NDA : hello mes petits canards à front blanc, me revoilà avec un nouveau chapitre!

ENJOY!

GABRIEL.

Gabriel n'avait jamais eu de copain. Il avait eu des flirts et quelques baisers, mais il ne s'était jamais aventuré dans les profondeurs d'une relation sérieuse. Il n'avait jamais présenté quelqu'un à sa mère et n'avait jamais dit « je t'aime » dans la pénombre d'une chambre partagée. Il ne s'en était jamais plaint, il était encore jeune et il savait qu'il avait encore des années pour trouver le garçon parfait avec qui il partagerait ses nuits et son lit.

Mais il y avait aussi Zedd et il semblait être ce garçon-là.

La chambre baignait encore dans la pénombre, mais le réveil lisait huit heures et demie. Gabriel pouvait deviner chaque membre du corps de Zedd à travers l'obscurité, ses doigts glissants contre sa colonne vertébrale. Sa peau halée était encore chaude et souple de sommeil, réchauffée par les couettes en coton et les mains de Gabriel caressants son épiderme bronzée. Zedd était allongé sur le ventre, les bras croisés sous sa tête, et il était encore dans la brume du réveil, soupirant doucement dans les coussins.

Gabriel avait pressé sa joue contre son épaule puissante, sentant les muscles de Zedd rouler sous sa peau chaque fois qu'il bougeait légèrement, et s'était mis à dessiner des dizaines de formes incohérentes contre l'étendue infinie de peau nue qu'était le dos de Zedd.

Et si Zedd semblait être ce garçon-là, c'était parce que chaque réveil à ses côtés était comme un cocon de chaleur et de douceur dans lequel Gabriel se blottissait en oubliant tout le reste. Il décrivait des petits coeurs contre le bas du dos de Zedd et enfonçait légèrement son nez dans sa nuque, y pressant un baiser avant de mordiller la jonction entre son épaule et son cou. Zedd gloussa dans les draps et Gabriel sourit en sentant sa respiration s'interrompre vaguement dans sa gorge.

Il savait qu'il tombait trop vite - ou peut-être même qu'il était déjà complètement tombé pour Zedd - mais lorsqu'il n'y avait que Zedd et lui, sous les couvertures et les premiers rayons du soleil, Gabriel oubliait tout le reste. Il oubliait ses peurs et ses regrets et se concentrait seulement sur la chaleur irradiant de la peau de Zedd. Ça devenait presque familier, une douce chaleur glissant dans son estomac comme tous les précédents matins où ils s'étaient réveillés ensemble.

Gabriel laissa ses lèvres traîner jusqu'à l'omoplate de Zedd, qu'il embrassa doucement avant de poser sa tête à côté de celle de l'hispanique. Il croisa le regard de Zedd, son visage encore enfoncé dans les coussins. Il tira l'une de ses mains de sous sa joue et la tendit vers Gabriel, pressant ses doigts contre sa joue pour la caresser lentement. Gabriel ne put retenir un sourire de grandir sur ses lèvres et il se pressa un peu plus dans son toucher.

Il avait mal au ventre et un marteau-piqueur martelait son crâne. Il avait terriblement besoin d'une douche et d'un cachet d'aspirine. Ses boucles devaient être un bordel et il savait qu'il avait encore un peu de noir sous les yeux que Zedd n'avait pas réussi à enlever lorsqu'il avait démaquillé.

Mais il y avait aussi Zedd, juste là, doux et chaud. Ses joues étaient encore un peu rouges, ses yeux étaient vitreux de sommeil, baignant dans un brouillard de draps souples et de boucles dorées, et ses cheveux partaient dans tous les sens, ses mèches sombres se dressants et collants à différents endroits de son visage.

Et Dieu, il souriait. Il souriait doucement, mais sincèrement, un petit sourire privé que seul Gabriel avait le droit de voir quand ce n'était qu'eux deux, pressés dans le même espace, contre le reste du monde.

Gabriel sentit les doigts de Zedd glisser contre son cou avant de s'enrouler doucement autour de sa nuque. L'hispanique utilisa son pouce pour décrire de petits cercles appuyés contre l'espace entre la mâchoire et l'oreille de Gabriel. Le bouclé pencha légèrement la tête pour lui laisser un meilleur accès en fermant les yeux, gémissant doucement.

Zedd gloussa.

-Bien dormi ? chuchota-t-il.

Gabriel se contenta de hocher la tête, trop content de se faire masser pour penser à autre chose.

-Tu te sens bien ? demanda Zedd en se tournant sur son flanc.

Il poussa Gabriel par l'épaule pour le retourner, jusqu'à ce que le bouclé ait son dos pressé contre le torse de Zedd.

Gabriel haussa les épaules en sentant les mains de Zedd se glisser sous son t-shirt, vers le bas de son dos.

-Je me sens mieux, souffla-t-il.

Les pouces de Zedd appuyèrent contre le bas de sa colonne vertébrale et il commença de nouveaux mouvements circulaires. Gabriel s'arqua contre le toucher.

-On passera par la pharmacie en rentrant, chuchota Zedd. Je t'achèterai des aspirines.

Il embrassa l'arrière du crâne de Gabriel et laissa son nez s'enfoncer dans ses boucles un instant. Gabriel sourit doucement alors que les mains de Zedd voyageaient plus haut dans son dos jusqu'à atteindre ses épaules. De nouveau, il se mit à masser les tensions qui couraient dans les muscles de Gabriel.

-C'est gentil, gémit doucement Gabriel en fermant les yeux.

Il plongeait dans une nouvelle dimension de chaleur et de douceur, les doigts de Zedd massants chaque douleur dans ses épaules jusqu'à ce que Gabriel ne sente que la rugosité des mains de Zedd glissant contre sa peau.

L'hispanique pressa un baiser contre sa nuque et Gabriel pencha la tête en avant. Zedd se mit alors à l'embrasser plus encore, ses lèvres traînants contre toute la peau pâle de Gabriel qu'elles semblaient pouvoir atteindre. Ses doigts cessèrent les massages et caressèrent les côtes de Gabriel, chatouillant l'espace sous sa cage thoracique. Gabriel gloussa doucement en sentant un sourire contre sa nuque.

-Arrête, je suis chatouilleux, souffla Gabriel.

-Ah ouais ? murmura chaudement Zedd contre sa peau.

Sa main dériva vers le ventre de Gabriel, juste au-dessus de son nombril, et il commença à le chatouiller. Le bouclé se recroquevilla au toucher et poussa un petit cri en entourant sa main autour du poignet de Zedd, écartant ses doigts.

-Zedd ! hoqueta-t-il. J'ai dit arrête !

Il jeta un regard au-dessus de son épaule. Zedd le regardait déjà, des étoiles dansants dans ses yeux alors qu'il gloussait. Gabriel tomba un peu plus.

L'hispanique ne répondit rien et se contenta de se pencher en avant pour presser un chaste baiser sur les lèvres de Gabriel.

-J'aime juste te voir sourire, chuchota Zedd, seulement à quelques centimètres des lèvres de Gabriel.

Gabriel sentit sa respiration s'interrompre à l'arrière de sa gorge et il trouva de nouveau les lèvres de Zedd. Il se retourna pour être face à lui, l'embrassant plus franchement, et Zedd entoura ses bras autour de lui.

Gabriel sentait chacune de ses terminaisons nerveuses être pressées contre la chaleur du corps de Zedd, qui ne portait rien d'autre qu'un caleçon. Et c'était - Gabriel ne put s'empêcher de glisser ses mains partout contre le corps de Zedd, le creux entre son biceps et son épaule, ses clavicules saillantes, l'espace où son coeur battait, la vallée entre le contour discret de ses abdominaux.

Il se sentait un peu privilégié - peut-être même honoré - de toucher Zedd de cette manière, de pouvoir l'embrasser quand il le voulait. C'était idiot, bien-sûr que ça l'était, mais Gabriel ne pouvait s'empêcher de penser à combien Zedd était beau. Il semblait avoir été sculpté dans le marbre, inspiré des anges peints sur le plafond des chapelles.

Peut-être que Zedd avait une cicatrice sur la hanche et peut-être aussi que ses poignets d'amour ressortaient un peu quand il portait un pantalon serré. Peut-être qu'il avait une barbe de trois jours mal taillé, des cheveux complètement décoiffés, des cernes et peut-être aussi qu'il avait des cuisses épaisses. Mais il était parfait, il l'était tellement.

Zedd enfonça légèrement ses ongles dans la chair tendre de Gabriel alors qu'ils s'embrassaient encore, laissant des marques en forme de demie-lune contre sa hanche. Gabriel mordilla sa lèvre inférieure avant de glisser sa langue contre celle de Zedd, goûtant l'amertume du matin dans sa bouche. Ce n'était pas désagréable, seulement nouveau, et Gabriel aimait les bisous du matin avec Zedd.

Les doigts de Zedd caressèrent sa taille, sous son t-shirt, et Gabriel haleta légèrement au contact de sa main chaude contre sa peau. Elle glissa plus haut encore, se logeant contre l'arrondi de ses côtes.

Gabriel sentit son cerveau court-circuité lorsqu'il sentit le pouce de Zedd effleurer son téton.

-Zedd, hoqueta Gabriel au milieu du baiser.

-Sensible, gloussa Zedd en profitant de leur séparation pour laisser ses lèvres dériver vers le cou de Gabriel.

Il les retourna sur le matelas jusqu'à ce que les cuisses charnues de Zedd encadrent les hanches étroites de Gabriel. Zedd n'était pas très lourd en soi, mais son poids pesait lourdement contre l'entrejambe de Gabriel et son cerveau semblait être tiré de tous les côtés, entre les baisers brûlants dans son cou, la friction des hanches de Zedd contre les siennes et l'index et le pouce de Zedd tirants sur son téton.

Gabriel se cambra en gémissant. Il enfonça ses ongles dans le dos de Zedd, griffant presque ses omoplates.

-Très sensible, souffla Zedd.

Le t-shirt de Gabriel était déjà relevé jusque sous ses aisselles après les massages de Zedd et il était un peu timide de montrer son corps à Zedd. C'était la première fois qu'il se montrait un peu dénudé devant lui et il avait peur de ne pas lui plaire. Mais Zedd ne fit aucun commentaire et releva même le t-shirt un peu plus haut pour déposer une nuée de baisers contre le haut de son poitrail. Il suça deux marques marbrées juste sous l'espace entre sa clavicule et là où son coeur battait la chamade, s'empilant sur les anciens cadavres de suçons qui tachaient encore son cou.

Ses hanches glissèrent contre celles de Gabriel et le bouclé sentit une douce chaleur se réveiller entre ses cuisses. Il déglutit bruyamment en fixant le plafond au-dessus de lui. Il ne savait pas trop où Zedd voulait aller avec tout ça, mais il n'était pas sûr de pouvoir tenir longtemps sous ses mains et ses lèvres.

Encore moins lorsque Zedd pressa un baiser contre son téton droit. Gabriel pinça ses lèvres pour retenir un gémissement étranglé et ses doigts dérivèrent jusqu'aux mèches de Zedd, les tirant légèrement. Zedd grogna et ses dents glissèrent contre son bout de chair avant de le mordiller lentement.

Gabriel pensa qu'il allait bientôt mourir, des spasmes de plaisir courants le long de sa colonne vertébrale.

-Tu es magnifique, Gaby, susurra Zedd contre sa peau.

Le souffle de chaque mot brossait son téton humide et Gabriel sentit son estomac se retourner. Zedd embrassa son sternum avant de se pencher au-dessus de son autre téton. Gabriel regarda sa bouche planer au-dessus de son corps en mordillant sa propre lèvre inférieure. Il avait envie que Zedd l'embrasse encore et peut-être même plus, mais il n'était pas sûr d'être près à se montrer de cette manière devant Zedd.

Pour le moment, son cerveau baignait dans une brume de plaisir et Gabriel était déjà trop loin pour arrêter Zedd.

-Tellement beau, souffle encore Zedd avant d'entourer ses lèvres autour de son autre téton et l'aspirer doucement.

Gabriel tira ses mèches sombres plus fort en fermant les yeux, ouvrant la bouche pour laisser un gémissement silencieux en sortir. Il bascula la tête vers l'arrière alors que l'une des cuisses de Zedd se glissait entre les siennes, se pressant contre son entrejambe. Gabriel perdit la tête et gémit plus fort.

-Zedd, haleta-t-il.

Il sentit un sourire contre sa peau alors que Zedd embrassait son ventre. Il créa une ligne de baisers jusqu'à son nombril, jetant des regards brûlants à Gabriel en même temps, un sourire espiègle jouant sur ses lèvres charnues. Gabriel ne savait plus comment respirer.

Zedd écarta les cuisses de Gabriel à l'aide de ses genoux avant de s'allonger entre elles, sa tête flottant juste au-dessus de l'érection de Gabriel. Et Gabriel savait que Zedd la voyait, elle était bien trop évidente à travers son jogging pour que Zedd ne voie rien du tout.

Son regard dériva de nouveau vers le plafond et il déglutit bruyamment.

-Je peux t'aider avec ça, si tu veux, souffla Zedd d'une voix malicieuse tout en coinçant un doigt dans l'élastique du jogging de Gabriel.

Il l'éloigna légèrement avant de le lâcher, claquant la hanche de Gabriel. Le bouclé sursauta presque au son et ferma les yeux.

Tu peux le faire, se répétait-il. Tu peux le laisser te toucher.

Il ferma les yeux plus fort lorsqu'il sentit la main de Zedd glisser contre son aine avant de lentement décrire le contour de son sexe. Et c'était agréable, ça l'était tellement, mais Gabriel ne put s'empêcher de fermer les yeux plus fort avec la sensation que des larmes allaient bientôt s'accumuler sous ses paupières.

Tu peux le faire. Tu peux le faire.

Gabriel sentit les doigts de Zedd s'accrocher à son caleçon, prêt à le baisser, et Gabriel voulait tellement le faire. Pas seulement pour lui, mais aussi pour Zedd, pour qu'ils aient une vie sexuelle normale. Mais des sirènes d'alerte sonnaient aussi dans la tête de Gabriel et son coeur cognait douloureusement contre son poitrail. Il retint sa respiration lorsqu'il sentit Zedd commencer à lentement enlever ses vêtements.

Mais à peine avait-il passé le léger duvet de poil sur son pubis qu'ils furent interrompus par la porte de la chambre battant en grand. Gabriel ouvrit les yeux en redressant la tête alors que Zedd lançait un regard au-dessus de son épaule.

Oly se tenait dans l'encadrement de la porte, vêtu d'un short en coton et d'un t-shirt à l'effigie d'un groupe de musique que Gabriel ne connaissait pas. Il était légèrement relevé, permettant à Oly de gratter l'espace entre son nombril et la ceinture de son short, là où une fine ligne de poils était visible. De son autre main, il se frottait l'oeil gauche en baillant. Ses cheveux blonds étaient en bataille et de longues cernes sombres s'étendaient sous ses yeux.

Gabriel ne put s'empêcher de rougir, les yeux écarquillés, et il sentit Zedd se tendre contre lui. Leur position était plutôt très suggestive et Oly n'était même pas censé savoir qu'ils s'étaient embrassés - et plus.

Pourtant, Oly ne semblait pas le moins du monde perturbé.

-Nate et Cassy ont préparé le petit-déjeuner, ramenez vos fesses, bailla-t-il, sa voix rauque et râpeuse avec le sommeil.

Puis il tourna les talons et disparut dans le couloir, laissant la porte ouverte. Gabriel et Zedd étaient toujours immobiles. L'hispanique lui lança un regard confus et s'apprêta à dire quelque chose lorsqu'Oly apparut de nouveau dans l'encadrement de la porte. Cette fois-ci, ses sourcils étaient froncés.

-Attendez - QUOI ? s'exclama-t-il.

Gabriel vit Zedd retenir un gloussement.

Oly resta pétrifié un instant, la bouche entrouverte et l'incompréhension déformant ses traits. Son index faisait des allers-retours entre Zedd et Gabriel.

-J'ai raté un truc-là, déclara-t-il. Oulah, j'ai raté un gros truc-là.

Zedd cacha un rire dans son épaule.

-Surprise, gloussa-t-il.

Oly passa ses mains dans ses cheveux en ouvrant de grands yeux.

-Me dites pas que vous êtes tous nus dans mon lit là ! hurla-t-il. Me dites pas que-

Puis Oly plaqua une main sur sa bouche en pointant un doigt accusateur vers eux.

-Oh mon Dieu, me dites pas que vous venez de baiser dans mon lit !

Oly disparut de nouveau dans le couloir en grommelant et Zedd rit plus fort.

-T'as pas fermé la porte ! s'exclama-t-il.

Gabriel entendit les pas d'Oly rebrousser chemin et un Oly plutôt agacé vint claquer violemment la porte.

-Zedd, tu vas me le payer ! tempêta-t-il dans le couloir. Trisha, appelle les services sanitaires, j'ai des draps à faire brûler et un matelas à jeter !

Le bouclé soupira, rassuré d'être de nouveau dans son cocon d'intimité. Zedd trouva son regard et lui envoya un clin d'oeil.

-Bon bah - on dirait bien qu'Oliver est au courant, gloussa-t-il.

Gabriel sourit maladroitement en hochant la tête.

-Ou-ouais, c'est - ouais, balbutia-t-il.

Il détourna le regard en pinçant ses lèvres pour que Zedd ne puisse pas y lire toutes ses peurs.

Gabriel s'en fichait pas mal de savoir qu'Oly était au courant pour leur relation, il était plutôt heureux de se dire qu'ils n'auraient peut-être bientôt plus à se cacher autour des amis de Zedd et s'assumer pleinement.

Mais Gabriel était encore à moitié dénudé et à moitié dur et - merde, il n'y arriverait pas aujourd'hui. Il baissa son t-shirt et passa une main dans ses boucles en se raclant la gorge.

-Hé, ça va ? demanda Zedd.

Gabriel lui lança un regard avec un nouveau sourire maladroit.

-Oui, ça va, mentit-il. On va déjeuner ?

Il voulait à tout prix s'éloigner de Zedd avant que les choses ne dérapent encore une fois.

-Gab, l'appela l'hispanique.

Gabriel soupira et se décida finalement à affronter le regard de Zedd. Il semblait confus, des ridules plissants son front alors qu'il fronçait les sourcils.

-J'ai fait quelque chose de mal ? demanda-t-il sur un ton si doux. C'est à propos d'Oliver ?

Il rangea une boucle derrière l'oreille de Gabriel avec un regard protecteur.

-Je peux aller lui parler et lui dire de garder ça pour lui, si tu veux, ça ne me dérange pas.

Zedd lui offrit un sourire rassurant. Gabriel sentit les larmes s'accumuler d'autant plus vite sous ses paupières et il dut détourner le regard de nouveau.

-Ce n'est pas ça, souffla-t-il.

Les tremblements dans sa voix trahissaient les sanglots bloqués dans sa gorge. Gabriel cacha son visage derrière ses mains.

-Hé, Gabriel, je suis désolé, je-

Zedd entoura une main autour du poignet de Gabriel, mais ne le força pas à se découvrir.

-Qu'est-ce que j'ai fait ?

L'inquiétude battait dans sa voix, Gabriel le sentait.

-Tu n'as rien fait, Zedd, ce n'est pas toi, murmura-t-il à travers ses mains.

Il entendit Zedd soupirer au-dessus de lui.

-Alors dis-moi ce que c'est, insista l'hispanique.

Gabriel se dit que c'était peut-être le moment. Peut-être qu'il devrait dire à Zedd toute la vérité, mais il avait trop peur et il était trop timide pour dire quoi que ce soit. Il se sentait piégé dans un mensonge qui n'en était même pas vraiment un, mais c'était comme si. Il avait l'impression de mentir à Zedd.

Chaque fois qu'il l'embrassait, le touchait, le câlinait, c'était une ode à l'attraction physique, à combien Gabriel le désirait et le voulait tout entier et jusqu'au bout. Et c'était sûrement ce que Zedd percevait à travers ses baisers. Il devait se dire que tout ça, tous leurs touchers et leurs baisers, mèneraient un jour à beaucoup plus que des caresses innocentes.

Mais Gabriel n'était même pas sûr de pouvoir lui offrir tout ça. Bien-sûr, il pouvait lui offrir une branlette par-ci, par-là, mais ce ne serait probablement jamais assez pour Zedd et Gabriel savait très bien que Zedd l'abandonnerait au moment où il lui avouerait qu'il ne voulait - ne pouvait - pas coucher avec lui.

Et Gabriel le comprendrait. Zedd aurait tous les droits de partir, une relation était aussi faite d'alchimie physique et si Gabriel ne le laissait même pas baisser son jogging, c'était foutu.

Mais Gabriel décida d'attendre encore un peu, il voulait garder Zedd près de lui encore quelque temps. Il savait que c'était débile parce qu'il allait finir par encore plus s'attacher et ce serait encore plus douloureux de le laisser partir, mais Gabriel était aussi trop faible et il s'accrochait désespérément à Zedd comme à une bouée de sauvetage.

Il renifla bruyamment et découvrit finalement son visage, tombant dans les prunelles sombres de Zedd qui semblaient être dominées par l'inquiétude. Gabriel lui offrit un sourit et un baiser sur le menton.

-Ce n'est rien, mentit-il. Désolé, je suis juste un peu fatigué et j'ai terriblement faim. On peut remettre tout ça à plus tard ?

Zedd fronça un instant les sourcils, mais finit tout de même par lentement hocher de la tête. Il ne le croyait pas et Gabriel ne lui en voulait pas, il était un piètre comédien.

-Ok, souffla Zedd. Allons-y.

Gabriel savait que cette discussion n'était pas finie et il connaissait assez Zedd pour savoir qu'il n'allait pas lâcher le morceau de sitôt, mais il sentait les effluves de gaufres et de pains toastés flotter sous la porte et son ventre émit un bruit, visiblement intéressé par l'odeur de nourriture.

Pour le moment, il voulait juste un cachet d'aspirine et mordre dans une énorme pile de gaufres.

NDA : ouuuuuh ça sent les cachotteries hihihihiihihihihihiiiiiii

j'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à voter et commenter si c'est le cas!

le prochain sera posté dimanche soir :)

lots of love and stay home!

grilled cheese & vénus, N. ❤️