Chapitre 6 - Confrontation, partie 3
Miriadariba, Tierraroja (5e étage de la Tour)
19 juillet 3202, à l'aube
« Bon, allez... cette farce a assez durée. »
En entendant cela, les épaules de Marchus s'affaissèrent alors qu'il jetait à la kitsune un regard effaré.
« Qu'est ce que tu racontes, sale bête...? » Souffla-t-il, déstabilisé. « Cesse tes plaisanteries douteuses ! »
Le visage rouge de colère, il semblait sur le point d'exploser. Après quelques secondes, il calma finalement sa respiration et un sourire arrogant vint se peindre sur son visage.
« Hmpf... tu es aussi stupide que tu le laisses présager. » Lâcha-t-il dans un demi-rire éreinté.
Il désigna alors la barrière polyédrique et translucide qui l'englobait, un air méprisant étirant les traits de son visage.
« Tu as déjà oubliée, immondice de la nature ? » Ricana-t-il. « J'ai le soutien du Roi du Ciel et de ses serviteurs ! Tu auras beau lancer des paroles en l'air, tu ne pourras jamais traverser ce rempart imprenable qui nous protège des monstres comme les tiens ! Nous sommes inateignables ! Nous sommes le bras de la justice ! Alors aujourd'hui, l'humanité triomphera une fois de plus à Tierraro...! »
Mais il s'interrompit, éberlué : la parjurienne était en train de rire ! Elle semblait à peine écouter ce qu'il disait.
« Elle est folle à lier. » Comprit-il, écœuré. « Autant m'en débarrasser le plus vite possible. »
« Très bien, tu sembles pressée d'en finir. » Argua-t-il avec amertume. « Principauté du... »
« Remarquable. » L'interrompit la voix amusée de la femme-renarde. « Voir des imbéciles se conforter dans leur ignorance est toujours un spectacle amusant à regarder.»
Le prêtre lui jeta un regard indécis, mais choisit de l'ignorer. Mais alors qu'il allait ordonner à l'ange de l'attaquer, la semi-humaine l'interpella de nouveau :
« Tu penses vraiment que cette coquille est... comment tu as dit déjà ? Ah oui, inébranlable ? »
Cela le stoppa net dans on élan. Consterné, il se tourna vers elle.
« Qu'est ce que tu veux dire par là ? » Articula-t-il en s'agitant, troublé.
Le vent se leva sur la colline, faisant danser la mousse et les herbes qui tapissaient le sol de la forêt. La peau de la kitsune - toujours enduite de crème protectrice - brillait sous l'éclat des soleils jumeaux, qui entamaient leur ascension dans le ciel.
Un frisson parcouru l'échine de Marchus, mais il n'avait rien à voir avec la brise.
« Je vais t'apprendre trois choses, prêtre. » Fit Raijū en levant l'index. « La première, c'est qu'il existe un moyen de passer au travers de ta barrière. »
« Impossible ! » S'exclama son adversaire avec un sourire crispé. « Tes mensonges ne... »
« Mais ça n'a aucune importance. » Poursuivit-elle en lui coupant la parole. « Mêmes je n'avais pas été au courant, tu aurais quand même perdu. »
Marchus ne souriait plus du tout. Il ne comprenait plus rien. Cette semi-humaine racontait des fabulations improbables. Il aurait dû en ricaner ouvertement et ordonner aux Principauté de mettre fin à sa vie de clown, cependant... un étrange sentiment de malaise s'était emparé de lui.
« La deuxième chose que je vais t'apprendre... » Fit alors son opposante en levant un second doigt. « C'est que <Bénédiction fortificatrice> ne te rend pas invulnérable. »
Cette fois-ci, le prêtre écarquilla les yeux.
« ...Quoi ? » Fit-il, la voix tremblante. « Qu'est ce que c'est que ces... »
Mais il s'interrompit, la gorge nouée. Une horrible sensation venait de le traverser, comme si mille couteaux s'étaient enfoncés dans ses intestins. Sa peau s'était rigidifiée en chaire de poule, et son cœur s'était emballé.
Au début, il cru que la femme-renarde avait usée d'une capacité sur lui, mais il comprit vite qu'il s'agissait d'autre chose.
La peur.
Son corps réagissait instinctivement à un stimuli l'informant d'un danger de mort imminent. Déboussolé, Marchus perçut alors un mouvement dans son champ de vision périphérique. Il bifurqua lentement la tête et n'en cru pas ses yeux.
Les deux anges venait de faire un bond en arrière.
Ils n'avaient pas étés repoussés par une quelconque attaque, ils avaient simplement reculé, désormais effrayés face à cette adversaire, et ce alors même qu'ils se trouvaient être deux pour l'affronter. Quelque chose avait changé... quelque chose qui leur avait soufflé que même en supériorité numérique, ils n'avaient aucune chance de survie en choisissant l'affrontement. Abasourdi, le prêtre entendit leurs armures cliqueter : les deux monstres tremblaient.
Comprenant ce que cela impliquait, Marchus fut à cet instant envahit non pas par la colère, mais par la terreur.
« Q-Qu'est ce que tu as fait ?! » Hurla-t-il comme un dément à la kitsune, tout en reculant à son tour d'un pas.
Mais celle-ci se contenta de l'observer avec indifférence en ignorant sa question.
« Les deux anges peuvent voir mon aura, mais pas lui. J'avais raison, il n'a pas de stigmate. Je n'ai plus besoin de la dissimuler pour jouer les appâts. J'ai été trop prudente... Bah, tant pis. J'aurais juste perdu un peu de temps. »
Raijū se pencha pour ramasser une pierre sur le sol, et se mit à la serrer dans sa main.
« Comme je le disais, <Bénédiction fortificatrice> ne te rend pas invulnérable. » Reprit-elle. « Elle n'est efficace que contre les individus de rang D et inférieurs. »
En entendant ces paroles, les dernières couleurs du visage du prêtre l'abandonnèrent prestement. Mais la semi-humaine poursuivit, implacable.
«Un rang C en viendrait à bout à force d'attaques répétées. Quand à au dessus... »
Marchus ouvrit la bouche, mais fut incapable de prononcer le moindre mot. Face à lui, la grimpeuse avait ramenée son bras en arrière, prête à tirer.
« Je ne devrais même pas avoir besoin de ma capacité innée. » Murmura-t-elle, concentrée.
Ses muscles se contractèrent alors que des veines se dilataient sous la surface de sa peau. Elle expédia alors le projectile à une vitesse improbable en direction de la Principauté des lamentations.
L'ange n'eut pas la moindre chance.
Le temps sembla alors ralentir : sous les yeux effarées du prêtre, la barrière vola en éclat, propageant des débris translucides tout autour comme une pluie désolante. Une détonation assourdissante retentit alors qu'une onde de choc se propageait depuis l'impact, forçant l'homme à se protéger les yeux.
Lorsqu'il pu enfin voir de nouveau, il constata avec horreur que la créature divine était percée d'un trou d'une vingtaine de centimètres de diamètre en pleine milieu de la poitrine. La Principauté émit un faible râle puis s'effrita en poussière dorée, tuée sur le coup.
Marchus était tétanisé. Il n'arrivait plus à dire ou à faire quoique ce soit.
« C'est impossible ! Impossible ! Aucun rang C ne peut tuer une Principauté en un seul coup ! Et encore moins avec un vulgaire cailloux ! C'est juste impossible ! »
À ses yeux, le bon sens n'avait plus sa place ici. Il avait envi de se mettre à pleurer. On aurait dit un enfant se retrouvant nez à nez avec une fourmi gigantesque alors qu'il écrasait ses minuscules congénères quelques instants plus tôt.
« Ce qui m'amène à la troisième et dernière chose que je vais t'apprendre... » Continua l'ascensionniste, le faisant sursauter.
Il croisa son regard mauve, et se corps se paralysa.
Il avait déjà vécu ce sentiment... le jour où il avait rencontré l'un des Messagers du crépuscule en personne. Cette sensation d'être un papillon pris dans une toile d'araignée.
Face à lui, Raijū leva un dernier doigt, un sourire satisfait sur les lèvres.
« ...l'heure de ta mort approche à grands pas. »
***
Effectuant une roulade vers l'avant, Matsuba évita une nouvelle lance embrumée, qui vint se loger dans un tipi non loin. Ne perdant pas un instant, il se releva aussitôt et poursuivit sa course.
Cent mètres plus loin, Jared grimaça.
C'était la quatrième flèche qui n'atteignait pas sa cible. Il avait encore de la réserve, mais ne pas arriver à épingler ce gamin arrogant l'agaçait. Poursuivant sa route en direction du tipi central, il bondit sur un autre tipi en encochant son prochain tir.
Mais au moment de se retourner, il s'aperçut que son poursuivant avait disparu : un panache de fumée brune s'élevait là où il l'avait aperçut la dernière fois.
« Des fumigènes ? » Grogna intérieurement le mercenaire, sur ses gardes.
Même si le garçon ne pouvait passer sa barrière, il préférait ne pas se montrer imprudent. Aussi continua-t-il sa route en évitant de rester sur place. Dans un combat où il avait perdu l'avantage de la visibilité, mieux valait rester mobile et imprévisible. Aussi, Jared prit soin de rendre sa trajectoire aussi sinueuse que possible, effectuant quelques petits détours sans changer pour autant de destination.
Soudain, il sentit quelque chose arriver dans son dos, faisant siffler l'air.
Il se retourna, prêt à intercepter le projectile, lorsqu'il se rendit compte avec horreur qu'il s'agissait d'un bâton de dynamite. Affolé, il ouvrit la bouche pour crier, mais l'explosion retentit avant qu'il n'en ait le temps.
Le souffle le catapulta dans les airs, son corps retombant lourdement à quelques mètres seulement du tipi central. Roulant sur le sol avant de s'immobiliser, Jared tâcha finalement de se relever non sans difficultés. La barrière lui avait épargné tout dégâts lié à l'explosion, mais il avait été secoué et son corps était engourdi.
« Enfoiré... » Toussa-t-il avec hargne.
Sentant que son adversaire se rapprochait pour mettre un terme au combat, le mercenaire anticipa et leva son arc, encochant cinq flèches simultanément. Les cinq tirs fendirent l'air, obligeant Matsuba à freiner sa course pour les esquiver en bondissant sur le côté.
« Crèèève ! »
Déterminé à en finir, Jared se mit à marteler le jeune homme de plusieurs projectiles en rafale. Courant pour échapper aux impacts qui retentissaient dans son dos, Matsuba mit alors la main dans sa poche pour en ressortir les trois seuls fumigènes qu'il lui restait, et les jeta entre lui et son opposant.
Le cow boy grimaça en voyant la fumée se répandre aux alentours.
« EH ! » S'écria alors une voix dans son dos.
Jared se retourna, tombant nez à nez avec une condorienne furieuse - aux plumes jaunes - qui était sorti en trombe de la tente et qui braquait désormais un fusil à pompe sur son nombril.
Alors qu'il ouvrait la bouche, stupéfait, Amarok fit feu sans sommation.
BLAM !
Projetée par le recul de son arme, la semi-humaine effectua un vol plané pour atterrir au milieu de caisses entreposées près du tipi central. Sa jambe coincée sous des débris, elle se mit à se débattre pour se dégager, sans succès. Elle qui n'était pas une combattante était à bout de force.
« Vous n'avez toujours pas capté, hein...? » Fit alors une voix devant elle.
Haletante, Amarok vit le mercenaire de Calamity Jane émerger de la fumée, indemne. Tout autour de lui, la barrière translucide resplendissait sous la lumière des soleils jumeaux. La jeune femme grimaça et tenta de lui tirer à nouveau dessus, mais Jared s'empara violemment de son arme pour la lui arracher des mains. Elle eu beau protester, elle n'avait tout simplement pas assez de force.
« Abattue par sa propre arme... quelle mort stupide. » S'amusa Jared en rechargeant l'arme avant de la braquer sur la semi-humaine.
Terrifiée, Amarok tenta de se dégager avec toutes les forces de son être, mais sa jambe était bloquée. Le cow boy sourit et apposa le canon sur le front de sa cible, qui essaya sans succès de tourner la tête, les larmes aux yeux. Voyant qu'elle bougeait trop, Jared utilisa son pied pour coincer sa gorge et l'empêcher de se mouvoir. Suffoquant, Amarok tira sur sa botte sans parvenir à la dégager. Privée d'air, elle commença à tourner de l'œil alors que son opposant posait son doigt sur la gâchette.
« Adi... »
Tchick.
Sentant la prise de l'homme s'amoindrir jusqu'à la relâcher, Amarok reprit une grande inspiration en se mettant à tousser. Parvenant finalement à ouvrir les yeux, elle s'aperçut que Jared avait écarquillé les siens, stupéfait. Il fixait avec horreur la lame noire posée sur son cou. La pointe n'avait fait que pénétrer en surface, mais cela avait suffi au <Poison paralysant> pour agir.
Désormais tétanisé, Jared tourna lentement ses yeux - seule partie de son corps encore mobile - vers le jeune homme qui se trouvait derrière lui, et qui tenait l'épée en question.
« C-Com...?! » Essaya-t-il d'articuler.
Mais il s'effondra alors comme une poupée de chiffon, sombrant dans l'inconscience. Matsuba le regarda s'écraser au sol avec satisfaction, avant de se porter au secours d'Amarok.
« Tu es passé à travers la barrière ? » S'étonna cette dernière d'une voix faible alors qu'il la relevait en la soutenant.
« Raijū m'a expliqué comment faire. » Expliqua-t-il fièrement, un sourire aux lèvres. « En fait, la <Bénédiction fortificatrice> ne stoppe que ce qu'elle considère comme une agression. Aussi, les attaques ayant une vitesse inférieure à zéro virgule quatre mètres par seconde ne sont pas arrêtées à sa surface. En gros, ce qui est trop lent traverse la protection. On ne s'en rend pas compte, car dans un combat les coups ne sont jamais spontanément aussi lents. »
Alors que la semi-humaine lui jetait un regard stupéfait, Matsuba sourit de plus belle.
« On ferait mieux d'aller te mettre en sureté. Je dois retourner aider ton frangin. »
***
De son côté, Nashoba s'était emparé d'une chaîne en métal qu'il avait repéré sur le champ de bataille, et continuait de bondir au dessus et en dessous des assauts virevoltant du Pieux de la guerre.
Grognant à chaque fois qu'il ratait sa cible, Joe s'évertuait à essayer de le couper en deux.
« Trop lent. » Grogna le condorien en esquivant un énième assaut.
Il atterrit sur le sol et poursuivit sa trajectoire en cercle autour de son adversaire. Un, deux, trois, quatre assauts... à chaque fois, la hache le frôlait de peu.
Soudain, la barrière qui entourait son adversaire vola en éclats.
« Qu'est ce que...?! » S'étonna-t-il, perdant sa concentration durant quelques secondes.
Partout autour, c'était la même chose : tous les humains semblaient avoir perdu leur protection. Au milieu de leurs cris de désespoirs et de terreur résonnaient également les hurlements de joie et se vengeance des semi-humains encore vivants.
Profitant du fait que Joe était aussi confus que lui, Nashoba décida d'agir.
« C'est le moment ou jamais ! »
Effectuant un dernier tour autour du mercenaire géant, il recula d'un seul en tirant de toutes ses forces sur la chaîne au moment où celui-ci lui jetait son énorme hache à la figure. La chaîne se referma autour du cow boy, l'emprisonnant en son sein. Il se mit à écarquiller les yeux en la contemplant, interdit.
Entendant le son du Pieux de la guerre revenant en tournoyant derrière lui, Nashoba baissa alors la tête, laissant filer l'arme qui passa au dessus de lui pour venir se figer en plein dans le front de Joe.
Le géant tituba... puis s'effondra au sol, tué sur le coup.
« Bon voyage en enfer. » Fit le chef des rebelles en frottant les mains.
***
« T-Tire ! Protège-moi ! Tire si tu veux vivre ! »
Marchus avait complètement perdu les pédales.
Bien que terrifiée, la Principauté du rempart lui obéit, tendant l'index pour lasser partir plusieurs <Rameau d'éclat sacré> en direction de la kitsune. Pourtant, ils ne firent que ricocher sur la peau de cette dernière, qui avançait, lentement mais impitoyablement, vers ses deux derniers adversaires.
Une fois de plus, le prêtre se retrouva à court de mots.
« Des attaques de ce niveau ne perceront pas mes défenses. » Commenta Raijū, imperturbable.
« P-Pourtant, tu les as esquivé tout à l'heure... » Marmonna fébrilement son adversaire, comme si il tentait de se raccrocher à l'espoir qu'elle mente.
Mais elle haussa les épaules.
« Du bluff. Paraître moins fort qu'on ne l'est vraiment est la base dans un combat. »
Voyant que les tirs ne menaient à rien, l'homme ordonna à l'ange d'utiliser une nouvelle fois <Fronde sacrée>.
« Il ne peut l'utiliser que trois fois par jour, mais là c'est un cas de force majeur ! »
Pourtant, une nouvelle fois, ce fut un échec. Même la puissante explosion imprégnée de force sacrée ne put mettre un terme à l'avancée de la semi-humaine. Marchus sentit alors un nouveau frisson lui parcourir la nuque, juste avant que la femme-renarde ne disparaisse soudainement de son champ de vision.
Entendant alors un bruit de verre brisé sur sa gauche, il tourna lentement la tête pour observer la Principauté du rempart s'effondrer en poussière, coupée en deux par la jambe de la grimpeuse. Celle-ci atterrit avec souplesse juste devant lui.
Désespéré, Marchus ne tenta même pas de fuir, les épaules affaissées.
« Je craignais que tu ne caches un ange vraiment puissant dans l'une de tes poches, mais tu n'as utilisé que ces moucherons. » Fit-elle en levant un sourcil.
« Ce sont... des Principautés... des protecteurs... » Bredouilla le prêtre d'une voix vide.
« De vulgaires archanges de bas rang. » Répliqua la kitsune. « Tes patrons possèdent à n'en point douter des armes plus puissantes que ces deux tipules blanches. »
Elle planta son regard mauve dans le sien.
« Ta meilleure chance aurait été d'utiliser la <Mélodie frénétique> de la Principauté lamentatrice au début du combat, pour renforcer les barrières en boostant l'autre ange et prier pour avoir pu te débarrasser de moi avant que ça cesse de faire effet et que la rage de tes troupes ne s'estompe. Tu as été trop arrogant, comme beaucoup de te collègues. C'est un défaut courant, dans votre bande de fanatique. »
Marchus ne trouva rien à répondre. Pourtant, lorsqu'il l'avait écouté parler, il avait tiqué sur quelque chose.
« Toi... tu es une ascensionniste, n'est-ce pas ? » Demanda-t-il faiblement, toute énergie ayant disparue de sa voix. « Depuis le début, tu as fait semblant d'être ignorante. Mais en fait, tu savais pertinemment pour les anges... tu savais même pour l'atout de la Principauté lamentatrice ! Et tu es trop puissante pour être née ici sans qu'on le sache. »
« Je ne suis qu'une simple archéologue de passage. » Répliqua Raijū en haussant les épaules, les bras croisés sur la poitrine.
Un silence s'installa sur la colline alors que le vent balayait l'herbe environnante.
« Bon, j'ai compris... Achève-moi. » Murmura Marchus en baissant la tête, résigné.
Elle se rapprocha alors jusqu'à le surplomber complètement.
« Mmmm... J'imagine que tu te souviens de notre marché ? Soit tu te rendais dès le départ, soit... »
« Hein...? »
Marchus leva sur elle un regard interloqué. Mais Raijū ne lui rendit qu'un regard indifférent.
« ...soit je te faisais connaître le désespoir avant de mourir. »
***
Pendant ce temps, dans un hôtel à Las Alba...
Charcoal ouvrit soudainement les yeux, sortant de sa transe.
Étonnés, Soren et la femme qui se trouvait prêt du balcon se tournèrent vers lui, l'interrogeant du regard.
« Alors ? » Demanda le nanti, intrigué.
« Je crois que j'ai quelque chose. » Affirma son camarade aux yeux sombres, l'air indifférent.
Fyrklöver esquissa un sourire.
Enfin, les choses avançaient.
Sky Keep ARC 2 - Chapitre 6, partie 3 : FIN
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