8 - Projets


26 Avril 2050
Quinze jours plus tard

J'avais eu raison.

Lorsque l'annonce de Valhalla s'était achevée, ça avait été l'anarchie la plus totale. Certains s'étaient suicidés sans se poser de questions, convaincus que tout ceci n'était qu'une mascarade. Quel qu'est été le résultat et la vérité, on ne les avait pas revu. D'autres avaient fondu en larmes ou s'étaient répandus en injures. La grande majorité ne réalisait tout simplement pas ce qui se passait.

Notre problème le plus urgent étant de ne pas mourir, le second avait été l'hébergement. Étant donné que nous avions absolument besoin de dormir et que nous étions quasiment tous du même niveau, nous nous arrachions les auberges. Le seul avantage d'un jeu mondial comme celui-ci était que nous ne dormions pas tous aux mêmes heures ni le même nombre d'heures. Cependant, invariablement, nous allions tous nous adapter, nous décaler, pour nous caler sur l'heure du jeu à défaut de pouvoir suivre l'horloge biologique de notre corps.

Tous les soirs, c'était donc la guerre pour trouver un lit ou dormir, et ceux qui ne trouvaient rien finissaient par dormir dans les rues, forme virtuelle de nos SDF.

Des groupes s'étaient formés pour être plus forts et éviter le risque de mourir. Ou du moins, en réduire le risque. Quant à Shaïn, n'ayant personne tout comme moi, nous avions décidé de rester ensemble. Du moins dans le même groupe. Chacun vivait sa vie, mais nous étions toujours disponibles l'un pour l'autre afin de nous aider mutuellement en cas de besoin.

Shaïn s'était mis en tête de créer une guilde afin d'avancer plus rapidement dans le jeu et de s'assurer au mieux de rester en vie. Ou d'en rejoindre une. Car bientôt, il y aurait de très grands regroupements de joueurs, de grandes guildes que tout le monde admirerait et voudrait rejoindre. Dans tous les cas, ce qu'il voulait, c'était des joueurs sur qui compter. Pas nécessairement des experts ni un grand nombre de personnes, non. Il voulait simplement des amis. Or, inévitablement, nos pensées allaient à Aramise.

Pour ma part, peu m'importait. Tant que je restais en vie, le reste m'importait peu. J'étais enfin passé niveau 3, après deux semaines de vagabondages tranquilles autour de Bellal. Shaïn, lui, était à présent niveau 6. Et nous n'étions pas les seuls à avoir pris du galon. Ce qui faisait que l'orbite gravitationnel du jeu s'était déplacée. A présent, on trouvait plus de monde à Arun qu'à Bellal. D'ici quelques temps, des milliers de joueurs quitteraient même la zone.

Je semblais être le seul à ne pas m'affoler plus que ça ou me donner à fond pour gagner de l'XP à tout prix afin d'augmenter de niveau. Peut-être étais-je le seul à prendre ce drame plus ou moins à la légère.

J'achevais un troll hideux de niveau 3, caché dans sa caverne, assez loin de Bellal et Arun. Je n'avais fait que marcher depuis le matin, m'éloignant toujours plus. Après la nuit, à mon réveil, j'avais quitté Shaïn qui n'avait pas souhaité m'accompagner car il souhaitait rester en ville pour recruter du monde et convaincre les joueurs solitaires de se joindre à nous, dans leur intérêt comme le nôtre.

Depuis le début de ma journée, j'avais récupéré quelques bricoles intéressantes, beaucoup d'inutiles, et suffisamment d'argent pour payer la nuit à l'auberge et plus encore.

Depuis plus d'une semaine, je ne ressentais plus la faim. Plus du tout. Je me sentais bien, en forme. Mis à part la fatigue de mon cerveau, je ne sentais aucuns signaux d'alerte de mon corps pour me prévenir qu'il était en train de mourir. J'y avais beaucoup réfléchis et en discutant autour de moi, j'en avais déduit que, comme beaucoup d'autre, on m'avait conduit à l'hôpital. La seule inquiétude que cela me procurait était d'imaginer l'angoisse de Jessica, Lucas et Kyle. Je ne pouvais même pas leur envoyer un message ou un signe pour leur dire que j'allais bien. La seule chose qui leur permettait de savoir que j'étais toujours vivant et que j'étais toujours en pleine possession de mes moyens, c'était l'électrocardiogramme qu'on avait dû brancher sur mon cœur pour l'entendre battre, et l'activité de mon cerveau que l'on devait suivre de très près. Car tout se jouait là, dans ma tête.

Un peu ennuyé par ces pensées, je m'étirais comme un chat tandis que je reprenais le chemin de Bellal. Je commençais à aimer cette vie, et j'étais confus quant aux sentiments que cela provoquait en moi. Shaïn, de son côté, avait dû écumer toutes les villes de la zone pour son recrutement, y consacrant sa journée entière. Nous devions nous retrouver à Bellal à vingt heures précises, à l'auberge du Chat Noir.

Je consultais l'heure. J'avais deux heures devant moi pour faire le chemin en sens inverse que j'avais mis une journée à faire dans ce sens.

— Bon... pas d'évènement, pas de quête, et pas d'attaque. Juste une ligne droite jusqu'à l'arrivée.

J'avais fini par m'habituer à ces paysages qui me montraient enfin un monde dans lequel j'aurai préféré vivre. Loin de la ville, de la pollution, des couleurs ternes et mortes, des regards mornes des gens trop pressés ou blasés par la vie. Ici, dans cette campagne tranquille d'un autre temps, réelle ou pas, je vivais une autre vie.

Perdu dans mes pensées, je ne vis pas ce qui se trouvait devant moi et trébuchais pour m'étaler de tout mon long sur la route. Je ne savais même pas qu'une telle chose était possible dans le jeu, que de pouvoir perdre son équilibre. Un peu surpris, je me redressais et fronçant les sourcils.

C'était un gisement de minerai. De l'étain.

Heureux de cette découverte inattendue, j'ouvris mon menu puis mon inventaire pour en sortir une pioche. Après quoi, dument équipé, je récoltais le précieux minerai. Depuis que je m'aventurais plus loin, dans les collines rocailleuses du Sud de Bellal, j'en récoltais beaucoup de ce genre.

Finalement, j'arrivais en retard à notre rendez-vous au Chat Noir, ou Shaïn m'attendait déjà de pied ferme. Pour me sermonner il me bouscula gentiment.

— Alors, le héros, qu'as-tu fais aujourd'hui ?

Je lui indiquais ma zone d'exploration sur la carte. Ses sourcils se froncèrent, n'annonçant rien de bon.

— Cette grotte-là n'existait pas quand je suis passé. C'était encore un sanctuaire de résurrection.

Je haussais les épaules.

— Valhalla a effectué des changements en fonction des nouvelles règles du jeu. Maintenant que nous sommes coincés ici avec autant de chances de mourir vraiment que dans la vraie vie, il a fait les changements qui s'imposaient pour créer ou détruire ce qui est devenu inutile. Regarde, le sanctuaire de Bellal et celui d'Arun ont été changés en auberge. C'est une bonne chose, non ?

Assit en face de moi, Shaïn plissa les yeux pour me regarder sans me quitter des yeux, comme s'il devait juger si je plaisantais ou non.

— Tu es sérieux ? Tu es en train d'admirer le travail de création d'une machine qui nous a coincés ici et qui nous menace de mort ?

Mon regard se durcit. Nous ne voyions pas les choses du même œil, lui et moi, et je ne voulais pas nécessairement que nous nous disputions à ce sujet. Il avait ses raisons, et j'avais les miennes.

— Je n'approuve pas le fait qu'il puisse jouer avec nos vies. Mais à défaut de lui échapper, j'admire ses capacités de création.

Shaïn serra les poings mais n'insista pas non plus. Il soupira plutôt devant sa tasse de café. Consommer quelque chose, à présent que nous n'avions plus à nous soucier de la faim, était surtout psychologique. Cela nous aidait surtout à nous accrocher à la réalité. Enfin, pour eux.

— Tu sais ce que j'ai découvert aujourd'hui ? se lança mon ami.

Il y avait un brin d'excitation dans sa voix, ainsi que quelque chose d'autre. De l'émotion ?

— J'ai rencontré un petit groupe de joueurs qui veulent mettre en place un journal inter-mondes.

Je clignais des yeux.

— Un quoi ?

Il se fendit d'un sourire d'une oreille à l'autre.

— Un journal du jeu, si tu préfères. Ça fonctionne comme un journal traditionnelles, mais avec les nouvelles de SE.

SE, l'abrégé que nous utilisions à présent pour désigner plus familièrement Skyline Emrys.

Ainsi donc, ils voulaient créer un journal du jeu ? Du moment que je n'avais pas de nouvelles du monde réel pour apprendre que mon père avait fait un scandale avec l'histoire de SE et du coup d'Etat de Valhalla, peu m'importait...

Shaïn semblait vraiment enthousiasmé par le projet. Je lui souris pour l'encourager.

— Cette une bonne idée.

Comme je m'en doutais, il considéra cet encouragement comme une perche à saisir pour me raconter tous les détails. Il se lança aussitôt sur le sujet, intarissable.

— N'est-ce pas ? Ils veulent demander l'autorisation à Valhalla de créer ce journal ou tous les joueurs pourraient leur rapporter des informations sur le jeu et ainsi les regrouper dans un quotidien. Comme ça, on pourra savoir qui a le plus haut niveau du jeu, quelles sont les guildes et combien de membres elles comprennent, connaître les évènements de la semaine qui sont prévus, les rassemblements organisés, les donjons explorés... On pourrait passer des annonces, et...

Il s'interrompit brusquement sans que j'intervienne, son expression changeant du tout au tout. Je m'inquiétais aussitôt. Et si son corps se mettait à mal réagir à ces heures de jeu accumulées ? Le corps, en lui-même, ne craignait pas grand-chose, lui. Le cerveau, en revanche...

Et puis Shaïn reprit son discours, plus bas, dans un murmure si ténu que j'eus le réflexe instantané de me pencher en avant vers lui pour l'entendre, alors que je n'aurais eu qu'à augmenter le volume dans mes paramètres de jeu.

— Ils veulent aussi... Ils veulent aussi demander à Valhalla de laisser le monde extérieur communiquer avec nous par le biais de petits messages de quelques lignes, renouvelés chaque jour.

Mes mains agrippèrent sauvagement la table et mon cœur se mit à battre la chamade. J'étais incapable de savoir si cela me rendait heureux ou furieux.

— Vraiment ? soufflais-je dans un murmure de peur et d'excitation mêlés.

— Ils escomptent y dédier une page, oui. Six à huit messages que nos proches pourraient nous glisser par l'intermédiaire du journal, m'expliqua mon ami, plein d'espoir.

Je secouais la tête, désabusé.

— Tu fais erreur, Shaïn. Le contact avec l'extérieur, c'est la limite de certains. Si toi cela peut te redonner du courage, ça peut briser la volonté de d'autres plus fragiles ou plus sensibles que toi.

Il balaya ma remarque du revers de la main. Il semblait avoir un avis déjà bien arrêté sur le sujet.

— Ceux qui auront peur de craquer n'auront qu'à ne pas lire cette section du journal. En tout cas, imagine... Lorsque le premier joueur aura trouvé la Porte, tout le monde...

C'était ainsi que nous avions baptisé la sortie que Valhalla nous avait conseillé de trouver, celle que tous les joueurs cherchaient désespérément. La Porte.

Je mis un coude sur la table, le menton sur mon poing. De mon autre main, je pianotais sur la table.

— Et ou crois-tu qu'elle est, cette foutue Porte ? demandais-je.

Mon ami prit le même air blasé que moi et se balança avec force dans le fond de sa chaise. Un peu trop fort, d'ailleurs, car elle bascula en arrière et il s'étala par terre. Ce fut plus fort que moi, j'éclatais de rire. Il se releva péniblement en jetant un regard au PNJ qui regardait tout le monde de derrière son comptoir sans voir personne, avec son sourire figé.

— J'aimerai mieux que des joueurs tiennent les rôles des PNJ, grogna Shaïn en se rasseyant. Au début, ça allait, ça ne me gênait pas. Mais maintenant, après deux semaines passées dans ce décor, je commence à les trouver carrément flippants.

J'acquiesçais, bien que ce soit le cadet de mes soucis. J'avais quelque chose à lui annoncer mais je ne savais pas trop comment le lui dire ni comment aborder le sujet.

— J'ai envoyé un nouveau message à Aramise, dis-je de but en blanc. Elle ne répond toujours pas.

— Toujours victime d'un bug de messagerie ? suggéra Shaïn.

Je fronçais les sourcils.

— Bonne question. Ce soir-là, tout buguait, et elle a failli mourir pour de vrai, même si elle ne le savait pas encore. Elle aurait vraiment pu mourir, et nous ne l'aurions même pas su, sur le coup...

C'était ça, en revanche, qui me mettait hors de moi. Valhalla avait illégalement joué avec nous ; il avait appliqué ses règles avant même de nous en avoir parlé et d'avoir mentionné que nos vies étaient en jeu. Si nous l'avions su à ce moment-là, beaucoup des 1224 joueurs que nous avions perdus entre le 10 Avril et le 11 Avril auraient certainement pu être épargnés.

— Ah, j'ai aussi appris autre chose, ajouta mon ami en se penchant légèrement au-dessus de la table.

Il baissa les yeux sur ses mains avant de me regarder, comme si elles étaient tachées par quelques sales besognes. Ses iris étaient verts pâles. Une couleur assez troublante, à vrai dire, maintenant que j'y pensais.

— Il y a une pétition qui a commencé à circuler en ville pour que soit érigé un monument pour les premiers joueurs qui ont perdu la vie entre le 10 et le 11 Avril, au début du jeu. Ceux à qui Valhalla n'a même pas donné une chance...

Je baissais à mon tour mes yeux sur mes mains, avec un certain sentiment de culpabilité. Nous avions une chance inouïe d'être encore en vie, car l'un de nous deux, ou peut-être même lui et moi, aurions pu mourir cette nuit-là, et faire partie des 1224 à qui Valhalla avait ôté la vie comme un assassin de sang-froid. Mais il nous fallait songer à autre chose à présent, au service que nous pouvions leur rendre à tous : commémorer leur nom, et survivre.

Shaïn m'expliqua ensuite qu'il avait beaucoup discuté avec plein de joueurs, toute la journée, récoltant ainsi beaucoup d'informations de ce genre, sur comment la vie continuait, ici, malgré le drame que nous vivions. J'enchaînais ensuite en lui racontant à quoi j'avais passé ma propre journée, mes découvertes et mes interrogations, ainsi que mes récoltes le plus généralement imprévues.

C'était peut-être dérisoire, mais avoir quelqu'un à qui raconter sa journée était d'un grand réconfort. Je ne connaissais Shaïn que depuis deux semaines, il pouvait venir de n'importe où, être n'importe qui, mener n'importe quelle vie... il était devenu un précieux ami et confident, à l'instar de Jess. Cela n'avait rien à voir avec elle ou le genre de relation que l'on menait, mais lorsque je discutais ainsi avec Shaïn, je revoyais ces soirées, passées avec ma gouvernante et amie, à parler de la pluie et du beau temps, ou nous refaisions le monde comme si nous étions des enfants.

— Je crois que je vais prendre un métier, ici, à Bellal, déclarais-je soudain, avouant enfin ma confidence.

Shaïn se frappa le torse plusieurs fois de suite en faisant la grimace, jouant une personne en train de s'étrangler.

— De quoi qu'il cause ?!

Je croisais les mains sur la table, serein. Je m'étais décidé dans la journée. Avec le minerai que j'avais accumulé, je voulais tenter l'expérience. Il n'était pas d'excellente qualité, mais lorsque j'aurai augmenté de niveau, je pourrais en trouver d'autres, de meilleure qualité.

— J'ai choisi de rester ici, à Bellal, pour monter un métier.

— Ah oui ? Et tu vas faire quoi ?

Il avait l'air sincèrement intéressé. Son engouement me fit vraiment plaisir.

— Forgeron. J'ai du minerai, et nous avons tous besoin d'une arme, ou de la réparer, n'est-ce pas ?

Il croisa les bras sur sa poitrine, l'air ravi.

— C'est génial. C'est même parfait !

— Pourquoi ? demandais-je, perplexe.

— Je ne savais pas comment te le dire, mais... Comme tu commences à monter, je pensais que tu voudrais que nous nous déplacions sur Arun, comme tout le monde. Mais comme je veux apporter mon soutien à ce journal et ce mémorial, deux projets basés ici, je craignais le moment ou nos projets divergeraient et nous obligeraient à nous séparer. J'aimerai vraiment voir ces deux projets aboutir, tu sais.

J'éclatais de rire.

— J'avais remarqué ! T'inquiète pas pour ça. Ce n'est pas parce que nos projets divergent que les compromis sont impossibles. Dans le cas présent, on dirait qu'on va pouvoir continuer sur le même chemin encore un moment.

Je me levais.

— Bon, c'est pas tout, mais je crois que, vu l'heure, c'est foutu pour dormir à l'intérieur aujourd'hui...

Shaïn prit un air décontracté. Il croisa les mains derrière la tête et tendit ses jambes pour poser ses bottes sur la table. Personne n'avait rien à y redire puisqu'ici, la saleté et les microbes n'existaient pas.

— J'ai fait ce qu'il faut pour ça. Tu me dois une nuit à 46 pièces de cuivre !

— Ça marche.

J'ouvris mon inventaire, pas mécontent de pouvoir dormir dans une auberge cette nuit, et prélevait l'argent que je lui devais. Un sac de pièces de cuivre apparu sur la table. Shaïn l'encaissa avec un clin d'œil.

Je repoussais ma chaise en bois qui racla sur le plancher. L'auberge était pleine, mais de façon correcte. Contrairement aux premiers soirs, il n'était pas tout à fait impossible de mettre un pied devant l'autre. Actuellement, toutes les tables étaient prises. Ce qui voulait dire que pour les lits, c'était strictement la même chose.

— J'y vais. On se retrouve demain soir, le saluais-je. Et merci pour la chambre.

— Oh, ne t'en fait pas, on va vite se revoir si toi aussi tu restes en ville. Y'a pas de quoi, pour la chambre. A demain, poulette.

Je souris et gagnais la chambre. Il y avait deux lits, dans la pièce. Financièrement parlant, c'était plus économique de prendre une chambre pour deux. Et s'était suffisamment privatif pour éviter les dortoirs.

Je me laissais tomber sur le lit, tout habillé et équipé. A présent, porter ou non des vêtements, pour dormir, n'avait strictement aucune importance. Je fixais le plafond de bois en imaginant les programmes et les programmateurs qui avaient donné forme à tous ces éléments qui nous entouraient. C'était ce que j'avais trouvé de mieux comme distraction pour tenter de me soustraire au nœud de mes pensées.

Je me sentais fatigué, pourtant je savais que ce n'était pas le cas. C'était seulement mon cerveau. Il supportait mal l'Infinity Drive sur la durée. C'était une question d'habitude et d'endurance, je supposais. J'espérais seulement que ça allait changer, parce qu'à ce rythme-là, ce n'était ni Valhalla ni Skyline Emrys qui allaient me tuer, mais tout simplement l'Infinity Drive et mon cerveau lui-même.


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