1- Le commencement du commencement
Andy.
Lundi deux octobre deux milles quinze.
Cher journal,
C'est un peu idiot d'écrire ça, enfin, si je me souviens bien, c'est comme cela que l'on débute l'entrée dans un journal, n'est-ce pas? Ce n'est pas le premier que j'écris, mais ça me semble étrange de le faire à nouveau. Par où commencer? Je me nomme Andy Tomas Jefferson, j'ai vingt-et-un ans, je vis quelque part sur la planète Terre, peu importe où, je suis là où vous voulez bien m'imaginer, je suis partout et nul part à la fois, mais je suis avec Lui, c'est tout ce qui compte pour moi. Je pense que c'est tout ce que vous devez savoir pour le moment et puisqu'il faut commencer quelque part, alors commençons par le commencement parce que c'est ainsi que j'ai rencontré l'homme qui sera, je l'espère, l'homme de ma vie, celui avec qui je partagerais un bout de chemin, du moins. C'était un hiver glacial avec un début d'année qui s'annonçait très mal, alors que je n'avais que dix-sept ans. Ça semblait pourtant être le début de l'apocalypse de ma vie jusqu'à ce que je débarque dans la sienne avec toutes mes conneries et qu'il débarque dans la mienne avec ses souffrances et son obscurité à la con. Je ne crois pas vraiment au destin mais là, si ce n'était pas un coup de celui-ci, alors de qui ? Il faut bien le dire, ce fut un début d'histoire très chaotique, voir même apocalyptique mais si c'était le prix à payer pour me voir passer une petite éternité à ses côtés, alors je le ferais encore et encore, jusqu'à ce que je devienne complètement dingue, et qu'il n'en puisse plus. On avait juste envie de crever, à notre manière. Lui, voulait retrouver sa raison d'exister, et exister à son tour, dans un autre monde, et moi, et bien je voulais juste passer pour mort aux yeux des gens, qu'ils ne me voient plus, je voulais simplement être un fantôme bien vivant.
Quatre ans plus tôt.
Aujourd'hui encore, mes camarades m'ont poursuivi, frappé, harcelé. Pas tout mes camarades, juste une petite bande d'idiots et Lui. Ce n'est pas comme si je ne l'avais pas cherché, en même temps: je me suis interposé dans une bagarre qui ne me concernait pas, c'est un peu les dangers de vouloir passer pour un justicier, de vouloir aider de pauvres gamins qui tombent entre les griffes des bourreaux du lycée, mais ça, c'est mon problème. L'incapacité de laisser les gens souffrir, alors même si je veux être transparent, je n'y parviens pas, jamais, c'est comme ça, que voulez-vous, je veux juste que les gens se sentent bien. Je me suis réfugié dans les toilettes, laissant mes larmes couler et mes nerfs lâcher. Ils ont touché mon point faible, ont décidés de s'attaquer à mon homosexualité. Je ne devrais pas en avoir quelque chose à faire, mais je n'y peux rien, ça me touche encore de constater que l'être humain n'est pas assez évolué pour accepter ça, de plus, je l'assume depuis peu, c'est encore un sujet sensible et je ne suis qu'un pauvre gamin fragile, un gamin qui a peur d'être rejeté par des gens comme eux, par cette putain de société à la con. Je reniflais bruyamment et Jérémy m'attendait, comme à son habitude il était là pour recueillir mes larmes et mes cris, là pour soigner mes peines, pour subir mes plaintes aussi. Il n'est pas le petit ami idéal, loin de là, mais il est toujours là pour m'épauler.
- Bon, Andy, il faut que ça cesse tout ça, tu n'as plus le droit de te laisser faire. Ces gars n'auront pas le moral de mon petit ami, compris? Réveille-toi, bébé. C'est le début de la fin si tu te laisse faire de la sorte, et tu le sais aussi bien que moi. Je ne peux pas rester là à te regarder sombrer sans rien dire. Remets-toi en question deux minutes, tu n'es pas un super-héro qui vole au secours des gamins en détresse, pense un peu à ta pauvre âme défoncée, annonça-t-il.
- Comment veux-tu que nous nous y prenions? Je ne veux pas faire de mal, tu le sais très bien et si je ne peux pas être le super-héro dont tu parles, je peux au moins éviter de blesser des gens, même EUX, Jérém. Répondis-je.
- «Chasse le naturel et il revient au galop». Nous allons appliquer cette citation, bébé.
Il avait pris la manie de m'appeler «bébé» sans arrêt, il savait pourtant à quel point je détestais ce genre d'artifices, surtout de sa bouche, son ton rendait cette appellation dégradante, dénuée d'intérêts et tellement artificielle, comme si j'étais son objet, un vulgaire objet que l'on manipule sans problème, et c'est exactement ce que j'avais l'impression d'être.
Et il m'a expliqué son plan abominable, en détail, tout était fait pour fonctionner, sauf peut-être quelques petites choses qu'il ne pouvait pas contrôler, il pensait que Ses réactions étaient facilement envisageable, qu'il était plutôt prévisible. Au début, j'étais un peu réticent, ça ne me plaisait pas beaucoup de mettre en scène une telle chose, je n'aimais pas vraiment l'idée de faire du mal à quelqu'un, encore moins à Lui, mais j'ai fini par céder. Pour Jérémy, pour dissiper ses doutes et ses envies de l'étrangler à cause de nos jeux de regards, notamment.
Jérémy Such n'est rien d'autre que mon petit ami depuis maintenant un an, deux mois et quatre jours. C'est un gamin du collège d'en face, il n'est pas très futé mais gentil. Je suis tomber amoureux de ses bouclettes blondes,sûrement pas de son manque d'intelligence; c'est à se demander si il a déjà ouvert un livre ne serait-ce qu'une fois dans sa vie mais malgré notre différence d'âge et tout ce qui est censé nous séparer, il reste toujours avec moi et je reste toujours avec lui, même si parfois il m'horripile au plus haut point, ce qui, en soit, pourrait confirmer que «Les opposés s'attirent» même si «Qui se ressemble, s'assemble», enfin, nous n'allons pas faire un débat sur les citations contradictoire. Nous sommes sur la même longueur d'ondes en général, enfin, sauf lorsque l'on parle de Lui. Jérémy est jaloux, peut-être même trop, à la limite de la possessivité extrême, il me fait sans arrêt de scènes pour des raisons complètement stupides; si j'ai le malheur de croiser le regard d'un garçon dans la rue, il va en conclure que je le drague. Ça me prend la tête qu'il soit comme ça, il bousille notre amour avec sa fichue jalousie, et il ne semble même pas s'en apercevoir à moins qu'il s'en fiche, ce qui est fort probable, mais j'ai également des choses à me reprocher dans ce couple parfaitement imparfait. Je laisse couler, je laisse faire, je ne contredis que rarement Jérémy, presque comme si j'avais peur de lui, et j'ai peur de lui. Je ne saurais dire pourquoi, peut-être ai-je peur qu'il me quitte, qu'il me laisse affronter seul mes tourments. Ce couple est un fardeau pour moi, on ne devrait pas avoir à dire ça, mais je le pense réellement. Jérémy est sans doute legars le plus égocentrique que je ne connaisse. Il ne pense qu'à son propre bonheur et fait ce que bon lui semble sans jamais se soucier des conséquences que ça peut engendrer. Il a le goût du risque, peut-être trop. C'est à la fois repoussant et terriblement attirant. Je crois que je ne l'aime pas, vraiment pas, mais que j'ai peur d'être seul face à moi-même alors je reste égoïstement avec lui et ses plans débiles, seulement, lorsque j'ose m'imaginer sans lui, je ressens quelque chose d'étrange, quelque chose qui me prends aux tripes et je ne saurais dire si c'est de l'excitation ou du dégoût, si je serais heureux sans lui ou pas du tout.
- Nous commençons demain, ne te défile pas. Tout est à cause de Lui, tu dois te venger et c'est le meilleur moyen de le faire. Tu sais très bien qu'il n'abîmera pas ta belle gueule d'ange, bébé, pas après que je ne l'ai moi-même abîmée. C'est pour toi qu'on va faire ça, pour que tu sois heureux et même si je dois casser ta belle petite gueule pour y parvenir. Tu seras peut-être défiguré mais tu seras heureux. Ajouta Jérémy, me sortant de mes pensées avant de déposer un rapide baiser sur mes lèvres et de s'en aller.
«Tu seras peut-être défiguré mais tu seras heureux.» Cette phrase me donna immédiatement des frissons. La panique s'installa dans ma cervelle, puis le doute. Il allait me frapper. Je ne sais pas si je pourrais le supporter, même pour lui. J'ai toujours eu peur de ça, qu'il ose lever la main sur moi, comme mon père le faisait.
Les baisers de Jérémy n'ont aucuns piments, ils sont durs comme du bétons, ne me laissent jamais penser qu'il m'aime, ils me laissent juste un arrière goût amère sur les lèvres. Je n'ai jamais envie d'être au plus près de lui, qu'il pose ses mains sur moi, jamais envie de son contact, de son regard plongé dans le mien. Cette relation est platonique, elle ne rime à rien. Il n'y a pas d'amour, juste de la possessivité, de la jalousie et un arrière goût de rancœur.
Plus il parlait, moins j'étais convaincu par l'efficacité de son plan. Je sentais que ça allait prendre une tout autre tournure, que ce n'était pas du tout la bonne chose à faire mais je ne pouvais plus reculer j'avais déjà dit oui à mon petit ami et j'irais au bout de ce plan même si je devais faire du mal à ce garçon que j'admirais tant. Enfin, c'est ce que j'espérais, être capable de faire.
Il me regardait de loin, me fixait de ses yeux presque gris. C'est contre Lui que le plan est monté, ce fichu plan destruction qui pimenterait probablement ma vie mais qui finirait mal, j'en suis certain, soit pour lui, soit pour Jérémy, soit pour moi, soit pour mon couple. Ça finira forcément mal pour quelqu'un. Lui c'est mon bourreau, le «chef» de la bande d'imbéciles qui cherche des poux à tout le monde dans ce fichu lycée, les adeptes de la destruction massive, responsable de deux suicides, quoiqu'il ne soit pas réellement responsable de la bande d'idiots. Il se contente de les envoyer balader mais ils cherchent toujours son admiration. Seulement, Lui, il meplaît, il est différent, ce n'est pas ce qu'il cherche, j'en suis certain, il cherche probablement juste à s'en sortir, à s'échapper de son malheur quotidien, et il n'a pas trouvé d'autre moyens de le faire, pas encore. C'est ce que je lis dans son regard. Il est l'opposé de Jérémy, c'est la source principale de nos disputes, mais Jérémy me demande de me rapprocher de lui pour cette mission destruction et c'est une des nombreuses raisons qui me poussent à désapprouver son plan parce que je ne pense vraiment pas que ça va tourner comme il le souhaite, à moins que son seul souhait soit de me rapprocher de mon idéal afin de tester ma fidélité, dans ce cas, mon couple est en péril parce que je ne suis vraiment pas certain d'être assez amoureux de Jérémy pour Lui résister. Son enveloppe charnelle me plaît; ses yeux bleu, presque gris, sa mâchoire carrée, ses cheveux charbons en bataille, son petit nez droit, mais ce que j'aime le plus, c'est sans hésitation le mystère que l'on peut lire dans ses yeux, le sourire machiavélique qui s'affiche sur son doux visage lorsqu'il se libère de sa rage, assénant des coups toujours plus violents, c'est comme s'il ne le faisait pas de son plein gré, comme s'il n'en avait pas vraiment envie mais que ça le soulageait, et qu'un sourire illuminait mécaniquement sont visage, comme s'il était poussé par une force interne, comme s'il en était obligé, que sa survit était en jeu.
Kyle n'est pas comme ça depuis toujours, loin de là. Avant, il était doux comme un agneau, il cherchait à aider tout le monde, aidait les vieilles dames à traverser la route, partageait son intelligence pour donner des cours particuliers à des gamins en difficultés, était à l'écoute de tout les petits soucis du monde, oubliant les siens, ect, puis la haine a finit par s'emparer de lui comme elle s'empare de tout les autres, pour je ne sais quelles raisons, elle l'a grignotée pour finir par le réduire à néant. Avant, on pouvais le voir dans le reflet de ses propres yeux, son âme apparaissait dans ses prunelles, mais maintenant, il n'y a plus rien de tout ça, son regard reste constamment vide, fermé, emplit de haine et de noirceur. J'ai beau essayer de sonder son esprit, je ne parvientjamais à mes fins, je ne trouve jamais rien. L'ancien Kyle a comme disparu mais je ne perds pas espoir de le revoir un jour, et je l'y aiderais, s'il le faut. C'est dingue que je dise ça alors que je m'apprête à faire tout le contraire, c'est complètement incohérent, mais de toute façon, ce plan est merdique, Jérémy n'est qu'un sombre crétin et je suis coincé, je n'ai plus le choix de la suite des événements.
Il est arrivé au lycée un matin, le regard vide, le visage fermé, cerné, sa joie de vivre s'était volatilisée, le teint blafard et il a commencé à devenir violent, montant crescendo en intensité; de simples insultes sont devenues des coups toujours plus hargneux. Ce garçon était complètement brisé, en une nuit, une soirée il a perdu tout son bon sens. Il a perdu son assiduité aussi, il ne venait plus aussi souvent au lycée, il manquait au moins un jour par semaine, si ce n'était des semaines entières. Il n'était plus l'ami de tout le monde mais le bourreau de ceux qu'il avait autrefois considéré comme ses amis. Kyle a changé comme il est impossible de le faire, en seulement quelques temps, il a finit par terroriser tout le monde, bien qu'il ne s'en prenne généralement pas aux plus jeunes. Il s'est auto-terrorisé aussi. Son âme torturée aura eu raison de lui, elle l'aura fait plonger dans les profondeurs de l'abîme et au lieu de lui tendre la main, je m'apprêtais à le faire sombrer encore plus, à le pousser dans le précipice. Mais comme l'a dit Jérémy; «Chasse le naturel, il revient au galop». Son fichu plan est voué à l'échec. Il veut que je fasse revenir le naturel gentil de Kyle en lui montrant mes faiblesses, afin de mieux le démolir, mais j'ai bien peur que ce soit mon propre naturel qui revienne avant le sien. Je savais pertinemment qu'il ne me ferait aucun mal, il ne m'en a jamais fait. Pas physiquement, du moins. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais c'est comme si nous avions une certaine proximité sans jamais nous adresser la parole pour autant, comme si nous communiquions dans une langue qui nous est propre, juste avec des petits jeux de regards lancés à tort et à travers, ces petits jeux de regards que Jérémy était incapable de supporter.
Je suis resté fixé sur son visage pendant de très longues minutes, rêvassant, il me regardait lui aussi. Nous voulions juste sonder nos esprits respectifs. Je rêvait de l'ancien Kyle, de sa douceur, de son sourire sincère, de ses éclats de rires. Il ne peut pas avoir disparu, quoique je ne suis personne pour en juger, je ne connais rien de lui après tout, je ne connais que son regard, son ancien regard que je peux sans problème comparer avec le nouveau et affirmer que je suis fasciné par le nouveau mais totalement absorbé par l'ancien. Kyle est comme un scotch double face, si je puis dire, d'un côté sa lumière éblouissante, terriblement attirante et de l'autre, son obscurité, sa noirceur, absolument fascinante.
Assis sur le banc qui fait face à l'entrée du lycée, j'observais la première scène du plan de Jérémy qui se faisait salement frapper par Kyle. Je devais m'approcher et empêcher le garçon de démolir mon copain, c'était aussi simple que ça et c'est exactement ce que j'ai fais avant d'être propulsé au sol avec une douleur horrible sur la joue et ce fichu liquide froid qui s'en échappe. Il aurait pu y aller doucement cet idiot de Jérémy mais il voulait frapper fort, être sûr de me marquer afin de me rappeler ce qu'il serait capable de faire si je mettais fin à ce plan pour fuir dans les bras de mon idéal, ce n'était pas qu'une question de vengeance, de détruire Kyle, ça représentait bien plus que ça pour Jérémy, c'était une mise en garde personnelle, absolument terrifiante.
- Mais putain, t'es vraiment trop con, il venait te défendre espèce de sombre crétin.
Cette voix, ce langage, c'est Kyle, bien évidement.
- Euh, Andy? Est-ce que ça va? Demanda-t-il tout en m'aidant à me relever et envoyant un regard emplit de haine à Jérémy.
- J-je... Je suis désolé, bafouillais-je, ça va aller, merci.
- Non attend, je ne compte pas te faire de mal, Jefferson, laisse moi t'accompagner à l'infirmerie, laisse moi faire ce qui est en mon pouvoir, ce que j'aurais dû faire depuis... et merde, laisse moi juste t'accompagner, ok?
Jérémy me lançait des regards noirs m'implorant de ne pas faire d'erreur mais surtout de ne pas m'approcher de trop près. Il avait peur que j'aille voir ailleurs, dans ce cas, il n'aurait jamais dû élaborer ce plan. Je ne dis pas que je vais forcément aller voir ailleurs, je ne sais même pas si Kyle est gay, mais si jamais ça devait arriver, il ne devrait s'en prendre qu'à lui-même. Il me pousse dans les bras de mon idéal et fait en sorte que je le déteste chaque jours un peu plus avec ses crises de jalousie incessante, tout est à l'honneur de Kyle, et Jérémy ne semble même pas s'en rendre compte. Tandis que j'étais envoûté par les yeux de Kyle qui me regardait avec insistance, par ses prunelles mystérieuses et ses fossettes.
Jefferson. Il connaissait donc mon nom de famille bien qu'aucune paroles n'aient été échangées entre nous jusqu'ici ce qui en soit, était plutôt étonnant puisque généralement, personne ne retenait mon identité, je passais inaperçu, j'étais juste le gars sur qui on venait libérer sa colère et je ne me plaignais pas tant que ça de mon titre de bouc-émissaire, tel le justicier que je voulais être, je pensais que c'était plutôt une bonne chose que ce soit moi plutôt qu'un autre.
J'étais tenté de refuser la proposition de Kyle, mais en voyant son sourire absent et ses cheveux en bataille, je n'ai pas résister. De toute façon, Jérémy m'en aurait voulu si j'avais refusé, ça aurait contribué à l'échec inévitable de son plan.
- Il ne t'as vraiment pas loupé ce salopard. Dit-il avec une once d'amertume dans la voix.
- Kyle, s'écria l'infirmière à son tour, qu'as-tu encore fait?
Il s'apprêtait à se défendre avant que je ne lui vole la parole. Il n'avait pas à se justifier au près de cette femme qui le jugeait sans savoir ce qu'il s'était réellement passé.
- Ce n'est pas lui, madame.
Tout deux me regardaient stupéfaits. L'un par l'agissement de Kyle, l'autre par la spontanéité de ma réponse. Lorsque je l'ai défendu, je ne l'ai pas fait pour Jérémy et son fichu plan, je l'ai fait pour Kyle, pour qu'il remarque je ne lui en voulait pas, que je lui pardonnais ses paroles déplacés et ses insultes à répétitions. Ce n'était pas totalement de sa faute, après tout. Il n'avait sûrement pas choisit d'être un gamin dévasté. Il voulait juste se venger de la vie, lui, rien de plus, alors pourquoi lui en tiendrais-je rigueur? Je n'avais aucune véritable raison de faire ça, tout comme je n'avais aucune véritable raison d'obéir bêtement à Jérémy, mais je le faisais pourtant, comme un stupide pantin, un satané pion de la société, un vulgaire jouet, un objet. C'est donc ça que j'étais, un véritable soumis, et ce n'était pas pour déplaire à mon idiot de petit ami et ses désirs non-comblés de domination.
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