez grand pour décider d'avec qui il traîne ou non, à mon avis, rétorqua Zedd.
Il se leva en défiant Lucy du regard, se penchant au-dessus de la table, la dominant de toute sa hauteur.
-Et c'est Zedd putain de bordel de merde. C'est vraiment pas compliqué.
Lucy pinça ses lèvres, le regard dur, et se leva à son tour.
-Depuis que vous êtes arrivé dans sa vie, je ne reconnais plus du tout mon Gabriel, rétorqua-t-elle en pointant un doigt accusateur vers Zedd. Je savais bien qu'il y avait un truc qui clochait avec vous et que vous aviez une mauvaise influence sur mon Gabriel. Il ne vient plus nous voir, passe ses journées enfermé dans cet appartement miteux, procrastine pour traînasser avec des gars dans votre genre, il ne m'appelle même plus alors que-
-Parce qu'il n'en a pas envie ! hurla Zedd à son tour. Vous pensez sérieusement qu'avec une mère pareille il a envie de vous appeler ?
Il sentit les doigts de Gabriel entourer son poignet, mais Zedd était hors de lui, il n'y avait aucun moyen de l'arrêter. Lucy méritait - devait - savoir qu'elle personne horrible elle était.
-Vous n'avez aucun droit de me parler sur ce ton !
Le visage de Lucy était cerné par la colère, sa mâchoire serrée et les pommettes rougies.
Un nouveau rire amer s'échappa de la poitrine de Zedd.
-C'est juste vous qui ne voulez pas voir la vérité en face ! Vous êtes trop bornée pour réaliser que si Gabriel est parti, c'est pour vous échapper ! Je n'imagine même pas à quel point ça doit être dur de grandir avec une mère comme vous ! Alors tant mieux s'il s'est cassé ! Je n'y suis pour rien s'il ne vous appelle plus, vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même !
La poitrine de Lucy se souleva lourdement et Zedd pouvait presque voir chacun de ses poils se dresser avec la colère.
Le dragon est réveillé.
-Mais vous vous prenez pour qui ? rétorqua-t-elle. Vous ne savez rien de Gabriel et encore moins de moi. Vous pensez qu'après avoir été le larbin de Gabriel pendant trois mois, vous pouvez prétendre le connaître mieux que moi ? Vous n'êtes personne, Zahir, juste un garçon qui profite de mon fils pour ne pas finir en prison.
Zedd enfonça ses ongles dans ses paumes si fort qu'il les sentit percer sa peau.
-Zedd, s'il te plaît, chuchota Gabriel à ses côtés, sa voix basse et tremblante.
Mais l'hispanique était aveuglé par la colère. Sa vision était tubulaire, centrée sur Lucy. Une envie pressante de lui enfoncée la tête dans son cupcake se rua dans ses veines.
-Je ne vous connais peut-être pas, mais c'est assez facile de deviner que vous n'êtes rien d'autre qu'une putain de mère de merde qui ne connaît même pas son fils ! tempêta Zedd et les murs tremblaient. Je connais Gabriel, le vrai, pas celui qui prétend être ce qu'il n'est pas autour de vous !
Zedd contourna la table et soudainement, il était si près de Lucy. Un faux mouvement et elle finissait par terre. Zedd se dit qu'il pourrait faire passer ça pour un accident.
À la place, il enfonça encore plus ses ongles dans ses paumes jusqu'à ce que la douleur le distrait un peu de sa colère.
Les dents serrées, il fusilla Lucy du regard. Elle semblait soudainement si petite et effrayée. Zedd jubilait.
-Si vous voulez me juger parce que j'aime sucer des queues, allez-y, ça ne m'étonne même plus de vous, grogna-t-il entre ses dents. Je serais ravi de ne plus jamais vous revoir.
Zedd fit un nouveau pas vers elle jusqu'à ce qu'il puisse sentir leurs souffles se mélanger.
-Mais essayez de me séparer de Gabriel et je vous promets que vous regretterez d'être née.
Lucy recula jusqu'à buter contre le rebord la chaise derrière elle. Elle reprit contenance, fronçant les sourcils furieusement avant de lisser sa blouse. Elle leva le menton en lançant un regard meurtrier à Zedd.
-Dieu m'a amenée sur cette Terre pour une raison bien précise et c'est pour protéger mon fils de vos péchés. Vous devriez regretter d'être né parce que vous n'êtes qu'une erreur, Zach. Une erreur de la nature et Il ne vous accordera jamais Son pardon pour tous vos maux. J'aimerais prier pour vous et vous aider, mais je ne le ferai jamais. Pas pour quelqu'un comme vous qui attire mon fils dans votre chute.
Zedd humecta ses lèvres, un sourire malicieux courbant ses lèvres.
-Si seulement vous saviez.
La confusion se dessina sur le visage de Lucy alors qu'elle se tournait vers Gabriel, mais Zedd ne pouvait détourner son regard d'elle.
-Pardon ? s'étrangla-t-elle.
Ses yeux se plantèrent dans ceux de l'hispanique de nouveau et elle semblait terrifiée.
-Vous l'avez - vous avez touché mon fils ?
Ça semblait presque douloureux à dire.
Zedd ne put s'empêcher de rire, sans honte, sans gêne.
Il a fait bien plus que le toucher, ricana également son petit suricate. S'il avait pu, Zedd lui aurait serré la main.
-Vous pensez que je l'ai violé ? Mais vous êtes incroyable !
Et Zedd ne pouvait même pas s'empêcher de rire car elle était si loin de la réalité. Elle se mentait à elle-même, demeurant dans un déni total.
-Il m'a supplié de le toucher ! s'exclama-t-il. Vous n'avez pas idée de tout ce que je lui ai fait et de tout ce qu'il m'a fait. Même là, juste là où vous étiez assise.
Le monde sembla se fracasser autour de Lucy. Zedd pouvait presque deviner le moment exacte où elle bascula dans le monde réel et s'il se concentrait, il pouvait aussi entendre son coeur se briser.
Elle pressa une main tremblante contre sa poitrine, juste là où sa croix dorée reposait, et haleta presque silencieusement. Lucy semblait horrifiée, les yeux larges et la bouche entrouverte. Elle n'était même plus en colère, seulement incroyablement choquée.
-Breaking news, Mme. Samuels, votre fils est gay.
Zedd jubilait, un rictus victorieux courbant le coin de ses lèvres.
Lucy se tourna vers Gabriel, avalant difficilement sa salive.
-Gabriel, chuchota-t-elle à travers la tension épaisse régnant dans le petit appartement.
Ses yeux devinrent vitreux de larmes et elle resserra sa prise autour de sa petit croix, s'accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage.
Elle balaya les larmes s'accumulant sous ses paupières d'un battement de cils et ne lança même pas un regard à Zedd alors qu'elle le bousculait pour traverser le salon jusqu'à la porte d'entrée.
-Je - je ne peux pas rester ici, bredouilla-t-elle.
Lucy attrapa son manteau et enroula son écharpe autour de son cou.
-Maman, l'appela - la supplia - Gabriel.
Et sa voix était brisée.
Pour la première fois depuis que la dispute avait éclaté dans le petit appartement, Zedd tourna son regard vers Gabriel.
Ses yeux étaient injectés de sang et ses joues baignaient dans les larmes alors qu'il se précipitait vers sa mère, débloquant maladroitement ses roues. Il semblait désespéré, la douleur déformant les doux traits de son visage, le faisant paraître complètement détruit.
-Maman, je t'en supplie, pleura-t-il.
Lucy leva une main vers lui, fermant les yeux un instant, comme pour empêcher Gabriel de s'approcher plus près encore. Elle ouvrit lentement la porte d'entrée et renifla doucement.
-Je ne veux plus te voir, souffla-t-elle avant de s'échapper dans le couloir.
La porte claqua et soudainement, tout était calme, contrastant avec la tempête qui avait ravagé l'appartement quelques minutes plus tôt.
Les épaules de Gabriel s'affaissèrent et même s'il était dos à Zedd, l'hispanique pouvait presque deviner ses lèvres tremblantes, ses cils humides de larmes et les perles silencieuses glissants sur ses joues. Il pouvait deviner tous les maux de Gabriel et Zedd détestait tellement Lucy.
Il sentit sa poitrine se serrer douloureusement et il soupira. Il fit un pas, s'approchant de Gabriel.
-Gaby, je-
-Tu n'avais pas le droit de faire ça, chuchota Gabriel avant même que Zedd n'ait fini sa phrase.
Zedd fronça les sourcils en s'immobilisant, à mi-chemin entre Gabriel et la petite table à manger. Il le vit pencher la tête en arrière, ses boucles dorées brossants ses épaules alors qu'il reniflait bruyamment.
-Tu peux détruire ta vie autant que tu veux, mais tu n'avais pas le droit de détruire la mienne, continua Gabriel en se tournant vers Zedd, sa voix basse et rauque avec toute la douleur qui battait dans sa gorge.
Et Zedd sentit une part de lui se briser avec la vision du visage complètement brisé de Gabriel, ses joues rouges et son regard brillants de larmes, mais vide. Gabriel ne le regardait plus comme avant, pas avec amour et tendresse. Il semblait si indifférent, si loin de lui et en même temps si près. Seulement trois mètres les séparaient, mais Gabriel semblait à mille lieux de là, inaccessible.
Gabriel ferma les yeux, fort, en pinçant ses lèvres, des larmes silencieuses perlants sur ses joues alors qu'il secouait la tête comme s'il ne voulait pas y croire.
-Tu n'avais pas le droit de faire mon coming-out à ma place, Zedd, murmura-t-il. Tu n'avais vraiment pas le droit.
Zedd réalisa soudainement son erreur.
Emporté par la rage et toute sa colère envers Lucy, Zedd n'avait pas réalisé qu'il avait fait tout ça aux dépens des secrets que Gabriel conservait précieusement depuis des années.
Il sentit son estomac s'alourdir avec un boule de culpabilité se logeant juste-là.
-Je suis désolé, Gaby, j'ai pas réfléchi, s'excusa-t-il. Je voulais pas-
-Juste - pars, s'il te plaît.
Et Gabriel ne le regardait même pas dans les yeux. Il s'éloigna, contournant Zedd pour s'échapper dans le couloir, et l'hispanique fut pris d'un sentiment d'impuissance.
-Gabriel, l'appela-t-il. Gaby, s'il te plaît.
-Je t'ai dit de partir, Zedd.
Mais Zedd n'allait pas partir comme ça, pas en laissant Gabriel si brisé.
Il avait appris de ses erreurs.
-Parle-moi, Gabriel, le supplia Zedd.
-Pour te dire quoi ? s'exclama Gabriel en se tournant vers lui.
Mais ce n'était pas des cris de colère, c'était le désespoir vibrant dans sa voix mêlé à tous les maux qui battaient dans sa gorge. Des larmes dévalèrent ses joues et Zedd voulait tellement lui retirer toute sa douleur. Il la prendrait si Gabriel pouvait retrouver son sourire en échange.
-Pour te dire que tu as dépassé les bornes et que maintenant j'ai perdu ma famille à cause de toi ? Pour te dire que tu es injuste et que tu viens de me voler ma seule liberté ? Que tu viens de détruire ma famille alors que j'avais personne d'autre qu'eux ?
Zedd soupira tristement.
-Tu m'as moi, souffla-t-il.
-Je m'en fous, Zedd ! tempêta Gabriel. Je m'en fous tellement ! Que tu sois là ou non, ça ne change pas le fait que tu n'avais pas le droit de faire ça, bordel ! T'avais pas le droit de faire ce choix à ma place ! Tu m'avais promis que tu ne t'énerverais pas et regarde le carnage que tu as foutu sans même me prévenir, sans même me demander si tu pouvais tout chambouler comme ça !
Zedd voulait tendre une main vers Gabriel et le prendre dans ses bras, mais il savait que ce n'était pas le moment. Il avait été trop con, trop aveugle et biaisé pour réaliser tout le mal qu'il causait en laissant parler sa colère. Il n'avait pas réfléchi, mais il aurait du. Il aurait du pour Gabriel.
-Alors barre-toi, putain ! poursuivit Gabriel. Barre-toi, je n'ai aucune envie de te voir !
-Gaby-
-Arrête, Zedd, tu en as assez fait pour aujourd'hui.
Avant même que Zedd ne puisse le rattraper, Gabriel s'enferma dans sa chambre. Ses sanglots étouffés résonnèrent à travers la porte et Zedd sentit son coeur se briser un peu plus.
NDA : oopsi..... zeddouille la couille a fait une bêtise
bon, c'est vrai qu'après deux semaines d'attente c'est pas ouf de revenir avec un chapitre comme ça, mais bon, fallait bien casser cette chaîne de chapitres niais mdrr
j'espère quand même qu'il vous a plus! si c'est le cas, n'hésitez pas à voter et commenter!
comment pensez-vous que zeddouille va se rattraper hihi?
je vais essayer d'écrire rapidement le prochain chapitre pour vous le poster dans le week-end :)
lots of love and stay home!
high school musical & les cheveux de michael clifford, N. ❤️
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