4 - Premiers pas

10 Avril 2050
Le même jour

J'entendis l'Infinity Drive se mettre en marche au moment où mes sens abandonnaient le monde réel pour le monde virtuel. Déjà, je ne percevais plus mon lit, ni le casque sur ma tête, ni l'aiguille dans ma nuque. Je ne sentais plus rien du tout ; uneexpérience des plus déroutantes. Je n'entendais que la légère et joyeuse musique de fond de Skyline Emrys tandis que s'affichaient les paramètres que je devais choisir : les différents éléments qui me donneraient une apparence numérique, ainsi que la catégorie de joueur que je voulais incarner et que l'on nommait « classe ».

C'était comme si je me trouvais dans une tour sans fenêtres, sans plafond ni sol. Je marchais dans le vide au milieu d'une pièce circulaire, aux pixels colorés, qui s'étendait à l'infini au-dessus et en dessous de moi.

Il y avait simplement une console de commande au milieu, devant moi, et sur un écran transparent, au-dessus, un curseur clignotait. Les instructions indiquaient : CHOISISSEZ UN NOM. Voilà un détail auquel je n'avais pas pensé. Je tentai de me souvenir d'au moins un des innombrables noms dont Lucas affublait ses personnages de jeu. Un seul finit par me revenir.

Je tendis la main vers la console pour y rentrer mon nom.

Pour Skyline Emrys, je serai Lyall. Une « nouvelle vie » s'accompagnait mieux d'un nouveau nom, n'est-ce pas ?

Puis, après avoir choisi mes paramètres et spécifié le sexe masculin pour mon personnage, j'appuyai sur la touche ENTER et tout devint noir, laissant enfin place au jeu.

Je me laissai porter par la suite sans trop réfléchir. Une voix claire et hypnotique se mit à raconter une histoire, et ses mots prirent forme sous mes yeux tandis que l'histoire qu'elle contait prenait vie. C'est alors que je constatai que je ne savais même pas sur quoi portait le jeu, ni quel était son but.

« Au commencement, il n'y avait rien. Ni le ciel, ni la terre, pas même les étoiles, la lune, ni le soleil. Ce vide était nommé l'Abîme. Puis il y eut, au Nord, Niflheim, le monde de la glace et des brumes, et au Sud Muspelheim, le monde du feu gardé par le géant Surt. Les douze rivières coulaient du royaume des Morts, Helheim, vers l'Abîme et, à son contact gelaient. Venaient s'y précipiter, également, les nuages brûlants venant de Muspelheim.

La rencontre des deux éléments opposés forma le brouillard. De ce brouillard tombèrent des gouttes d'eau qui donnèrent naissance aux Filles du gel et au premier Géant, Ymir.

Plus tard, par un autre procédé, Bor, un géant issu du premier être vivant, épousa Bestla, fille d'un géant des glaces. De cette union naquirent Odin, Vili et Vé. Et les trois frères tuèrent Ymir le géant, pour créer l'univers et combler l'Abîme avec neuf mondes habités : Helheim, Svartalfheim, Midgard, Niflheim, Muspelheim, Vanaheim, Jötunheim, Alfheim et Asgard.

De son cadavre, ils créèrent le ciel et la terre ; le premier avec son crâne, le second avec son corps. Son sang forma la mer, ses os les montagnes, ses cheveux les arbres. Son cerveau fut utilisé pour créer le temps. Quant aux vers qui rongeaient la dépouille, les trois frères les utilisèrent pour créer les nains, habiles aux travaux manuels. Quatre d'entre eux, gigantesques, Nordi, Sudri, Austri et Westri servirent à soutenir la voûte céleste et donnèrent leur nom aux points cardinaux.

Enfin, les hommes furent créés à partir des arbres présents sur le royaume de Midgard pour peupler cette terre qui deviendrait le royaume des Hommes. Le dieu Heimdall, gardien d'Asgard, fut envoyé sur terre pour créer les trois classes d'Hommes : les esclaves, les hommes libres, et puis les nobles et les rois. A ces-derniers il enseigna la magie, puis, avec le temps, ce savoir se vulgarisa.

C'est ensuite que votre histoire commence, valeureux [guerrier].

Vous avez été béni dès ta naissance et l'on vous a promis à un grand avenir. Les hommes des trois classes comptent sur vous pour anéantir les grands dieux de ce monde et les trois Nornes qui décident du destin de chacun, y compris de celui des dieux. Tout cela dans le but de libérer la déesse mère de toute chose, Emrys, faite prisonnière lorsqu'Odin et ses frères commencèrent à créer l'univers.

Mais il se pourrait que la destruction des dieux entraîne avec elle celle des neuf mondes. Cette apocalypse est connue sous le nom de Ragnarök, contre lequel les dieux tentent de lutter depuis toujours sans pouvoir rien faire que le ralentir. Seule Emrys est en mesure de restaurer l'équilibre des mondes et de les sauver.

Votre quête consiste à la libérer afin de sauver non pas seulement l'univers des Hommes, mais tout l'arbre cosmique d'Yggdrasil, qui est l'incarnation de l'univers et de ses neufs mondes.

Futur héros, serez-vous à la hauteur du destin que les Nornes ont tissé pour vous, ou briserez-vous les chaînes qui vous entravent pour écrire votre propre histoire ? »

Le noir se fit à nouveau, faisant disparaître l'arbre cosmique d'Yggdrasil, les neuf mondes qui le composaient et qui s'étaient créés sous mes yeux. L'excitation me gagnait déjà. Je n'y connaissais rien en mythologie nordique, mais ce petit avant-propos m'avait suffisamment renseigné.

Quant à mon choix dans cette quête héroïque, il me semblait déterminé à l'avance. Que je provoque le Ragnarök et sauve la déesse Emrys, ou que je décide d'autre chose, les concepteurs du jeu, les « Nornes du monde réel », avaient déjà décidé pour moi ; c'était la finalité du jeu.

Dans le noir, je n'entendais que mon cœur battant la chamade.

Puis, je fus assailli par de nouvelles sensations. Il y avait un sol tendre sous mes pieds qui se trouvaient chaussés d'autre chose que mes éternelles baskets. Une odeur de bois et de mousse, de fougère et de nature flottait jusqu'à moi, m'apportant les effluves de fleurs et de plantes comme je n'en avais jamais senti. Une brise agitée mais douce vint me caresser le visage. Je pris conscience d'un poids étranger à mon côté gauche.

Respirant à pleins poumons, j'ouvris les yeux.

Tétanisé par ce que je découvrais, j'entrouvris la bouche, incapable de me ressaisir. J'y étais. J'étais vraiment à l'intérieur du jeu. J'avais beau tourner sur moi-même, la forêt qui entourait la clairière où je me situais avait tout de réel. Ce n'était pas seulement ma vue qui se trouvait abusée, mais mes cinq sens au complet. Mon cerveau pensait vraiment que tout ceci était bel et bien réel ! Grâce à l'Infinity Drive.

Lucas allait adorer.

Je me résolus enfin à m'inspecter pour découvrir à quoi je ressemblais dans ce nouveau monde. Je portais des vêtements impersonnels, définis par défaut, gris. Il y avait une tunique, des épaulières, un pantalon de toile, des bottes, ainsi qu'une épée.

— Va falloir que j'apprenne à l'utiliser...

Je ne connaissais strictement rien au maniement des armes, ni au fonctionnement du jeu.

— Moi aussi, dit une voix sur ma droite.

Je tournai la tête dans sa direction.

Une fille se tenait là, aussi incrédule, émerveillée et perdue que moi. Elle portait les mêmes vêtements prédéfinis et gris, la même épée de base.

Elle me sourit.

— Je m'appelle Aramise.

Sans comprendre pourquoi, son sourire me fit beaucoup de bien. Etait-ce parce que c'était le début de ma nouvelle vie et que j'étais décidé à oublier ma vie réelle ? Il y avait de fortes chances que ce soit lié.

Je lui souris en retour.

— Je m'appelle Ch... Lyall. Ravi de faire ta connaissance IG, Aramise.

Elle me fixa sans comprendre.

IG... Quoi ?

Je me frottais la nuque, embarrassé. C'était le terme employé par Clément un peu plus tôt, non ? M'étais-je trompé ?

— Euh... c'est... IG. In Game. Un mot de jargon qu'un ami m'a appris il y a tout juste une heure. Ce n'est pas le bon mot ?

Elle secoua la tête.

— Non, non ! Tu as certainement raison. C'est ma toute première fois. Je ne connais rien au jargon des jeux vidéo.

— Moi non plus.

Elle se tourna vers le ciel qui se teintait déjà d'orange et d'ocre, annonçant le coucher du soleil dans le monde réel.

— Allons ensemble jusqu'à la ville...

Aramise eut tout juste le temps de finir sa phrase qu'un double bip ! résonna et qu'un bouton rouge se mit à clignoter en face de chacun de nous. C'était un bouton avec une enveloppe. Un message.

Ne sachant pas comment cela fonctionnait, je réagis instinctivement et appuyais tout simplement sur le bouton qui venait d'apparaître. Aramise fit de même de son côté, et le même message s'afficha devant nous :

« Salut à vous, valeureux guerrier de Midgard. Votre quête est sur le point de commencer. Rendez-vous auprès de l'instructeur Tulis pour recevoir vos recommandations. Il se trouve au centre de la ville de Bellal, au pied de la fontaine.

Bonne route. »

L'expéditeur était inconnu. C'était certainement le système du jeu, tout simplement.

Je fermai la fenêtre grâce à la petite croix en haut à droite et inspectai les environs.

— Bellal, d'accord, mais c'est où ?

— On doit bien avoir une carte dans notre inventaire ou dans le menu, suggéra Aramise.

Mais elle se figea et se tourna lentement vers moi en prenant un air embarrassé et rougit comme une pivoine. Même ça ils l'avaient parfaitement reproduit !

— Je ne sais pas comment ouvrir le menu. J'ai démarré avant d'avoir lu la notice, avoua-t-elle, cramoisie.

J'éclatais de rire, ce qui eut le don de l'énerver.

— J'en étais sûre ; je savais que tu te moquerais !

Je secouais la tête.

— Détrompe-toi ! Je ris parce que j'ai fait strictement la même chose !

Cela la tranquillisa et elle se calma un peu.

— Ah... Reste plus qu'à se débrouiller tout seuls alors.

— Ça ne doit pas être bien loin, la rassurais-je. Nous trouverons bien quelque part un joueur plus expérimenté pour nous montrer.

Elle soupira allègrement en se mettant en marche. Je la suivis. Était-ce seulement pour le jeu ou avait-elle réellement des couettes et des cheveux si châtain clair dans la vraie vie ? En vérité, je n'étais pas certain de vouloir le savoir.

— Et dire que mon frère est là, quelque part, se lamenta-t-elle. Il aurait pu nous montrer.

— Ton frère joue aussi ? demandais-je en songeant à Lucas.

J'imaginais le jeu si nous le faisions ensemble. Cela aurait un côté sympathique, mais paradoxalement, si un élément de ma vie réelle intervenait dans ma vie virtuelle, alors que je cherchais tant à la fuir, tout cela n'aurait plus vraiment de sens. Néanmoins, j'avais fait une promesse à mon frère et j'étais décidé à la tenir. Lucas aurait ce jeu.

— Oui, répondit Aramise tandis que nous traversions la clairière herbeuse.

Devant nous, d'autres joueurs cherchaient certainement à gagner la ville de Bellal, la fameuse ville de départ.

— Je ne lui ai pas dit que je me connectais. Il me l'a offert pour mon anniversaire, mais m'a interdit de jouer parce qu'il n'a pas aimé la façon dont je lui ai parlé. Je me suis connectée en douce quand j'ai été sûre qu'il était déjà dedans. Je n'ai même pas pensé à lui demander son nom In Game.

Elle rit et nous suivîmes simplement le mouvement de joueurs.

Il ne fallut pas trois minutes pour que les lumières de la petite ville attirent notre regard tandis que le soleil disparaissait à l'horizon. En fait, elle n'était vraiment pas loin. Elle était seulement masquée par des arbres et nous ne pouvions pas la voir de notre point de départ.

Aramise me la désigna du doigt.

— Bellal !

Pour ma part, je fixais le ciel. Il semblait que le temps virtuel était connecté au temps réel. Il devait y avoir des serveurs différents par fuseaux horaires. Si je me connectais le soir, je ne verrais ce jeu jamais que de nuit, excepté durant les week-ends.

Nous passâmes la porte à double battants qui marquait l'entrée de la ville et découvrîmes l'étendue et la puissance pharaonique et colossale de ce jeu. La réalité virtuelle était d'une exactitude acérée et renversante. Tout ce que nous touchions avait une consistance sous nos doigts. Tentant de bouger un mur, j'y pris appui et poussais de toutes mes forces. Autant essayer de bouger un mur dans le monde réel, s'était strictement la même chose. Il en allait de même pour la vue. Nos yeux reconnaissaient l'existence et la dimension de chaque chose. Nos oreilles captaient tous les bruits de l'agitation urbaine, rien de comparable avec le silence feutré de nos chambres respectives où notre corps physique se trouvait.

Je voulus acheter une pomme pour voir quel goût elle avait, mais je n'avais pas encore d'argent.

— C'est incroyable, murmura Aramise en faisant un tour sur elle-même. On dirait la réalité. Tout à l'air tout à fait réel !

J'acquiesçais, tout aussi impressionné qu'elle. De plus, les effluves des étals marchands alimentaires de la rue me mettaient l'eau à la bouche et faisaient grogner mon ventre. On ressentait donc même la faim, dans ce jeu ! L'Infinity Drive se connectait vraiment à tout le cerveau...

— Trouvons l'instructeur Tulis, suggérais-je en prenant la direction du centre-ville.

Elle m'emboîta le pas.

C'était, somme toute, une petite ville agréable avec un charme à l'ancienne. Les rues étaient pavées, les maisons colorées et pas plus hautes que deux étages et elles étaient fleuries. On n'y trouvait bien sûr pas de voitures ou d'engins motorisés ; tout le monde se déplaçait à pied, mis à part quelques animaux qui tractaient les charrettes des personnages du jeu.

Il ne fut pas difficile de trouver l'instructeur et la fontaine au pied de laquelle il se trouvait. Une multitude de joueurs de niveau 1 étaient agglutinés tout autour.

— Tu sais, c'est un jeu international. Des joueurs du monde entier se retrouvent sur un même serveur, souffla Aramise.

Je me tournais vers elle, interdit. Comment était-ce possible ? Je pensais qu'il y avait plusieurs serveurs. Le temps dans le jeu était le même que dans la réalité. Or, si le monde entier jouait sur le même serveur avec la même horloge, il y avait nécessairement des décalages horaires, ce qui signifiait que le temps n'était pas synchronisé pour tout le monde.

Je lui en fis part et elle haussa les épaules.

— Il fallait certainement choisir une fréquence et ils ont choisi la nôtre.

— Donc toi aussi tu es synchro avec l'heure ?

— Je ne sais pas quelle heure il est exactement ici, mais à une ou deux heures près, oui, ça doit être la même chose.

Elle habitait donc dans le même fuseau horaire que moi, ou un fuseau horaire proche. Elle n'habitait pas nécessairement le même pays que moi en revanche, ce qui posait le problème de la langue. Car nous nous comprenions parfaitement. Cela voulait-il dire qu'elle parlait elle aussi français, ou bien que le jeu traduisait automatiquement tout ce que nous disons ?

Aramise joua des coudes pour nous ouvrir un passage et s'adressa à l'instructeur pour connaître la suite.

— La rébellion de Midgard a déjà commencé. Pour nous punir, Odin a envoyé les fils et filles de ses deux loups, Geri et Freki. Leur meute s'en prend actuellement à une bergerie, à l'Est d'ici. Les bergers ont besoin de votre aide !

Un panneau blanc s'ouvrit devant moi et devant Aramise. Il nous demandait si nous acceptions la requête qui nous avait été faite.

Je levais les yeux vers l'instructeur.

— Et si nous refusons, que se passera-t-il ?

— Il ne te répondra pas, expliqua un joueur de niveau 5, à côté de nous. C'est un PNJ. Un Personnage Non Joueur, ou Non Jouable. C'est l'ordinateur qui le contrôle. Et la réponse à ta question est « rien ». Il ne se passera rien si tu refuses la quête. Tu n'avanceras pas dans le jeu tant que tu n'accepteras pas les quêtes principales.

— C'est logique, opina Aramise qui venait d'accepter la quête. Et qu'arrive-t-il si l'on meurt ?

Le joueur plissa les yeux et inspecta nos statistiques, indiquées au-dessus de nos têtes : notre nom, notre niveau, et notre de barre de vie – même s'il ne voyait pas de combien de points de vie nous disposions.

— Niveau 1. Vous commencez tout juste ?

J'acquiesçais.

— Vous avez lu la notice ?

Aramise se mit à regarder ailleurs en sifflotant. Je regardais notre nouvel allié avec embarras.

— En fait... non.

Il sourit et nous pris chacun sous un bras en nous éloignant de l'instructeur.

— Ne vous inquiétez pas ! Ces choses se font en autodidacte. Je m'appelle Shaïn. Je vous accompagne pour cette première quête et je vous montre deux ou trois astuces au passage. Ça vous va ?

Inutile de préciser que cela nous soulagea tous les deux, Aramise et moi.

— Moi c'est Aramise, et lui c'est Lyall.

— J'ai vu, dit Shaïn en désignant le curseur au-dessus de nos têtes. Bon alors, Lyall, tu l'acceptes cette quête, qu'on y aille ?

— Pardon.

Je m'empressais de confirmer la requête et nous nous éloignâmes de la foule.

Tandis que nous suivions notre guide de la soirée, il s'arrêta devant une échoppe de nourriture et nous acheta une part de gâteau chacun.

— Tenez, mangez ça. Ceux-là, à la fraise, sont plutôt bons pour du numérique. Non seulement ils coupent un peu la faim dans le jeu, mais en plus vous aurez le droit à un bonus de 10% d'XP supplémentaires.

— XP ? articulais-je, le gâteau posé dans ma main.

— Tes points expériences. Experience Points. C'est ce qui te permet de gagner des niveaux. Et les PV, ce sont tes Points de Vie.

— Ah, d'accord. Eh bien...je ne sais pas quoi dire. Merci.

— Alors tais-toi et mange. Ces trucs ne valent rien.

J'obtempérais. Aramise avait déjà fini et se léchait les doigts comme si elle en avait encore sur les mains. Des étincelles pétillaient dans ses yeux noisette.

— Ils reproduisent même le goût et la sensation de manger !

C'était vrai, aussi surprenant que cela pouvait paraître. Je n'aurais pas su que j'étais dans un jeu, j'aurai juré que je mangeais vraiment ce gâteau.

Mon ventre se calma un peu, comme pour me donner raison.

— Mais je vous mets en garde, nous prévint Shaïn, très sérieusement. Vous pouvez apaiser virtuellement votre faim virtuelle qui est une reproduction de votre faim réelle, mais cela ne peut en aucun cas faire office de repas pour votre vrai corps.

— Compris, acquiesçâmes nous en même temps.

Il sourit.

— Allez, maintenant, en route !

Il nous envoya une invitation de groupe et nous quittâmes Bellal. Nous ne savions toujours pas comment ouvrir notre menu principal.

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