Déja en fuite ?
Le grand gaillard eut juste le temps de se jeter sur Slad dans un mouvement étonnamment vif, lorsque le Gahzinth ouvrit sa gueule pour cracher un jet d'acide jaunâtre qui effleura l'épaule gauche du jeune Slad.
— Fais gaffe, lui dit Zed précipitamment, cette créature n'est pas comme tes minables adversaires. Tu ferais bien de te bouger si tu ne veux pas qu'on te ramasse à la petite cuillère !
— Par ici ! Julian montra du doigt l'échelle en bois qui donnait sur le toit de la dernière maison de la ruelle.
— Allez-y, rétorqua Zed, moi j'essaye de retenir notre beauté ! Elle a beau tenter de nous effrayer avec sa vesse du dimanche, ce n'est pas ça qui va m'impressionner !
— Tu ne traînes pas et tu nous rejoins où tu sais, ajouta Julian en dévoilant à nouveau ses horribles chicots dans un sourire complice. Fais pas l'con, j'ai pas envie de m'expliquer avec ta tante !... Et donne-moi la bourse, on sait jamais...
Zed lui lança bourse remplie de pièces d'or, se retourna et s'avança vers la créature qui semblait de plus en plus hargneuse.
Slad et Julian s'élancèrent dans la direction opposée et se précipitèrent sur l'échelle au fond de la ruelle. Ils grimpèrent les barreaux trois à trois sans se retourner.
Arrivé en haut de la bâtisse, Slad jeta un coup d'œil au combat qui venait de s'engager en contrebas.
Zed se gardait bien de rester à distance du nuage de gaz lourd et épais qui se répandait lentement autour de la créature.
Tout à coup, Zed disparut, dans un éclair de lumière bleue, sous un gigantesque nuage. Slad ne distinguait plus la silhouette frêle du jeune homme, ni même celle du Gahzinth. Seuls les rapides mouvements de son énorme queue devenaient à présent perceptibles.
— Alors, lui lança Julian, un peu énervé, tu bouges ou tu prends racine ?
— Où est-ce qu'on va, demanda Slad sans détourner ses yeux de la ruelle.
— Tu verras. Et arrête de poser des questions ou tu te démerdes tout seul ! S'agaça Julian en se curant le nez comme on forerait l'anus d'un Ratschâa fiévreux à la recherche de vers parasites
— Mais on ne peut pas laisser ton pote tout seul avec ce monstre, c'est du suicide.
— Parce que môôssieur à mieux à proposer peut-être ?! Moi en tout cas je ne reste pas là, ça craint et en plus ça pue ! Si ça te chante, vas-y, va faire mumuse, mais je ne te donne pas deux secondes face au Gahzinth.
Slad ne sut quoi répondre. Il se retourna vers Julian qui déjà s'éloignait vers les toits contigus, sans même remarquer l'ombre inquiétante qui semblait observer la scène un peu plus loin.
— Le groupe se sépare, votre radiance. Qu'est-ce qu'on fait ?
— On nebouge pas. Tout se passe comme l'avait prévu le baron...
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