Chapitre neuf
Je poussai la porte du café qui allait bientôt devenir mon lieu de travail, du moins je l'espérais. Celui-ci se trouvait dans le centre de la ville, à cinq minutes à pied du centre commercial : les affaires marchaient donc bien, et j'avais moins de chances à me faire licencier. Bien sûr, toujours dans le cas où je serais prise. J'y tenais vraiment à retrouver une vie professionnelle ! Je voulais autant prouver à HoSeok qu'à moi-même que je n'étais pas une incapable et que je pouvais rebondir toute seule. Etait-ce donc la fierté qui avait fait naître cet élan de confiance chez moi ? Sans doute.
A l'intérieur, les briques avaient été conservées pour un style urbain, contrastant avec le parquet de couleur marron chocolat. Les meubles étaient en fer, et le bar en verre avec plusieurs décorations de style vintage à l'intérieur de ce dernier. Une odeur de café et de viennoiserie emplissait mes narines, me donnant l'eau à la bouche.
-Bonjour mademoiselle, vous désirez quelque chose ?
-Heu, bonjour. J'aimerai m'entretenir avec le patron, s'il vous plait.
-Vous venez pour le poste de serveuse, c'est bien ça ?
-Oui.
-Je suis vraiment désolée... quelqu'un est arrivé avant vous et le patron fut très satisfait par son CV.
Autour de moi, c'est comme si le monde s'écroulait. Je remerciai la serveuse poliment, d'une voix faible, puis sortis du café. J'étais désemparée, prise de court. Quelqu'un avait été plus rapide que moi, comme d'habitude. Jamais rien ne m'était destiné, c'était ma vie. Les bras ballants, les jambes flageolantes, je traversai le passage piéton sans faire attention à la voiture qui arrivait.
Un klaxon.
Un choc.
Un trou noir.
Quand j'ouvrai les yeux, j'étais à l'hôpital bien entendu. La vie n'en avait pas fini avec moi et trouvait un malin plaisir à me voir patauger dans la merde jusqu'au cou, apparemment.
-Angèle !
Je tournai la tête à gauche et reconnus mon petit ami HoSeok. Je souris faiblement et portai ma main à son visage.
-Dieu merci, tu n'as rien.
La vie avait été clémente, pour une fois. J'examinai mes bras qui n'avaient que quelques écorchures, puis soulevai le drap pour constater que mes jambes étaient dans le même état sans même porter de plâtre ou quelque bandage que ce soit. Bien. J'ai eu de la chance. Pour une fois.
-Je veux sortir.
-Tu dois rester ici pour...
-Maintenant.
Je repoussai le drap au moment où un médecin entrai dans la chambre.
-Mademoiselle, ce n'est pas raisonnable de bouger maintenant ! Vous devez vous reposer.
-J'aurais tout le temps de me reposer quand je serais morte. Alors foutez-moi la paix et laissez-moi sortir. Apportez-moi les papiers pour apposer ma signature, je prendrai mon traitement chez moi s'il y en a un.
Abasourdi, le médecin finit par accéder à ma requête. HoSeok, qui était dans le même état, me questionna d'un petit signe de tête, me demandant ce qui me prenait. J'haussai les épaules et passai dans la salle de bain pour me revêtir des vêtements qu'il avait apporté. Quand je revins dans la chambre, je m'assis en face de lui. Il avait les coudes sur les genoux et le visage dans les mains.
-Ca fait combien de temps que je suis là ?
-Cinq heures. Je t'ai vu te faire renverser, c'était horrible. Tu peux pas savoir comment j'ai eu peur, putain !
Il se leva en faisant tomber la chaise derrière lui, se précipitant sur moi pour me prendre dans ses bras. Il sanglotait, je compris à ce moment-là qu'il était non seulement un gars très sensible, mais une personne qui tenait réellement à moi. Quelqu'un qui n'avait pas envie de me voir partir de la sorte, quelqu'un qui voulait partager ma vie.
Une fois que je fus sortie de l'hôpital, je respirai l'air du dehors. Le ciel était gris, une brise quelque peu froide balayait quelques mèches de mes cheveux. HoSeok exerça une légère pression dans ma main pour m'inciter à le suivre. On rejoignit sa voiture puis nous rentrâmes à la maison. J'enlevai mon manteau puis mes chaussures avant de m'avancer dans le salon. Tout compte fait je n'allais pas chercher un travail maintenant, j'aimerai passer un peu de temps chez moi. Mais surtout avec HoSeok.
-Si tu as besoin de quelque chose, tu m'appelles, hein mon cœur ?
Ce surnom exerça une petite détonation dans ma poitrine. Je tournai la tête vers lui et lui offris un petit sourire. Il vint s'asseoir à côté de moi et ouvrit les bras pour que je vienne m'allonger près de lui. Il alluma ensuite la télévision et laissa aller ses doigts dans ma chevelure. Ce geste m'apaisait et réussissait même à me rendre complétement détendue. Limite si je n'allais pas m'endormir. Voyant que j'étais fatiguée, HoSeok me conseilla d'aller me coucher mais je n'en avais nullement envie.
-Je veux passer un peu de temps avec toi, dis-je en affichant une petite moue, traçant des cercles sur son torse musclé.
-Je vais m'occuper de toi, alors.
Je levai les yeux, croisant ceux de HoSeok qui ne présageait rien de bien sage. J'avalai silencieusement ma salive et laissai mon petit ami me renverser sur le canapé avant de monter au-dessus de moi. Sa tête dériva dans mon cou, permettant à ses lèvres de se frayer un chemin amoureux sur ma peau blanche. Je laissai libre court à mon plaisir par la voix, baladant mes mains le long du corps de HoSeok. Nos bassins ondulaient en rythme, comme liés par une alchimie nouvelle. Les doigts fins de mon amant se glissa en-dessous de mon t-shirt, prenant garde à retranscrire la douceur innée qui émanait de tout son être. Ses lèvres parvinrent à mon visage, bientôt à mes lèvres. Je mordis doucement sa lèvre inférieure avant de débuter un baiser des plus sensuels qu'aucun de nous n'avions connu.
Depuis une bonne dizaine de minutes, ayant rejoint la chambre et plus précisément son lit, HoSeok faisait tout ce qui était en son possible pour transmettre tout l'amour qu'il avait pour moi dans ses gestes, ses caresses et ses baisers. Même ses coups de hanches pourtant nouveaux pour moi semblaient être la délicatesse incarnée qui se cachait derrière l'acte amoureux. Je n'avais certes jamais connu cet instant magique, mais je pouvais affirmer que j'étais heureuse que ce soit HoSeok qui me porte au septième ciel.
Dans un ultime effort physique, soupirant une dernière fois mon prénom au creux de mon oreille, HoSeok se libéra dans un élan pire qu'extraordinaire. Nos corps furent parcourus de légers frissons, puis il s'effondra à côté de moi. Nous reprenions peu à peu notre souffle, alors que d'elles-mêmes, nos mains se rejoignirent pour laisser nos doigts s'entrelacer. Comme nos esprits un instant auparavant.
Quand on est amoureux, on vit pour deux.
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