Chapitre 7 - Le tumulte grondant dans les ombres, partie 2

Miriadariba, Tierraroja (5e étage de la Tour)

19 juillet 3202, aux alentours de midi

Le camp des Despérados avait peu à peu retrouvé les couleurs de la vie et de la joie.

Dans un premier temps, les corps avaient été rassemblés - assaillants d'un côtés, compagnons de l'autre - et les morts, enterrés. Ensuite, on avait nettoyé les dégâts et réparé la clôtures de piques, de façon à redonner aux lieux un aspect décent ainsi qu'une défense convenable. Enfin, pour savourer le fait d'avoir survécu et pour rendre hommage à ceux qui étaient tombés au combat, on avait organisé un repas collectif rassemblant toute la population restante du camp.

Sur les deux cent rebelles qui peuplaient auparavant les tipis de Miriadariba, plus de quatre-vingt-dix étaient encore debout et à peu près intacts, quatre-vingt autres avaient été blessés, et la trentaine restante avait été tué ou était dans un état qui laissait présager leur décès dans les prochaines vingt-quatre heures.

Malgré ce drame, les survivants qui n'étaient pas au chevet d'un proche essayaient de sourire et de reprendre le train de la vie. Dans un coin, une immense bûcher faisait rôtir des gibiers fraichement rapportés par les quelques courageux qui avaient bien voulu aller chasser au détriment de la fatigue.

Le cachiri - alcool de manioc - et la tequila étaient servis pour l'occasion, une façon d'honorer ceux qui avaient donnés leur vie pour que tous ici présents revoient la lumière des soleils jumeaux, bien hauts dans le ciel à cette heure.

Tapis au cœur de la forêt qui le protégeait des puissants rayons, le camp semi-humain était baigné dans une agréable fraîcheur, si bien que quelques courageux et courageuses avaient entamé une série de danses, accompagnés de tambourins et de flutes de pan.

Deux mots, deux sentiments avaient puissamment imprégné les lieux : la vie et la victoire.

« Un... quoi...? » Fit Amarok en fronçant les sourcils.

Elle fut alors secouée d'un hoquet, et le cachiri que contenait son bol fit un petit bon avant de revenir à l'intérieur. Matsuba - qui était assis à côté d'elle - remarqua alors que son visage à la peau rose avait pris une légère teinte rouge. Par ailleurs, ses plumes jaunes frémissaient de temps à autre.

Un nouveau hoquet vint la parcourir d'un sursaut, et fasciné, le jeune homme mit un certain temps à répondre.

« U-Un téléphone... » Répéta-t-il lentement en désignant son smartphone une fois de plus. « Ça sert à... envoyer des textos... »

Son visage aussi était rouge, et il sentait le sol tanguer distraitement dans son champ de vision.

« Des... tekstots ? » Parvint à bafouiller la condorienne, la mine plissée.

« Des messages. » Explicita-t-il en lorgnant sur sa brochette. « Pour se dire bonjour... ou se dire... je sais pas, d'aller chercher des scones à l'épicerie ? »

« C'est quoi... des squaunes

« Une truc qu'on bouffe le matin, au 1er. »

« Fascinant... »

Tous deux devinrent alors silencieux, contemplant leur brochette respective avec une étrange perplexité. Puis, ils hoquetèrent au même moment, et redevinrent silencieux.

« On a ça aussi. » Dit finalement Amarok.

Elle engloutit les dernières gorgées de sa boisson en une demi-seconde puis se tourna lentement vers Matsuba.

« Les messages... je veux dire. » Souffla-t-elle. « Aujourd'hui, on utilise... des télégrammes, mais traditionnellement... on faisait des signaux de fumée. Fallait un tapis... c'était un peu chiant... à trimballer. »

« Tout dépend du poids... du tapis, non ? Pour un tapis... miniature... »

« Chépa. J'ai fait un stage de survie... en forêt, à Deerokda, quand j'étais petite... avec mes deux frères. Pas souvenir de tapis... miniatures. Le dis pas à Nash, d'ailleurs... il m'en veut encore, j'avais glissé... un scorpion dans son sac de couchage. »

Matsuba éclata de rire.

« C'était trop bien, ce stage. » Se remémora la condorienne avec un nouveau hoquet. « On se faisait... des parties de patouchatok le soir... au coin du feu. On bouffait... du maïs et des lézards grillés à la broche... en se racontant des histoires d'anciens cimetières semi-humains maudits... par le wendigo. Je m'étais même trouvé... un petit ami. »

Le regard de la jeune femme sombra alors dans la nostalgie, ses yeux sur perdant sur l'orée de la forêt.

« Y avait des tas de... gens là bas. » Murmura-t-elle. « Humains et semi-humains. C'était avant... le début de ce conflit ridicule. »

Matsuba suivit son regard et observa dans la même direction, pensif.

« Les conflits sont souvent... ridicules. Parfois nécessaires, parfois inévitables. La seule chose à faire... lorsqu'on est pris dedans, c'est de s'en tenir... à ses principes. Car c'est le seul moyen... de se définir dans le chaos des affrontements. »

Fier de sa petite tirade, il se tourna vers sa camarade... pour constater qu'elle s'était endormie sur place, la tête penchée en avant. Une petite bulle commençait à se former sur son nez. Esquissant un sourire doux, le jeune homme extirpa le bol de cachiri des serres de la semi-humaine, et l'allongea auprès de ceux qui se reposaient aussi, épuisés par l'attaque qui les avait tiré du sommeil si tôt.

Désormais assuré qu'elle était en sécurité, Matsuba se mit à errer dans le camp des Despérados, espérant décuver rapidement. Il aurait voulu dormir, mais il lui restait une personne à qui parler avant d'aller dormir.

Finalement, il repéra celui qu'il cherchait, assis à l'écart près du tipi central, fumant une longue pipe droite qui émettait de gros panaches de fumée, l'air songeur.

« Ça va ? » Demanda le jeune homme en se laissant tomber à côté de Nashoba.

L'homme-vautour tourna son œil vert sur lui, puis regarda à nouveau l'horizon.

« C'est toi... » Murmura-t-il.

Son ton n'exprimait ni joie, ni colère, ni tristesse, ni exaspération. Presque de la surprise. Laissant son plumage bleu nuit être bercé au vent, il ne dit pas un mot, tirant sur sa pipe de temps à autre. Ce fut finalement Matsuba qui brisa le silence.

« Merci de m'avoir fait confiance, tout à l'heure. Et désolé si j'ai été un peu brutal, mais il fallait agir avant que ta sœur se fasse tuer. » Sourit-il.

Le chef des rebelles lui jeta un nouveau regard en biais, puis ramena ses yeux à l'horizon, pensif.

« Tu me remercies dans une situation où ça devrait être à moi de le faire... » Marmonna-t-il distraitement, laissant un panache de fumée quitter ses narines. « Tu fais un curieux être humain. »

« Je ne suis pas de ce monde, tu te rappelles ? » S'amusa son interlocuteur.

« Mmmm... »

Un long silence s'installa, bercé par les quelques exclamations joyeuses des survivants encore éveillés. Beaucoup s'étaient- à l'image d'Amarok - rendormis, éreintés par les affrontements et l'alcool.

« Il m'est difficile d'accorder ma confiance à un humain. » Grimaça le condorien, visiblement mal à l'aise. « Je trouve que ce sont des êtres égoïstes, qui laissent la peur et la haine guider leur raison d'être. Ils ont tués beaucoup des miens. »

« J'en ai conscience. » Répondit Matsuba avec un signe de tête. « C'est pour ça que je ne te demanderai pas de me faire confiance. Je te dirai simplement que si un jour tu en as besoin, tu pourras compter sur mon aide. Du moins... tant que je suis à cet étage, j'imagine. »

La mine du jeune homme s'était rembrunit au fur et à mesure de ses propres paroles. Il venait se se souvenir que l'ascension, pour lui, c'était terminé. Dès qu'ils atteindraient une ville avec un siège de Guilde, Raijū le ré-expédirait à son étage et il ne pourrait plus jamais voyager entre les mondes de la Tour.

« Mieux vaut profiter à fond de cette dernière fois... » Songea-t-il, mélancolique.

« Décidément, tu es vraiment un humain bizarre. » Fit la voix de Nashoba à côté de lui, le ramenant à la réalité.

Tournant la tête vers le chef des rebelles, il s'aperçût que celui-ci l'observait avec un mélange de stupéfaction et de méfiance, un sourcil levé et l'autre froncé. Il ne savait visiblement plus quoi penser, à tel point que l'on pouvait se demander si la fumée de sa pipe n'allait pas former un point d'interrogation. Amusé, Matsuba sourit et lui tendit son poing.

« Promis ! » Lança-t-il fièrement.

Le condorien observa son geste dans comprendre. Son interlocuteur lui expliqua que dans son monde, lorsque deux personnes joignaient leurs poings, c'était pour assurer une complicité, voire une promesse. Lorsqu'il eut fini ses éclaircissement, l'homme-vautour leva les yeux au ciel.

« Au pire, ça ne te coûte rien ! » Fit joyeusement le jeune homme, parvenant finalement à le convaincre d'adosser ses phalanges aux siennes, de mauvaise grâce.

Tous deux observèrent alors un silence éreinté.

« Ta sœur est vraiment gentille. » Commenta finalement Matsuba.

« Amarok est la plus altruiste, la plus généreuse et la plus utile d'entre nous. » Affirma aussitôt le condorien sans aucune hésitation, tirant un fois de plus sur sa pipe. « Elle n'est pas une shamane, mais elle dispose d'une quantité phénoménales d'informations et de techniques médicinales qui leur sont normalement propres. Sans elle, les Despérados auraient perdu leur guerre depuis longtemps. C'est sans doute la deuxième femme que je chéris le plus au monde. »

« Qui est la première ? »

Le jeune homme avait posé cette question avec curiosité et désinvolture, mais il remarqua tout de suite qu'elle avait gênée son interlocuteur. Dès qu'il l'avait prononcé, la mine de ce dernier s'était renfrognée, ses plumes s'étaient hérissées et ses serres s'étaient refermées autour de ses jambes.

« Tu n'es pas obligé de me rép... » Commença Matsuba.

« Ashaïsha. » L'interrompit Nashoba alors que de la fumée sortait de sa bouche. « Elle s'appelait Ashaïsha. »

L'autre haussa un sourcil.

« S'appelait ? » Répéta-t-il doucement.

Les traits du condorien se froissèrent d'avantage.

« C'était ma fiancée. La meilleure shamane du... de mon monde. Elle a disparu il y a trois mois, lors d'un raid sur l'un de nos camps. J'ignore ce qu'elle est devenu. »

« Je suis désolé. »

« J'ignore même si elle est en vie... »

Un long silence s'installa, alors que le chef des rebelles s'enfonçait dans ses souvenirs.

« Je jure que si j'entend parler d'elle au cours de mon séjour ici, je t'en informerai avant de partir. » Affirma soudain le jeune homme.

Nashoba tourna un regard surpris dans sa direction.

« Merci... j'imagine. » Finit-il par prononcer.

Matsuba aurait juré qu'il avait esquissé un demi-sourire poli, l'espace d'une seconde. En regardant à nouveau au loin, ses yeux rencontrèrent alors involontairement ceux d'une sorte d'oiseau sculpté dans le bois, au sommet d'un long pilier décoré qu'Amarok avait appelé un totem.

« C'est la première fois que je vois un rapace avec deux paires d'ailes. » Commenta-t-il en désignant la représentation. « C'est une bestiole propre à la région ? »

« L'oiseau-tonnerre ? » S'étonna Nashoba. « C'est... »

« C'est un monstre dont je ne m'approcherais pas à ta place. » Intervint une voix féminine dans leur dos.

En se retrouvant, les deux hommes aperçurent Raijū qui approchait, son troisième bol de tequila à la main.

« Son niveau n'est pas aussi élevé que celui du wendigo, mais il te tuerait en un éclair... au sens propre du terme. » Poursuivit la femme-renarde en prenant place près d'eux.

« Ils n'étaient pas aussi agressifs, avant. » Commenta le condorien, noyé au sein d'un panache de fumée, l'air songeur. « C'était des bêtes sacrées, qui protégeaient les villages de mes ancêtres lors des tempêtes en interceptant les éclairs qui menaçaient de s'abattre sur le sol. Les shamanes leur rendaient grâce en effectuant une danse rituelle dont j'ai oublié le nom. Mais bon, c'était avant que... enfin... que cette agitation ne vienne foutre le bordel. »

« Amarok m'a raconté ce qu'il s'était passé ici. » Enchaîna Matsuba. « Vous n'avez aucune idée de ce qui provoque l'agitation des monstres ? Ou la disparition de la Leyposa ? »

Le chef des rebelles secoua négativement la tête.

« Avant sa disparition, Ashaïsha parlait d'esprits maléfiques ou d'un genre de mauvais œil qui planait sur notre monde. Je n'ai pas saisi à quoi elle faisait référence. »

« Et les autres shamanes ? » Demanda Raijū en haussant un sourcil.

« Disparues aussi. » Grogna le semi-humain. « Imperia les traque tout particulièrement, bien que je ne sache pas pourquoi. J'ai bien évidemment pensé qu'ils pouvaient être liés à tout ça mais comme ils subissent autant que nous les attaques de monstres, ça ne colle pas. »

Remarquant qu'il sombrait à nouveau dans la tristesse à l'évocation de sa fiancée et de l'église des Messagers, Matsuba décida de rapidement changer de sujet.

« Ta sœur m'a aussi dit que vous alliez surement déménager demain matin ? »

« Pas le choix. » Répondit le condorien. « Comme le prêtre s'est enfui, il va prévenir des renforts et ils vont revenir. »

Matsuba échangea un regard avec Raijū. Un peu plus tôt, alors qu'Amarok et lui avaient retrouvé le chef des rebelles à la fin de son combat contre Joe, Raijū était arrivée.

« Vous ! » Avait sursauté l'homme-vautour. « Où est passé le religieux ? »

« Il s'est fait la malle. » Avait répondu la kitsune en haussant les épaules. « Je viens à peine d'atteindre le rang C, alors je n'ai pas réussi à le tuer. Mais au moins, nous avons mis fin à l'attaque. »

Comme elle avait menti sur son rang, Amarok avait douté que le prêtre ait réellement survécu. La condorienne avait ouvert la bouche, mais l'autre l'avait alors fait taire d'un regard.

« C'est pour ça que la barrière d'or a soudainement disparue ? » Avait demandé le chef des rebelles, nerveux.

Mais Raijū s'était contenté de hausser les épaules.

« Je ne sais pas. Je ne pense pas, les monstres ailés ont disparu tous seul pendant mon combat. De ce que m'a dit le prêtre, c'était un gros balourd qui les avait invoqué. Avec un hache. »

« C'est l'adversaire que j'ai combattu... » S'était étonné l'autre, perplexe.

Finalement, le mérite de la victoire lui avait été entièrement accordé, et les survivants l'avaient acclamés avec force. Pourquoi Raijū avait-elle décidé de mentir et de dissimuler sa vraie force ? Matsuba l'ignorait, mais il avait l'intention de la questionner à ce sujet plus tard.

« Le rang C... » Murmura Nashoba, le faisant sortir de sa rêverie. « C'est la première fois que je rencontre une ascensionniste aussi puissante. Ceux qui viennent ici ne sont généralement que de rang D. Même les grandes équipes envoient leur nouveaux pour récupérer le Fragment céleste au lieu de venir elles-même. »

« Je ne suis pas là pour le Fragment. Je cherche un autre artéfact. » Répliqua la kitsune sans en dire plus.

Voyant qu'elle n'était pas enclin à s'étendre sur le sujet, le chef des rebelles laissa rapidement tomber. De toute façon, ce n'était pas ses affaires. Épuisé, il bailla en relarguant un épais nuage de fumée avec sa pipe.

« Je pense que tu devrais aller te reposer, Matsu. » Dit finalement la femme-renarde. « Nous partirons en début d'après-midi. »

« Entendu. » Dit le jeune homme en se levant. « Je vais dormir un peu, je suis crevé. Salut ! »

Et il fit volte-face, se dirigeant vers les couchettes mise à disposition. Mais alors qu'il s'éloignait, Nahsoba le prit de court :

« ...merci. »

Étonné, Matsuba se retourna vers lui en écarquillant les yeux. Puis, il lui offrit un sourire ravi.

« De rien ! »

***

Cathédrale Santa Luminus, Las Alba

Tiberius faisait les cent pas dans son bureau, consultant régulièrement sa montre à gousset. L'heure approchait... l'instant était même imminent.

Lorsque midi moins cinq fut affiché sur le cadran, il soupira, s'épongea le front, puis se dirigea vers la grande salle principale de l'église qu'on lui avait confié. S'assurant qu'il était seul, il s'approcha de l'autel central, et fit pivoter la tête de l'ange d'or qui l'ornait d'un tour complet le sens des aiguilles d'une montre, puis de deux tours trois-quart dans le sens anti-horaire.

Aussitôt, un grondement sourd retentit alors que l'autel glissait sur le sol avec un raclement sourd, dégageant un passage secret menant dans les profondeurs de la cathédrale. L'archevêque s'y engagea aussitôt alors que la porte se refermait derrière lui, le plongeant dans l'obscurité.

Usant de la lumière de son téléphone pour parvenir jusqu'en bas, il émergea dans une pièce circulaire pourvu d'une autre porte. Mais il ne la traversa pas, se contenta de se planter au milieu de la salle et de déposer son smartphone sur le pupitre disposé à cet effet à cet emplacement.

Aussitôt, un hologramme s'afficha au dessus de l'écran, projetant le visage d'un vieillard à la barbe argentée impeccablement taillée en cube. Ses sourcils étaient épais mais nets, de même que sa moustache. On aurait dit une statue d'arme moderne.

Sa tête était ornée d'une tiare en or décorée d'une gravure en forme de couronne de laurier, et il portait la même tunique blanche que son confère.

« Archevêque Tiberius. » Le salua poliment son interlocuteur.

« Archidiacre Calderon, mon père. » S'inclina Tiberius, tendu.

« Quelles nouvelles avez-vous à m'apporter ? »

« Des bonnes... et des mauvaises, j'en ai bien peur. »

« Commencez par les secondes. »

« Bien. » Approuva Tiberius. « Pour commencer, nous avons perdu contact avec la troupe que nous avions envoyé éliminer les derniers rebelles aux environs de Madore Town. Ils auraient déjà du donner des nouvelles, or nous n'avons reçu aucun télégramme. Soit ils ont du retard, soit ils ont rencontré un imprévu. Je doute qu'ils aient été tous anéanti, mais peut-être ont-ils rencontre plus de résistance que prévu et mis plus de temps à achever de détruire ces monstres. Il se peut aussi qu'ils aient rencontré la petite équipe d'ascensionnistes qui vienne en aide à ces bestioles, mais elle ne nous posera pas de problèmes. J'ai demandé au shérif, qui enquête sur l'apparition du wendigo dans cette région, si il peut avoir de leurs nouvelles. J'attends d'en savoir plus. »

« Et pour les convois de prisonniers ? Nous aimerions boucler cette affaire au plus vite, afin de libérer Tierraroja et venir renforcer nos vraies lignes de front. L'alliance nous donne du fil à retordre dans les autres étages. Elle n'a toujours pas donné signe de vie au 5e ? »

Tiberius fit non de la tête.

« Aucune nouvelle pour l'instant, et nous nous en portons bien. Le prochain convoi de prisonnier a été renforcé en sécurité, afin que l'on puisse faire face à une éventuelle attaque de monstres. Il sera blindés de pacificateurs, et je vous garanti qu'il arrivera à destination. »

« Bien. » Approuva Calderon. « Tant qu'il restera des parjuriens à Tierraroja, nos effectifs présents ne pourront pas quitter les lieux pour se concentrer sur les étages plus importants. Alors tâchez de réussir. Toujours aucune information concernant l'agitation des monstres et la disparition de la plante ? »

Une nouvelle fois, l'archevêque répondit à la négative.

« Nous repoussons les monstres, mais ils sont toujours aussi nerveux et nous ne comprenons pas pourquoi. Pour la Leyposa, nous sommes toujours sur l'enquête, mais nous piétinons. Et puis avec ce sale gamin dans les parages... »

« Nous surveillons les autres membres de la besace d'Ayizan de près, soyez rassuré. Occupez-vous simplement de Soren Firklöver. »

« Je ferais de mon mieux. »

L'archidiacre se pencha jusqu'à ce que son nez crochu vienne presque toucher l'écran, le regard sévère.

« Il ne s'agit pas de faire de votre mieux, mais de réussir. Tenez-nous informé des évolutions au plus vite. Puisse le Roi du ciel vous être favorable, archevêque Tiberius. »

Et la communication coupa brusquement.

Songeur, Tiberius resta immobile quelques instants, avant de faire demi-tour, portable en main. À peine avait-il atteint l'escalier pour remonter d'où il venait qu'une notification le faisait sursauter. Intrigué, il observa le mobile, et vit le message qui y était affiché :

« TOUT EST PRÊT »

Avec un sentiment d'inquiétude, l'évangéliste se demanda si il avait vraiment pris la bonne décision.

Sky Keep ARC 2 - Chapitre 7, partie 2 : FIN

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