très peu fière de la manière dont j'ai écrit ce chapitre, mais je ne veux pas vous faire attendre encore plus x_x
Bonne lecture !

피부

Les deux jeunes gens décidèrent par précaution que rester discuter à l'hôpital n'allait pas changer la donne, et qu'ils n'étaient pas à l'abri d'une quelconque manigance externe. C'est pourquoi Jimin finit par emmener Moon chez lui, et ce, malgré la désapprobation de Jungkook qui finit par les suivre sur sa moto en promettant d'attendre dehors.

Arrivés devant la villa des Park, Jimin remarquait que Moon commençait à s'agiter dans son siège et qu'un petit sourire se dessinait sur ses lèvres.

" - Tout va bien ?

- C'est très joli ici. "

D'un hochement de tête, le jeune homme acquiescait et se rappelait que cet endroit était divinement magique malgré le fait qu'il l'ait fréquenté que trop souvent, au point de ne remarquer que ses défauts et de banaliser sa beauté. Le temps était morose, de nombreux nuages peuplaient le ciel pour annoncer d'éventuelles intempéries à en tamiser l'atmosphère.

Jimin se gara habilement sous les yeux de Moon qui lui brûlaient les joues de leur regard timide, mais ils ne dirent rien et il ne tenta aucun flirt dangereux comme à son habitude. Toutefois, il se précipita de quitter son véhicule pour tenir la porte à la jeune fille qui avait eu le temps d'ôter son déguisement en route. Il vit Jungkook à leurs trousses et lui assura qu'il pouvait retrouver le jardinier à quelque mètres de la bâtisse principale, histoire qu'il s'y trouve une occupation.

Une fois qu'ils se retrouvèrent seuls à l'intérieur, Jimin invita Moon à se poser au salon. Il lui fallut un petit moment avant de se rendre compte qu'ils étaient en plein week-end et qu'il avait accordé plus de temps libre aux serveuses de la demeure et qu'alors, ils étaient vraiment seuls.

Si ce n'était son père qui dormait à l'étage et son infirmière qui se tenait à son chevet, en toute évidence.

" - Je te sers quelque chose ?

Jimin retroussait ses manches en guettant la réponse de Moon qui finit par souffler du nez en l'incitant à s'asseoir près d'elle.
La jeune fille replaçait une mèche de ses cheveux derrière son oreille, cette situation l'angoissait un peu mais pour elle, il était temps de mettre tout au clair.

- Dis, qu'est-ce que tu veux de moi ?

- Excuse-moi ?

Jimin avait sursauté. Ses yeux devinrent globuleux et dans la foulée, il eut une pincée au coeur.

N'avait-il pas été assez subtile ? Allait-elle toujours douter de ses intentions ? Mais alors, quelle pouvait être la solution ?

Moon, quant à elle, fronçait des sourcils. À la manière dont Jimin était surpris, elle s'attendrit et prit la peine d'aborder le sujet d'un ton plus doux.

Même si au fond, elle redoutait vraiment sa réponse.

- Écoute, j'ai rien à t'offrir. J'estime que tu cherches pas l'argent, et ta partie de jambes en l'air tu l'as eu, alors pourquoi t'es là ?

- Parce que je veux t'aider.

- M'aider... Admettons que c'est possible, comment tu comptes t'y prendre ?

- Si je dois te livrer ce qui tourne dans ma tête, tu devras faire de même.

- Bon négociateur.

Les deux jeunes gens finirent par s'accorder de timides sourires de complicité et c'était suffisant à les remettre sur une même longueur d'onde.

Lentement, les mains de Jimin rencontraient ceux de Moon.

- Je me suis attaché à toi. J'ai essayé, j'ai vraiment essayé de rester fidèle à moi-même, de rester sur mes mots à me convaincre que tout ce que je voulais c'était du sexe... mais c'est toi que je veux.

Et Moon le fixait.

Le contact de ses chaudes mains, le son de sa voix enrouée d'honnêteté, ses yeux tristes qui la regardaient avec douceur, Moon n'avait su comment réagir.

Elle s'en sentait depassée.

Elle avait fuit Seoul pour ne pas entendre ces mots, pour ne pas avoir à faire face à cette situation, pour ne pas ressentir son coeur louper un battement à la sensuelle manière dont Jimin la traitait, lui parlait, la regardait.
Elle ne voulait l'embarquer avec elle dans toute cette histoire, des fois elle s'en voulait de s'être portée volontaire pour ses cours particuliers mais elle ne se voyait plus se tenir à l'écart de lui.

D'un coté il y avait sa tante qu'elle venait tout juste de voir et d'un autre, Minhyuk et ses coup bas, Minhyuk et son égoïsme infernal.

Minhyuk et tous les problèmes qu'elle combatait à en faire un passé et non un présent.

Cette déclaration, aussi simple était-elle, avait suffi à humidifier ses joues sans même qu'elle ne s'en rende compte, anesthésiée par sa pensée.

- Pourquoi tu pleures... Écoute, tu n'as pas a me répondre, tu-

- J'ai juste besoin d'un instant d'accord ?

Elle passait le revers de sa main contre sa joue, retirant momentanément ses doigts de ceux de Jimin avant de les rattacher ensemble.

C'était au tour de Jimin d'observer la jeune fille, de la voir émotive et frêle, se débattant pour ne pas montrer à quel point ces quelques mots avaient suffit à réveiller tout un bouquet de traumatismes en elle.

Bercés par le doux son des grosses goûtes de pluie qui glissaient le long des fenêtres, Moon et Jimin demeuraient dans leur précieux momentum qu'ils avaient tout deux anticipés d'une manière comme d'une autre.

Là était un grand tournant pour leur relation, et Jimin savait qu'il n'allait probablement pas avoir de réponse ce soir,qu'il regrettra d'avoir assumer son ressenti et que Moon pouvait le fuir d'avantage, mais il n'avait plus envie de porter ce poids sur le coeur et de faire semblant qu'il ne ressentait rien à son égard.

Le lui cacher l'aurait mené à plus de confusion, pensa-t-il, et lui faire plus de pression ne ferait que l'effrayer.

- Monte te reposer dans ma chambre, je vais appeler Jungkook et je reviens. "

Avant de se lever, les mains du jeune homme vinrent se retirer de ceux de Moon pour lui caresser la chevelure tandis qu'un doux sourire se dessinait sur ses lèvres lorsqu'elle le regardait dans les yeux en acquiescant d'un hochement de tête.

Elle put l'entendre s'eloigner à pas effrénés avant qu'elle ne se lève de sa place. Une main sur le ventre, elle s'essayait aux exercices de respiration pour se centrer sur soi.

Calme-toi, ça va aller, tu es en sécurité, il ne te veux pas de mal, il ne peux pas te faire de mal, Jungkook est là.

Ce n'était pas la première fois qu'on se confessait à elle, mais sans vraiment s'en rendre compte, elle avait donné une si grande place à Jimin dans sa vie et il en savait tellement sur elle.

Et s'il utilise ce qu'il sait contre moi, mais il en a eu l'occasion et ne l'a pas fait, il sait que j'ai failli tuer Minhyuk mais il est toujours là... Mais il est là parce que Minhyuk l'a envoyé, mais Taehyung m'a dit qu'il me cherchait avant que Minhyuk ne lui donne mon adresse. Et s'il décide de fuir lorsqu'il en saura plus, et s'il finit par vouloir d'une autre lorsqu'il y aura plus de mystère qui l'intrigue mais alors...

Le tourbillon était sans fin - elle devait se separer de ses démons. Ce n'est pas parce que Minhyuk avait su la manipuler à ses propres interêts en profitant de sa naiveté que Jimin allait faire de même.

Ceci dit, Moon était suffisamment consciente du coté obscur des sentiments amoureux. Il y aura toujours des limites, toujours de la folie quelque part, ça pourrait virer à l'obsession maladive : le risque existait toujours et tout est éphémère. Mais aussi, elle était consciente qu'à la manière dont elle cogitait pour autant, elle n'était décidément pas indifférente à Jimin, mais c'était juste trop dur de l'admettre et la peur d'être déçue était trop immense.

Je suis pas sans fierté au point d'assumer que tu es l'exception de toute une thèse, même si j'ai besoin de toi plus que jamais.

Assez habilement, elle fut en mesure de trouver la chambre de Jimin dont la porte était déverrouillée contrairement aux autres. Moon s'asseyait lentement sur le lit avant de s'y allonger.

Elle se rappelait des paroles de sa tante dont la maladie d'alzheimer ravageait la mémoire, et de la manière par laquelle la suppliait-elle de revenir à Minhyuk.

Tu sais qu'on a pas le choix, sauf si tu veux que ton père finisse en prison ! Si c'est pas ton père, c'est ta mère, c'est ta soeur ou même toi ! Moon pour l'amour de dieu, rejoins ton fiancé, je vais bien, pars s'il te plaît chérie. Ta maman viendra me rendre visite, c'est suffisant, pars maintenant.

Seulement, ses parents étaient bel et bien décédés depuis plus d'une décennie, mais les séquelles de sa maladie continueront à fausser ses souvenirs. Ça l'attristait de la voir ainsi, mais au moins elle recevait toute l'attention nécessaire là où elle était internée.
Sur cette pensée, elle fermait ses yeux et s'endormait profondément, surmenée par ses émotions.

Et sous ses paupières, elle se voyait entre ses bras à rire et papoter sans aucun soucis. Elle se voyait vivre paisiblement, aimant et aimée par l'homme qui lui redonnait vie par un simple sourire.

Ce calme était si inhabituel, c'était tout simplement son utopie.