29. Puissance, importance et demande
NDA : bonzoir mes petits marmaronettes marbrées! un petit chapitre pour bien finir la semaine :)
ENJOY!
GABRIEL.
Deux semaines plus tard.
Gabriel ne se souvenait pas du moment où il était tombé amoureux de Zedd.
Gabriel regardait Zedd et il se demandait quand qu'est-ce qu'il était devenu aussi impuissant face à lui. Il perdait le contrôle de ses sentiments et il aimerait pouvoir le reprendre et tenir tête à Zedd - ou peu importe quel pouvoir magique il avait sur lui. Il aimerait vraiment, mais Zedd était puissant d'une manière qui laissait Gabriel haletant. Il dominait le royaume de son coeur et étendait son pouvoir à travers chaque fibre, chaque cellule, chaque minuscule particule individuelle de son corps. Gabriel pensait qu'il s'en fichait d'être impuissant. Parfois, il se disait même qu'il aimait la puissance de Zedd. Et souvent, il pensait qu'il l'aimait pour cela.
Gabriel ne se souvenait pas du moment où il était tombé amoureux de Zedd. Il se souvenait seulement d'avoir tenu la main de Zedd si fort qu'il avait réalisé combien ça allait être douloureux lorsqu'il devrait la lâcher.
Parce qu'avec Zedd, l'amour sentait les draps en coton et les rayons timides du soleil à l'aube. L'amour avec lui, c'était des rires doux sous les couettes, danser sur des vieilles musiques, faire des gaufres à trois heures du matin, des doigts brûlants glissants sur sa peau, des marathons de dessins-animés, des yeux dorés, des traces de feutre sur ses mains et l'odeur de cigarette. Aimer Zedd était si facile quand Gabriel pouvait juste être lui-même avec lui.
Être près de Zedd, c'était sentir sa peau brûler là où Gabriel touchait la sienne et sentir chaque cellule de son corps être saturée d'amour pour lui. Être près de Zedd, c'était une infinité de possibilités. Gabriel était près de lui et son coeur battait de nouveau.
Et pourtant, Zedd continuait encore de croire qu'il n'était pas assez bien pour lui. Leur petite dispute lors de la soirée d'Halloween avait retourné quelque chose en Gabriel, il voulait tellement que Zedd réalise qu'il méritait tout. Il méritait le plus beau des amours, pas seulement pour être aimé par d'autres, mais aussi pour être aimé par lui-même. Zedd devrait pouvoir se regarder dans un miroir et penser « oui, je suis exactement ce que je veux être, » mais il se laissait, au contraire, ronger par ses démons du passé et ne semblait pas vouloir réaliser qu'il était tellement plus que juste un casier judiciaire et quelques années dans un centre correctionnel.
Mais Gabriel était aussi trop timide pour dire ce qu'il ressentait, il savait qu'il était tombé amoureux de Zedd trop vite et il ne voulait pas l'effrayer. Ce qu'ils avaient, leur univers, était bien trop précieux pour qu'il le brise si vite. Alors Gabriel se cachait derrière des sourires maladroits et des signes de main discrets. Gabriel avait toujours été invisible et Zedd pensait peut-être la même chose de lui, mais il avait l'habitude d'être utilisé plutôt qu'aimé. Il était un garçon invisible qui tombait amoureux de garçons qui brillaient comme des étoiles et Zedd ne faisait pas exception.
Zedd était rentré dans sa vie avec une telle confiance en lui, comme s'il avait toujours su que Gabriel avait une place pour lui dans les profondeurs de son coeur. Gabriel n'osait pas admettre qu'il avait une place - et peut-être même toute la place. Mais il restait silencieux et Zedd dansait secrètement dans son coeur, là où personne ne pouvait le voir.
Gabriel ne se souvenait pas du moment où il était tombé amoureux de Zedd. Tout ce qu'il savait, c'était que, lorsqu'il regardait Zedd plus de deux secondes, des mots doux se pressaient à l'arrière de sa gorge, suppliant d'enfin s'échapper. Gabriel devait se mordre la langue et détourner le regard, des mots inavouables flottants autour de lui comme une mélodie silencieuse.
Je t'aime. Je t'aime tellement, Zedd. J'aime ton demi-sourire espiègle, ton odeur, la façon dont tu touches tes cheveux, le bout de tes doigts, tes yeux sombres. Je t'aime toujours, même si tu ne t'aime pas toi-même.
-Gabriel ?
-Hein ?
Gabriel avait l'impression d'avoir été dans le coma pendant des années lorsque la voix de Zedd le ramena à la réalité.
Un doux sourire dansait sur les lèvres de l'hispanique.
-Ça va ? gloussa-t-il.
Gabriel poussa les boucles qui étaient tombés devant ses yeux en bégayant.
-Hum - ouais - hum-
Il jeta un regard au dessin devant lui.
Ah oui, il était en train de dessiner.
-Ouais, finit-il par souffler. Ça va.
Un sourire maladroit courba ses lèvres alors qu'il plantait son regard dans celui de Zedd.
C'était un vendredi après-midi ensoleillé et Zedd avait passé la journée avec Gabriel après être resté dormir la veille. Gabriel n'était toujours pas sorti de son pyjama et de son lit non plus. Zedd avait commandé des pizzas pour le déjeuner et les boîtes en carton traînaient encore au pied de son bureau.
Lorsque le soleil avait commencé à pointer le bout de son nez en début d'après-midi, Zedd avait ouvert la fenêtre dans la chambre de Gabriel et les douces lueurs étaient venues brosser ses draps. Ils étaient encore un peu chauds et Gabriel était sûr que s'il touchait la peau de Zedd, elle le serait aussi.
Des effluves de tabac froid flottait dans l'air. Gabriel n'aimait pas vraiment l'odeur de cigarette et encore moins en fumer, alors il ne laissait jamais ses invités - bien que rares - fumer dans son appartement. Mais il avait laissé Zedd, dans sa chambre en plus de cela, et c'était peut-être parce que Gabriel était impuissant devant lui. Mais là, l'odeur n'était pas dérangeante, et si Gabriel se concentrait, il pouvait aussi sentir les effluves de déodorant et de shampoing à la vanille, et c'était exactement l'odeur de Zedd. Un mélange de cigarette et de propre.
Gabriel aimait encore plus l'idée que Zedd utilise son shampooing parce que c'était comme s'ils vivaient ensemble. Et c'était un peu le cas parce qu'ils étaient toujours l'un sur l'autre, emmêlés dans les draps de son lit. Zedd avait passé presque toutes ses nuits chez Gabriel ces deux dernières semaines. Il avait été seul dans son lit seulement trois fois depuis la soirée d'Halloween. Zedd partait le matin pour aller travailler à l'épicerie et revenait à midi pour passer le reste de la journée avec Gabriel et souvent, il restait jusqu'au lendemain matin. Parfois, il repartait dans la soirée pour quelques heures supplémentaires à l'épicerie, mais il finissait toujours par revenir au milieu de la nuit.
-T'avais l'air complètement perdu, gloussa finalement Zedd.
Perdu dans tes yeux, aurait voulu répondre Gabriel, mais il ne le fit pas.
Il avala difficilement les mots.
-Désolé, je réfléchissais, souffla-t-il.
Ils étaient tous les deux allongés sur son grand matelas. Zedd était sur le dos, au bout du matelas, jouant à des jeux sur son téléphone, une tasse qui servait de cendrier en équilibre sur son ventre. Elle tremblait un peu chaque fois que Zedd prenait une respiration. Gabriel était sur le ventre, sa tête pressée sur sa main, ses jambes reposants sur les coussins. Son calepin était posé devant lui, un portrait à moitié entamé de Zedd gribouillé dessus.
Ah oui, il était en train de dessiner Zedd, étonnant !
-C'est rien, répondit Zedd avec un sourire sincère.
Il détourna le regard et continua de regarder l'écran de son téléphone.
Gabriel soupira en jetant un regard à la mâchoire de Zedd, brossée par les rayons chauds du soleil.
-Tu réfléchissais à quoi ? demanda distraitement Zedd, ses yeux toujours fixés sur n'importe quel jeu auquel il jouait.
À combien j'aimerais te dire que je t'aime.
Merde.
-Oh - rien d'important, bredouilla Gabriel. Des futilités.
-Qui te dit que c'est pas important pour moi ?
Zedd lui jeta un regard malicieux. Gabriel rougit en pinçant ses lèvres.
-Je t'assure que ça ne l'est pas, murmura-t-il.
Zedd verrouilla finalement son téléphone et le posa sur le sol, près des boîtes de pizza, avec le cendrier, puis il se tourna sur son flanc, face à Gabriel.
-Dis-moi, insista-t-il. Tu m'as dit que tu voulais tout savoir sur moi et je veux tout savoir sur toi aussi.
Gabriel baissa les yeux un instant.
Comment ne pouvait-il pas l'aimer ?
-Ce n'était vraiment rien d'important, chuchota encore Gabriel parce que ça l'était vraiment.
Le monde s'en fichait de savoir qu'il aimait Zedd. Zedd était aimé de tout le monde et il était juste un garçon invisible de plus dans une foule de personnes désirants Zedd.
-Zedd bouder si Gabriel rien dire, grogna l'hispanique.
Il poussa sa lèvre inférieure vers l'avant et Gabriel voulait juste se redresser, l'attraper entre ses dents et mordre jusqu'à ce que Zedd gémisse.
À la place, il gloussa dans son épaule.
-Tu es un ours aujourd'hui alors ? demanda Gabriel.
-Et Gabriel être mon miel, grogna encore Zedd.
Il lécha exagérément ses lèvres et Gabriel pensa qu'il ressemblait vaguement à Winnie l'Ourson.
Zedd poussa son calepin par terre avant de grimper sur lui, ses genoux écartants les cuisses de Gabriel jusqu'à ce qu'il puisse se glisser dans son espace. Gabriel laissa un gloussement lui échapper alors que Zedd se mettait à déposer des baisers papillons partout sur son visage. Son front, ses tempes, ses paupières, le bout de son nez, ses pommettes, sa mâchoire.
-Miel être très bon.
Gabriel rit encore plus. La main de Zedd glissa contre son t-shirt jusqu'à ce qu'il chatouille doucement ses côtes.
-Hé ! Zedd !
Il couina bruyamment et se tortilla sous Zedd. L'hispanique cessa sa torture sous un doux rire et Gabriel était un peu essoufflé. Il rencontra le regard de Zedd à travers une forêt de boucles.
Lentement, Zedd dégagea ses mèches et Gabriel trouva un sourire et des yeux brillants.
-Coucou, chuchota Zedd en déposant un dernier baiser sur le bout de son nez.
-Hey, souffla Gabriel.
C'était intime et privé, Gabriel pouvait presque sentir toutes ses cellules se presser contre sa peau là où Zedd le touchait.
Une odeur de déodorant mêlée à de la lessive effleura les narines de Gabriel.
-Tu sens bon aujourd'hui, murmura-t-il en emmêlant ses doigts dans l'étoffe douce du t-shirt de Zedd.
-Tu insinues que je ne sens pas bon en général ?
-Un peu, ouais.
Zedd lui donna une pichenette sur le nez, Gabriel lui tira la langue.
-J'essaye d'être un gars propre, tu pourrais être un plus encourageant.
-Ah ouais ? gloussa Gabriel. Toi t'essayes d'être un gars propre ?
Un sourire joueur étira les lèvres de Zedd.
-C'est parce que je passe pas mal de temps avec un gars ces derniers temps. Mon petit-ami, tu sais ?
Gabriel ne put s'empêcher de sourire.
Mon petit-ami.
-Donc maintenant je prends des douches régulièrement et j'essaye de me rappeler de mettre du déodorant, continua Zedd. Je porte des habits propres aussi et parfois, je me brosse les dents. J'ai même commencé à acheter des trucs verts au supermarché, je crois que les gens appellent ça des « légumes. »
Il leva les yeux au ciel de façon dramatique et soupira.
-Bref, tout ce n'importe quoi.
Gabriel enfonça légèrement ses dents dans sa lèvre inférieure.
-Petit-ami ? répéta-t-il.
-Ouais, répondit Zedd avec un sourire. Enfin, c'est un mec avec qui je passe du temps. Il me fait des branlettes de temps en temps.
Gabriel gloussa derrière une main et Zedd lui lança un doux regard.
-Mais je lui ai pas encore demandé s'il voulait bien être mon petit-ami, poursuivit-il
-Ah ouais ?
Gabriel ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Il entoura ses bras autour de la nuque de Zedd et tout d'un coup, ils étaient beaucoup plus proches et Gabriel ne savait plus comment respirer.
-Ouais, souffla Zedd.
-Pourquoi ?
L'hispanique soupira doucement en glissant une main contre la hanche de Gabriel. Il caressa la peau pâle exposée en baissant les yeux sur le bout de ses doigts jouant sur l'épiderme de Gabriel.
-Un soir, il m'a dit qu'il voulait que je lui parle, mais je ne lui parle jamais. Je ne sais pas vraiment comment lui parler.
Gabriel sentit son coeur se serrer.
-Et si tu devais lui dire quelque chose, tu lui dirais quoi ? demanda-t-il. Hypothétiquement parlant, bien entendu.
Zedd sourit.
-Hypothétiquement, je lui dirais que-
Zedd humecta ses lèvres et se mordit brièvement le coin de la lèvre. Gabriel retenait sa respiration.
-Je lui dirais qu'il a le plus beau des sourires, souffla Zedd et sa voix craqua un peu. Je lui dirais que j'aime quand il dessine des portraits de moi et que j'aime encore plus quand il me dessine dessus. Je lui dirais que-
Il déglutit et ancra son regard dans celui de Gabriel, soudain sérieux.
-Je lui dirais qu'il ne peut même pas imaginer combien c'est dur pour moi de dire comment je me sens réellement, ce que je ressens pour lui.
Sa voix n'était plus qu'un murmure brossant les joues de Gabriel.
-Je lui dirais que je suis tordu et que tous ces trucs dans mon esprit, toutes ces formes floues et ces souvenirs lointains, sont des choses qui n'ont de sens que pour moi. Je sais ce que je ressens pour lui. Je le sens quand mon coeur bat chaque fois que je le vois, quand j'ai l'impression de respirer de nouveau juste en pensant à lui. Les gens veulent donner un nom à tout ça, je pense juste que c'est - que c'est une putain de renaissance. Je ne sais même pas réellement ce que c'est, mais c'est là. Ça se prépare et je sais - bordel, je sais que ce sera quelque chose de gros, d'énorme et de - et-
La voix de Zedd s'éteignit lentement. L'une de ses mains se pressa contre la joue du bouclé et Gabriel déglutit bruyamment.
-Et d'inoubliable, chuchota-t-il.
Il prit le temps de ranger une boucle derrière l'oreille de Gabriel.
-Je lui dirais aussi que ces dernières semaines passées à ses côtés ont été les meilleures depuis longtemps, continua Zedd. Et que j'ai hâte d'en passer encore plein d'autres avec lui, peut-être même que ça pourrait être des mois ou des années. Je lui dirais qu'il me rend heureux et que, s'il le veut bien, j'aimerais essayer de le rendre aussi heureux que lui le fait.
Gabriel était perdu dans un espace-temps qui n'était pas connu des humains ou peut-être une autre dimension, mais ce n'était pas quelque chose de réel. Ça ne pouvait pas l'être.
Il battit des cils et dégagea ses yeux des larmes qui s'étaient accumulées sous ses paupières. Il n'avait même pas remarqué qu'il avait commencé à pleurer. Il se racla la gorge et détourna le regard un instant, retrouvant la réalité beaucoup plus ennuyeuse de sa chambre.
-Je - hum - je-
Gabriel rencontra le regard de Zedd.
-Je pense que tu devrais lui dire - tout ça, bafouilla-t-il.
-Tu penses ? demanda l'hispanique.
Gabriel hocha nerveusement la tête.
-Tu penses qu'il accepterait d'être mon petit-ami - hypothétiquement ?
C'était comme si un peu d'espoir teintait sa voix et Gabriel s'y accrocha.
-J'en suis certain, souffla-t-il.
Zedd rougit et Gabriel l'aimait encore plus.
-Tu penses qu'il accepterait de m'embrasser aussi ?
Mais Gabriel l'embrassait déjà et Zedd gloussa un peu dans le baiser, mais c'était parfait, ça l'était tellement.
Il n'avait jamais douté que Zedd parlait de lui, mais avoir la confirmation certaine faisait rebattre son coeur encore plus vite et Gabriel fondait dans un brouillard de mains chaudes, de lèvres douces et de draps souples.
Gabriel ne se souvenait pas du moment où il était tombé amoureux de Zedd. Il se souvenait de la main de Zedd glissant sous son t-shirt alors qu'il murmurait « mon petit-ami » contre son oreille et Gabriel l'aimait tellement.
C'étaient des baisers paresseux et des gloussements discrets. Gabriel aimait quand ils s'embrassaient juste, le bout de ses doigts courants sur la peau de Zedd alors que l'hispanique pressait des baisers dans son cou. Il aimait quand ils s'embrassaient lentement, quand Zedd mordillait sa lèvre inférieure jusqu'à ce que Gabriel gémisse.
Leurs lèvres étaient rougies et un peu gercées à force de passer autant de temps à s'embrasser, mais Gabriel ne pouvait jamais vraiment rester loin de lui, pas quand Zedd était si diablement beau et désirable dans son lit.
-On pourrait aller prendre un bain, proposa Zedd.
Ses murmures brossèrent la peau humide de Gabriel, juste-là où Zedd venait de faire un suçon.
Gabriel se figea dans ses bras alors que Zedd laissait sa main dévaler ses côtes jusqu'à ce qu'elle se pose sur l'élastique de son bas de pyjama.
-Zedd, chuchota-t-il en entourant ses doigts autour de son poignet.
Il remonta la main de Zedd jusqu'à ce qu'elle repose sur un zone sans danger.
L'hispanique se redressa et croisa le regard de Gabriel à travers la brume de plaisir autour d'eux.
-Tu ne veux pas prendre de bain avec ton tout nouveau petit-ami ? gloussa-t-il, le soleil brillant dans le fond de ses yeux.
Et si, Gabriel le voulait tellement, mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas risquer de se retrouver si vulnérable et offert devant Zedd. Il ne rêvait que de ça, mais Gabriel n'y arrivait juste pas.
La main de Zedd remonta légèrement son t-shirt jusqu'à ce qu'il puisse décrire de petits cercles contre la hanche de Gabriel. Le bouclé essayait de toutes ses forces de ne pas devenir fou au seul contact de ses mains sur lui.
-Ça te dérange de la prendre seule ? demanda Gabriel avec un sourire maladroit. J'aimerais - hum - j'aimerais finir mon dessin.
Il jeta un regard à son calepin échoué à quelques mètres de lui avec la sensation que ses poumons étaient comprimés sous le poids de ses démons.
Zedd lâcha un soupir et tout d'un coup, sa main n'était plus sur Gabriel. Il se redressa avant de se lever sans dire un mot et Gabriel avait soudainement froid, la chaleur du corps de Zedd remplacée par la brise de début de soirée glissant à travers sa fenêtre.
L'hispanique attrapa son téléphone sur le sol et son visage était complètement fermé. Il n'y avait plus de sourire sur son visage, il n'y avait plus d'étoiles dans ses yeux, il n'y avait plus de rougeurs sur ses joues. Il y avait juste un visage sans émotion et des regards fuyants.
-Zedd ? l'appela doucement Gabriel.
Zedd ferma la fenêtre de la chambre sans lui lancer un regard avant de se diriger vers la porte.
-Je vais prendre une douche, marmonna-t-il.
Gabriel avait peut-être envie de pleurer. Il se redressa sur ses coudes avant que Zedd ne disparaisse dans le couloir.
-Zedd, s'il te plaît, souffla-t-il.
L'hispanique s'immobilisa dans l'encadrement de la porte en lâchant un soupir.
-Je te jure que je fais beaucoup d'efforts pour ne pas m'énerver, Gaby, alors juste - arrête, déclara-t-il en jetant un regard au-dessus de son épaule.
Gabriel déglutit bruyamment.
-Je suis désolé, Zedd, je ne-
-Et t'es désolé de quoi au juste ? tempêta Zedd en se tournant vers lui.
Un mélange de douleur et de colère dansait dans ses prunelles. Gabriel voulait s'enfoncer dans ses couvertures jusqu'à ce qu'il disparaisse.
-T'es désolé parce que j'essaye et j'essaye encore et que je fonce droit dans un mur ? continua Zedd. T'es désolé parce que tu me demandes de te parler et que je viens de m'ouvrir à toi, mais que toi tu me parles jamais ? Ou t'es désolé parce que chaque fois que j'essaye d'être proche de toi, tu me repousses ?
Il passa une main dans ses mèches sombres en détournant le regard. Un soupir souleva lourdement sa poitrine et il semblait essayer de canaliser sa colère.
Je veux être proche de toi, pensa Gabriel. Il essuya les larmes dans ses yeux et resta silencieux.
-Si tu veux attendre avant de faire quoi que ce soit avec moi, tu peux me le dire, Gabriel, déclara Zedd sur un ton plus doux, mais un peu désespéré aussi. Je m'en fous si je dois passer une éternité à t'attendre avant qu'on puisse aller plus loin. Je m'en fous tellement, Gaby, tu n'as même pas idée. Mais j'ai l'impression que c'est même à propos de ça et-
Zedd ferma les yeux un instant en prenant une petite inspiration. Gabriel voyait la manière dont il enfonçait ses ongles dans ses paumes.
-Ça me rend dingue de savoir que t'as même pas assez confiance en moi pour juste être à poil devant moi, finit par dire Zedd.
Sa voix n'était qu'un murmure et Gabriel voulait le prendre dans ses bras et effacer les plissements sur son front.
-L'intimité dans un couple, c'est pas que du sexe, poursuivit-t-il. Je te demande pas de prendre un bain avec moi parce que j'ai envie qu'on baise, je te le demande parce que je veux être avec toi, parce que j'ai envie qu'on passe du temps ensemble.
Ses sourcils se froncèrent d'autant plus.
-Tu ne peux même pas imaginer à quel point c'est frustrant, Gaby. À chaque fois que tu me branles, c'est - bordel, c'est cool. C'est même plus que cool, c'est exceptionnel, mais c'est tellement frustrant. Je me mets dans mes états les plus vulnérables devant toi et je n'ai jamais eu l'occasion de voir ne serait-ce que ton caleçon.
Leurs regards se trouvèrent et il n'y avait plus de colère dans les yeux de Zedd, il n'y avait que de la douleur et de la déception.
Gabriel le comprenait. Ils se fréquentaient depuis maintenant trois semaines et Gabriel l'avait touché des dizaines de fois. Dans son lit, sur son canapé, dans la cuisine aussi une fois. Zedd avait voulu faire des cookies à minuit, mais Gabriel l'avait distrait en léchant la pâte sur le bout de ses doigts, assis sur le plan de travail pendant qu'il regardait Zedd cuisiner. Zedd s'était glissé entre ses cuisses et Gabriel avait mordillé son cou jusqu'à ce Zedd jouisse dans sa main.
Les cookies avaient fini à la poubelle, tous cramés.
-Alors s'il te plaît, Gaby, souffla finalement Zedd. Dis-moi ce que je dois faire.
NDA : gabriel est amoureux + zabriel is real + zedd est trop chou + un petit début de dispute oops......
j'ai tellement aimé écrire ce chapitre, surtout le début où gabriel partage ses sentiments, je deviens tellement niais avec eux que même moi je me reconnais plus du tout c'est un truc de malade mdrr
en tout cas, j'espère que ce chapitre vous a plu! si c'est le cas, n'hésitez pas à voter et commenter!
le prochain chapitre suit directement celui-ci donc je le posterai demain soir :)
lots of love, stay home!
cookies cramés & stream heartbreak weather de Niall Horan, N. ❤️
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