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tw : sexisme, remarque homophobe et biphobe
ᴀᴠʀɪʟ 𝟷𝟾𝟿𝟾
Gellert et Albus sont restés ensemble jusqu'à après la tombée de la nuit. Et Albus n'a pas revu Elhpias, à son plus grand soulagement. Il ne veut pas se confronter aux questions de son ami, juste que tout redevienne comme avant.
Il croit cet objectif hors de portée quand il découvre qu'il est seul dans le dortoir à son réveil. Ce qui n'est que très rarement arrivé depuis ces sept dernières années. En jetant un coup d'oeil à l'horloge de la salle commune, il constate qu'il n'est pas en retard pour son premier cours, mais qu'il n'a pas le temps de prendre un petit-déjeuner. Pourquoi ne s'est-il pas réveillé en même temps que les autres, comme toujours ? Elphias n'a-il pas insisté en voyant qu'il restait endormit ou est-ce lui qui a refusé d'écouter ?
En débarquant devant la salle de métamorphose il hésite une seconde entre adopter un mode de vie solitaire ou rejoindre la place qu'il a toujours eue. Son meilleur ami est appuyé contre le mur du couloir et feuillette son manuel. En voyant Albus il marque lui aussi un temps d'arrêt, avant de finalement adresser un salut de la main à son ami et de l'inviter à venir, comme d'habitude.
Ils ne reprennent pas la conversation où ils l'ont arrêtée comme ne le craignait le nouvel arrivant. Elphias demande seulement s'il a révisé l'examen, sans évoquer ni la retenue, ni les absences.
« L'examen ? répète Albus, grimaçant.
- Tu ne savais pas ?
- J'ai... complètement oublié. Sur la métamorphose vivante ?
- Oui.
- Ça devrait aller. »
Mais une fois face à son parchemin, il ne peut rien faire d'autre que des tâches d'encre noire.
Il constate que son niveau scolaire a davantage baissé que ce qu'il ne le croyait. Jamais encore il n'avait manqué de connaissance au point de rendre copie blanche. Mais cette fois, il a beau fouiller aussi loin possible dans son cerveau, pas un mot ne s'y matérialise à ce sujet. Seul vient une angoisse de l'heure qui passe sans qu'il ne trouve de solutions, parfois interrompue par la pensé de l'échange qu'il a eu avec Gellert la veille, dans la forêt. Ils n'étaient pas loin de s'embrasser. Cette sensation qu'il a ressenti en se rapprochant de lui, il est sûr que l'autre garçon l'a ressentie aussi... Mais Gillis et Lloyd ont cassé la magie et une vague de peur le reprend à l'idée qu'iels puissent révéler le secret.
Son regard dérive vers Elphias, qui griffonne en vitesse tout ce qu'il a pu retenir du cours, de peur que ça ne lui échappe. Lui reste immobile, regarde la goutte d'encre couler jusqu'au coin de la feuille pour se répandre sur la table. Le professeur va être déçu en voyant qu'il n'a rien fait. Lui aussi, est déçu de lui-même.
Les études ont depuis son enfance été le domaine où il a excellé. Il a passé ses jeunes années à se noyer dans des romans et se refermer sur lui-même, à la différence d'Aberforth qui ne pouvait pas passer une heure sans bouger et n'ouvrait des livres qu'en cas d'extreme urgence. En grandissant, puisqu'Aberforth savait s'occuper d'un foyer et qu'Albus restait démuni face à Arianna, il avait été inconsciemment actée que le plus jeune des frères apporterait de l'aide quand le plus grand apporterait de la renommé. Kendra Dumbledore avait encouragé ses enfants dans cette voie depuis les premières années d'école. On ne demandait rien de plus à Aberforth que de passer dans la classe supérieure tant qu'il aidait à la maison - ce qu'il semblait faire sans effort, et l'on ne demandait rien à Albus tant qu'il brillait de par ses notes.
Mais si ses notes chutent comme elles commencent à le faire ? Que sera-il au yeux de sa famille et à ses propres yeux ? Malgré tout il ne peut pas en vouloir à Gellert pour l'avoir tourmenté à en oublier ses leçons. J'ai le droit de vivre aussi, se dit-il. Le droit de tomber amoureux et d'en profiter comme le font les adolescent∙es... Mais ce n'est pas pareil. Car tous∙tes les adolescent∙es n'ont pas la vie de famille d'Albus et ne tombent pas dans un amour qui pourrait détruire leurs vie s'il était découvert.
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« Encore un avertissement, monsieur Grindelwald, et vous êtes renvoyé. »
Les yeux de Gellert accrochent ceux de M. Black, qui croit bon de lui faire cet avertissement en le croisant dans un couloir. Mais il admet qu'il a abusé des règles de Poudlard et qu'il devrait corriger son attitude s'il veut rester ici. Rester avec Albus, avoir son diplôme et ne pas attirer les foudres de sa grand-mère ou de sa grande-tante.
Il quitte les cachots pour rejoindre la Grande Salle où il s'assieds seul tout en réussissant à ne pas avoir l'air pathétique. Lui a plutôt l'air de s'entendre avec la solitude comme avec une bonne amie. C'est en général le cas, mais Albus lui manque et il n'arrive pas à se focaliser sur son livre. Ses oreilles dévient vers les conversations de ses camarades. Un débat houleux se déroule à quelques places.
« La reine ne devrait pas être une moldue ! Même si le ministre de la magie gouverne le monde sorcier en accord avec elle, il est totalement inadmissible qu'elle ai son mot à dire sur la sorcellerie. Les moldu∙es et sorcier∙es devraient avoir régimes politiques différents ! Pourquoi une femme de sang impur a-t-elle son mot à dire sur notre magie ? argumente une jeune fille de Serpentard à l'une de ces camarades qui secoue la tête les sourcils froncés et les bras croisés - elle s'appelle Aurore Bilibop, se souvient Gellert.
- Nous sommes britanniques avant d'être sorcier∙es. Je n'aimerai pas être totalement exclue du monde... enfin. Pensez ce que vous voulez des moldu∙es, n'empêche que nous ne serions rien sans elleux. Iels ont inventé la plupart des objets que nous utilisons, fait la plupart de nos découvertes scientifiques... Vous allez me dire que la magie n'a pas besoin de science, mais il n'empêche que nous aurions l'air bien bête si les moldu∙es n'avaient pas crée les bougies, les cheminées, ou cartographié toute la planète. Pas de monde sorcier sans monde moldu.
- Merci pour les chasses aux sorcier∙es qui ont durées jusqu'à ce qu'on arrive à faire oublier notre existence ! Ironise Gillis qui servant toujours d'intermédiaire entre les discussions des filles et des garçons, car étant la seule personne que les professeurs ne réprimandent pas lorsqu'elle discute avec une personne du genre perçu comme opposé au sien. Merci à la colonisation qui fit perdre la vie à des milliers de chamans, oracles, sorcier∙es et les poussa à fuir leurs territoires pour se cacher comme l'avait fait les occidental∙aux. Si les moldu∙es n'étaient pas si cruel∙les nous n'aurions pas à vivre caché∙es !
- Donc tu penses que la reine Victoria devrait laisser sa place à je ne sais quel∙le sorcier∙e en guise de roi ? Mais il faut du sang royal pour monter sur le trône. Le sang-royal n'est-il pas plus important que le sang sorcier ? continue Bilibop que de nombreux∙ses élèves écoutent à présent.
- C'est pour cela que je préfère penser que la reine est déjà une sorcière. Commente un garçon de la table qui dévore des pommes de terre.
- N'importe quoi ! Je sais reconnaitre une sorcière quand j'en vois une ! Et cette femme n'a pas une once de magie en elle. s'oppose un garçon - Christopher Humbert - presque en face de Gellert.
- Jeunes gens, les conversations des jeunes filles et des jeunes garçons ne doivent pas se mélanger. Rappelle Mme Nécronomia en entendant le bruit qu'émet la table des Serpentard.
- Excusez nous, madame. » s'écrie Bilibop avant de continuer son raisonnement en messes-basses avec Belvina Black.
« Cette règle est stupide. marmonne Gellert pour lui-même, qui est pourtant entendu par la plupart des personnes qui l'entourent.
Les filles ne s'en mêlent pas, mais Humbert s'échauffe pour un nouveau débat. Frustré d'avoir été interrompu durant le dernier :
- Elle est tout à fait logique, en réalité. Les filles et les garçons n'ont rien en commun et l'on ne doit pas parler à une femme comme à un homme, puisqu'on doit l'épouser un jour.
- Tu vois bien que tu as des choses en commun avec elles, vous vous apprêtiez à avoir une conversation sur la politique. contredit Gellert.
- C'est parce qu'elles ont eu un moment d'égarement dans ce qu'était leurs rôle. Les femmes ne sont pas supposées accorder de l'importance à la politique !
- Tout à fait d'accord, commente Arcturus Black, demande aux français pourquoi ils ne font pas voter leurs femme !
- Je ne vois pas pourquoi les femmes n'auraient pas leurs mots à dire, puisqu'elles vivent elles aussi dans le pays et qu'elles ont une conscience politique. répond Gellert en affrontant sans problème les regards noirs qu'il attire de la part des autres garçons.
- Chacun∙es sa place ! Si les femmes se mêlaient des affaires de hommes, alors ce ne serait plus des femmes. Tu t'imagines avec une épouse plus virile que toi ? ricane Humbert.
- Oh, je pense qu'il imagine très bien et que c'est même ce qu'il préfère. » Dit Lloyd attrapant de la nourriture dans son assiette que Gellert à aussitôt envie de faire cramer dans sa main.
Comment ose-t-il ? Non seulement il trahit sa promesse, en plus il considère ça comme risible et il n'a bien entendu pas compris que Gellert ne préférait pas les garçons mais aimait tout le monde. Ce truc là, ça a toujours du mal à rentrer.
Il doit se contenir pour ne pas sortir sa baguette et le défier en duel. Mais il se souvient qu'avec un mouvement de trop il sera renvoyé. D'un autre coté, si Lloyd et Gillis répandent des rumeurs au sujet de lui et d'Albus, ou d'Albus, il ne fera pas long feu dans cette école non plus. Il faut qu'il s'occupe de ça. Très vite.
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