Chapitre 9 - La voyageuse égarée, partie 3

Clocher d'une église de Las Alba, Tierraroja (5e étage de la Tour)

20 juillet 3202, en fin d'après-midi

La lumière orangée du crépuscule avait envahi la capitale, embrasant la structure des bâtiments d'une lumière enflammée. Depuis la fin de l'orage, une douce odeur de terre humide s'était élevée dans les rues.

Tous deux posés en silence contre le rebord de la fenêtre, Matsuba et Euryale contemplaient la ville depuis les hauteurs de la petite tour. Dans leur dos se trouvait une grosse cloche en bronze, qui oscillait à peine de temps à autre sous la force du vent.

Le jeune homme jeta un regard discret à son étonnante compagnie, dont les yeux argentés étaient encore perdus à l'horizon. Sans doute était-elle encore dans la lune, comme elle aimait le dire.

En voyant le demi-sourire apaisé qui ornait son visage, Matsuba se sentit satisfait. Il ignorait pourquoi, mais il était content d'avoir apporté son aide à cette inconnue.

« À Kaze, la lumière du coucher de soleil colore tout l'océan d'orange. » Commenta soudainement la ronin.

« C'est de là bas que vous venez ? » La questionna-t-il, curieux.

Elle se mit à réfléchir.

« J'imagine... » Finit-elle par murmurer d'un air distrait. « En tout cas, c'est un endroit qui m'est familier. »

« Votre nom n'est pourtant pas très évocateur de la langue kazéenne. » Remarqua le jeune homme.

« Mais le tiens l'est, n'est ce pas ? » Enchérit la ronin. « Ton prénom et ton nom. Kawakami... littéralement, ceux qui vivent par delà la rivière. »

« Ma grand-mère est kazéenne. » Expliqua-t-il en regardant l'horizon. « Elle est devenu ascensionniste le lendemain du message de M, lors de la première édition de l'examen d'entrée. Quand elle a terminé sa carrière, elle est venue s'installer au 1er. Je crois que je suis né à Greenland, mais je n'en suis pas certain. Je n'ai jamais connu ma mère, et je ne parle pas beaucoup avec mon père. »

Un sourire apparut sur le visage de Matsuba.

« C'est quelqu'un de spécial, mon paternel. Il est très timide, et souvent, il a du mal à lancer les conversations. Il vient nous voir de temps en temps, la vieille et moi, mais il ne sait jamais de quoi discuter, alors il ne dit rien. Quand il est là, je le harcèle souvent de questions sur l'ascension, mais il n'aime pas parler, alors ses réponses sont un peu vagues. Sans compter qu'il est très doué pour esquiver les sujets qui l'embêtent. »

« Mmm... tu viens donc d'une famille de grimpeurs. » Nota distraitement Euryale. « Tu en es un aussi ? »

Son interlocuteur se rembrunit légèrement.

« Non... pas vraiment. » Articula-t-il en faisant au mieux pour dissimuler sa mélancolie. « Je ne suis... disons que je ne suis qu'un voyageur de passage. »

Il baissa la tête, honteux. Il n'osait pas lui avouer qu'il n'était qu'un faible sans-pouvoir aux rêves trop ambitieux pour lui.

« Ggnnh...! »

Matsuba releva la tête, surpris, pour chercher l'origine de ce geignement. Il vit alors qu'Euryale avait soudainement posé une main sur son front, comme si elle était en proie à une migraine terrible. Le visage en sueur, elle avait fermé les yeux, crispée.

« Ç-ça va...? » Demanda le jeune homme, inquiet.

Il fut soudain pris d'un frisson, comme si une onde très puissante l'avait traversé. C'était comme être juste devant une énorme enceinte un soir de concert. Toute la lumière du monde sembla s'éteindre, et des murmures s'immiscèrent dans son crâne. Fort heureusement, la sensation ne fut que passagère, et s'estompa complètement quelques secondes plus tard aussi brusquement qu'elle était apparue.

Perplexe, Matsuba vit sa camarade de fortune se détendre en reprenant son souffle.

« Ça va... » Murmura-t-elle finalement, les yeux dans le vague. « Navrée, je dois être un peu fatiguée. Sans compter qu'il y a beaucoup de perturbations, ici. »

« Vous... vous devriez rentrer vous reposer, dans ce cas. » Proposa le jeune homme. « Et puis, je dois vous laisser, il faut que je sois rentré avant le coucher du soleil. »

Elle approuva d'un signe de tête, et tous deux redescendirent au pied du clocher. Sur le point de se séparer, Matsuba se tourna vers la voyageuse égarée.

« C'était sympa de vous rencontrer ! J'espère qu'on se reverra ! Je ne sais pas si j'y serai encore pour longtemps, mais si jamais, je loge au Crossroads Hotel. »

Il avait été pris d'un pincement au cœur en disant cela, se rappelant qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps ici. La grimpeuse, inconsciente de son état d'esprit, sourit et serra la main qu'il lui tendait.

« Puisse nos routes se recroiser à nouveau. Il est également temps pour moi de partir à la recherche de mon hôtel. »

« Oh, c'est lequel ? »

Euryale posa un index sur sa bouche, visiblement perplexe.

« Mmmm... bonne question. » Murmura-t-elle, songeuse.

***

Matsuba repartit tranquillement sur le chemin de son hôtel, triste à l'idée qu'il vivait là ses derniers instants au 5e étage. D'ici ce soir, il serait revenu dans sa bonne vielle maison de Greenland, à contempler les murs de sa cage avec tristesse et amertume.

« Ça va faire trois jours que j'ai disparu. Je me demande si la vielle est inquiète ? D'ailleurs j'ai loupé une bonne partie du retour de Shizu. Elle va repartir d'ici peu, et je l'aurais à peine vu. Moi qui l'attendait avec impatience... je vais avoir beaucoup de choses à lui raconter. »

Perdu dans un flot de pensées et d'émotions, il revit dans sa tête les évènements incroyables qu'il avait vécu durant son expédition. Son arrivée à Pebblerock, sa traversé de la forêt de Maimi-Wuki, sa rencontre avec le wendigo...

Un frisson le parcourut.

C'était ce monstre qui avait mis fin à l'être qu'il était avant ce voyage. La force surpuissante qui lui avait fait réaliser qu'il n'était qu'un gamin arrogant et stupide, et qu'atteindre le Sky Keep sans stigmate relevait de l'infaisable. Et c'était ce monstre qui avait gravé ce fait incontestable au fer rouge tout au fond de lui.

Matsuba ne l'avait pas beaucoup exprimé, mais son humeur en avait pris un sacré coup. Au fond de lui, quelque chose s'était fissuré, quelque chose qu'il ne se sentait pas capable de réparer. Il était toujours passionné par l'ascension - comme l'avait démontré son allégresse lorsqu'il avait lu le journal de voyage que Raijū lui avait prêté - mais à présent, il voyait cela avec mélancolie, comme un doux rêve qu'il ne pourrait plus vivre que dans ses songes.

C'est pourquoi il appréhendait le retour à Windy Hollow. Avec la découverte de cet autre monde et les péripéties inoubliables qu'il avait vécu ici bas, son esprit ne réalisait pas encore que l'avenir dans lequel il se projetait depuis son enfance n'était qu'une illusion. Mais dès son retour, il lui faudrait faire face à la réalité. Retrouver un nouveau projet, une nouvelle raison d'exister.

Et le problème, c'est qu'il ne se voyait absolument pas y arriver.

« Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie ? »

Cette question infernale tournait en boucle dans son esprit tourmenté, sans qu'il y trouve une quelconque forme de réponse. Attristé, frustré, Matsuba ralentit le rythme jusqu'à s'arrêter, la mine basse et les poings serrés, incapable d'entrevoir un avenir pour son être.

« Pour l'amour du ciel ! » S'exclama soudain une voix vive et exaspérée, l'extirpant de ses pensées grises. « Tu n'es qu'une incapable ! Une arriérée ! Une bonne à rien qui ne peut même pas accompagner sa maîtresse faire quelques emplettes ! »

Intrigué, Matsuba tourna la tête.

Quelques mètres plus loin, les passants semblaient vouloir s'éloigner rapidement d'une curieuse scène : une quinquagénaire habillée d'une belle robe lilas et coiffée d'une perruque blonde qui hurlait en brandissant sa canne sur une latranienne de vingt ans plus jeune qu'elle.

La semi-humaine coyote en question ne portait qu'un haillon sale et son cou était enserré d'un collier de métal. Elle semblait épuisée : sa mine était rouge et couverte de sueur. En fait, elle portait à bout de bras une quantité impressionnante de paquets - très certainement les courses de sa propriétaire - dont l'un était vraisemblablement tombé par terre.

« Allez, pauvre andouille, remue-toi ! Ramasse-moi ça avant que je m'énerve ! »

« Déso... lée... madame... » Haleta l'esclave.

Elle chercha alors à déposer les paquets qu'elle tenait sur le sol pour pouvoir récupérer l'autre. Mais au moment où elle se baissa, la quinquagénaire lui asséna un violent coup de canne sur les genoux. L'esclave poussa une exclamation de surprise et de douleur.

« Non, stupide bourde ! Pas par terre, tu vas me les salir ! Ramasse-le en gardant les autres dans les bras ! » Aboya la maitresse en la rouant de coups.

« O-Oui ! D-Désolée...! Aïe...! » Geignit la latranienne en se recroquevillant.

Mais déséquilibrée par les assauts, la pauvre bougre s'emmêla les pattes et bascula en arrière, faisant tomber tous les colis. Certains s'ouvrirent en répandant quelques vêtements dans la boue.

Se relevant tant bien que mal, elle reçut alors un pommeau de canne en pleine figure qui la refit basculer sur le dos. Affalée au sol, toute tremblante, elle appuyait sur son nez pour tenter d'empêcher le sang de s'en échapper.

« De la soullure ! De la saleté ! » Cracha la quinquagénaire en écrasant son talon sur la semi-humaine. « Toujours plus de crasse ! Regarde l'état de mes achats, espèce d'ânesse sans cervelle ! Et tu fous tu sang partout dessus, pour couronner le tout ! Hâte-toi de tout récupérer ! »

Elle se mit à marteler l'esclave de coups de pieds. Celle-ci, les mains toujours plaquées sur le visage, s'était roulée en boule sur le sol pour protéger sa tête.

« Ce soir, tu seras privée de repas et tu auras droit à quelques coups de fouets, sois-en certaine ! Imbécile ! Idiote finie ! Et... mais ? Qu'est ce que...?! »

Se sentant soulevée en arrière, elle ne put rien faire et se retrouva la tête en bas avant d'avoir eu le temps d'ajouter quoique ce soit.

***

Matsuba s'entraînait depuis ses onze ans à différents types d'art martiaux. Plusieurs fois, il avait fini deuxième à des compétitions de karaté, de judo et de kung-fu - la première place étant souvent détenue par Shizuka.

Aussi, même si il était bien plus faible qu'un porteur de stigmate, il pouvait aisément se battre avec les autres sans-pouvoirs en un contre un. Alors retourner une grosse dame en utilisant son propre poids pour la faire basculer et l'assommer sur le sol ne nécessitait absolument aucun effort pour lui.

À l'aide d'un simple mouvement de levier, il fit voltiger la quinquagénaire et écrasa son crâne par terre, la faisant instantanément sombrer dans l'inconscience. Un murmure stupéfait se répandit parmi les quelques spectateurs, qui s'éloignèrent aussitôt dès que le jeune homme les foudroya du regard.

Ne sentant plus les coups pleuvoir sur elle, la latranienne avait rouvert les yeux, intriguée, et les avait aussitôt écarquillé. Devant elle, Matsuba avait ramassée tous les colis et lui tendait la main pour l'aider à se relever. Hésitante, la semi-humaine finit tout de même pas l'accepter pour se remettre debout. Intimidée, elle semblait ne plus savoir quoi dire.

Le jeune homme lui, s'épousseta, satisfait.

Il avait pris une décision stupide, il le savait. Mais il ne s'en voulait pas. Il avait agis par incapacité à se retenir, et non pas choix, et savait donc que même si il revenait en arrière, il referait la même chose.

« Mais je risque encore d'attirer des ennuis à dame Raijū... » Soupira-t-il intérieurement.

D'ailleurs, les problèmes arrivaient justement.

« Qu'est ce qu'il se passe ici ? »

La semi-humaine sursauta, alors que Matsuba se renfrognait. Un homme en habit militaire bleu nuit venait de sortir du bâtiment d'en face et s'approchait à grands pas. Il portait un insigne à la poitrine et un revolver à la ceinture.

Le garçon se préparait à faire face aux accusations lorsqu'il reconnut le nouveau venu.

« L'adjoint du shérif ? » S'exclama-t-il.

« Le gamin du train ? » Fit l'autre, tout aussi surpris.

Tous deux s'observèrent avec étonnement durant quelques secondes. Puis, le regard de Carl se posa sur la quinquagénaire assumée, puis sur la latranienne terrifiée. Il fronça aussitôt les sourcils.

Il tourna alors la tête à droite et à gauche, s'assurant qu'il n'y avait plus personne, puis poussa un soupire.

« Ce n'était pas très malin de faire ça en pleine journée. » Grogna-t-il en se grattant l'arrière du crâne.

« Je ne pouvais pas choisir à quel moment cette courge se mettrait à maltraiter cette pauvre femme ! » S'insurgea son interlocuteur.

« Oui, mais tu aurais pu au moins l'attirer dans un endroit moins bondé avant de la soulever comme un pancake. »

Matsuba grommela, ennuyé. L'adjoint n'avait pas foncièrement tord. Carl le dévisagea avec incertitude.

« Que fais-tu là ? » Demanda-t-il finalement, après avoir hésité.

Le jeune homme allait répondre, lorsqu'il fronça les sourcils et se ravisa.

« Et vous alors ? » Répliqua-t-il plutôt.

Carl afficha une mine pincée.

« Je suis sûr une enquête. » Maugréa-t-il. « Mais revenons à toi. Je sors à l'instant du siège de la Guilde. Ton maître n'est pas vraiment une chasseuse de prime, je me trompe ? »

Matsuba se raidit, ne trouvant rien à répondre.

« Une amie d'enfance travaille ici en tant que réceptionniste, alors elle me file un coup de main de temps en temps. » Poursuivit l'adjoint. « Or d'après elle, la Guilde n'a pas connaissance de l'arrivée à Tierraroja d'un clandestin susceptible d'intéresser une ascensionniste de son niveau. Alors dis-moi... que faîtes-vous ici, vous deux ? Vous êtes là pour aider les semi-humains ? »

De la main, il désigna la latranienne, qui attendait en silence à côté de sa maitresse évanouie, ne sachant que faire.

Les traits de Matsuba se crispèrent.

« Donnant-donnant. » Proposa-t-il. « Je vous donne une info, vous m'en donnez une. Marché conclu ? »

Carl plissa les yeux.

« Cela dépendra de l'info que tu attends de moi. » Murmura-t-il, suspicieux. « Que veux-tu savoir, exactement ? »

« Vous avez évoqué une enquête. Sur quoi porte-t-elle ? » Répliqua Matsuba, l'air sévère.

L'adjoint se tendit un peu plus, visiblement embarrassé.

« Pourquoi est-ce que ça t'intéresse ? » Demanda-t-il.

« Parce que je veux m'assurer que vous n'enquêtez pas sur moi et mon... maître. » Enchérit le jeune homme, déterminé.

Tous deux se dévisagèrent en chien de faïence pendant encore quelques secondes, avant que Carl ne soupire bruyamment, mettant fin au contact visuel.

« J'enquête sur un meurtre. »

Matsuba écarquilla les yeux, surpris.

« Mais pourquoi aller au siège de Guilde ? C'est lié ou c'était seulement pour ses renseigner sur nous ? »

Son interlocuteur grogna.

« On avait dit une info... »

Ce fut au tour du jeune homme de soupirer.

« Non, en effet. » Avoua-t-il. « Mon maître n'est pas une chasseuse de prime, elle est archéologue et elle cherche un artéfact. Mais j'ignore de quoi il s'agit, alors c'est tout ce que je peux vous dire. »

« Une archéologue ? » Répéta Carl, surpris. « Je n'ai jamais entendu parler d'un artéfact tierrarojien suffisant attrayant pour qu'une grimpeuse vienne s'en emparer à un tel moment, alors que tout l'étage est sans dessus dessous.»

Pour toute réponse, Matsuba se contenta de hausser les épaules. Sentant que le garçon avait été honnête avec lui, l'adjoint décida de faire de même... en évitant de donner trop de détails tout de même.

« Hier soir, on a retrouvé trois corps avec de sales blessures dans une grange à maïs en périphérie de la ville. » Dit-il, la mine pincée. « On a également retrouvé des traces de deux autres personnes : l'assaillant, et probablement un fuyard. On essaye de leur mettre la main dessus. Quand j'ai vu les blessures, je me suis demandé si un clandestin pouvait avoir débarqué, ou si un monstre anthropomorphe aurait pu avoir causé de tels dégâts et je suis allé demander à la Guilde, espérant trouver mes réponses concernant ton maître au passage. »

« Je vois. » Fit Matsuba en se tenant le menton, songeur. « Mais...? »

« Aaaah... ooooh, ma tête... que s'est-il passé...? » Gémit une voix.

Tous deux se retournèrent vers la quinquagénaire, qui émergeait de l'inconscience. Carl esquissa aussitôt un sourire et vint lui tenir la main.

« Tout va bien, madame. Vous avez avez eu un malaise et êtes tombée par terre. C'est votre servante qui a accouru me prévenir. Tout va bien, je vais vous ramener chez vous. »

La latranienne sursauta, mais ne contesta d'aucune manière. Ayant récupéré les paquets de sa maitresse, elle suivit l'adjoint qui venait de relever la grosse dame et qui la soutenait par les épaules. Ce dernier offrit un dernier signe de tête à Matsuba, qui le salua également avant de s'éloigner.

« Il y a vraiment des évènement sordides ici, ces derniers temps... » Se dit le jeune homme en reprenant sa route, songeant au sort des semi-humains et à l'enquête de Carl.

Quelques minutes plus tard, il atteignit le Crossboards hôtel. Arrivant devant la porte de sa chambre, il vit avec plaisir la kitsune émerger de l'ascenseur à sa gauche. Ils venaient d'arriver devant leur porte en même temps.

La grimpeuse lui adressa un regard indéchiffrable.

« T'as l'air d'avoir eu une après-midi mouvementé. » Lui fit-elle remarquer.

« Vous aussi. » S'amusa Matsuba en constatant qu'ils semblaient un peu fatigué, tous les deux.

Ils s'observèrent une seconde, comme si ils se défiaient mutuellement d'avoir eu la plus grosse aventure de la journée.

« J'ai éclaté une dizaine d'imbéciles qui m'avaient pris en filature. » Grogna soudainement la kitsune.

« J'ai parlé avec une grimpeuse amnésique, et culbuté une aristocrate. » Répliqua aussitôt Matsuba.

« Pas mal. » Lui concéda-t-elle, de bonne grâce. « Bon allez, il est temps pour toi de partir. »

Ils entrèrent dans leur chambre, mais à peine le jeune homme avait-il commencé à rassembler ses affaires que le téléphone de la kitsune sonna. Elle s'en saisit mais se raidit en voyant ce qu'affichait l'écran.

« Numéro inconnu... et qui passe forcément par le Sky Link. »

Tendue, la grimpeuse hésita à décrocher. Finalement, elle actionna le bouton vert.

« Ah...?! Allô ? » Fit une voix au bout du fil. « Allô ? »

« Vous êtes qui et vous voulez quoi ? » Demanda sèchement Raijū. « Si c'est pour de la pub, vous pouvez vous carrer votre super produit là où je pense. »

« Oh, je vois que j'ai trouvé la bonne personne. » S'amusa la voix au bout du fil. « Pour répondre à vos questions, je m'appelle Soren, et j'ai une proposition à vous faire. Pourriez-vous descendre maintenant au bar de votre hôtel avec votre apprenti ? »

Sky Keep ARC 2 - Chapitre 9, partie 3 : FIN

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