18
je me suis (encore) égaré∙e, mais promis c'est important pour la suite.
ᴀᴠʀɪʟ 𝟷𝟾𝟿𝟾
Les adultes sont présomptueux∙ses, les enfants sont stupides. Les hommes sont intolérants, les femmes candides. Le peu de choses parfaites qui existent sur Terre sont éphémères. Quand il sera puissant, Gellert réglera les choses en un claquement de doigts. Pour le moment il ne peut agir qu'à son échelle et doit creuser pour trouver une solution.
Il s'insère dans un coin sombre en entendant des pas, surveillant d'un oeil qu'il ne s'agit pas de celleux qu'il convoite. Puis il sort du relief formé par le mur en brique en ignorant le commentaire qu'un tableau fait sur sa démarche.
L'une de ces proies sort alors de la salle, exactement tel qu'il l'avait prévu et il n'a qu'une minute de plus à attendre pour que la seconde apparaisse. Il les attire à lui d'un sort, non-sans les avoir pétrifiées au préalable. En un instant, Lloyd et Gillis sont entrainés dans un recoin isolé du château - salle désaffecté qu'il a souvent occupé avec Albus - et soudés à une chaise.
Voilà quelques temps qu'il prépare sa vengeance. Il a pensé à un certain nombre d'humiliations qui pourraient être assez fortes pour leurs faire oublier sa romance avec Albus ou leurs faire passer l'envie de la partager avec qui que ce soit. Un sortilège d'amnésie ne serait pas digne d'un futur grand sorcier, c'est-il dit, alors il a trouvé autre chose.
Dans l'un de ces manuels de la réserve de Durmstrang, il avait déterré cette potion, qui, associée à un charme, matérialisait ou faisait revivre une situation à une personne, ce qui lui ferait changer sa façon de voir le monde. Cette méthode était classée dans les catégories de magie noire pour "forte manipulation mentale", ainsi que dans les enchantements les plus irréalisables. Mais cela n'a jamais eu la moindre importance pour Gellert. Il a seulement pesté quand il a dut se procurer un cri de détraqueur et une larme de sirène pour les ingrédients... (les sirènes n'étant pas le moins du monde attristées par les contes dramatiques qu'il leurs racontait, il du passer des heures à les faire rire pour espérer obtenir des larmes de joie, ce qui était pour lui nettement plus difficile.)
À présent qu'il tient la fiole dans une main, sa baguette dans l'autre, il ne ressent plus que de la fierté.
« Interrogans » chuchote-t-il.
Il n'attend pas d'avantage avant de pousser Lloyd et Gillis dans le chaudron, puis d'y plonger à son tour.
Aussitôt, à partir des nuées d'ingrédients liquides, un paysage se forme. Les deux autres sont encore trop confus pour attaquer Gellert. Lloyd pousse seulement un gémissent d'anticipation étouffé en voyant une silhouette apparaitre.
C'est une femme noire vêtue d'une robe qui pousse la porte d'une maison en bois qui ne contient visiblement qu'une seule pièce. Gellert met un instant à se rendre compte qu'un garçon suit la femme et un instant de plus à reconnaitre le garçon en question. Il a beaucoup changé, bien que la netteté du souvenir indique qu'il ne date que de quelque années. Une fois à l'intérieur de la maison on découvre une seconde femme, plus âgée, qui proteste dans une langue que Gellert ne comprends pas. Un sortilège de traduction approximatif plus tard, il réalise que la plus jeune femme implore l'autre de quitter la maison. Elle dit que les bagages sont déjà dehors, qu'il y a une école pour Rambinintsoa.
« Si tu crois que je vais quitter le pays, tu rêves, ma fille ! S'emporte la femme la plus âgée qui fait les cents pas dans la maison. Que des non-magiques se fassent avoir par les belles promesses des français∙es me mets déjà hors de moi, mais je vis ici depuis presque soixante-dix ans, je suis la dernière sorcière de la région. Ma mère occupait cette fonction avant moi, comment oses-tu imaginer que je ne vais pas rester ici le plus longtemps possible !
- Ce sont les conseils du ministre de la magie... il faut que tous les sorcier∙es malgaches rejoignent des terres plus reculées pour que le secret magique ne soit pas brisé. Les français∙es pourraient trouver des choses dans nos maisons... Si c'est possible, on nous conseille même d'aller en Europe. C'est plus sûr.
- Eu Europe ! Moi qui est passé des années à enseigner la magie à ton fils pour que nous n'ayons pas à aller jusqu'en Ouganda pour qu'il ait une école ! Maintenant tu veux le faire aller chez celleux qui nous forcent à fuir.
- En Angleterre, Maman. C'est là que nous voulons aller. Nous pourrons vivre avec Sahondra.
- Et comment comptes-tu traverser l'océan, la distance, et les deux mers qui nous sépare de ton merveilleux pays ?
- Comme l'on fait les européen∙nes pour atteindre le notre ! »
Les deux femmes d'interrompent car un vase vient de se briser sur le sol. Elles se tournent vers le garçon, qui, les mains sur les oreilles, regarde ce que sa magie vient de faire tomber à force de colère refoulée.
« Rambinintsoa ! Tu as vu ce que tu as fait ? »
Les formes du paysage se brouillent, la lumière change et les trois spectateur∙ices se trouvent peut-être deux ans plus tard. Les deux femmes ont disparues mais l'enfant a grandit et se tient sur le quai du Poudlard Express.
Il serre sa malle dans sa main, déjà vêtu de son uniforme et se pince les lèvres. Le train n'est pas encore là.
« T'es en première année ?
- Hein ?
- T'es en première année ? répète cellui qui vient d'apparaitre à coté de lui.
- Ouais, et toi ?
- Pareil. Je m'appelle Howie Gillis. Toi ?
- Rambinintsoa. enfin Randall, maintenant. Randall Lloyd. On a changé mon prénom quand je suis arrivé en Angleterre.
- C'était il y a longtemps ?
- Un peu plus d'un an, seulement. Je viens de Madagascar.
- Oh, moi ma famille vient de Diné, en Amérique. Mais je n'y suis jamais allé. »
Iels sont désormais assis∙es sur le banc qui longe le quai. L'un à coté de l'autre.
« Oh d'ailleurs, si jamais on devait se reparler, je ne suis pas un garçon. Ni une fille, je suis en quelque sorte entre les deux... tu comprends ?
- Ouais. Ok. »
Un nouveau silence s'installe, avant que Lloyd ne se souvienne qu'il est supposé avoir des ami∙es s'il ne veut pas passer toute la suite de sa scolarité seul.
« Il y avait des personnes comme toi, dans mon pays. On les appelait les sekrata.
- Tu es la première personne qui comprend aussi vite. » Déclare Gillis en tendant la main à Lloyd pour qu'il la serre.
Ce qu'il fait.
« On y va ? »
Quand il prend sa main, le décor se floutte de nouveau et iels ont de nouveau fait un bond dans le temps.
« Dégage. bouscule un Lloyd de quatrième année en croisant le chemin de son ancien ami.
- Le couloir n'est pas à toi, connard. »
Et iels ne sont plus dans le chaudron. Iels sont de retour dans la salle de classe désaffectée. Lloyd et Gillis, ayant repris le contrôle de leurs corps et de leurs esprit se tournent vers Gellert, furibond. Celui-ci est perplexe, il pensait voir des choses plus violentes. À quoi a servi ce charme s'il n'a fait que de grossiers résumé de deux vies ? L'un des ingrédients a du être mal dosé...
« Non mais je peux savoir ce que c'était que ça, connard ? s'écrie Lloyd en s'adressant à celui qui lui a fait re-vivre tout cela. Qu'est-ce que tu cherchais à faire exactement ?
- Vous montrer que j'ai plus de pouvoir que vous ne le croyez et que si vous dites quoi que ce soit au sujet d'Albus et moi, je n'hésiterai pas à vous le faire payer.
- En nous montrant nos propres souvenirs ? Ce ne sont même pas les plus douloureux !
- Oh, ce n'est qu'un échauffement.
- Tu es vraiment un abruti, s'exaspère Gillis qui se relève du sol car le choc de la sortie du chaudron l'a fait∙e tomber par terre. J'ai passé quasiment toute ma scolarité ici à me faire reconnaitre en temps que nádleehi ! Les homosexuel∙les sont mes pairs, je mène le même genre de combat qu'elleux. Et je te ferai remarquer que je suis considéré comme tel par la plupart des gens ! Je ne vais rien dire pour ton amourette de lycéen, j'ai autre chose à faire de ma vie ! Tu es un abruti, Grindelwald, t'as du toupet en plus d'utiliser de la magie noire contre nous. Ça ne restera pas impuni ! »
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