Il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi, au contraire. Et comme tous les gens de la ville, il puait l'alcool et avait l'air drogué.

-Tu veux quoi?

-S'il vous plaît, laissez-moi entrer. Rien qu'une minute. Vite!

-Dis aux chats d'arrêter de te suivre, j'en veux pas chez moi.

-Des chats?

Elise regarda furtivement autour d'elle. Il n'y avait clairement aucuns chats.

-Heu... monsieur Martens, il n'y en a pas...

-Si, fais-les dégager!

L'hallucination. Un des effets secondaires de la drogue. Sauf que la jeune Samuels n'avait pas le temps de le résonner.

-Les chats entrent! s'écria t-elle et elle franchit le seuil de la porte

Franck Martens ne l'empêcha même pas.

-Papa? appela un garçon descendant les escaliers, Anthony, l'ancien "camarade" de classe d'Elise ou plutôt celui de Dylan. Elise prit deux secondes avant de comprendre qu'il était le fils de Franck. Cela l'importait guère.

-Samuels! Ton épaule! Ce sang! Tu fous quoi là?! Papa, pourquoi tu l'as laisser entrer?!?

-Appelle la police, s'il te plait! supplia la jeune fille à qui son ventre et son épaule souffraient atrocement

Une femme descendit les escaliers à son tour.

-Mon Dieu! Que-ce qu'il ce passe ici?! Franck! Prend la voiture et emmène la à l'hôpital!

Évidemment qu'ils ne voulaient pas que la police vienne ici, c'est une maison bourré de drogue, comme chaque bâtiment dans cette ville. Elise pensait à Steve, au fait qu'il était dans les environs, elle pensait à Grégoire Klaas sous le sol, à sa mère, à Hadrien et Lucie qu'elle avait vu à l'enterrement. Elle réfléchissait encore trop, et bam: sa tête heurta le sol. Elle s'était évanouie.

Elise se réveilla dans un lit couvert de draps blancs. La pièce était blanche comme du linge et une personne se trouvait à son chevet.

-Qui êtes vous? demanda Elise à la dame assise à ses côtés

La dame aux cheveux blonds, presque gris parut choqué de sa question et ne lui répondit pas mais appela un médecin qui passait dans le couloir.

-C'est normal, affirma le docteur. Sa mémoire flanche un peu, elle doit avoir le temps de récupérer avec le choc qu'elle a vécu.

La femme hocha la tête et prit la main d'Elise qui l'a retira mal à l'aise.

-Carla, veuillez laissez votre fille se reposer un peu. Dans un instant vous pourriez lui parler.

La maman hocha la tête et ravala ses larmes. Une infirmière entra dans la pièce.

-Tu vois combien de doigts? demanda-t-elle à l'adolescente

-Deux.

-Bien. Tu sais comment tu t'appelles?

-Elise, répondit la jeune fille sûre d'elle.

-Ton anniversaire?

-31 décembre, hasarda l'adolescente.

-Pas exactement. Bon, ça va mieux ton épaule?

Elise frôlait son épaule gauche avec sa main. Ça piquait.

-Ça peut aller. finit-elle par répondre

-Le ventre?

-Temps que je n'y pense pas.

L'infirmière acquiesça.

-Donc... tu sais qui est cet homme? demanda-t-elle en sortant une photo

-Steve Marchand, le vrai.

-Tu sais ce qu'il t'a fait?

Elise Samuels hocha sa tête.

-Il t'a tiré dans l'épaule?

-Oui.

-C'est lui qui t'a brûlé?

-Oui.

-Bien, je vais te laisser avec la police alors.

La police. Elise ne pouvait plus les voir en peinture. Elle les avait trop fréquentés en si peu de temps. La jeune demoiselle fit donc semblant de se rendormir.

-Dans quelques minutes. entendit-elle l'infirmière dire à l'agent de police

Quelques minute pour se détendre et ne pas réfléchir. Après les souvenirs devaient refaire surface. Alors que les seules choses dont Elise se rappelait était son nom complet et le déroulement des dernières heures. La Bruxelloise s'endormit pour de bon et quand elle rouvrit les yeux un agent était devant elle. C'était Steve Marchand. Elise se frotta vite les yeux. Elle les rouvrit pour de vrai cette fois-ci. Steve n'était pas là, c'était un cauchemar. Il n'y avait personne dans la pièce. Personne. Elle remarqua qu'elle transpirait et qu'elle avait du mal à respirer. Steve lui faisait- elle autant peur? Une douleur horrible s'éveillait dans son abdomen et elle appela le médecin sans tarder. Son front suait et elle se sentait déséquilibré. Cela ne prit pas longtemps pour qu'Elise vomisse ce qu'elle avait mangé les dernières 24 heures et elle fut transporter dans une autre salle. Elise l'ignorait mais sa balle dans l'épaule avait été enlevée mais les médecins l'avaient prévenus que son ventre n'était pas magnifique à voir. Elle n'avait pas encore oser enlever sa blouse de patient pour inspecter sa fameuse brûlure. Quand ses nausées furent calmés et qu'elle se sentit en état de parler elle se fit interroger par les flics et raconta sa mésaventure. Steve était au commissariat et on lui posa également des questions, sans aucun doute qu'il allait tout nier mais tout le monde sait qu'il est coupable. Ils n'avaient plus qu'à le mettre derrière des barreaux et tout serait fini. Pour de bon.

Elise resta 5 jours d'affilé à l'hôpital et quand elle sortit son esprit était plutôt claire et sa mémoire avait refait surface. Quelques souvenirs étaient encore un peu vagues et flous mais elle se portait mieux.

-Prête? demanda Carla

-Prête. répondit la jeune fille

Léo dormait déjà dans la voiture. Tous les bagages étaient dans le coffre et Elise montait dans la petite voiture. Carla fit un signe au camion de déménagement de les suivre. Ils partirent de Zeebruges, pour toujours. Seulement Elise savait qu'elle allait devoir y retourner un jour.

11 mois plus tard
16 août

Cela faisait une éternité qu'Elise n'était pas revenue à Zeebruges. À peine avait-elle déposé les pieds sur le quai que ses souvenirs resurgirent. Elle était ici pour terminer son histoire dans cette ville, peu importe qu'elle parte en temps que perdante ou gagnante. Elle allait participer à 'Skateboard' avec le skateboard que Dylan lui avait offert des mois plus tôt. Tout le monde ici avait déménagé, Elise avait entendu dire. Elle n'avait plus aucun contact avec personne excepté 2-3 mails échangés avec Lucie. Hadrien et sa famille avaient déménagé, Céline devait encore être dans les parages et Lin était partie deux ans en Amérique pour une nouvelle affaire de son père. À propos de Raphaël, Philip et autres Elise n'avait entendu aucune rumeur excepté que Valérie la haïssait. Quand Elise se dirigea vers l'énorme skatepark elle sentit son cœur se serrer. C'est là qu'elle avait su que Dylan la trompait et qu'elle était réellement amoureuse de lui. Elise Samuels jeta un regard autour d'elle pour voir si elle connaissait des gens, mais elle ne croisa personne. La musique bruyante résonnait dans ses oreilles et elle faillit ne pas comprendre que le monsieur au micro appelait les niveau 2. Elise s'était entraîner chez elle du mieux qu'elle avait pu mais dans un trou paumé à la campagne avec des grands-parents qui pensent qu'Internet est une planète, on ne peut pas espérer grand chose comme résultat. Ses grands-parents étaient adorables et avaient accueillis leur fille et leurs petits-enfants à bras ouverts, surtout après un tel drame. Carla et ses enfants vivraient dans la ferme tant qu'ils le voudront et c'est vrai que ça changeait de la vie de ville.

-Elise Samuels.

La jeune fille se dirigea sur le skatepark. 'Ne pense à rien, à rien sauf à ta technique.' se dit-elle intérieurement
Sauf que, comment ne rien penser dans un lieu qui évoque autant de souvenirs? Dylan, Hadrien, Steve, Grégoire, Valérie, Lucie, Raphaël, Lin, Philip, Johanna... Cela n'empêcha pas Elise de réussir ses figures. Elle réussissait tout par je-ne-sais-quel-miracle. Elle était dans sa bulle se remémorant les pires souvenirs pour une dernière fois. Après il serait temps de tirer un trait sur ça. Pour toujours.
Elle sortit du concours deuxième et était ravie. Heureuse elle retourna à la gare en skateboard et repensa à la lettre de Dylan qu'il lui avait donné avec le skateboard.

Chère Elise,
Ce qui m'appartient, t'appartient. Surtout le skateboard. Tu me détestes peut-être à l'heure qu'il est car tu sais que j'ai tué, que j'ai trahi, que j'ai merdé. Mais la seule chose que tu dois savoir c'est que petit à petit je suis vraiment tombé amoureux de toi. Je ne sais pas quand ton visage serra sortir de mes pensées et j'espère jamais. Mais je sais aussi que tout s'est compliqué maintenant. Je pars dans un centre, tu vas certainement déménager à l'autre bout de la planète et on ne se reverra jamais. Mais moi, j'espère. J'espère qu'un jour on se reverra, on recommencera. Recommencer à zéro et recommencer bien. Je te le promets. Je crois au destin et si on s'aime vraiment on sera amener à se revoir. On est jeune, on à la vie devant nous mais sache que je ne t'oublierai jamais et j'espère de tout mon cœur que le destin va bien faire son boulot. Parce que moi, je t'aime. Dylan

C'était définitif. Auparavant, quand Elise pensait Zeebruges elle pensait meurtre. Maintenant Elise pense

SKATEBOARD
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