Chapitre 3 - Matrice de l'attachement, partie 1
Auparavant, il y avait un leprechaun dans la classe de Matsuba. C'était un semi-humain plutôt timide, de petite taille, qui peinait à se faire des amis. Pourtant, le jeune homme l'avait toujours trouvé sympathique.
Aussi avait-il été surpris lorsqu'il avait appris son déménagement suite à plusieurs lettres de menaces reçues à l'encontre de sa famille. Puis, le jour même de son départ, plusieurs types récurrents de phrases s'étaient mis à circuler au sein de Cassian Ree.
« Je me sens plus à l'aise depuis que le parjurien est parti... le fait qu'il soit assis dans mon dos, ça me faisait frissonner. »
« Les cours seront plus paisibles maintenant qu'il n'y a plus le parjurien... »
« Cool ! Je vais pouvoir récupérer sa place, près du radiateur ! »
Intrigué par ce terme, Matsuba avait posé la question à sa grand-mère en rentrant.
« Parjurien ? » Avait répété Junko, dubitative, en interrompant la lecture de son journal. « C'est une expression grossière pour malappris, rien de plus. »
« Pour malappris ? »
La vieille dame avait alors soupiré.
« Matsu... Tu te rappelles la différence entre un hétéromorphe et un anthropomorphe ? »
« Les premiers peuvent posséder une capacité spirituelle à la naissance, alors que les seconds doivent l'obtenir par l'intermédiaire d'un stigmate dans les cinq premières années de leur vie. » Avait grommelé le jeune homme, ayant depuis peu pris conscience qu'il n'aurait jamais de pouvoir.
« Voilà, c'est ça. Maintenant, ce qui a été constaté, c'est que les hétéromorphes sont généralement des créatures dont l'apparence diffère singulièrement de celles des humains. De plus, ils sont souvent dépourvus de raison : rares sont ceux enclins à la conversation, et plus rares encore ceux aptes à la cohabitation pacifique. C'est pourquoi ils sont appelés les monstres. »
« C'est un peu... réducteur, non ? »
Junko avait haussé les épaules.
« Je ne suis pas à l'origine de ce surnom. Bref, et les semi-humains, ils appartiennent à quelle catégorie, selon toi ? »
Intrigué, Matsuba avait réfléchi.
« Ils ont des stigmates non...? Donc en théorie... »
« En théorie, oui. » L'avait interrompue sa grand-mère, un rictus figé sur le visage. « Mais il y a notion et application. Dans les faits, les semi-humains appartiennent aux anthropomorphes, puisqu'ils doivent posséder un stigmate pour manier une capacité innée. Néanmoins... »
Son regard s'était fait sombre.
« Néanmoins quoi...? »
« Néanmoins, certains humains estiment que leur morphologie trop différente de la nôtre devrait les faire considérer autrement. Et malheureusement, cette théorie est plutôt populaire, ce qui a amené des tensions. Tu n'as connu que Greenland, qui est une étage majoritairement humain, alors tu ne t'en rends pas compte. Mais dans les mondes où homos sapiens et semi-humains se côtoient, les conflits sont récurrents. Dans certains mondes, les semi-humains sont même exécutés lorsqu'ils obtiennent une stigmate, car une rumeur prétends qu'ils voleraient leur marque à des humains. »
Junko s'était alors tourné vers son petit-fils, un brin de tristesse dans le regard.
« Pour te la faire simple, crevette, les semi-humains sont... des êtres coincés entre deux mondes. Trop humains pour les monstres, et trop monstrueux pour les humains. »
Elle s'était rembrunit, les traits affaissés.
« Voilà pourquoi certains malappris les appelle les parjuriens. »
***
Parc Erlina Murdoch à Windy Hollow, Greenland (1er étage de la Tour)
Hiver 3196
Son sac sur l'épaule, Shizuka patientait en silence, le visage impassible.
Autour d'elle, trois étudiants s'étaient disposés en cercle : un petit blond avec un léger embonpoint, un binoclard au visage parsemé de tâches de rousseurs, et une fille à la maigreur effrayante. Ils portaient des uniformes différents : ceux de Blazebud, un lycée voisin.
« Ainsi donc, les rumeurs étaient vraies ! » S'amusa le blond en faisant craquer sa nuque. « Cassian Ree comporte un animal parmi ses élèves. »
« Ce doit être une espèce en voie de disparition. » Ricana la maigre. « Un troupeau de pintade lui colle sans arrêt aux basques pour glousser d'admiration. »
« Je les comprends un peu : petit, j'étais toujours excité en allant voir les félins au cirque. » Reprit l'autre, un sourire aux lèvres.
Il jeta un coup d'œil écœuré à Shizuka, qui attendait en silence, les bras croisés sur la poitrine.
« M'enfin de là à manger avec... »
« À qui le dis-tu. » Intervint soudainement la concernée avec froideur. « Comme t'as dû le constater en te regardant dans le miroir, les humains sont plutôt... gluants. C'est difficile de s'en débarrasser une fois qu'on a marché dedans. »
Le visage du blond s'empourpra.
« Ne me réponds pas ! Je t'interdis de me parler, sale monstre ! » Brailla-t-il.
Il pointa un doigt gras et potelé en direction de la lycanthrope, qui l'observa comme si un rat d'égout avait brusquement surgi sur son chemin.
« Cette façon que t'as de nous regarder de haut, comme si t'étais au dessus des humains, ça me file la gerbe ! » Continua-t-il avec hargne. « Aujourd'hui, on va refaire ton éducation et t'apprendre à rester à ta place ! »
« Moi ce sont ses poils qui me donnent envie de vomir. » Geignit la maigre en désignant les cheveux auburn de la lycanthrope. « En plus, elle les a coiffé comme si c'était des cheveux ! Je propose qu'on la tonde, ça évitera qu'elle se fasse passer pour une humaine. »
« Et le stigmate ? » Grimaça le binoclard. « À qui est-ce que tu l'as volé, sale trainée ?! »
Devant cette dernière remarque, Shizuka haussa un sourcil condescendant.
« Si ma capacité avait été d'être intelligente, j'aurais pu être celle qui t'as dépourvue de la tienne, à n'en point douter. » Lâcha-t-elle.
« Espèce de sale... » S'énerva l'étudiant en faisant un pas vers elle.
« Eh ! » Intervint alors une voix.
***
Ça avait été plus fort que lui, Matsuba n'avait pu retenir une exclamation.
« Je le reconnais ! » S'exclama la maigre, un sourcil levé. « C'est l'autre bête de foire de Cassian Ree, l'éternel perdant. »
« Le sans-pouvoir débile qui clame haut et fort qu'il veut rejoindre la Guilde ? » Pouffa le binoclard.
Le blond ne fit aucun commentaire, mais il adressa un geste grossier de la main au nouveau-venu.
« Casse-toi, petite merde. » Gronda-t-il. « Ce sont pas tes affaires. »
« Ça va le devenir. » Répliqua Matsuba. « Cette fille est ma rivale ! C'est à moi de la défier, et à personne d'autre ! »
Les assaillants échangèrent un regarde perplexe, alors que Shizuka se pinçait l'arrête du nez.
« Je nage au milieu des crétins... » Murmura-t-elle, exaspérée.
Tout se passa ensuite très vite.
La lycanthrope avança soudainement sa main vers le blond. Puis...
« <Nova incandescente> »
Un mur de flamme s'érigea alors au milieu du parc, illuminant les arbuste d'orange et enveloppant sa cible. Le visé cria de douleur en reculant aussitôt. Lorsque les flammes disparurent, il reposait par terre, inconscient.
« Au suivant... » Poursuivit la Miyakage. « <Nova incandescente> »
Un nouveau barrage enflammé se saisit des deux étudiants restants, les repoussant brutalement contre un banc.
Trois secondes vingt-trois, montre en main.
C'était le temps qu'il avait fallu à la lycanthrope pour se débarrasser de ses trois adversaires.
« W-Wow... » Ne put retenir Matsuba dans un soufflement admiratif.
Il vit alors que la mine de la jeune femme s'était renfrognée en contemplant les corps inconscient de ses agresseurs. Ce fut léger et discret, mais il entrevit quelque chose qu'il n'aurait jamais cru déceler chez elle.
Elle quitta les lieux sans rien dire, ses cheveux flottant au vent. Mais lorsqu'elle atteignit la sortie du parc, elle se figea.
« C'est mon dernier avertissement, fous-moi la paix ou je t'éclate la gueule. »
Et elle reprit sa route, disparaissant au loin. Étrangement fasciné, Matsuba ne put s'empêcher de fixer l'endroit où sa silhouette avait disparu.
La même sensation étrange qu'il l'avait assailli ce matin lui titillait l'estomac.
« D'abord la colère... »
Dans sa tête, il revit le tressaillement de la lycanthrope à la cafétéria.
« Ensuite, l'hésitation... »
Puis, il repensa à l'expression qu'il venait d'entrevoir sur son visage.
« Et maintenant... la tristesse. »
Cette fille était décidément pleine de surprises.
***
Le soleil était couché depuis une petite demi-heure, et l'obscurité avait complètement envahi les rues, désormais éclairées par des lampadaires.
Perdu dans ses pensées sur le chemin du retour, Matsuba passa devant la supérette de son quartier et manqua percuter la personne qui sortait des portes automatiques. Il reconnut instantanément ces basket flashy de mauvais goût.
« Tiens ? Salut, crevette. » Fit sa grand-mère. « T'es pas en train de t'entraîner, à cette heure ? »
« J'ai eu un... euh... contre-temps. » Bredouilla le jeune homme. « C'est rare que ce soit toi qui fasse les courses, la vieille. »
Junko haussa les épaules, puis sortit un paquet de cigarette de sa poche.
« Plus de clopes. » Grogna-t-elle en s'en allumant une. « Tu peux pas encore en acheter, alors j'avais pas trop le choix. Donc j'en ai aussi profité pour choper deux ou trois trucs à bouffer. Des beignets de poulpe ce soir, ça te va ? »
« Oui, oui... » Marmonna-t-il distraitement.
« Tiens, puisque t'es là, porte moi-ça, tu veux ? »
Sa grand-mère lui tendit l'un de ses sacs et Matsuba s'en empara alors qu'ils entamaient le chemin du retour vers leur maison.
C'est au bout d'une bonne cinquantaine de mètres que Junko remarqua la mine songeuse de son petit fils.
« Qu'est ce qu'il t'arrive, crevette ? » Soupira-t-elle en tirant sur sa cigarette.
Le regard de Matsuba se perdit dans le vide.
« Dis, la vielle...? » Demanda-t-il doucement. « Pourquoi dissimule-t-on ses émotions ? »
Junko haussa un sourcil, étonnée.
« Tu t'en poses des questions. » Fit-elle, dubitative. « T'as encore oublié de faire un devoir de philo la veille au soir ? »
Mais le jeune homme secoua négativement la tête. Sa grand-mère afficha une mine étonnée, puis soupira.
« Pour pleins de raisons. » Répondit-elle finalement. « Mais souvent, c'est parce qu'on a peur. »
« Peur ? » Répéta Matsuba, perplexe.
La vieille dame lui rendit son regard en le fixant intensément.
« La peur de décevoir. La peur de paraître vulnérable, de montrer que nos défenses sont affaiblies. La peur d'être pris pour quelqu'un incapable de gérer ses émois. La peur de paraître ridicule. »
Intrigué, le jeune homme médita ces paroles durant plusieurs minutes. Puis, il posa la question qui lui brûlait les lèvres :
« Et comment est-ce qu'on peut aider quelqu'un qui a peur ? En supprimant ses craintes ? »
Junko marqua un silence songeur.
« J'en sais rien, crevette. » Dit-elle finalement. « Je ne suis pas psychologue. Mais je ne pense pas que la solution réside dans le fait de supprimer la peur. »
Matsuba la regarda sans comprendre. Voyant son air confus, elle s'explicita d'avantage :
« La peur est naturelle. La réprimer peut-être contre-productif. Ce qu'il faut selon moi, c'est apprendre à la contrôler. Grâce à un soutien extérieur si nécessaire. »
« Je vois. » Fit le jeune homme, pensif.
Soudain, son visage s'illumina.
« Merci, la veille. »
De son côté, la vieille dame haussa les épaules en se demandant ce qu'il avait bien pu encore inventer.
« De rien, crevette. » Répondit-elle néanmoins.
***
Une heure plus tard, Matsuba sortit de chez lui pour courir un peu. Les évènements de la journée continuaient de se rejouer dans sa tête, alors il avait besoin d'exercice pour se vider l'esprit.
Grâce à son excellente condition physique, il parcourut une douzaine de kilomètres avant de s'arrêter pour boire, épuisé mais satisfait. C'est alors qu'en se penchant près de la fontaine à eau, il entrevit une silhouette qu'il n'aurait pas voulu voir.
« Lui...! » Sursauta-t-il en se dissimulant derrière un coin de rue.
Un peu plus loin se trouvait le blond de Blazebud qui avait attaqué Shizuka plus tôt. Quelques éraflures parsemaient sa peau, et son visage était dévasté par la haine. Le souffle court, il avançait d'un pas rageur, au téléphone avec quelqu'un.
« Je sais où trouver cette garce ! » Aboya-t-il dans son smartphone.
Heureusement, il passa sans voir Matsuba et continua sa route. Celui-ci remarqua alors qu'il était muni d'une batte de baseball et d'un filet d'acier.
« Et merde... Ça sent pas bon, cette histoire...! »
Dans un premier temps, il fut tenté de l'ignorer. De un, car il était plus que clair qu'il cherchait la vengeance et que s'exposer ne lui apporterait que des ennuis. De deux, car il estimait que Shizuka avait largement les moyens, avec sa capacité, de se défendre contre ce genre de minables.
Pourtant, un doute subsistait au fond de lui.
« Tsss... à quoi je joue ? » Se demanda-t-il, exaspéré, avant de prendre discrètement le blond en filature.
***
La Planque.
C'était comme ça qu'elle surnommait cette vieille usine de métallurgie désaffectée. Tout le matériel de travail y était encore : rouillé et à moitié cassé. En contrepartie, la végétation avait repris le contrôle des lieux en envahissant les murs et plafonds de temps à autre.
Shizuka venait la plupart du temps ici après les cours. C'était là où elle pouvait être isolée, à l'écart de tous ces humains qu'elle ne pouvait plus supporter. Ils étaient à la hauteur de ce qu'on lui avait dit d'eux.
« Un sale con qui passe son temps à se vanter... une qui ne dit rien de la journée et qui méprise tout le monde... et ce crétin qui n'arrête pas de me faire chier ! »
Allongée sur le dos, les mains derrière la tête, la lycanthrope fixait le ciel étoilé avec amertume.
« Qu'est ce que j'ai fait pour devoir les supporter ? »
Une grimace tordit son visage alors qu'elle se rappelait de sa vie quelques mois plus tôt, lorsqu'elle habitait encore au 8e.
Elle se levait avec le soleil, s'entraînait au dojo, puis allait dans un établissement privé en compagnie des amies avec lesquels elle avait grandi avant de passer la soirée dans les boutiques de luxe de l'immense centre commercial de la capitale Shinigawa...
Elle ferma les yeux, ses spasmes tordant sa bouche margée elle. Désormais, il ne resterait plus rien de tout ça.
Elle vivait loin de ses proches, dans une petite chambre d'orphelinat, obligée de côtoyer des humains qui n'avaient envers elle qu'une adulation illusoire.
Quelques larmes coulèrent sur ses joues, sans qu'elle ne parvienne à les retenir. En publique, elle ne laissait rien paraître, mais quand elle arrivait ici, tout sortait.
« Je ne sais même pas pourquoi est ce qu'on m'a abandonnée ici. » Songea-t-elle en étouffant un sanglot.
Tout avait été si brutal. Sa sœur, d'habitude si gentille, s'était montrée affreusement froide. Elle n'avait même pas revu ses parents avant de partir. Elle n'avait d'ailleurs pas eu le temps de dire au revoir à qui que ce soit.
Plus elle y pensait, et plus elle sentait son cœur se serrer. De plus en plus de larmes ruisselaient sur son visage sans qu'elle ne puisse les arrêter. Cela faisait des mois, la la blessure ne cicatrisait pas.
« C'est la même chose depuis mon arrivée. » Ne put-elle s'empêcher de penser, honteuse et désemparée. « Heureusement que personne ne me voit comme ça... »
« Ah, pardon... Désolé du dérangement, mais y a une urgence là. » Fit soudainement une voix.
Bondissant de surprise, Shizuka percuta de plein fouet le front d'un jeune homme.
« Argh ! » S'écria-t-elle en même temps que l'inconnu.
Consternée, la lycanthrope reconnut alors les yeux rouges de l'abruti qu'elle avait vu quelques heures plus tôt. Elle sécha rapidement ses larmes dans un geste maladroit, et pointa une griffe tremblante dans sa direction.
« T-Toi...! » Gronda-t-elle d'une voix rauque. « Je t'avais prévenu, je vais te massacrer...! »
« Plus tard, si tu veux ! » Répliqua Matsuba en lui saisissant la main. « Les types que t'as défoncé rappliquent pour te mettre la misère ! Je les ai devancé, mais ils vont débarquer d'une minute à...! »
Shizuka se dégagea sèchement et saisit le jeune homme par le col.
« Qu'est ce que tu comprends pas au juste ?! » Hurla-t-elle d'une voix chevrotante. « Fous-moi la paix ! Je suis parfaitement capable de me défendre toute seule ! Et je t'interdis de me donner tes ordres, c'est clair ?! »
Enragée, elle lui asséna une baffe qui lui laissa une profonde trace de griffure sur son visage. Alors qu'il s'effondrait au sol, elle bondit vers la porte.
« N-Non attends ! » Cria vainement Matsuba.
Mais mue par une véritable soif de sang, la jeune femme l'ignora et se rua dans l'autre pièce.
C'est en franchissant le seuil de la porte qu'elle fut assaillie d'un mauvais pressentiment.
Le blond l'attendait là, seul au milieu de la pièce. À peine eut-elle le temps de se demander où étaient les deux débiles qui lui servaient d'acolytes qu'elle sentit quelque chose se refermer autour d'elle.
« Ils se sont planqués à côtés de la porte ! » Comprit-elle trop tard.
Avant d'avoir pu comprendre ce qui lui arrivait, Shizuka fut emprisonné à l'intérieur d'un petit filet d'acier. Entravée ainsi, elle tomba inévitablement au sol en se débattant, mais ne parvint pas à défaire les liens de maille, trop solides pour ses griffes.
Elle tendit alors désespérément la main.
« Vas-y, essaye de nous cramer, pour voir. » Ricana le blond, interrompant son geste. « J'ai hâte de voir le métal en fusion faire fondre ta peau. »
« Ha ha, on dirait bien que la bête est en cage. » S'amusa le binoclard, qui la maintenait par terre avec le filet.
Furieuse, la lycanthrope ouvrit la bouche pour l'insulter lorsqu'elle sentit quelqu'un glisser ses mains dans le filet pour la bâillonner.
« Mmmh ! » Geignit-elle en tentant de recracher la muselière.
« Haha... la tonte, maintenant ! » Fit la malingre en s'emparant de ses cheveux d'une main ferme.
Les larmes aux yeux, Shizuka sentit la fille lui couper une grosse mèche de cheveux aux ciseaux. Toute fière, cette dernière leva la touffe auburn en l'air comme un trophée sous les acclamations de ses deux compères.
Le blond se saisit alors de sa batte et lui asséna un violent coup à l'estomac. Shizuka émit un gémissement étouffé alors qu'une douleur indicible se répandait dans son abdomen. Cette fois-ci, la souffrance fut la plus forte et elle laissa échapper ses larmes.
« Regardez-la chialer. » Fit la maigre en prenant une photo avec son téléphone. « Elle est belle, la star de Cassian Ree ! »
Secouée de sanglots, la lycanthrope sentit alors qu'elle était aspergée d'eau froide et hoqueta au contact glacé. En levant les yeux, elle aperçut le blond qui avait troqué son arme contre le sceau qu'il venait de déverser sur elle.
« C'est l'heure de la douche, Médor ! » Fit-il au milieu des rires gras de ses deux acolytes.
« EH ! »
Le silence s'imposa brutalement. Perplexes, les trois assaillants se trouvèrent vers l'entrée d'où avait émergé la lycanthrope quelques minutes plus tôt.
Matsuba les toisait avec colère.
« Relâchez-là tout de suite ! »
Sky Keep ARC 1 - Chapitre 3, partie 1 : FIN
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