Chapitre 9 : Tu me manques tellement.


SAMEDI 9 : 04

J'ouvris mes yeux à la lumière de la journée. Je remarquai après un instant que je n'étais pas dans mon lit et que j'étais nue sous les couvertures. Je me retournai et je vis Nikolai endormie à mes côtés et Marie au bout du lit, elle aussi endormie. Je me levai aussitôt. Qu'est-ce qui passe? Qu'ai-je fait? Je ne me sentis pas bien et des millions de questions fusèrent dans ma tête. Je me dépêchai de sortir du lit pour m'habiller puis j'allai chercher mon téléphone encore branché sur la charge dans la cuisine. Je pris ma sacoche et mon manteau puis je sortis de l'appartement. Je commençai à marcher d'un pas accéléré dans les rues lorsque j'ouvris mon cellulaire pour voir que William m'avait envoyé un message.

< De : Willhelm

Putain, j'ai perdu mon téléphone entre deux sièges d'un bus hier, et ils ne l'ont retrouvé qu'aujourd'hui. Je suis à Lillehammer, c'est pourri et tu me manques. Tu as encore besoin de rester seule? Je n'en peux plus d'attendre. >

< De : Willhelm

Je t'aime. >

Je chambranlai et j'eus un haut-le-cœur. Je vomis sur un arbre proche. Qu'ai-je fait putain!

*

DIMANCHE 18 : 34

J'étais assise dans mon lit sur mon iPad. Je regardai si j'aurais possiblement pu me faire intoxiquer par le vin que j'ai bu. Peut-être Nikolai avait mis une drogue dans mon verre? Me laissant, oublier tout ce qui s'est passé. Ma sonnerie de téléphone me coupa dans mes pensées. William essayait de m'appeler. Je ne lui répondis pas. Je ne savais pas quoi faire. Je cherchai viol et attaque sexuelle. Je ne me souviens de rien. Il aurait bien pu abuser de moi pendant qu'il m'avait droguée. Je me suis bien réveillée à ses côtés, nus de la tête aux pieds. Je fixai un point invisible dans ma chambre. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi penser. William réessaya de m'appeler. À nouveau, je laissai mon téléphone sonner. Je décidai de texter Nikolai afin d'être sûre de ce qui s'est passé.

< De : Moi

Hé. Qu'est-ce qu'il s'est passé vendredi? J'ai un trou noir. >

Quelqu'un cogna à ma porte.

— Hé ça va? Tu as fermé ta porte à clef? demanda Eskild de l'autre côté de la porte.

— Quoi?

— William est là, dit-il.

Je fronçai des sourcils puis je posai mon iPad dans mon lit avant de me lever de celui-ci.

— Dis que je ne suis pas à la maison.

— Bah ça va être bizarre vu que je viens de lui dire que tu étais dans ta chambre.

Je me plaçai devant ma porte en jouant avec mes doigts.

— Dis-lui que je dors ou que je suis malade.

— Il est très persistant, tu ne peux pas juste lui dire toi-même?

Je penchai ma tête vers l'arrière, angoissée.

— Trouve une excuse, s'il te plait, Eskild!

— Ok. Tu vas bien? demanda-t-il inquiet.

— Eskild! Je veux juste être seule, d'accord? C'est si difficile à comprendre? déclarai-je en soupirant.

— Ok, bien.

*

LUNDI 8 : 29

Je rentrai dans l'école la tête baissée.

— Noora. Noora! Deux secondes, s'écria mon professeur de Norvégien. J'ai un ami qui est journaliste au « Aftenposten ». Il veut un article écrit par un lycéen pour montrer votre point de vue. Je leur ai montré un de tes essais la semaine dernière... Et il adore. Je lui ai dit que tu étais la candidate parfaite. Ce n'est pas génial?

— Heu... Je ne sais pas si j'ai le temps en ce moment...

Sans m'en rendre compte, William se mit derrière moi.

— C'est dans une semaine. Tu ne voulais pas être journaliste? Alors tu dois le faire.

— Oui, ok, je peux essayer.

— Parfait, je t'enverrai les détails e-mail, dit-il en partant.

Je me retournai et je fis face à William. Je m'arrêtai brusquement avant de lui rentrer dedans. Il était à seulement cinq centimètres de ma figure. Je baissai le regard, humiliée de ce que j'ai fait.

— Tu as essayé de m'appeler vendredi?

— Mauvais numéro, répondis-je simplement.

— Six fois?

Je levai mon regard vers lui, prise au piège.

— Qu'est-ce qui se passe?

— Ce qui se passe est que... Je t'avais dit que j'avais besoin d'espace, que je voulais être seule! Arrête d'être envahissant! m'exclamai-je avant de monter les escaliers.

*

J'étais dans la cuisine et je regardai si Nikolai m'avait répondu. Mais rien. Eskild rentra au même moment.

— Bonjour mon rayon de soleil! Comment vas-tu? Je vais juste me faire à manger.

Je me déplaçai vers le frigidaire pour me prendre mes croquettes.

— Tu veux aller voir « Paradise » après?

Je continuai à chercher, mais je ne les trouvai pas. Je me retournai vers lui, mécontente.

— Tu as pris les croquettes dans le frigo?

— C'était les tiennes?

— Putain Eskild c'est pas vrai!

— Je peux t'en racheter demain, j'ai mon salaire qui va arriver.

— Je ne veux pas mes croquettes demain, mais tout de suite! criai-je exaspérée. Tu comprends? Maintenant je n'ai rien à manger, hurlai-je hors de moi.

— Je peux te préparer quelque chose... dit-il, surpris de mon ton utilisé.

— Tu ne peux pas me préparer autre chose! m'écriai-je. Tu ne sais même pas cuisiner Eskild! La seule chose que tu fais... est de profiter des autres! crachai-je en refermant le frigidaire pour retourner dans ma chambre.

*

JEUDI 11 : 40

Je m'assis à une table dans la cour avec Sana.

— Comment s'est passée ta conversation avec William? me demanda Sana.

— J'ai changé d'avis, je ne pense pas que l'on soit fait l'un pour l'autre.

Les filles nous rejoignirent tout de suite après.

— Hé Sana? dit Chris.

— Quoi?

— Je pense qu'on est dans la merde.

— Pourquoi?

— Allah9753 a commenté sur une photo des pénétrateurs : « Super soirée hier les gars. »

— Et alors? dit Eva.

— Ça va dire que l'hijab police n'est pas derrière le compte qui l'a insulté sur toutes ses photos.

La bouche de Sana fit un rond.

— Je suis sûr que c'est l'un des pénétrateurs, déclara Sana. Merde mais oui! C'est celui qui voulait que je m'assoie sur son visage!

— Heu Sana? dit Vilde, pas très sur d'elle en regardant au loin.

Nous retournâmes tous notre tête en sa direction et nous firent le groupe de musulmanes s'en venir vers nous avec un air destructeur.

— Oh non, dit Chris.

— Elles viennent dans cette direction, dit Vilde.

— Qu'est-ce qu'on fait? demanda Eva.

— Honnêtement? Courez! déclara Sana en prenant sa sacoche.

On la regarda tous perdus et apeurée.

— Hein? dit Vilde.

— Courrez! nous cria Sana.

On n'entendit pas une seconde de plus et on partit à courir.

*

VENDREDI 14 : 37

Je me passai de l'eau dans le visage puis je pris du papier pour l'essuyer. Je reçus un message de Nikolai enfin.

< De : Nikolai

Hé Noora. Je n'avais pas vu ton message. Ne t'inquiètes pas rien ne s'est passé. Juste une fête. Nikko. >

Je me sentis soulagée. J'attendis William à la fin des cours à sa classe. Lorsqu'il sortit de celle-ci, j'attrapai son bras pour le retourner vers moi.

— William, on doit y aller. William! On doit aller chercher le bus dans 30 minutes, s'exclama Chris.

Mais William fit à sa tête et m'amenant sans la classe qu'il venait juste de sortir. Je me mis proche du bureau du prof tandis qu'il resta proche de la porte. Mais lorsque je vis son air abattu, je lâchai mes affaires au sol pour me jeter dans ses bras. 

Je l'embrassai comme si je ne l'avais jamais fait auparavant.

— Qu'est-ce qu'il se passe? me demanda-t-il.

Ma seule réponse fut de le resserrer dans mes bras pour le réembrasser.

— On doit parler, dis-je.

— Je dois te parler, me dit-il à la suite.

Je m'assis sur un bureau dans la classe pour l'écouter.

— Je sais que je n'aurais pas dû briser cette bouteille sur la tête de ce gars. Mais il n'y a rien qui puisse changer ça, ok. Il a terrorisé la moitié d'Oslo et a tapé des gens innocents. Dont mon meilleur ami. J'étais en colère et frustré que mes amis se soient fait tabasser. C'est moi que les Yakuza voulaient, c'est moi qui allais être le prochain. Chris et les gars ont toujours été là pour moi et sont tout pour moi. Parce que je n'ai pas vraiment de famille.

— Comment ça?

— Mon père n'arrête pas de travailler et ma mère ne se sépare jamais de son vin et de son valium. Mon frère est un psychopathe.

— Psychopathe?

Il soupira.

— C'est un manipulateur. C'est pour ça que je ne voulais pas que tu lui parles dans la cuisine. S'il avait compris à ce moment que j'avais des sentiments pour toi... Il aurait tout fait pour tout foutre en l'air entre nous. C'est comme ça qu'il est. Il ne supporte pas que les gens possèdent quelque chose qu'il n'a pas. J'ai supporté pas mal de choses venant de lui... Seulement parce que c'est le seul frère que j'ai, la seule famille. Mais s'il avait essayé de faire quelque chose à notre couple... Je l'aurais tué, dit-il sérieusement. Je l'aurais vraiment tué.

Je baissai la tête et ma honte revint me hanter. Il me souleva la tête et il me caressa les cheveux.

— Je dois être avec toi. Dis que l'on doit être ensemble.

Je hochai de la tête et il répéta mon geste avant de capturer mes lèvres amoureusement.

— Ne soit pas triste, dit-il en voyant mon air d'enterrement.

Il me réembrassa et Chris nous interrompit en entrant brusquement.

— Putain, William, on doit y aller!

Puis il repartit. William se retourna vers moi pour sceller nos lèvres une dernière fois.

— Je t'aime.

Bien évidemment, il ne put s'empêcher de m'embrasser. Il voulait partit, mais son addiction pour mes lèvres le retenait, mais il partit pour de bon, il avait une obligation envers les garçons. Mon téléphone sonna tout de suite après son départ.

< De : Nikolai

Je n'y crois pas! Je viens de trouver cette photo dans mon portable et je me suis rappelée de tout. Tu étais tellement en chien. Ha ha! Tu t'es comportée comme une petite salope. >

...


À suivre...

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