21

C'est le dernier chapitre avant l'épilogue... dont je ne sais même pas si je vais le faire. Vous pouvez me donner votre avis ?

Ça me fait toujours de la peine de quitter une histoire.

ᴊᴜɪɴ 𝟷𝟾𝟿𝟾

En cinquième année, la veille des B.U.S.E, Albus n'avait pas prit soin de manger, de boire et de dormir correctement. Comme il avait été un élève irréprochable depuis son entrée à Poudlard, on ne lui tint pas rigueur de l'énorme migraine qui l'empêcha de finir sa potion. Lui, en revanche, décida d'enterrer ce souvenir au fin-fond de son crâne pour ne pas bruler de honte à chaque fois qu'il y repenserai. 

Les jours précédant ses A.S.P.I.C, il prend alors soins de ne pas laisser le stress lui nouer l'estomac ou le cerveau. Il préconise à Elphias de faire de même. Mais l'examen imminent semble si important, si grand, si difficile, qu'avoir une migraine s'avère plus supportable que de la retenir. 

En comparaison avec les efforts faits pour arriver jusque là, en comparaison même avec tout le temps passé à s'y préparer, l'examen est bien court. Albus a l'impression de ne passer qu'une poignée de minutes dans chacune des salles d'évaluations et la semaine des A.S.P.I.C défile à toute vitesse. 

Il ressent à peine le soulagement d'avoir tout ça derrière lui que les angoisses des examens laissent place aux angoisses de l'avenir. 

Le soir de la dernière épreuve, il marche dans le parc aux cotés d'Elphias et ne peut s'empêcher de penser tout haut :

« Ça y est. On a finit Poudlard. 

- Peu importe ! Nous avons un tour du monde à faire, n'est-ce pas ? 

Ce projet de tour du monde est abordé depuis bien longtemps. Le savoir soudain si proche est un peu intimidant... sans compter que cette histoire achèvera de détruire les liens entre Albus et sa famille, surtout Aberforth. 

- N'empêche. Poudlard vas me manquer. »

Étonnant de s'attacher à une école à ce point. Mais il aime Poudlard pour de vrai. Ce château a été sa première maison, l'endroit de tout ses repères. Le quitter lui serre le coeur. Il ne peut regarder aucun des endroits du parc sans y revoir le film d'un beau souvenir. Même s'il sait qu'il n'a pas encore décelé tout les secrets de cet endroit. C'est bizarre, de devenir adulte. Dans le passé il peut encore se retrouver, mais il n'a aucune idée de ce dont sera fait le futur et c'est effrayant. Même s'il a comprit ces derniers temps que refuser d'évoluer n'était pas la plus saine des solutions.

En se laissant tomber sur les marches de l'escalier en marbre et en perdant son regard dans les formes des nuages, il réalise aussi qu'il sera difficile de voir Gellert. Ou difficile de ne pas le voir. Loin de Poudlard, peu être dans un tour du monde. Il ne sait pas bien si leurs couple survivra à ça. Ils pourraient arrêter de s'aimer s'il ne se voyait plus, s'oublier. Il pourrait même arriver quelque chose de terrible à l'un d'eux sans que l'autre ne soit à ses cotés !

Mais il reste encore quelque semaines. 

Quelque semaines. Quelque jours, heures, minutes, secondes... un compte à rebours qui lui donne envie de tuer le temps pour qu'il cesse d'avancer, ou, au contraire, pour qu'il accélère. Il veut être à la nuit pour revoir Gellert, puis la rallonger pour ne pas le quitter. 

❇︎

Un petit garçon toque à la porte de la Salle de Défense contre les Forces du Mal. La salle est presque vide, puisque peu de personnes saisissent l'intérêt de retourner en classe après avoir terminer les examens. Albus, cependant, est toujours là. Ça tombe bien, car c'est celui que le petit est venu chercher, sous ordre du directeur. 

Elphias le regarde d'un air étonné que son ami lui rend. Lui non plus n'a pas la moindre idée de la raison pour laquelle il est convoqué, surtout pas si près de la fin de sa scolarité. 

Sur le chemin qui le mène jusqu'au bureau du directeur, il fait la liste mentale des choses qui pourrait lui valoir une punition. Il n'y en a aucune, en fait, si on ne compte pas ces nombreuses violation du couvre feu. Il pense alors que ce n'est peut-être pas un reproche qu'on a à lui faire, ou bien que cela concerne des résultats particulièrement mauvais aux A.S.P.I.C...

Mais il anticipe le rendez-vous qui va suivre en voyant que Gellert attend aussi devant la porte. Par habitude, ils ne s'échangent qu'un regard complice et ne s'approchent pas plus, même s'ils voudraient se réunir et échanger des encouragements.

Une fois dans la grande pièce, l'ambiance est plus froide qu'à l'accoutumé. Il est très rare qu'Albus vienne ici, encore plus pour qu'on ne lui fasse des reproches. Mais il a le sentiment que c'est ce qui va se passer. 

Les pupilles de l'adulte se déplacent de gauche à droite ; Albus, Gellert. Gellert, Albus. Coudes sur la table, mains fermées sous son menton et bouche tordue en un rictus. 

« Messieurs Dumbledore et Grindelwald... M. Carpet m'a fait par d'observations à votre sujet. Mes doutes ce sont confirmés. 

- Excusez moi, M. Black, mais de quoi parlez-vous ? 

- Je ne vais pas tourner autour du chaudron, M. Dumbledore. Nous vous avons vu vous embrasser. Et dormir ensemble plusieurs fois aux alentours du lac noir. »

Albus se terre dans la honte et surtout la peur tandis que Gellert serre les poings. L'un pense qu'ils auraient du être plus prudents, ne pas se montrer moins discrets car ils approchaient de la fin. Ne pas se faire avoir comme Orphée... se dit-il. L'autre trouve seulement ça injuste, d'autant plus maintenant qu'il a décider de s'affranchir de sa part d'ombre.

« Je suppose que je ne peux pas reprocher à deux adolescents de jouer avec le feu... continue le directeur. Mais cela s'étant produit à de nombreuses reprises, vous comprendrez que je doive prendre des mesures. 

- Les mesures sont déjà prises ! intervient Albus sans pouvoir s'en empêcher. J'ai terminé l'école. L'année prochaine Gellert ne me reverra plus. Même si nous le voulions nous n'aurions pas l'occasion de recommencer !

- Certes. Mais M. Grindelwald a déjà de nombreux avertissements qui pèse sur ses épaules. Cette histoire n'arrange pas les choses. Je me vois donc dans l'obligation de le renvoyer. »

Aucun des deux n'ose protester de peur d'empirer la sentence, mais ils n'en pensent pas moins.

« Estimez-vous heureux que je ne fasse que vous renvoyer. »

Gellert se pince les lèvres pour ne pas crier. 

C'est seulement une fois en dehors du bureau qu'il extériorise sa colère et laisse déborder sa magie. Plus rien à faire de ce que les tableaux, fantômes ou élèves de passage auront à dire, il laisse tout éclater. 

« J'ai remis ma vie, mes objectifs en questions ces derniers temps. Ce foutu concierge m'a vu trainer dans la magie noire toute l'année sans rien dire et il l'ouvre quand tout est finit, et même pas à propos de ça. On ne dit rien à un élève qui veut-être mage noir, être homosexuel c'est bien plus grave, bien sûr ! Il ne me reproche pas les trucs atroces que j'ai pu faire, mais être amoureux d'un garçon, oui, quel crime

- Gellert, calme-toi. 

- Je ne peux pas ! Qu'est-ce que je vais devenir sans A.S.P.I.C, sans foyer ? Bathilda n'acceptera jamais de me reprendre chez elle. 

- Au moins, on est pas en prison... 

- C'est la moindre des choses, Albus ! On ne devrait pas aller en prison pour ça. Et on ne devrait pas non plus être renvoyés pour ça ! »

Une vitre éclate, et au lieu de la réparer, Gellert donne un coup de pied dedans. 

Albus le prend dans les bras, essayant de faire passer la rage, mais il sent la sienne gonfler. C'est vrai que c'est injuste. Vraiment injuste. 

S'il avait été un adulte et le directeur de cette grande école célèbre et millénaire, Albus aurait tenter de prendre une décision juste. Il ne sait pas encore quel adulte il veut être, mais il sait ce qu'il ne veut pas être. 

Il ne sera pas aigri, ne laissera pas les traditions seules guider sa conduire. Il ne vivra pas loin de tout, crachant sa frustration sur des enfants. 

Il sera un grand magicien, le plus sage possible. Et il vivra avec Gellert aussi longtemps qu'il le pourra, quitte à finir à Azkaban. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top