Chapitre 2 - Le talent d'une sans-famille, partie 3
Spruce Hill, Greenland (1er étage de la Tour)
Hiver 3196
En périphérie de Windy Hollow, non-loin de là où habitaient Matsuba et sa grand-mère, il y avait une colline surplombant la ville. C'était là que le jeune homme venait parfois se détendre en observant au loin le soleil se coucher sur l'herbe verte.
Assis à même le sol, le regard perdu dans le vide de ses pensées, Matsuba sentit pourtant l'approche de quelqu'un. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de Matthew.
Celui-ci s'assit à côté de lui.
Un long silence s'installa alors.
« Ça va ? » Demanda finalement son ami, soucieux.
Matsuba fut tenté de l'ignorer quelques instants, mais il y renonça vite : il en était incapable.
« Ça va. » Répondit-il alors simplement.
Matthew le dévisagea d'un œil désolé. Il ouvrit la bouche, mais son camarade le prit de cours.
« Je sais très bien que c'est pas ce que t'as voulu dire, t'excuses pas. » Murmura-t-il sans laisser transparaître d'émotions dans sa voix. « C'est juste que... »
Le jeune homme baissa les yeux et fixa sa main avec tristesse.
« C'est frustrant. »
Il referma alors doucement son poing, les yeux clos. Quand il les rouvrit, il tourna vers son ami un regard désespéré.
« Je... je fais tout ce que je peux ! » S'étrangla-t-il. « Je m'entraîne chaque jour ! Je m'investis dans tous les sports de combat ! Je travaille comme un dingue ! Alors... pourquoi...? »
Il donna un grand coup de poing sur le sol.
« Pourquoi est ce que quoique je fasse, je suis toujours deuxième derrière cette fille...? » Murmura-il, les dents serrés.
Peiné, Matthew constata que quelques larmes s'étaient échappés des yeux de son camarade, et que ses épaules tremblaient. Touché, il lui frictionna le dos pour tenter de le réconforter.
« Au fond de moi, je partage ton point de vu... » Dit doucement Matsuba, entre deux sanglots. « J'ai senti dès que j'ai posé les yeux sur elle que je ne pourrais jamais la rattraper. »
Matthew était bouleversé.
Pour la première fois depuis qu'il le connaissait, il voyait la volonté de son ami vaciller. Il se rendait finalement compte qu'à force d'usure, la base de cette détermination qui semblait si inébranlable pouvait se fissurer.
Il prit alors conscience que son rôle était de consolider cette fondation avant que tout ne s'effondre.
« Peut-être. Mais tu vas réessayer quand même. »
Matsuba tourna un regard vide dans sa direction. Matthew lui adressa un sourire, sans rien laisser paraître.
« Parce que tu es Matsuba, et que tu suis toujours tes convictions jusqu'au bout. Après tout, ne jamais renoncer, c'est le propre de l'ascensionniste. »
Son ami le dévisagea avec stupeur pendant quelques secondes, puis sourit à son tour.
« Depuis quand est ce que tu cites Gleam...? » Murmura-t-il d'une voix faible, mais amusée.
***
Comme à son habitude, Shizuka pénétra dans l'enceinte de Cassian Ree aux alentours de sept heure et demi. Elle n'était ni la première, ni la dernière : elle était simplement ponctuelle. On lui avait appris à être à l'heure.
En se faisant cette réflexion, la lycanthrope serra les dents un instant. Puis, elle reprit son masque d'impartialité.
Parcourant le chemin menant à la salle de son premier cours, elle répondit d'un vague hochement de tête aux salutations qu'on lui lançait. On lui avait appris à être polie.
« Encore... »
Une fois de plus, son propre comportement l'agaça profondément. Elle avait l'impression d'être prisonnier de son programme, comme un automate incapable d'agir par lui-même.
Secouant la tête pour se remettre les idées en place, elle s'assura froidement que ses cheveux et sa queue de louve étaient biens peignés et que son uniforme ne comportait aucun pli. On lui avait appris à être soigneuse.
« Bordel ! »
C'était comme ça tous les jours. Elle était arrivée ici il y a quelques mois, et elle n'arrivait toujours pas à digérer la trahison de sa famille. Une profonde rage lui brûlait l'estomac à chaque fois qu'elle pensait à sa vie d'avant.
Mais comme elle ne désirait rien laisser paraître devant des humains, elle s'assurait de rester de marbre. C'était sa protection.
Le souffle court, l'esprit embrouillé par la colère, Shizuka s'empressa de grimper les marches menant à la salle d'un pas rapide. Arrivée au deuxième étage, elle s'adossa sur le rebord de la balustrade, observant sans vraiment leur prêter attention les autres élèves en bas dans la cour.
« Vis ta vie et sois heureuse, petite sœur. » Résonna une nouvelle fois la voix dans sa tête.
« Merde ! » Hurla-t-elle rageusement en abattant son poing sur le muret.
La mâchoire crispée, elle se mit à haleter. Ce genre de perte de contrôle lui arrivaient de temps en temps. Lorsqu'on s'évertuait à dissimuler la moindre de ses émotions, il arrivait forcément que le surplus finisse par déborder.
Heureusement, la lycanthrope s'était toujours débrouillée pour être à l'écart des autres au moment où elle sentait la pression monter.
« Oh... wow, ça fait bizarre de te voir crier. Ça t'arrive d'être en colère, alors ? »
Prise par surprise, la jeune femme sursauta en se tournant vivement vers celui qui avait parlé. Là se tenait la dernière personne qu'elle aurait voulu voir : le crétin qui venait la défier en duel toutes les semaines.
« Mêle-toi de tes affaires, sale con. » Ragea-t-elle en se hâtant d'entrer dans la salle, même si le cours ne commençait pas avant dix bonnes minutes.
Intrigué, Matsuba l'observa disparaître derrière la porte. Il était quelque peu désarçonné.
« Alors elle n'est pas aussi... glaciale qu'elle voudrait le prétendre. » Songea-t-il, étonné.
Après sa perte de moral de la veille, il avait reprit du poil de la bête et s'était échauffé au point de vouloir venir lancer un nouveau défi à sa rivale. Et comme il savait qu'elle arrivait en un peu avant, il l'avait attendu près de la salle.
Mais les quelques secondes qu'il venait d'entrevoir l'avaient complètement chamboulé.
« Qu'est ce qui peut bien la pousser à faire tout son possible pour paraître aussi indifférente...? » Se demanda-t-il, curieux.
***
Quelques heures plus tard...
Comme d'habitude lors d'un lundi aux alentours de treize heures, le self était bondé de monde.
Le problème venait de sa taille : il pouvait accueillir un maximum de quatre-vingts étudiants, alors que presque cent-dix y mangeaient au total le midi. Il n'était donc pas rare de devoir y faire la queue.
Spécialement le premier lundi du mois.
« Quel enfer... » Soupira Matsuba en constatant qu'ils n'avaient avancés que de quelques centimètres en dix minutes.
« Je pense que c'est mort pour le Brownies Baileys. » Répondit Matthew - juste derrière lui - avec résignation.
Le Brownies Baileys.
Ce dessert était très populaire au 1er étage. Mais il était coûteux à fabriquer, parce que l'un de ses ingrédients, le chocolat, n'existait pas au premier étage. Il était importé par la Besace d'Ayizan - la plus influente équipe d'ascensionniste marchands - pour un prix exorbitant.
C'était donc un met particulièrement prisé.
« Fais suer. » Grommela Matsuba. « Y en a qu'une fois par mois, et c'est forcément le jour de la semaine où on finit le plus tard. Quelle poisse... »
« Bah... on se consolera en allant prendre un crumble à la pâtisserie de Triona. » Répondit son camarade en haussant les épaules.
Mais le jeune homme continua de bougonner, mécontent. Matthew esquissa quand même un sourire, rassuré. Visiblement, il s'était complètement remis de sa déprime.
Il surprit alors son regard, qui fixait Shizuka, assise à une table au milieu d'un groupe d'autres élèves. Malgré la popularité qu'elle suscitait, elle ne participait pas souvent aux conversations : là aussi, elle mangeait en silence avec son habituel air indifférent.
« Qu'est ce que t'as avec elle aujourd'hui ? » Demanda-t-il, intrigué.
Matsuba sursauta.
« R-Rien ! Vraiment rien. Je me demande quand est-ce que je pourrai la défier de nouveau, c'est tout. Oh, regarde ! Il en reste un peu ! »
Malgré ce détournement évident de la conversation à son avantage, Matthew se laissa volontiers distraire pour constater qu'effectivement, il restait quelques uns des précieux gâteaux sur le comptoir.
Le cœur battant, les deux camarades se mirent à compter.
« T'auras le dernier. » Conclut finalement Matthew.
« On partagera. » Sourit Matsuba.
Ravis, ils patientèrent en trépignant d'impatience. Finalement, leur tour vint et Matsuba tendit la main vers l'unique dessert restant.
Mais au moment de s'emparer du plat...
« Chef, je prends ça ! » Lança Janak à l'adresse d'un membre du personnel en se saisissant du brownies. « Shizuka en a pas pris et je veux lui faire goûter, elle en a jamais mangé. »
L'employé de la cafétéria approuva d'un signe de tête avant de retrouver à ses occupations, et Janak fit demi-tour, satisfait.
Mais cette conclusion ne fut pas du goût de tout le monde.
« Je rêve ? Tu te prends pour qui, connard ?! » S'énerva Matsuba, malgré les tentatives de Matthew pour le faire taire.
Janak se figea, puis poussa un soupire.
« Et toi, tu te prends pour qui, le sans-pouvoir ? » Demanda-t-il nonchalamment en se retournant.
Son stigmate s'était illuminé. Alors, ce fut au tour de Matsuba de se figer.
« Laisse tomber, Matsu. » Le supplia Matthew en lui tirant l'épaule. « Il en vaut pas la peine. »
Agacé, le jeune homme fixa son adversaire en silence, mais s'en contenta et ne fit rien d'autre.
« Exactement, je préfère ça. » Approuva Janak en éteignant sa marque avant de faire volte face.
Matsuba le regarda s'en aller, maussade.
« J'aurais dû lui en coller une. » Maugréa-t-il.
Matthew leva les yeux au ciel.
« C'est lui qui t'aurais boxé, idiot. Il ne lui aurait fallu qu'une seconde pour t'envoyer dans le décor, avec sa capacité. »
« Ça, c'est une mentalité de perdant. Il faut voir les choses autrement, Matt : qui ne tente rien n'obtient jamais rien. J'en ai marre de ce primate. Il nous pisse dessus depuis la primaire. »
« Je me demande si te remonter le moral était vraiment la bonne décision. » Soupira son camarade en le poussant vers une table disponible.
***
« Je me demande si je ne devrais pas m'entraîner aussi le dimanche. » Fit Matsuba, songeur, alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie, une trentaine de minutes plus tard.
« Sérieux ? Tu trouves pas que t'en fais déjà assez comme ça ? » Marmonna Matthew, dubitatif. « Le dimanche est le seul jour de la semaine où tu te reposes un peu. »
Son camarade haussa les épaules.
« L'Ascension n'attends pas. Je ne pourrais m'inscrire à l'examen d'entrée de la Guilde que lorsque je serai majeur, et chaque jour d'entraînement d'ici là compte. »
« C'est vrai, mais le surmenage ne t'apportera aucune progression. » Argua Matthew. « Mieux vaut doser tes efforts que d'en réaliser sans réfléch... »
Splatch !
Un projectile venait d'interrompre son discours. Interloqué, Matthew loucha sur la masse sombre et froide qui dégoulina sur la joue pour salir son uniforme et finalement s'écraser au sol.
« Un... brownies ? »
« Désolé, je visais la poubelle derrière toi ! » Lança distraitement Janak, installé à une table un peu plus loin, avant de rendre sa conversation comme si de rien était.
Quelques ricanements retentirent, mais le brouhaha reprit le dessus et le self revint rapidement à son ambiance habituelle.
Matthew soupira, et utilisa ce qui lui restait de serviettes pour nettoyer les dégâts. Il remarqua alors que les traits de Matsuba s'étaient durcis.
« Ne fais pas... »
« Je sais. » L'interrompit son camarade d'une voix glaciale, les yeux rivés sur la table où étaient installés le groupe de Janak.
Ce dernier était entouré d'une dizaine d'autres étudiants, qui terminaient leur assiette en braillant. Assise à sa gauche, Clorinda attendait en retrait, comme d'habitude.
Et face à lui, Shizuka terminait sa pomme, le visage toujours fermé à toute expression.
Matsuba inspira un grand coup.
« Allons-y. » Dit-il finalement en faisant demi-tour.
Son ami lui adressa un regard étonné.
« Depuis quand es-tu devenu raisonnable ? »
Matsuba esquissa un sourire.
« Edmund Gleam dit que la patience sied aux guerriers sages. » Cita-t-il en levant le pouce.
Matthew ne put retenir un rire.
« Venant de toi, il y a un truc qui sonne faux dans cette phrase. »
« Mmpfh. Tu n'as pas tord. »
Les deux camarades achevaient de débarrasser leur plateaux, lorsque Matsuba jeta un dernier regard à la table des prodiges. Janak était en train de mimer, hilare, quelque chose lui percutant la joue.
Les mains de Matsuba se crispèrent sur son plateau.
« Matsu ? » Fit son camarade, intrigué.
« Ceci dit, Gleam a aussi dit que de temps en temps, une bonne rixe, ça fait du bien. » Murmura le jeune homme.
« Eh, tu fais quoi là ? » Demanda Matthew, peu rassuré. « Matsu...? Matsu...! »
Mais son ami l'ignora et partit avec son plateau en main.
***
« On a quoi après ? » Demanda nonchalamment Janak en avalant une bouchée de son sauté de bœuf.
« Maths. » Répondit un autre élève.
« L'enfer. Je déteste le prof, en plus. » Grommela le jeune homme en souriant.
Shizuka se mit alors à rassembler ses affaires afin de quitter la table.
« Eeeh ! » Protesta Janak. « Tu pourrais au moins nous attendre. »
« J'ai pas que ça à faire. »
Et elle s'en alla.
« J'en ai mal claque des caprices de mademoiselle la semi-humaine. » Grogna Janak. « Elle est super forte et super belle, mais elle a vraiment un sale caractère. »
« Elle a raison. » La soutint pourtant Clorinda, l'air las. « Il est bientôt quatorze heure, et t'as à peine entamé ton plat. »
« Il faut mâcher la nourriture avant de l'avaler, grande perche. » Lui rétorqua-t-il en piquant un morceau de viande avant sa fourchette, amusé.
Quelques ricanement fusèrent parmi les spectateurs.
« Tu ne mâche pas, tu parles juste trop. » Répliqua l'autre, glaciale.
« Ça s'appelle profiter de la v... »
SCHTONG ! PLAF !
Sous les yeux écarquillés de l'assemblée, le visage de Janak venait de s'écraser en plein milieu de son assiette. Les autres élèves poussèrent une exclamation de stupeur. Clorinda elle, ne put s'empêcher de pouffer.
Tous les regards convergèrent alors sur Matsuba, qui se tenait derrière Janak, un plateau dans les mains.
« Oups, désolé ! Je visais un crétin qui... ah non, j'ai rien dit, c'est bien toi que je visais, tout compte fait... » S'excusa-t-il en se grattant l'arrière du crâne.
« Ha ha... » Dit Janak avec un rictus, son visage baigné dans la sauce. « T'es mort, sale merde. »
Matsuba ouvrit la bouche, mais à cette instant, il vit la main que son adversaire avait discrètement orienté dans sa direction, sous la table. Il n'eut pas besoin de regarder le cou de Janak pour savoir que son stigmate s'était activé.
« <Échine fluviale> » Entendit-il.
L'instant suivant, un geyser surpuissant le catapulta à l'autre bout de la pièce. Suffoquant sous l'impact, le jeune homme s'écrasa en plein sur les étagères où étaient entreposés les plats quelques temps plus tôt, détruisant proprement ces dernières.
Des cris de surprise retentirent.
En se relevant tant bien que mal, Matsuba grimaça. Son corps le faisait atrocement souffrir.
Janak le saisit alors par les cheveux et le souleva de terre en lui arrachant un cri de douleur. Cela lui était facile, car il était plus grand d'une vingtaine de centimètres que Matsuba.
« Ça me fait presque plaisir. » Avoua-t-il en s'approchant de son visage. « J'ai rarement l'occasion d'utiliser ma capacité en dehors des entraînements. Alors quand les rats sont de sortie et qu'il faut les corriger, ça me permet de me déchaîner un peu, tu comprends ? »
Il se tourna alors vers Shizuka, qui terminait de débarrasser son plateau en silence. Celle-ci ne se souciait pas de ce qu'il se passait un peu plus loin.
« Tu veux te défouler un peu, toi aussi ? » Ricana-t-il à son égard.
Les yeux insensibles de la lycanthrope se posèrent sur lui, puis sur Matsuba. Ce dernier crut y déceler un tressaillement - peut-être en lien avec ce qui était arrivé plus tôt dans la journée ? - mais cela fut trop furtif pour qu'il puisse le relever.
« Aucun intérêt. » Dit finalement la Miyakage en quittant les lieux d'un pas pressé.
« Tant pis. » Fit Janak.
« Qu'est ce que c'est que ce foutoir ?! » S'exclama alors une voix près de l'entrée.
Tous se tournèrent vers celui qui venait d'entrer dans la cafétéria.
***
« Franchement, c'est n'importe quoi. Vous êtes les pires crétins de la création. » Maugréa le directeur Harrington en faisant les cent pas dans son bureau.
« C'est lui qui a ouvert le feu. » Dit Janak en haussant les épaules.
« Tu plaisantes ? » Fit Matsuba en haussant un sourcil. « Tu veux reparler du brownies que t'as balancé sur Matthew ? »
« Des futilités ! » Hurla alors le directeur, hors de lui.
Les deux jeunes hommes se figèrent.
« Vous me décevez beaucoup, tous les deux. Mais puisque vous semblez aimer le cuisine, vous y viendrez tous les mercredi soir jusqu'à la fin de l'année pour aider les employés à faire le ménage et à ranger le matériel. »
« Euh... monsieur ? » Intervint Janak. « J'ai entraînement le mercredi soir... »
« Moi aussi. » Avoua Matsuba, embêté.
Le directeur Harrington réfléchit quelques secondes.
« Bon... en vu de ta candidature à l'examen d'entrée de la Guilde, je veux bien changer ta punition au jeudi, Janak, mais tu y auras droit quand même. Quant à toi Matsuba, ta punition est maintenue. Le loisir n'est pas une excuse à la bêtise. »
Le jeune homme sut d'avance qu'il serait inutile de lui dire qu'il avait aussi pour projet de candidater.
***
Lorsque la dernière sonnerie retentit, Matsuba quitta rapidement l'établissement. Cette journée l'avait épuisé. Et comme Matthew avait fini bien plus tôt, il devait rentrer seul.
« Y a des jours où on ferait mieux de rester couché... » Grommela-t-il intérieurement.
Malgré tous ses efforts, Janak l'avait maitrisé sans difficulté. L'absence de stigmate pesait sur ses épaules de jour en jour, enn plus de le décrédibiliser aux yeux des autres habitants de Windy Hollow.
Le jeune homme était certain que, si jamais il avait possédé une capacité innée, le directeur aurait changé sa punition à lui aussi.
« Ce con ne se présentera même pas cette année à l'examen ! Il n'aura l'âge que dans deux ans ! »
« La vie est déloyale, c'est comme ça. » Aurait dit sa grand-mère. « Faut l'accepter et se débrouiller du mieux qu'on peut. »
Mais ce principe était plus facile à dire qu'à mettre en œuvre.
Rincé, Matsuba poussa un profond soupire.
C'est alors qu'en bifurquant à l'angle d'une rue, il entrevit le parc Erlina Murdoch, où il avait l'habitude de venir trainer de temps à autre. Une étrange scène s'y déroulait.
Shizuka, le visage aussi froid qu'à l'accoutumé, était encerclé par deux garçons et une fille, qui ne semblaient pas spécialement lui vouloir du bien.
« Tiens donc... » Songea Matsuba, intrigué. « On dirait bien que madame a quelques ennuis. »
Sky Keep ARC 1 - Chapitre 2, partie 3 : FIN
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