Chapitre 2: Une autre vie

Le coeur battait de plus en plus vite. J'avais peur. Peur d'avoir gâché ma seule chance d'avoir une vie meilleure. Alors que je retombai sur les genoux, j'entendis une personne pouffer de rire. Je serrai mes poings et ma peur se changea en haine.
- Ça t'apprendra idiot! se moqua la vielle.
- Tiens, t'es toujours vivante! dis-je comme si cela m'importait peu. D'ailleurs, pourquoi tu es devant moi? demandai-je en le réalisant.
- Regarde toi dans le miroir ou je ne sais pas moi.
- Parce que t'en a un? dis-je en arquant un sourcil.
Elle s'installa à sa place et reprit son éventail, le sourire aux lèvres.
Je me relevai et inspectai la pièce jusqu'à que je remarque mon reflet sur l'une des vitres. Je restai bouche bée lorsque celui-ci me montra un jeune homme aux cheveux noirs et yeux rouges. Il s'agissait bien de mon corps tel que je l'avais perdu il y a plus de deux cents ans. Je ne parvenais pas à accepter ce que je voyais.
- Alors Sky? Ça te plait? demanda-t-elle.
- Si ça me plait? Tu rigoles, c'est une tuerie! m'excitai-je.
La femme fit une grimace en claquant sa langue contre son palais.
- Et bah! Tu es resté gamin tout ce temps, c'est grave.
Je lui tirai le langue. J'étais super heureux de retrouver ma vraie forme, de pouvoir toucher des objets au lieu de passer à travers. Je courais dans tous les sens et sautais un peu partout. Cependant, je constatai que ma bonne humeur n'était pas partagée : ma sauveuse jetait des coups d'œil furtifs vers l'extérieur. Je la sentais très angoissée, comme si une chose mauvaise allait se passer. Elle m'attrapa soudainement avant de dire:
- Va te cacher immédiatement!
- Quoi? lâchai-je en arquant un sourcil d'incompréhension.
- Vite! hurla-t-elle.

Je compris que nous courions un danger. La lueur de ses yeux montraient de la peur et de la colère. Je l'obéis sur le champs en me dirigeant vers la porte aux signes symboliques. Je me cachai alors derrière elle en la laissant entrouverte pour voir ce qu'il se passait.

La porte de la boutique s'ouvrit en laissant passer deux hommes en costard. Ils étaient munis de lunettes de soleils et de casques intra-auculaires. Ils se placèrent alors sur les côtés pour laisser passer un vieil homme asiatique qui laissait apparaître un air menaçant sur le visage. Il tenait ses mains derrière son dos et avait le dos un peu recourbé. Ses cheveux gris partaient en l'air un peu dans tous les sens. Il inspira un grand coup avant de commencer.
- Alors, madame Gosvic ou devrais-je dire mademoiselle O...
- Et si vous en venez au fait? le coupa-t-elle.

L'homme dirigea son regard sur le poignet de la vieille. Il l'attrapa et désigna du regard le bracelet qu'elle possédait. Elle tenta de se libérer mais en vain.
- Chercherais-tu à me cacher quelque chose très chère?
- Je ne vois pas de quoi vous parlez, affirma-t-elle mais ses sourcils l'avait trahie.
- Et je suppose qu'il est déjà venu ici!
Cette fois-ci, elle ne répondit rien, de peur de se retrouver trahie par son visage encore une fois.
- Tu me déçois, tu renonces à ta liberté et à ta vraie vie pour ce genre de chose?
- S'il le faut, oui.
- Alors j'aurais dû te tuer au lieu de t'épargner.

Il sortit alors une dague de sa manche. La vieille recula lentement, sentant le danger.
- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous allez me faire?
- Me débarrasser des déchets, déclara-t-il en contemplant son arme qui se mit à briller.

Ennuyé de rester sur place, je sortis de ma cachette prêt à me battre. J'attrapai une manchette à balais avant de me planter devant l'homme armé. Les deux hommes qui l'accompagnaient se mirent en garde.
- Tiens tiens, je peux savoir qui tu es? demanda l'Asiatique l'air fasciné par la couleur de mes yeux.
- Je suis celui qui va mettre un terme à ta vie pauvre fou! maugréai-je.
- Sky...ser! intervint alors madame Gosvic. Skyser, arrête! m'ordonna-t-elle alors.
D'où elle modifie mon nom!?
- Excusez-le, poursuivit-elle. C'est un client fidèle de ma boutique. Skyser, va-t-en, la boutique est fermée.
- Quoi, mais qu'est-ce que tu racontes?
- Vas! Dépêche toi...
- Je peux te protéger...
- Tu pourras revenir après! me coupa-t-elle en baissant la tête.

Je quittai alors la boutique et un homme me prit directement le bras et m'entraîna dans une voiture. Je voulus riposter mais il ne me laissa pas le temps de faire.
- Alors, Sky je présume, commença celui-ci.
Je lui jetai un regard noir. Le percevant grâce au rétroviseur, il se mit à sourire.
- Je suis de ton côté, ne crains rien...
- Ce n'est pas un vulgaire humain que je vais craindre! vociférai-je.
- Je suis exorciste mon petit, déclara-t-il.

Ma gorge se noua. Je m'étais embarqué dans une galère pas possible. La voiture s'arrêta au feu rouge et l'homme se tourna vers moi.
- Je te passe tes pièces d'identité, tu t'appelles Skyser Hern, tu as dix huit ans, et tu vis avec madame Gosvic qui t'a adopté.
- De quoi vous parlez? essayai-je de comprendre.
- Skyser, ou devrais-je dire Sky, tu es un élément clé face à ce qui va se produire.
Je ne réagis pas, attendant qu'il poursuive son explication.
- En ce moment, celle que tu connais sous le nom de madame Gosvic risque de mourir à cause d'une trahison.
- Je ne comprends pas.
- Ton retour était attendu de tous.
Il se mit à conduire après les nombreux klaxons. Il soupira lorsqu'une voiture le dépassa. Le conducteur en profita pour lâcher un juron. L'Exorciste, lui, l'ignora et tourna au rond point avant de scruter l'un des rétroviseurs. Il semblait un peu stressé.
- Dis-moi, comment tu te sens depuis que tu as récupéré ton corps?
J'hésitai à lui répondre, finalement je décidai de lui faire confiance.
- Je ne pense pas être capable de faire usage de mes dons pour l'instant, avouai-je.
- C'est normal, ton corps est scellé pour l'instant.
- Pourquoi?
- Tu pourrais dégager une certaine aura perceptible par les ennemis. Au fait, je me présente: John Mériclev. Je serais là pour t'accompagner. D'ailleurs, prends ces lentilles, dit-il en me tendant une boite, tes yeux se remarquent de loin.

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