Chapitre 5 - Dissemblance grandissante, partie 2
27 décembre 3201 (cinq ans après la rencontre entre Matsuba Kawakami et Shizuka Miyakage)
Refuge d'Elreach, Greenland (1er étage de la Tour)
Shizuka Miyakage, dix-huit ans, contemplait la photo d'Imari, qui reposait au sommet de sa pile de vêtement. Derrière la fenêtre de sa chambre, on pouvait voir quelques flocons de neige tomber.
Après plusieurs minutes de fixation intense, elle referma finalement le couvercle de sa valise dessus.
« Prête ? » Fit alors une voix dans son dos, pleine de fierté.
La lycanthrope se retourna... pour faire face à Laura, qui l'observait dans l'encadrement de la porte. D'abord ravie, sa mine s'attrista peu à peu. La directrice du Refuge d'Elreach s'avança aussitôt pour la prendre dans ses bras.
« Je suis contente de te voir prendre ton envol, p'tite soldate. » Murmura-t-elle en caressant les cheveux de la jeune femme.
« Vous me manquerez... tous. » Articula Shizuka en lui rendant son étreinte. « Tu as été une véritable mère pour moi, Laura. Merci. »
La directrice esquissa un sourire en passant une main dans les oreilles de louve de sa grande protégée.
« Tu seras toujours la bienvenue au Refuge, Shizu. Allez, va, maintenant. Ils t'attendent. »
La lycanthrope se dégagea doucement, un large sourire étalé sur son visage. Puis, lorsque la directrice prit congé, elle rassembla ses affaires avant de quitter la pièce. Descendant les escaliers en colimaçons puis sortant du Refuge, elle gagna rapidement la place principale de la ville, arpentant la neige - qui avait cessée de tomber mais parsemait les rues - en frissonnant malgré ses vêtements chauds.
C'est en approchant qu'elle vit qu'une véritable foule - au moins cent cinquante personne - l'attendait.
« Ah, la voilà...! » Fit une voix dans un haut parleur. « Approche ! »
Toute fière, Shizuka traversa la foule sous une salve d'encouragements. Arrivée devant la mairie, elle serra la main de l'homme qui l'avait invité à la rejoindre.
« Vous me faîtes trop d'honneur, monsieur le maire. Je ne suis même pas originaire d'ici... »
Petit et maigre, Diarmaid Wordomith était un vieil homme dégageant pourtant une certaine force de vie. Il portait la barbe mal taillée, était habillé d'un vieux manteau rouge miteux surmontant une chemise à fleur ainsi qu'une cravate de mauvais goût, et sa poigne avait de la force.
« Qu'importe, petite. Depuis que tu es arrivée ici il y a six ans, tu es la fierté de notre ville. Nous savons tous que tu iras loin et que... et que... euh... »
Il se perdit alors dans ses mots, ne parvenant pas à retrouver ce qu'il voulait dire. Parfaitement habituée, Shizuka ne broncha pas.
Quelques membres du public levèrent les yeux au ciel.
« Tu débloques, papy ! »
« Abrège, on veut ouvrir le buffet, nous ! »
« Bande d'ingrats ! » Aboya Diarmaid en devenant tout rouge. « Ça gueule moins quand c'est vos impôts que j'oublie, hein ?! J'ai du mal avec les phrases... euh... les phrases longues et euh... »
De nouveau, il perdit sa phrase et la laissa en suspens, grattant son front avec incertitude. Des protestations et singeries s'élevèrent dans le public alors qu'un bonnet volait pour s'écraser sur le maire.
« Faut démissionner, le gâteux ! »
« On comprends pourquoi tu fais construire autant d'EHPAD dans le coin ! »
« La feeeerme ! C'est une mesure pour garantir le bon vivre de toutes les personnes âgées de cette... euh... et cette ville et euh... euh... »
Mais tous se turent lorsqu'ils virent que Shizuka rigolait doucement. Le silence revint peu à peu, ne laissant que les gloussements de la jeune femme et les souffles - emplis de vapeur - émis par la foule résonner sur la place.
« Vous allez vraiment me manquer... tous. » Répéta-t-elle pour la deuxième fois de la journée en essuyant une larme de bonheur.
Un instant surpris, le maire sourit alors avec bienveillance.
« Bonne chance, Shizuka. » Dit-il en inclinant la tête. « Nous avons foi en toi, et chacun de nous te regardera réussir cet euh... cet examen... et euh... »
« ...et devenir la meilleur ascensionniste que la Tour n'ait jamais connue ! » Scandèrent les spectateurs en levant le pouce en l'air, complétant la phrase du vieil homme.
Émue, Shizuka inclina la tête à son tour.
« Votre soutien à tous... est ma fierté à moi. »
Cette fois-ci, ce fut un véritable tonnerre d'exclamations joyeuses qui éclata au sein des personnes présentes.
La lycanthrope sourit, touchée. Depuis sa mésaventure avec trois étudiants quelques années plus tôt, elle n'avait plus eut de problèmes en lien avec son espèce dans la région. Au contraire, à force de se montrer brillante, elle avait n'avait récolté qu'admiration et camaraderie.
Aujourd'hui, elle quittait cet étage après six ans en en gardant des souvenirs agréables, loin du sentiment d'oppression qu'elle avait ressentie en premier lieu à son arrivée. Elle s'était faite pleins d'amis ici, et elle attachait à Greenland une place dans son cœur encore plus importante que son étage d'origine.
Au fond... le Refuge d'Elreach - et plus largement Windy Hollow - resterait à jamais sa véritable maison.
Mais soudain, au milieu du vacarme, une voix s'exclama :
« Regardez ! Y a un crétin qui va sauter du toit de la mairie ! »
Des « Hein ?! », « Quoi ?! » ou encore des « C'est qui ?! » retentirent dans la foule.
Hésitant franchement entre étonnement, amusement et exaspération, Shizuka ferma les yeux, un petit sourire gêné aux lèvres.
« C'est forcément mon crétin à moi... »
Elle se retourna alors pour voir de quoi il en était.
***
Matsuba contempla le public qui le regardait d'un œil effaré en contrebas, son énorme sac sur le dos. La ville entière - recouverte d'une couche de neige - s'étendait face à lui. À cette altitude, le vent glacial balayait ses cheveux avec puissance. Il avait beau s'être bien habillé, il frissonnait.
Légèrement intimidé, il s'avança jusqu'au bord, ignorant les serrements de dents et les visages angoissés des gens qui s'agitaient sur la place.
Il inspira un grand coup... puis bomba le torse, sûr de lui.
Sa décision était prise.
« Écoutez-moi tous ! » Brailla-t-il. « J'ai longuement réfléchi, et j'ai choisi de partir avec Shizuka, moi aussi ! Même si je n'ai pas encore l'âge requis pour concourir à l'examen, je me rendrais sur place pour essayer de trouver un maître qui veuille bien... »
***
« m...... qui.....ssible..... le... »
Au sein de la foule, des regards déconcertés s'échangeaient.
« Qu'est ce que... qu'est ce qu'il déballe ? » Demanda finalement l'un des spectateur, éberlué.
Il avait brisé le lourd silence perplexe qui s'était abattu sur la place.
« Je sais pas, j'entends rien. » Répondit un autre.
« Moi non plus. »
« Pareil. »
« Personne, je crois bien... » Murmura Diarmaid en caressant sa barbe mal taillée.
« Ce débile a-t-il au moins conscience qu'on l'entendra jamais, à cette hauteur, et avec le vent qu'il y a ? » Soupira Liam, un peu plus loin dans la foule.
« Sais pas. » Marmonna Connor, qui fixait Matsuba d'une mine désabusée.
« Je pense pas. » Intervint Janak - qui le fixait aussi - en haussant un sourcil. « Ou alors il a pété une durite pour de bon et il parle tout seul. »
Du haut de ses dix-sept ans, il avait pris du muscle et ses épaules larges lui donnaient une carrure assez imposante.
« On peut plus rien faire pour ce mec. » Ricana Linda en secouant la tête.
Quelques mètres plus loin, Shizuka agitait sa queue avec nervosité, tiraillée entre le rire qui la gagnait inlassablement et l'inquiétude qui lui étripait le ventre.
« Je m'étais douté qu'il me ferait une scène, mais pas qu'il se mettrait en danger à ce point... Qu'est ce que t'es allé faire là-haut, espèce de crétin ?! »
Tracassée, la jeune femme se rapprocha du bâtiment.
Si son ami chutait, elle doutait de pouvoir le rattraper efficacement. Si elle usait de sa capacité, elle risquait de le blesser. D'un autre côté, si elle ne l'employait pas, c'est lui qui se blesserait tout seul en tombant.
Fort heureusement, du renfort vint la soutenir.
« Espèce d'abruti !! » Rugit une voix draconienne, la faisant sursauter.
Shizuka fut parcourut d'un frisson. En se retournant, elle vit alors Junko Kawakami - équipée de sa doudoune rose fluo - se frayer un chemin à travers les spectateurs à grandes poussées de bras.
« T'as dix-sept ans, t'en as plus cinq ! » Aboya-t-elle, le poing brandi en l'air. « Alors t'arrêtes les conneries et tu descends, ou c'est MOI qui te monte en l'air !! »
Dans le fond, Janak, Liam et Connor se mirent à rire de manière incontrôlable. De son côté, Shizuka se tortilla, intimidée, mais accepta cette aide avec plaisir, parfaitement d'accord.
Soudain, un éclat de surprise parcourut la foule, lui faisant rater un battement de cœur. L'estomac tordu, la jeune femme se retourna à la vitesse de l'éclair pour voir ce qu'il se passait.
Malheureusement, elle avait vu juste : cet idiot avait glissé sur une tuile - mouillée à cause de la neige - et était sur le point de tomber.
« Woooouaaa !! » Brailla-t-il, terrorisé, en s'accrochant désespérément à une gouttière.
Celle-ci se mit à grincer, puis à plier sous la force de son poids. Matsuba tenta tant bien que mal de s'agripper au métal, mais ses mains glissèrent et il se mit brutalement à tomber dans le vide.
« Hiiiiiiii... Argh ! »
Lors de sa chute, il avait heurté son bras contre un relief de fenêtre, arrachant une grimace aux spectateurs.
Au sein de ceux-ci, les réactions étaient partagées. Certains se cachaient les yeux, d'autres secouaient la tête avec exaspération, et d'autres attendaient impatiemment de savoir si cette histoire allait bien se terminer.
« Matsu !! »
Les réflexes de Shizuka prirent le dessus. Usant d'un <Double orbe crématoire> qu'elle dirigea vers le sol, elle se propulsa dans les airs et le rattrapa avant qu'il n'atteigne le sol.
« Outch ! » Gémit-il.
Serrant son ami contre elle, la lycanthrope se prépara alors à amortir leur chute - quitte à lui infliger quelques brûlures si nécessaire - mais c'est alors qu'elle sentit un bras s'enrouler autour d'eux. Surprise, elle baissa les yeux et s'aperçut que Junko avait étendu le sien pour les sauver.
La vieille dame les ramena tout doucement à terre.
« Splendide numéro ! » Applaudit Janak en fond. « Où est installé son cirque, à ce clown ? »
Une vague de rire nerveux se répandit parmi les spectateurs alors qu'une forme de soulagement remplaçait l'agitation précédente.
« Ça va ?! » Demanda précipitamment Shizuka en déposant lentement son ami sur le sol.
« Tout baigne... » Articula Matsuba, étourdi. « Merci... »
Mais c'est alors qu'il poussa un cri de douleur en voulant soulever son avant-bras, la faisant sursauter. Les oreilles agitées, la lycanthrope l'examina rapidement... avant de soupirer.
« Il est cassé... » Maugréa-t-elle. « Toi, alors... »
***
Refuge d'Elreach, Greenland (1er étage de la Tour)
Deux heures plus tard...
Affalé sur une table autour de laquelle il était assis, Matsuba contemplait son plâtre avec amertume.
Dans le fond de la grande salle, une vielle horloge murale battait le temps à intervalle régulier. Juste en dessous, les crépitements d'un feu de cheminée résonnaient dans le pièce. Dehors, la neige s'était remise à tomber.
Soudainement, la porte principale s'ouvrit, laissant entrer un vent froid hivernal ainsi qu'une silhouette emmitouflée. Lorsque l'ouverture se referma, la nouvelle arrivée retira son manteau et s'approcha de Matsuba, qui n'avait pas réagi.
« Comment tu te sens ? » Demanda gaiement la lycanthrope en s'asseyant à côté de lui.
Elle déposa alors un Kindeye Buono sur la table avant d'en ouvrir un autre pour elle-même. Contemplant d'un œil vide la friandise que lui avait apporté son amie, Matsuba finit par s'en saisir doucement de sa main valide, sans donner de réponse.
Alors qu'il la déballait, Shizuka fronça les sourcils.
Puis, elle sortit un feutre de sa poche et se pencha sur lui. Intrigué, le jeune homme s'interrompit et l'observa en ouvrir le capuchon avant de commencer à dessiner sur son plâtre.
« Nah. » Argua-t-elle finalement, fière d'elle, lorsqu'elle eut achevée sa petite illustration.
Un demi-sourire naquit sur les lèvres de Matsuba en contemplant la petite tête de loup tirant la langue, accompagnée d'un petit cœur.
« Mmpf ! Il était hors de question que quelqu'un d'autre que moi te décore en premier. »
Le jeune homme tourna un regard reconnaissant vers son amie.
« Merci. » Murmura-t-il, avant d'entamer sa propre barre chocolatée.
Son sourire s'effaça alors de nouveau et son regard se perdit dans le feu de l'âtre.
Shizuka lui lança un regard attristé, puis se pencha pour apposer sa tête contre son épaule, laissant ses yeux vagabonder dans les flammes à son tour.
« Tu as appelé Matt ? » Demanda-t-elle tranquillement.
Matsuba hocha la tête en silence.
« Il va bien. » Murmura-t-il. « Il a beaucoup de cours, mais il n'a aucun mal à suivre. C'est pas étonnant, il a toujours été bon élève. Il m'a aussi chargé de te transmettre ses encouragements et ses félicitations. »
« C'est gentil... »
Un silence s'installa alors, brisé quelques minutes plus tard par la jeune femme :
« Il te manque, j'imagine...? »
« Oui. » Avoua Matsuba. « Je suis content d'avoir régulièrement des nouvelles, on aurait pu définitivement perdre contact, mais... »
Il ne termina pas sa phrase, peiné.
« Mais ce n'est pas pareil que d'être avec lui. » Acheva Shizuka, compréhensive.
Ses oreilles de louve s'affaissèrent alors.
« Je suis désolée... »
Matsuba tourna vers elle un regard étonné.
« De quoi ? » Demanda-t-il, intrigué.
« Je... Je n'ai pas été très présente, ces derniers temps. Les entraînements avec dame Munsahir me prennent beaucoup de temps et... »
Elle se tut, car le jeune homme avait posé un doigt sur ses lèvres.
« Raaah... ça m'énerve ! » Grogna le jeune homme.
Voyant que son amie lui jetait un regard surpris, il sourit.
« C'est mon rôle à moi, de dire des conneries. » S'expliqua-t-il.
Rassurée, Shizuka secoua la tête, puis soupira.
« Bon, maintenant que tu as retrouvé un peu le moral... »
Swakh...!
« Hiiii ! »
Matsuba avait couiné en sentant qu'on lui pinçait la cuisse avec force.
« Ouaille ! Aïe ! Aïe ! » Glapit-il en se tortillant.
« Espèce de crétin fini ! » Aboya la jeune femme, les oreilles rabattues sur le crâne. « Je vais t'assassiner ! Qu'est ce qui t'as pris de grimper là haut ?! »
« Aïe ! T-Tes griffes ! Tes griiiiiiffes !»
Voyant qu'il se crispait, la lycanthrope relâcha sa prise, lui permettant de souffler de soulagement.
« Mmpf ! » Fit-elle en croisant les bras, mécontente.
« P-Pardon... » S'excusa moelleusement le jeune homme en se massant la cuisse.
« Franchement, à quoi rimait ce cinéma ? » Grommela Shizuka, contrariée. « Tu ne peux pas encore t'inscrire, de toute façon. »
Matsuba se rembrunit.
« Je sais... mais j'aurais dix-huit ans dans quelques mois, et je n'ai pas encore de maître pour me conseiller... » Dit-il tristement.
Prise de discrets remords - bien qu'elle aurait préféré mourir que de le montrer - la jeune femme lui frictionna le dos en détourant la tête, l'air de rien.
VLAM !
Les portes s'étaient de nouveau ouvertes à la volée.
« Alors, il est là, le suicidaire ?! » Aboya une voix rauque provenant de l'entrée.
Junko pénétra dans la pièce d'un pas lourd, sa doudoune rose sur les épaules. Elle vint donner un petit coup dans l'épaule de son petit-fils.
« Que ce plâtre te serve de leçon, crevette. » Maugréa-t-elle alors que Shizuka émettait un petit son amusé. « T'as pas intérêt à me refaire un coup comme ça. »
VLAM !
Une quatrième personne venait de s'inviter à cette réunion improvisée.
« Dîtes-donc, vous pourriez faire gaffe, avec la porte. » Grommela Junko.
Son interlocutrice haussa un sourcil.
« Veuillez me pardonner. C'est que je suis un peu pressée, voyez-vous. »
« Hadia Munsahir... » La reconnut Matsuba en sursautant.
Toujours affublée d'un vêtement inestimable et de son aura de noblesse naturelle, la Cornaline s'adressa à Shizuka.
« Tu viens...? Il va être temps pour nous de partir. »
Les oreilles de la lycanthrope se rabattirent sur son crâne.
« J'arrive... » Murmura-t-elle, attristée.
Elle se leva de sa chaise en silence. De son côté, Hadia fit volte face pour quitter les lieux. Mais une exclamation l'interrompit :
« Je vous le prouverai ! »
La Cornaline se retourna, de même que la grand-mère et la lycanthrope. Matsuba la fixait assidûment, une étrange lueur dans le regard.
« Je vous prouverai que vous vous êtes trompée. » Lui lança-t-il plus calmement.
Munsahir haussa les épaules.
« Tu es libre de faire ce que tu souhaites. Tâche simplement de ne pas mourir. »
Cette fois-ci, elle s'en alla véritablement, ne laissant derrière elle que l'odeur enivrante de son parfum hors de prix.
« Car pour vous, ma mort risquerait de déconcentrer Shizuka, c'est ça...? » Murmura Matsuba, même si elle ne pouvait plus l'entendre.
Une étreinte vint brusquement l'enserrer avec force, le faisant sursauter.
Shizuka était venu le serrer contre elle.
« Je compte sur toi pour ne pas jouer à l'idiot. » Argua-t-elle, la voix tremblante. « Je reviendrais te voir avant que tu n'ailles t'inscrire toi aussi. »
« Est-ce que tu dis ça parce que tu crois sincèrement en ma réussite, ou simplement pour me consoler...? »
« Je te regarderai d'ici. » Lança-t-il joyeusement, malgré la douleur lancinante qui lui déchirait le cœur. « T'as intérêt à être la meilleure de cette édition. Ce sera ton départ pour le Sky Keep et pour prouver à ta famille qu'ils ont commis la pire erreur de leur vie. Je compte sur toi ! »
Shizuka le relâcha avec un sourire. La gêne se propagea alors sur son visage, alors qu'elle semblait alors hésiter. Puis, elle déposa discret baiser sur sa joue, avant de s'éloigner, dissimulant ses traits sous son bonnet.
« À-À bientôt, Matsu. » Lança-t-elle maladroitement en poussant les portes.
« À bientôt, Shizu ! » S'exclama Matsuba en lui faisant signe, même si elle se trouvait dos à lui.
Il s'était exprimé avec joie, pourtant des larmes commençaient à couler sur son visage. Il la regarda disparaître alors que les portes se refermaient...
...et lorsque les deux battants se rencontrèrent, scellant l'entrée de Refuge, il s'affaissa et pleura toutes les larmes de son corps, le désespoir reprenant le dessus.
Sky Keep ARC 1 - Chapitre 5, partie 2 : FIN
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