Chapitre 8 - L'Alba's express, partie 1

Las Alba, Tierraroja (5e étage de la Tour)

Dans la nuit du 19 au 20 juillet 3202

Au sein de la brise nocturne, Bena n'entendait que le son des plantes frémissant sur son passage. La semi-humaine au corps recouvert de tatouages détalait à vive allure à travers le champ de maïs, courant comme une démente en direction de la ville au loin. À son rythme, il ne lui faudrait qu'une dizaine de minutes pour l'atteindre.

Pourtant... c'était bien trop long à son goût.

Tout cela était étrange, par ailleurs. Depuis des mois qu'elle était réfugiée dans cette grange, la shamane avait eu pour seule consigne de ne jamais s'approcher de cette citée. Même sortir de la bâtisse était considéré comme un danger, à l'époque. Néanmoins, ce soir... ce soir avait tout changé.

« Au secours... au secours ! » 

Les cris résonnèrent de nouveau dans sa tête. Des cris horribles... mêlés et entremêlés, teintés d'une souffrance et d'une peur à glacer le sang.

« Quelqu'un... à l'aide ! » 

Les larmes aux yeux, Bena redoubla d'efforts, ne pouvant cesser de courir malgré le fait que son corps réclame du repos. Sur tout le trajet, elle n'osa pas une seule fois se retourner. Comme si elle avait peur qu'en faisant cela, elle revoit à nouveau cette affreuse scène. Ces giclées abondantes de sang éclaboussant les murs, ces corps sans vie s'entassant sur le sol écarlate... la terreur sourde qui s'était emparée d'elle ne la quittait pas.

Haletante et transpirante, la semi-humaine traversa l'obscurité de la nuit et parvint enfin jusque dans la ville, déserte à cette heure particulièrement tradive. On y entendait que le vent balayer la poussière du sol. Las Alba était grande, aussi s'assura-t-elle de s'enfoncer le plus possible dans le centre, histoire de s'éloigner au possible de l'extérieur.

Finalement, la shamane se réfugia dans une ruelle, et se laissa tomber contre le mur. Repliant ses jambes contre elle-même elle éclata en sanglots.

« Serait-ce là l'aboutissement de notre petite escapade ? » Chantonna soudainement une voix féminine.

Bena sursauta violemment en rouvrant brusquement les yeux. Avec une lenteur imbibé d'effroi, elle leva doucement la tête vers la direction d'où lui était parvenu cette voix au timbre enjoué. Une vague de la mer d'horreur parcourut l'intégralité de son corps lorsqu'elle se rendit compte qu'une silhouette l'observait depuis les hauteurs.

L'individu était perchée trois mètres plus haut, se tenant debout horizontalement sur le mur, comme si elle n'avait cure de la gravité. Les bras croisés contre la poitrine, ses iris d'un rouge écœurant à la pupille fendue comme celle des félins l'observaient scrupuleusement.

Le visage de la shamane se décomposa, devenant aussi blanc que celui d'un mort.

C'était elle. Cette femme.

« Non point que la chasse me soit déplaisante, mais il se trouve que mes obligations sont nombreuses. » S'amusa sa poursuivante.

Bena voulut ouvrir la bouche mais ne parvint qu'à se pencher pour vomir le peu qu'elle avait dans l'estomac. Atterrissant avec légèreté quelques mètres devant elle, la femme s'avança pour venir s'accroupir à sa hauteur et lui relever la tête. Tétanisée, la semi-humaine l'observa se pencher jusqu'à amener son visage à quelques centimètres du sien, puis la renifler avec délicatesse.

« De la poussière de vieux bois, du maïs... et une touche de sueur. » Apprécia l'inconnue.

Une abominable langue semblable à une sangsue émergea de sa bouche pour parcourir ses lèvres aussi rouges que ses yeux. Paralysée d'épouvante, Bena la regarda se lécher les babines en étant prise d'un terrible frisson. Ce fut finalement lorsqu'elle décela un éclat malsain au fond des prunelles écarlates que la shamane sembla se réveiller brusquement.

Elle donna un coup dans le visage de la poursuivante avant de prendre ses jambes à son cou. Détalant en direction de la sortie de la ruelle, elle parvint enfin à émerger sur une place. Elle aperçut alors deux hommes traverser les lieux en discutant paisiblement.

« Je préfère encore être prisonnière. » Se résolut la semi-humaine en se décidant à les interpeller.

Elle fit un pas en avant, mais un coup sec vint la cueillir derrière la nuque. Assommée net, la semi-humaine s'effondra dans les bras de sa poursuivante, qui l'accueillit avec douceur.

« Il est l'heure de vous abandonner aux douceurs des bras de Morphée. » Lui susurra-t-elle à l'oreille.

Mais elle ne pouvait plus l'entendre. La silhouette disparut alors dans la nuit, emportant le corps inconscient avec elle.

***

Le lendemain matin, à la gare de Maldor Town

Les soleils jumeaux abattaient un véritable déluge de lumière sur la ville. Matsuba et Raijū s'étaient protégés de leur dernière dose d'onguent à Leyposa. Il leur faudrait néanmoins impérativement en trouver une fois arrivés sur place, sans quoi ils ne pourraient plus s'exposer en plein jour.

« Il ressemble aux trains greenlandais ! » Constata Matsuba en observant la locomotive à vapeur à bord de laquelle ils allaient bientôt embarquer.

« Si tu le dis... » Fit distraitement Raijū, qui s'en fichait complètement.

Ils avaient laissés les struthiques retourner seules au village, les Despérados les ayant informés qu'elles étaient habituées à retrouver seules leur chemin. C'est avec beaucoup de tristesse que le garçon avait dit au revoir à Aboth, mais il était quand même content de prendre le train avec Raijū.

Voyant que cette dernière se dirigeait vers le guichet, le jeune homme lui emboita le pas et quelques minutes plus tard, reçut avec ravissement son ticket au papier jaunie sur lequel figurait l'inscription ALBA'S EXPRESS, 2nd CLASSE, en lettres stylisées.

« Je le garderai en souvenir. » Se promit-il, tout content.

C'est alors qu'il bouscula quelqu'un.

« Oh, pardon... » Fit le jeune homme, embarrassé.

L'inconnu - dont l'immense silhouette était intégralement recouverte par un chapeau et par d'épais vêtements - leva la tête vers lui et il sursauta.

« Ce n'est rien. » Dit l'homme avant de s'éloigner. 

Perplexe, Matsuba l'observa s'en aller.

« Qu'est ce qui t'arrive encore ? » Demanda Raijū en le rejoignant.

« J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. » Murmura son camarade de voyage, songeur. « Je n'ai pas pu voir l'entièreté de son visage, à cause de son foulard, mais je suis sur que ses yeux me disent quelque chose... »

« T'es sûr ? » Fit la kitsune, sceptique. « Ce n'est pas un humain. »

« C'est un semi-humain ? » Sursauta-t-il.

La grimpeuse approuva d'un signe de tête, les sourcils froncés.

« J'espère qu'il ne se fera pas attraper. Si ils fouillent tous les passagers, on sera mal barrés. »

Finalement, ils embarquèrent à bord de leur wagon.

***

Quelques mètres plus loin, un homme venait d'arriver sur les quais. C'était un petit blond à la chevelure bouclé, coiffé d'un chapeau melon et habillé d'une salopette neuve recouvrant une chemise à carreaux.

« Dépêchez-vous, chef ! » Lança-t-il, inquiet. « On risque de rater le départ ! »

Derrière lui, le shérif Scott Truster marqua un temps d'arrêt, reprenant son souffle. Cet homme-là avait la peau noire et une silhouette sympathique au petit ventre rondouillard caractéristique de ceux ayant atteint la fleur de l'âge. Plus vieux de vingt ans, il arborait un vieux chapeau stetson et une veste sur laquelle était agrafée une étoile d'or.

« Par la sainte-mère, Carl, laisse-moi souffler. » Haleta-t-il, appuyé sur ses genoux. « Je n'ai pas ta trentaine pour soutenir mes jambes. »

Agacé, son adjoint vint le pousser dans le dos jusqu'à le faire rentrer dans le wagon, margé ses protestations.

« Vous vous reposerez après, chef ! » Grogna-t-il en l'engouffrant dans le train au moment où le sifflet du contrôleur retentissait.

Arrivés à temps, ils s'installèrent dans un compartiment et le shérif s'empressa de s'éponger le front tout en reprenant son souffle. Satisfait qu'ils n'aient pas manqué le train, Carl croisa les jambes, sortit un bouquin et s'équipa d'un monocle avant de se mettre à lire.

Le train de mit à bouger, puis à avancer de plus en plus vite. Lorsqu'ils eurent gagnés la campagne, la pleine vitesse de tarda pas et le traditionnel bruit régulier des roues parcourant les rails berça leur trajet.

« C'est quand même louche... tout ça. » Bougonna Truster en s'éventant à l'aide de son chapeau.

« Je ne vous le fais pas dire. » Approuva son adjoint sans quitter son ouvrage des yeux. « Un wendigo hors de son territoire qui disparait subitement, puis un triple meurtre dans une grange pendant notre absence... décidément, tout part en vrille, ces derniers temps. » 

« Le timing est bizarre... » Fit le shérif en regardant le paysage défiler. « J'ai la conviction que ces deux affaires sont liées d'une manière ou d'une autre. »

« Qu'est ce qui vous fait dire ça ? » Demanda Carl en levant le regard vers lui, un sourcil haussé.

Truster lui adressa un sourire crispé.

« Mon intuition. » Affirma-t-il.

« Hmm... » Fit son interlocuteur, songeur. « J'espère que votre intuition nous mènera à des pistes, cette fois-ci. Nous avons fait choux blanc, du côté du monstre. »

Son supérieur grogna.

« Si seulement on avait pu interroger les semi-humains qui se cachent dans ces bois... eux doivent savoir quelque chose, j'en suis certain. »

« Je crains que ce ne soit impossible. » Répondit Carl. « Par les temps qui courent, ils ne sont pas très enclins à aider les humains, ce qui en un sens se comprend. »

« Hpfm. Dès que le président aura réussi à remettre un peu d'ordre avec les monstres et la Leyposa, la loi sera réécrite. Et je suis persuadé que nous saurons de nouveau trouver une place aux semi-humains dans notre société. »

« Pas sûr que les impériaux laissent faire ça... et bref, qui plus est, nous ignorons où se trouve le camp des Desperados. Mais j'ai entendu dire qu'une équipe d'ascensionniste originaire d'ici était récemment revenue pour leur prêter main forte. Peut-être sont-ils à l'origine de l'arrivée du monstre ? »

« L'aîné Nayoteeka ? Non, pas moyen. J'ai lu son dossier, et je suis sûr qu'il n'a ni la capacité d'invoquer des mort-vivants, ni l'étroitesse d'esprits de s'abaisser à de tels moyens. D'autant plus que nous l'avons vu Carl, la bête a fait des victimes parmi les semi-humains. Non, je suis sûr que... » 

De mauvaise humeur, Scott donna un coup de point sur la table qui occupait le centre du compartiment.

« Je suis sûr que tout ce bordel ne serait pas arrivé sans ces prêtres à la noix. » S'enflamma-t-il.

Son adjoint le regarda, les sourcils froncés. Puis, il alla fermer la porte du compartiment avant de regagner sa place.

« Si j'étais vous, chef, je n'insulterais pas l'église d'Imperia dans un train rempli de pacificateurs. Si les paladins vous entendent... »

« Qu'ils viennent, j'ai deux mots à leur dire. » Grogna le shérif. « Je suis un représentant du président George Carabell et de l'état Tierrarojien, je ne me laisserai pas intimider par ces clown habillés de blanc. Notre gouvernement tolère la présence de ces religieux uniquement pour l'aide qu'ils ont apportés contre les monstres, certainement pas pour les horreurs qu'ils ont fait retomber sur la population semi-humaine. Si c'était moi, il y aurait longtemps que j'aurais viré tous ces merdeux à coup de pieds dans le derrière. » 

« Ce n'est pas très reluisant pour les décisions de notre président, chef. » Fit sévèrement l'adjoint. « Je n'aime pas Imperia, mais vous savez très bien pourquoi on tolère leurs agissements, vous l'avez dit vous-même. Parce que sans eux, les monstres nous auraient décimés depuis longtemps. Nous n'avons pas le choix. Les pacificateurs ont leur défauts, mais ils chassent les monstres. »

« C'est pourquoi ils nous faut redoubler d'efforts sur l'affaire du wendigo. » Fit Truster en tapotant du doigt. « Je suis sûr qu'ils y sont liés et si on arrive à le prouver, notre état pourra se tourner vers la Guilde pour les chasser d'ici et mettre un terme à l'agitation des monstres ! »

Le regard perçant de Carl dévisagea son supérieur un instant, avant de finalement se tourner du côté de la vitre.

« En admettant qu'ils en soient bien à l'origine... » 

***

À moitié allongée dans le compartiment du train, les pieds croisés sur la table centrale, Raijū observait Matsuba avec attention. Elle avait remis son déguisement acheté la veille, de manière à se faire passer pour humaine.

Le garçon lui, était plongé dans la lecture d'un carnet qu'elle lui avait elle-même prêté.

« Tiens, je te file ça pour le voyage à condition que tu la boucles tout du long. » Lui avait-elle dit en lui tendant le bouquin. « C'est un carnet où j'ai griffonné des infos sur les différents étages de la Tour. Du moins... ceux que j'ai visité. Il ne te donnera aucun indice mais tu pourras y trouver quelques bestioles et monuments importants. Ça devrait te satisf...eh ?! Pourquoi tu chiales ? »

« Après ça, il a pleuré comme une madeleine. » Se remémora-t-elle. « Mais finalement, je me demande si faire vivre ce rêve impossible était vraiment une bonne idée. »

« C'est dingue ! » S'enthousiasma le jeune homme, la ramenant à la réalité. « Alors il y a vraiment une académie du Dragon au 11e ? Je n'y ai vu que le tournoi où s'était battu Gleam... En plus, elle est dans un château ! Les dortoirs doivent être géniaux, et je parle même pas des salles de cours ! Ah, oups... pardon, je me tais. »

« Dis, je peux te poser une question ? » Lui demanda-t-elle.

« Hein ? » Sursauta ce dernier, surpris. « Euh, je... je peux parler, alors ? »

« Bien sûr que oui, crétin. C'est moi qui te le demande, là. Bref... pourquoi tu tiens tant que ça à devenir ascensionniste ? »

C'était une question à laquelle le jeune homme ne s'attendait pas. Intrigué, il se mit à réfléchir pour trouver une réponse.

« Et bien... c'est... difficile à expliquer. » Avoua-t-il. « Parfois... on sait d'instinct ce qu'on doit faire, vous voyez ? C'est un peu comme si je vous demandais pourquoi vous aimez l'archéologie. Oh, vous pourrez surement me trouver quelques arguments logiques, mais au fond, vous aimez ça surtout parce que c'est dans votre nature. Et bien moi, c'est pareil. J'aime la liberté offerte par la possibilité de visiter d'autres mondes, j'aime les dangers qu'apporte l'inconnu, j'aime la fascination que fournissent les mystères de la Tour... et je veux voir ça de mes propres yeux. » 

La kitsune le regarda, étrangement silencieuse.

« Tu dois être un vrai casse-cou depuis tout petit... je me trompe ? » Fit-elle, le regard pensif.

« Oh ça oui ! » Sourit Matsuba, nostalgique. « Le simple fait d'avoir défié Shizuka alors que je n'avais pas de capacité a suffi pour qu'on me traite de suicidaire. Quand j'y pense, j'ai dû causer pas mal de soucis à la vieille... d'ailleurs, peut-être qu'ils s'inquiètent, ça fait bientôt deux jours que je suis parti de Greenland. »

« Ne t'en fais pas, tu les retrouveras dès notre arrivée à Las Alba. » Répondit la grimpeuse.

Matsuba baissa les yeux, l'air abattu.

« Dîtes... si vous aviez été incapable de devenir archéologue, qu'auriez-vous fait ? » Demanda-t-il tristement.

Raijū mit plusieurs minutes avant de lui répondre.

« Je n'en sais rien. » Avoua-t-elle finalement.

Il hocha la tête, la mine basse.

« Quand je... quand j'ai failli être tué par ce monstre, j'ai vu... j'ai vu à quel point j'étais faible. » Murmura-t-il, troublé. « Je sais que je n'aurais jamais la force d'être ascensionniste sans stigmate... mais j'en ai marre. »

Il serra les poings sur ses genoux, frustré.

« Marre d'être cet oiseau incapable de voler, enfermé dans les plaines du 1er étage. Toute ma vie, on m'a répété que je n'étais pas fait pour ça, mais ça fait aussi parti de ce qui m'a poussé à continuer. »

Il leva un regard désespéré par sa camarade d'infortune.

« Je ne supportais plus qu'on me dise que j'étais nul sous prétexte que moi, je n'avais pas été choisi par un stigmate. Je n'en peux plus d'être un minable malgré tous mes efforts. » 

La femme-renarde l'observa en silence, ne trouvant rien à répondre à son regard désemparé. Finalement, tous deux observèrent le désert à travers la vitre, perdu dans leurs pensées. Même Matsuba avait laissé tomber son livre pour réfléchir.

Ce fut seulement au bout de dix bonne minutes qu'il reprit la parole :

« À mon tour de vous poser une question... c'est quoi la véritable raison de votre présence ici ? Qu'êtes-vous venu chercher exactement ? Vous parliez d'un artéfact qui n'est pas un Fragment céleste ? » 

Raijū se renfrogna.

« Ton sens de l'observation est incontestable... et assez enquiquinant, dans le contexte. » Grommela-t-elle. « Je n'ai pas besoin de t'en dire plus, tu en sais déjà trop. »

Matsuba l'observa un moment, devinant qu'elle ne souhaitait pas s'étendre sur le sujet.

« C'est un genre d'objet interdit par la Guilde, hein ? »

La femme-renarde tressaillit une fraction de seconde, mais ne répondit pas. Cela suffit néanmoins au jeune homme commue réponse.

« Je suis désolé. » Articula-t-il finalement. « À cause de moi... »

« Oublie ça. Oublie cette histoire. Ça ne te concerne pas, de toute façon. » Fit-elle, sans le regarder. 

« Vous pensez que la Guilde nous a déjà repéré ? Du fait que je me sois agrippé à vous pendant votre transport en Clé de Passage ? » 

La mine de Raijū se plissa.

« C'est possible, oui. C'est pour ça que j'ai bien l'intention de les prendre de court. » 

« Comment ? »

Elle fronça les sourcils.

« Je préfère ne pas en parler. Si jamais... »

BRAOUM !

Une énorme secousse venait de faire trembler le train, projetant Matsuba à terre.

« Q-Qu'est ce qu'il se passe ?! » Demanda ce dernier en se frottant le crâne.

« Je ne sais pas. » Répondit la kitsune, attentive. « On a pas stoppé, mais il y a eu quelque chose d'anormal. » 

***

Kaya et Natherod observèrent le pont en bois s'écrouler, embrasé par l'explosion de la dynamite. Des cris résonnaient dans la vallée : un wagon avait été emporté par le souffle, et chutait à présent avec ses passagers. Il finit par s'écraser en bas, disparaissant dans la rivière qu'enjambait autrefois la structure.

« La rame des pacificateurs... » Murmura le latranien, son cigare à la bouche. « Le gros de leurs forces se trouvait secrètement à bord de ce wagon là. »

« À nous de jouer. » Enchaîna la leporienne. « Allons rejoindre Shay et nous occuper de ceux qui sont encore à bord ! » 

Les deux ascensionnistes enfourchèrent leurs chevaux et partirent à la poursuite du train, qui continuait sa route à vive allure.

« Kaya ! Tu arrives à trouver les prisonniers ? » 

Natherod s'était tourné vers sa gauche, où sa camarade chevauchait les yeux fermés, concentrée. Son stigmate était illuminé : <Jackalope - Oreille absolue> était étendu autour d'elle, et elle se concentrait pour écouter ce qui se trouvait dans sa zone d'action.

« Il y a trente-trois semi-humains répartis sur deux wagons, surveillés par douze soldats blancs. Le reste des paladins est à l'avant. Une quinzaine. »

La latranien sortit son téléphone et appela son chef, pour lui répéter ces informations de vive voix.

« Ok... je me charge de ceux de l'avant. » Assura la voix de Shayton au bout du fil. « Vous, remontez depuis l'arrière en libérant les captifs. Passez par les toits pour être plus discrets. »

« Entendu ! » S'exclamèrent Natherod et Kaya d'une même voix.

« Ceci est un ordre de votre capitaine : West's Spirit... »

Les deux grimpeurs observèrent le téléphone en haut parleur, attendant la suite.

« ...pas de quartier ! » Lâcha Shayton, avant de raccrocher.

Rangeant son téléphone, Natherod échangea un regard entendu avec sa coéquipière. Oui, ils étaient prêts.

« C'est parti...! » Lança le latranien en se jetant de sa monture pour s'agripper au train en marche.

Plus déterminée que jamais, Kaya fit de même. 

Sky Keep ARC 2 - Chapitre 8, partie 1 : FIN

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