39 - Rouge écarlate
Eshlar, l'un des officiers des Titans Écarlates se présenta à nous comme on rejoint un groupe d'amis : d'un pas assuré et confiant, avec un sourire tranquille. D'un pas souple, il mena les siens jusqu'à notre groupe qui avait instinctivement resserré les rangs pour nous protéger les uns les autres.
— Eh bien alors ? C'est de cette façon que l'on salue un camarade ? Ou devrais-je dire... un ami ? Danthem ! Ça fait si longtemps ! Où en est notre plan ?
Il nous désigna du menton comme du bétail, comme si nous n'étions même pas des êtres doués de raison.
— C'est la marchandise ?
Mon sang se glaça tandis que mon regard allait d'Eshlar à Danthem, et de Danthem à Koram. Ilya serra mon poignet avec force comme elle refusait d'y croire elle aussi.
— Qu'est-ce que tu racontes ? balbutia l'officier des Lithium, abasourdi.
Eshlar fronça les sourcils, les bras croisés :
— On ne t'a pas prévenu ? La Maître veut la cargaison plus tôt que prévu. C'est pourquoi nous nous sommes planqués là, pour commencer la rafle.
Shaïn dévisagea un Danthem confus, choqué :
— J'y crois pas...
On nous avait vendus. Tout simplement. Comme ces objets que nous lootions et dropions sur les monstres en les exterminant. Dénués de conscience et de vie, utilisables et marchandables.
Eshlar soupira.
— Je pensais bien que c'était pour ça que tu avais envoyé tes petits copains nous chercher. Mais à voir leur tronche à tous, on dirait que tu n'avais prévenu personne de notre combine. Ils doivent tomber de haut, là, tes petits camarades.
Koram resta muet, le visage dissimulé sous son capuchon. Il m'était donc impossible d'interpréter l'expression de son visage pour me donner un indice de ce qui se passait exactement.
Danthem serra les poings et la mâchoire, peut-être à cause des regards d'accusations braqués sur lui de tous côtés. Alors, ce fut plus fort que moi :
— Arrête ça tout de suite, Eshlar. Tes mensonges ne nous troubleront pas davantage. Ravale ton poison et va-t'en. Les Lithium sont loyaux à l'Alliance et Danthem est l'un des nôtres.
N'y avait-il que moi qui m'étais aperçu de la supercherie ? J'en doutais. Dans tous les cas, je fus le premier à réagir.
Eshlar et Danthem se tournèrent vers moi avec des regards diamétralement opposés. Le premier avec agacement, le second avec soulagement. J'en replongeais un dans les ténèbres pour en extirper l'autre. La confiance entre nous était tout ce qui faisait que ce jeu tenait encore debout, que notre réalité ne s'effondrait pas. La détruire, c'était tuer quelqu'un.
— Tiens tiens, Lyall, notre célèbre petit forgeron, sourit le Titan Écarlate.
Je réprimais un frisson de dégoût :
— Notre ?
Il farfouilla dans son inventaire et en sorti une claymore comme j'en avais faites par centaines, tout à fait identifiable comme étant de ma fabrication. C'était l'une des armes forgées par milliers pour l'assaut contre l'élémentaire de Malka. Et j'étais certain que ce n'était pas Guilan qui l'avait faite, celle-ci, rien que par le ton suffisant et ravi employé par Eshlar. Je n'en doutais pas.
C'était donc vrai. Ma crainte était fondée. Dans la liste de noms de joueurs auxquels j'avais envoyé des armes, il y avait des Titans Écarlates, des player killers.
Je me mordis les joues. La douleur ne vint pas. Dans ce monde, ces douleurs que l'on s'infligeait inconsciemment pour se blâmer de quelque chose n'existaient pas. Nous n'avions pas de moyen d'expier ces fautes, nous devions seulement en supporter le poids sur notre conscience.
— Laisse Lyall en dehors de ça, intervint Shaïn en grondant. Nous croyons tous en la loyauté de Danthem aux Lithium et à l'Alliance. Passez votre chemin, toi et tes mercenaires.
— Je prends ça pour un compliment, ricana Eshlar en secouant ses larges épaules et son corps massif.
Ça n'en était pas un pourtant, assurément.
Danthem interpela le meurtrier :
— Toi et tes Titans avez causé suffisamment d'ennuis et de morts. Disparaissez avant qu'un incident fâcheux ne survienne.
J'eu alors une espèce de prise de conscience soudaine à ce moment-là. Nous étions face à des player killers qui avaient déjà tué ; les Lithium les cherchaient et je m'escrimais à ne pas voir pourquoi. Mais je l'admettais à présent. Nos alliés les traquaient parce que ces gens avaient du sang sur les mains, et que dans ce jeu la police n'existait pas. Il fallait quelqu'un pour faire régner l'ordre et la sécurité et les Lithium avaient endossés naturellement ce rôle. Et il ne fallait pas que nous perdions de vue l'endroit où nous nous trouvions, à portée de main d'une tribu de Jötuns belliqueux qui pouvaient mettre fin à notre vie d'un claquement de doigt. Les Titans Écarlates n'avaient qu'un geste à faire pour refermer leur piège sur nous.
Ma main glissa le long de la poignée de ma claymore, en effleurant le cuir presque fébrilement. Pratiquement collée à moi, Ilya se tendait elle aussi, s'adaptant curieusement et inconsciemment à mes propres réactions, à mon propre état d'esprit.
— Eshlar, va-t'en. Toi, et tes mercenaires, reprit Danthem.
La tension dans l'air était palpable. Le moindre mot ou geste pourrait tout faire éclater.
Quand le leader de ces joueurs monstrueux reprit la parole, je pris conscience que les Titans Écarlates nous avaient encerclés, mais d'un côté seulement. Ils nous coupaient toute retraite vers une zone sécurisée. Tout ce vers quoi nous pouvions nous tourner c'était les Jötuns ; et tout aurait mieux valut plutôt qu'eux.
— Je suis sincèrement navré, mes amis. J'ai un travail à finir ici avant de partir.
On nous avait bernés. Il n'avait pas franchement tenté de nous faire croire à la traîtrise de Danthem. Il ne faisait que gagner du temps en nous distrayant pendant que ses hommes se mettaient en place pour nous encercler.
— Ne croyez pas que nous nous laisserons faire, riposta Iriko d'une voix froide en tirant sa seconde épée.
C'était mauvais signe, ça, car il n'en employait deux que lorsque la situation était véritablement périlleuse et mettait en danger nos vies de façon certaine. Contre un boss, par exemple, comme à Malka. Ce qui voulait dire que nous étions présentement dans la merde.
Ce fut le signal.
Pendant un moment, je crû que nous allions rester là, à nous regarder en chien de faïence, sans oser agir. Mais les Titans Écarlates étaient rôdés à ce genre d'embuscades.
— Maintenant !
C'était dans des moments comme celui-là que le temps cessait d'avoir la moindre valeur, la moindre existence. Cela se passait à l'inverse de tous ces films dont nous nous gavions toute notre vie. La scène ne se déroulait pas au ralenti, bien au contraire. Tout allait trop vite pour laisser place à une quelconque réflexion ou à un regard en arrière. Les instincts étaient notre seule garantie de survie, alors.
Les Titans Écarlates s'étaient rués sur nous.
C'était la première attaque dirigée contre nous et menée par une autre entité que Valhalla depuis que nous étions entrés dans Skyline Emrys. C'était ma façon un peu naïve de dire que c'était la première fois que des joueurs – des êtres réel, fait de chair et de sang, doués de raison et de vie – tentaient de nous faire du mal dans le jeu.
Il fallut que Sohona me bouscule pour m'arracher à mon état de choc et me fasse reprendre mes esprits.
— Réveille-toi, Blanche-Neige ! C'est la guerre.
Je me fendis aussitôt sur le côté pour éviter un coup de hache, puis une masse d'arme. Mais le coup de bouclier me percuta de plein fouet et je fis trois pas en arrière avant de tomber à la renverse.
Étant vulnérable, un Titan me prit aussitôt pour cible et fondit sur moi comme un rapace. J'eu tout juste le temps de me relever pour parer son attaque in extremis. Sa lame étant moins grande et plus légère que la mienne, il put aussitôt réattaquer, cependant ce ne fut pas mon cas. Je n'eus même pas le temps de me défendre, cette fois. L'épée me toucha en pleine poitrine.
Le Free killing – ou plaisir de s'amuser à tuer d'autres joueurs sans raison – n'existait pas dans Skyline Emrys, oui, j'en avais connaissance. C'est pourquoi ma jauge de santé de baissa pas d'un iota suite à cette attaque. Néanmoins, j'y jetais un coup d'œil par réflexe. Ce que je ne remarquais qu'après, c'est qu'au lieu de me blesser, l'arme m'avait repoussé, me propulsant à trois fois rien du premier Jötun qui montait la garde à cet endroit.
Je dégluti et mon sang se glaça. Encore un coup de ce genre et un géant des glaces allait me faire ma fête et ce définitivement. C'était précisément l'effet recherché par les Titans Écarlates, et mon adversaire en particulier.
Il aurait presque pu y parvenir. Presque.
Dans un groupe, il faut toujours s'attaquer aux plus faibles en premier. En l'occurrence, le plus faible de notre groupe, c'était moi. D'où l'acharnement de mon ennemi, à lui tout seul. Du un contre un contre moi, apparemment, c'était largement suffisant pour m'expédier dans l'au-delà.
Lorsqu'il m'envoya au tapis pour la troisième fois, j'atterri entre les pates gris bleu au cuir épais d'un Jötun franchement hostile. Alors, mon ennemi humain, s'éclipsa en vitesse en me laissant à mon sort.
J'étais tétanisé. Incapable de réfléchir, d'agir. Ce monstre allait me tuer et j'allais mourir ici comme un chien parce que même cette communauté numérique avait son lot de criminels et de meurtriers.
— Baisse-toi !
Mon corps réagit instinctivement à la voix. Je me jetais à plat ventre dans la neige sans réfléchir une seule seconde.
Je sentis quelque chose me frôler, me dépasser, puis tomber devant moi. Un habit rouge. Rouge sang. Et une massue tribale qui cogna durement sur cette tâche carmin allongée dans la neige au lieu de me percuter, moi.
— Debout, vite ! Recule.
Aussitôt, je fus sur mes jambes, fis une pirouette arrière pour me dégager – faire ce genre de prouesse acrobatique était d'une simplicité enfantine dans ce jeu – et me retrouvait au côté d'un Iriko... très en colère.
— Il ne devrait plus te poser de problème, celui-là. Je peux te laisse l'achever ?
L'achever ? Mon ami n'était pas en train de me parler du Jötun, là.
Achever.
Toute l'horreur du mot me submergea et j'aurais pu vomir. Iriko me demandait platement de tuer cette personne. De l'assassiner. De faire de moi un meurtrier. C'était plus de la non-assistance à personne en danger, dans ce cas précis, que de l'assassinat ou du meurtre, mais les faits étaient là : j'avais sa vie entre mes mains et on me demandait de la lui prendre définitivement et d'en porter la responsabilité.
On m'aurait parlé de cette façon auparavant, je serais parti en courant, tout simplement. Je n'avais jamais été capable de prendre les grandes décisions, celles qui étaient difficiles et qui changeaient tout. Mais pour le moment, j'étais simplement en état de choc, ce qui m'empêchait encore de prendre mes jambes à mon cou. Sinon, je serais retourné en vitesse me cacher à Bellal pour le restant de mes jours.
Iriko me donna un coup de coude impatient et énervé, attendant ma réaction. Bêtement, sans réfléchir davantage, j'opinais.
Penser que quelqu'un puisse prendre la vie de quelqu'un d'autre était abominable, impardonnable, même s'il s'agissait d'un assassin. Que je puisse, moi, me rendre coupable d'un tel acte, d'une telle aberration, était purement et simplement impensable. Qui étais-je pour tuer, même dans un jeu, même un homme comme lui ? Je haïssais ceux qui se faisaient justice eux-mêmes et j'étais sur le point de devenir un monstre comme eux.
Alors que je regardais le Titan Écarlate se relever, Iriko s'en alla se battre sur un autre front. Je ne savais toujours pas quoi faire. Qu'aurait fait Shaïn à ma place ? Il l'aurait achevé. Sans gaieté de cœur, mais il l'aurait fait. Et Aramise ? Et Ilya ? Elles lui auraient peut-être laissé la vie sauve...
L'affolement me gagna quand je vis mon ennemi s'éloigner en boitillant. Je donnais un grand coup de claymore pour lui couper toute retraite et toute fuite. Le choc le propulsa à nouveau dans les jambes du Jötun qui le tabassa à nouveau, ainsi qu'un autre. A mort.
Sa jauge de santé chuta dangereusement. C'était trop tard, à présent. Et moi, je devais fuir.
Mécaniquement, mes jambes me portèrent plus loin, dans la mêlée principale, m'obligeant à repousser l'assaillant vers les Jötuns qui venaient à présent à notre rencontre. Un, deux, trois... Je ne cessais de compter ceux qui disparaissaient sous leurs coups.
Koram regarda le dernier Titan Écarlate mourir d'un regard froid. Puis, il s'en détourna comme s'il s'agissait d'un tableau obscène et vint à notre rencontre, plus loin, en sécurité, toujours aussi impassible qu'à son habitude.
Aramise et Ilya étaient assises dans la neige, les yeux écarquillés d'horreur. Shaïn et Iriko semblaient parvenir à calmer la première, mais les autres, concentrés autour d'Ilya, semblaient incapables d'atteindre le lieu où son esprit s'était réfugié.
Je m'accroupis à côté d'elle. Elle tremblait comme une feuille.
— Ilya.
Pas de réponse. Je la secouais doucement. C'est à peine si elle me regarda. Sans raison apparente, elle ferma brusquement les yeux, ramena ses genoux contre sa poitrine, ses bras autour, et enfouit son visage dans ses genoux. Des sanglots agitèrent ensuite son corps.
J'étais mal à l'aise dans ce genre de situation. Surtout avec les filles. Je n'étais pas habitué, non plus, pour ma défense. Mais rester là, à la regarder sans rien faire, était encore plus insupportable.
— Ilya, tu n'y es pour rien. Ils sont morts par leur faute.
Ses sanglots se transformèrent en pleurs et je me tapais le front. Imbécile ! Les autres semblaient aussi embêtés que moi. Leurs regards désolés me rappelèrent que, là d'où je venais, on se serait tout simplement moqué de mon incapacité à gérer une fille en pleine crise de larmes. Gérer une fille, même, tout simplement. Mais pas ici.
Ce n'était pas un jeu, c'était notre réalité.
Je m'assis à côté d'elle, dans la neige, et les autres s'éloignèrent un peu. Sans trop savoir ce que je faisais, je passais un bras autour de ses épaules pour la réconforter. Mais ce simple contact la fit aussitôt réagir et elle se jeta littéralement dans mes bras.
— Je ne voulais pas ! Je ne voulais leur faire de mal ! Même s'ils étaient mauvais, ils étaient humains, vivants. Nous avons commis des meurtres, aujourd'hui. Je ne voulais pas !
Elle ravala ses larmes comme je la laissais pleurer et me dire ce qu'elle avait sur le cœur.
— Je suis une meurtrière, lâcha-t-elle durement.
Et elle fondit à nouveau en larmes et n'ajouta plus un mot. Je la serrais contre moi, le cœur serré, moi aussi au bord de la nausée.
Elle avait seulement besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer, des bras pour la réconforter. Comme un enfant. Comme une vraie fille. L'était-elle pour autant ? Pour moi, oui. Restait à savoir si les autres Filles du Gel l'étaient aussi... On n'aurait jamais de preuve de la vérité, de toute façon.
Gauchement, je lui frottais le dos :
— Tu n'es pas responsable, Ilya. C'était soit nous, soit eux. Soit toi, soit lui. En as-tu seulement tué un ?
Elle acquiesça lentement :
— Par mégarde, j'en ai envoyé deux sur les Jötuns. L'un a réussi à s'enfuir. L'autre... Iriko l'a harcelé jusqu'au point de non-retour.
Cette réponse me soulagea. Contrairement à ce qu'elle pensait, et contrairement à moi, elle n'avait pas de sang sur les mains. Il coulait sur moi, sur Iriko. Elle pourrait surmonter le choc.
Shaïn et Danthem vinrent à notre rencontre, mais aucun de nous ne bougea.
— Ça va aller ? me demanda mon ami, soucieux.
J'opinais brièvement.
— Je m'excuse pour tout à l'heure, commença Danthem, embarrassé. C'était un effroyable malentendu. Merci d'être intervenu.
Je sentais à quel point cela l'avait bouleversé. Il était sincère.
Shaïn fit les comptes en grimaçant :
— Bon... Deux Lithium ont disparus et quatre Titans Écarlates. Iriko a été sans pitié pour eux. Il en a condamné lui-même trois sur les quatre.
— Et moi le quatrième, soufflais-je, abattu.
Les doigts d'Ilya se refermèrent plus fermement sur mon armure, sans dire un mot. Qu'allait-elle penser de moi, à présent que j'étais devenu un assassin ?
— Et le reste ? demandais-je.
— Ils ont fuis, répondit Danthem en serrant les poings. Eshlar aussi, bien sûr. Les Lithium vont les traquer sans relâche. Beaucoup de nos frères et sœurs sont tombés à cause d'eux.
Shaïn acquiesça distraitement, songeur :
— Faites attention à vous.
Danthem s'inclina légèrement :
— C'est ce que nous faisons, et faites en de même. Je vous dis donc au revoir, en espérant vous revoir tous en vie très bientôt.
Nous le saluâmes puis il s'en alla avec ses hommes comme il était venu.
Peu après, Ilya fini par se ressaisir et s'écarta lentement de moi. Comme elle quittait mes bras, je fus assailli par une insupportable sensation de vide et de froid là où elle se trouvait un peu plus tôt. N'ayant plus rien à serrer, mes bras retombèrent mollement le long de mon corps.
Nous nous relevâmes ensemble.
— Quittons cet endroit au plus vite, suggéra Azril. Désolé pour le coffre, Lyall, mais je ne veux pas y aller.
— Personne ne veux, répondis-je, et moi ça me soulage de ne pas vous savoir en danger par ma faute. Partons en vitesse.
Nous détournant de ce lieu maudit, je revis la fin de cet homme que je venais de précipiter vers la mort. La jauge de sa vie était descendue à zéro, l'avatar s'était estompé doucement, une existence entière s'était éteinte.
Quelque part dans le monde, dans un hôpital, un homme était passé de la vie à la mort, et j'en étais l'unique responsable.
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L'irrémédiable s'est produit. Les players killers, même indirectement, ont fait de Lyall et d'Iriko des meurtriers. Ils vont devoir en porter la responsabilité pour le restant de leurs jours, et le fait que cela s'est déroulé dans Skyline Emrys ne justifiera jamais le meurtre qu'ils ont commis. Cependant, ne pas en être directement témoin leur permet d'une certaine façon d'alléger leur fardeau...
Les horreurs ne font que commencer... Préparez-vous bien pour la suite !
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