Chapitre 3: Vivre comme un humain!?
Je déposai les lentilles sur mes yeux avant que la voiture bascule sur un rivage.
- Je le savais! baffoua L'Exorciste.
- Il y a quoi? essayai-je de comprendre.
Il jeta un regard sur le rétroviseur avant de lâcher un juron. Il se mit alors à accélérer sa course.
- Nous sommes suivis!
Je me retournai, comme pour vérifier si c'était le cas. J'aperçus deux voitures noires en train de nous coller de près.
- Il se passe quoi exactement? tentai-je d'en savoir plus.
Mais cette question fut laissée en suspend. J'étais vraiment ennuyé. Je voulais vraiment des réponses. À croire que je regrettais d'avoir retrouvé mon corps.
- Es-tu un bon comédien? finit-il par demander avec un sourire surnois.
- Il me semble, pourquoi?
- Skyser, nous allons voir ta mère qui a eu un tragique accident de voiture. Prépare tes larmes et ta voix, nous nous approchons de l'hôpital, répondit-il de manière ironique.
Je souris à mon tour, appréciant son idée. Je n'avais pas besoin d'entrainement pour ce genre de chose, j'avais l'impression que j'avais fait ça toute ma vie. Voyant l'hôpital en approche, je détachai ma ceinture.
- Skyser, je suis ton père...
- Euh, je suis censé le prendre comment? À vrai dire, j'aurais pu être ton arrière arrière grand père il me semble, répondis-je en me grattant l'arrière de ma tête.
- Ferme-la et descends! Il faut que ce soit crédible.
- Je sais, je sais!! marmonnai-je.
Lorsque je descendis, j'étais pâle. Comment j'avais fait? J'avais tout simplement ralenti les battements de mon coeur. Je boitais à cause de l'insuffisance respiratoire. John était en larmes (dis donc il y va à fond celui là!). Il me serra contre son torse tout en marchant lentement vers le bâtiment des urgences.
- Tiens bon mon fils, accroche-toi!
Je fondis aussi en larmes - qui m'étaient difficiles à gérer. À croire que je pleurais pour de vrai... Bon j'avoue que c'était le cas mais gardez le pour vous, hein!? Plus j'avançais, plus je redoutais le pire, comme si ma mère s'y trouvait réellement. J'hésitai à continuer de marcher vers cet endroit. John, croyant que j'étais à fond dans la comédie, me poussa à l'intérieur avec un air protecteur.
- Aller mon fils! Courage! m'encouragea-t-il assez fort de manière à ce que ceux qui nous poursuivaient entendent. Ta mère va tenir bon pour nous.
À ces paroles, mes genoux fléchirent. J'étais au sol, en larmes. Mon corps ne pouvait plus continuer d'avancer. John tenta de me relever, très agacé.
- C'est bon Sky, ne te donne pas trop à fond! chuchota-t-il.
Une fois que nous avions réussi à nous débarrasser de ses pots de colle, nous reprîmes la route. Le trajet fut silencieux. John ne savait pas vraiment comment agir. Ce silence pesant voulait tout dire. Il jetait quelques coups d'œil de temps en temps pour voir comment je me sentais. À vrai dire, je ressemblais à un mort vivant. Mes yeux étaient humides et gonflés. Cet événement m'avait vraiment atteint.
John me secoua. Lorsque j'ouvris les yeux, nous étions devant une académie. J'en conclus que je dormais. Je sortis de la voiture, ébloui par la lumière du jour, tout en inspectant les lieux.
Le bâtiment était blanc. Cette couleur ressortait de ce paysage forestier. L'Académie était protégée par une grande barrière que John m'interdit de toucher.
- Elle est... Comment dire, euh... Magique? tenta-t-il d'expliquer.
J'arquai un sourcil tout en continuant de le suivre.
L'entrée nous menait vers une grande fontaine qui faisait guise d'intersection. Le parterre était parsemé de fleurs rouges et bleues, qui étaient en parfaite harmonie. Lorsque nous étions à proximité de la fontaine, John m'écarta de quelques centimètres avant de me faire comprendre que c'était de l'eau bénite. Je soupirai: il voulait me tuer ou quoi!? À partir de là, trois chemins s'offraient à nous. D'après les commentaires de celui qui m'accompagnait, le chemin de droite menait vers les dortoirs des filles, celui du milieu vers les salles de cours, et le réfectoire, et enfin, celui de gauche vers le dortoir des garçons. J'hochai la tête comme si cela m'intéressait.
- Et où est la maison dans laquelle je vais dormir?
L'homme pouffa de rire. Je ne pus m'empêcher de le jeter un regard noir.
- Oh mon pauvre Sky! Tu dormiras ici, dans la cave.
Je laissai échapper une grimace. Il est fou ce mec!
- Et je peux savoir où je suis exactement?
- Dans une académie pour les exorcistes ayant un grand potentiel.
J'écarquillai les yeux. Il était clair qu'il cherchait à se débarrasser de moi là!!
- Je peux savoir à quoi tu joues? demandai-je d'un ton menaçant.
- Je t'assure que tu es en sécurité ici.
- Devrais-je te rappeler que c'est une bande d'exorcistes qui a détruit mon monde!? m'énervai-je.
Mon rythme cardiaque était rapide. Ma haine était trop grande. Je voulais tout cassé. Mais mon énergie était bloqué à cause d'un rituel qu'il avait fait.
- Je te dois des explications. Viens dans mon bureau et je t'explique.
À contre coeur je l'obéis. Nous avions suivis le chemin du milieu et monté quelques étages avant d'arriver à destination. Je remarquai que tous les regards étaient braqués sur moi. Certaines filles me souriaient en enroulant une des mèches de leurs cheveux autour de leur index. D'autres restaient bouche bée et faisaient tomber leurs affaires. Pour les garçons, c'était plutôt une autre histoire: ils me fusillaient tous du regard avec les poings et les mâchoires serrés. Le remarquant aussi, John Mériclev sourit tout en disant:
- Et bah! Tu fais des effets!
Je roulai des yeux l'air déconcerté et entrai dans son bureau. Je découvris qu'il était le directeur de cet endroit.
- Pour commencer, bienvenue Sky.
Je ne répondis pas et m'installai sur une des deux chaises qui se trouvaient devant son bureau.
- Je t'ai passé ces pièces d'identité pour passer inaperçu dans cette société. Je te passe ton emploi du temps.
Il me tendit une feuille sans me prêter un seul regard et continua:
- Je te sauve des cours d'exorcisme, par contre, tu suivras les matières générales comme le français, les maths etc...
Il me tendit alors un cahier que je regardais étrangement.
- Ça c'est ton carnet de correspondance, m'expliqua-t-il. Tu devras mettre une photo...
Il hésita avant de poursuivre:
- Bon ne t'inquiète pas, une personne viendra t'aider pour ce genre de détails.
- Viens en au fait au lieu de tourner autour du pot. Tu m'as dit que j'étais la clé! Mais la clé de quoi exactement?
- Tu le seras en temps et en heure...
- Ah, parce qu'à deux cent cinquante ans, je ne suis pas en âge de comprendre!? m'emportai-je.
- Écoute Sky, à mes yeux, tu n'es qu'un gamin de dix-huit ans, et il faudrait que tu t'y fasses.
Je soupirai, n'essayant même pas de riposter. Il me tendit l'uniforme que portait tous les élèves de l'académie et un sac rempli d'affaires scolaires.
- Tu dois vivre comme un humain pour ne pas qu'on te retrouve. La société Egorya est à ta recherche, avoua-t-il.
Il me fallut quelques secondes de réaction avant de comprendre. Je me répétais sa dernière phrase en boucle, comme si j'avais des difficultés à comprendre.
- C'est une blague là! pâlis-je. Je pensais qu'ils avaient compris la leçon!
Ma main tremblait, non parce que j'avais peur, mais parce que j'avais des envies meurtrières.
- Calme toi Sky! me conseilla le directeur. Et je n'ai pas fini. Nous sommes menacés en même temps par des démons qui prennent possession de tout ce qu'ils trouvent et qui entraînent les personnes à s'entretuer.
- Ça m'est égal! mentis-je.
- Non, parce que ces démons, tu les connais, déclara-t-il d'un air très sérieux en me fixant droit dans les yeux.
Je ne savais pas si je devais être heureux ou non. En tout cas, il me semble qu'à ce moment-là, je m'étais arrêté de respirer.
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