Chapitre 6 : Je ne serai pas protégée.

LUNDI 8 : 34

Je le regardai dormir. On aurait dit un ange. On aurait dit qu'il ne pouvait même pas faire mal à une mouche. Je souris.

— Tu me regardais en train de dormir?

— Non, niai-je.

Il ouvrit ses yeux puis il rit.

— Noora Amalie Saetre, maintenant tu dois faire attention, parce que tu vas être follement

Je lâchai un rire.

— Je ne suis pas amoureuse de toi, dis-je en me levant, mais il me rattrapa pour me loger dans ses bras.

— Tu es amoureuse de moi. Tu ne portes même pas de vêtements, dit-il en levant la couverture me laissant en petite culotte et en t-shirt seulement.

Je pris la couverture et la remis aussitôt sur nous.

— Mais si!

— Donne-moi deux semaines et ils vont disparaitre.

— Ça ne va jamais arriver.

— Ça va arriver.

— Je t'ai dit que je coucherai pas avant le mariage.

Il roula des yeux puis il soupira.

— Pfff, fit-il en logeant sa tête dans mon cou.

— C'est vrai, rigolai-je.

— Ok... Alors on va se marier, dit-il en me caressant le bras.

— Ok... dis-je en rigolant.

— Je le pense vraiment, dit-il sérieusement.

— Je ne peux pas me marier... avec quelqu'un qui s'appelle... Willhelm.

Il releva aussitôt sa tête vers moi.

— Arrête de m'appeler Willhelm.

— Oh, mais c'est ton prénom pourtant. Ce n'est pas ça? Oh c'est gênant! Oups! Mon dieu, dis-je en rigolant.

Il se sépara de moi puis il me poussa loin de lui. Je me recouchai devant lui pour l'observer, mais finalement je décidai de me lever pour aller dans la cuisine. Il rouvrit les yeux aussitôt.

— Qu'est-ce que tu fais?

— Je vais me chercher un verre d'eau.

Il m'attrapa le bras et me serra fort contre lui.

— Il n'y a pas d'eau aujourd'hui. Aujourd'hui on ne bouge pas de cette chambre.

— On doit aller à l'école.

— Pas encore. Restons allongés ici un peu plus longtemps.

— Mais j'ai soif.

— Chutttt.

— William, gémis-je.

— Awn, tu peux dire mon prénom! dit-il en m'assassinant de baiser.

Je rigolai à son attitude.

— Laisse-moi aller chercher de l'eau.

— Qu'est-ce qui me garantit que tu vas aller juste chercher de l'eau?

— Parce que je viens de te le dire.

— Pourquoi je te ferais confiance? Tu t'es déjà enfui avant que je ne me réveille la dernière fois.

Je me retournai vers lui puis je lui souris.

— Hé toi...

— Hm?

— Je vais juste chercher de l'eau. Je te le jure, dis-je avant de l'embrasser.

Lorsque je fus pour me lever enfin, il me reprit pour m'embrasser à nouveau.

— Tu as trente secondes. Je vais regarder ma montre.

Je lui fis deux beaux doigts d'honneurs avant de quitter sa chambre. Je marchai dans un couloir qui menait à la cuisine et j'entendis de la musique classique provenir de celle-ci. J'étais dans l'entrebâille de la cuisine et le dos d'un garçon à la capuche grise et au pantalon jeans foncé, en train de faire des œufs et un jus de fruit dans son malaxeur. Il coupa des tomates au son de la musique qui sortait d'un petit haut-parleur. Puis il se retourna vers moi pour prendre une serviette afin de s'essuyer les mains et il me vit en même temps. Il arrêta sa musique aussitôt.

— Hé, me dit-il souriant.

Je ne répondis rien, sous le choc.

— Pardon, je t'ai réveillée?

— Euh, non.

Il se tapa le front et s'avança, la main tendue vers moi.

— Nikolai, le frère de William.

Je serrai sa main et je me sentis légèrement bête d'être seulement en t-shirt devant lui pour notre première rencontre.

— Noora, dis-je.

— Noora, salut!

William arriva derrière moi en train de mettre des pantalons.

— Et voici William! Bonjour!

William se mit devant moi.

— Niko, qu'est-ce que tu fais là? demanda William, sur les nerfs.

— Je cuisine, répondit ce dernier.

— À Oslo?

— Oui. J'avais besoin d'une pause.

— Ok... dit William en mettant ses mains dans ses poches.

— Tu as faim? me demanda Nikolai.

William se retourna vers moi puis il répondit à ma place.

— Non.

— Non? Ok. Un peu malpoli là, non? Peut-être que ta petite-amie veut quelque chose?

— Ce n'est pas ma petite-amie et elle doit partir maintenant, dit William en se retournant vers moi.

Je le regardai. Le regard vide. Que venait-il de dire? Il essaya de me lancer un message avec ses yeux, mais je m'en foutais légèrement.

— Tu peux trouver la sortie toute seule ou tu as besoin de mon aide? rajouta-t-il.

Je levai un sourcil. Qu'essayait-il de faire?

— Bye, dit-il en attendant que je quitte.

Je levai un sourcil puis frustrée, je repartis dans sa chambre prendre mes affaires.

— Ok? C'est à cause de moi où?

— Non, je n'aime pas avoir une fille avec moi au réveil.

*

MARDI 12 : 25

Dans la salle de bain, je regardai mon cellulaire qui m'indiqua que William m'avait encore envoyé un message. Je l'ignorai comme les quatre autres qu'il m'avait envoyés. Je m'appliquai mon rouge à lèvres quand Marie, la même fille qui parlait avec William à son party, sortit d'une cabine.

— Joli rouge à lèvres, me complimenta-t-elle.

— Merci.

— Ça vient d'où?

— Heu, Clinique, je crois, dis-je en regardant le rouge à lèvres.

— Ça te va très bien. Super sexy.

Je fronçai des sourcils. Je commençais à croire que je mettais du rouge à lèvres juste pour plaire aux autres et non à moi comme m'a dit Vilde.

Je marchais rapidement en cherchant quelque chose dans mon sac pour arriver à l'heure à mon cours, mais une main m'attrapa et me rentra dans une classe proche. Bien évidemment, c'était William.

— Tu es en train de m'ignorer, déclara-t-il.

— William, tu ne peux pas me parler ici!

— J'en avais besoin... car tu ne répondais pas à ton téléphone.

— J'ai maths maintenant, dis-je pour partir, mais William mit son bras devant moi pour me bloquer.

— Nous devons parler avant.

— Et bien parlons! m'exclamai-je énervé.

— Ce qui s'est passé hier n'a rien avoir avec toi.

— Pourtant si. Tu m'as traitée comme de la merde.

Il soupira.

— Le truc, c'est que mon frère vient de se faire larguer par sa copine. Ils étaient ensemble depuis des années. Et maintenant, il est vraiment déprimé.

— Et alors?

— Ce n'était pas correct de te présenter, et de remuer le couteau dans la plaie.

— C'est à dire?

— De nous voir ensemble.

Je baissai la tête. Je ne sais pas si je dois le croire oui ou non.

— Je suis désolée, s'excusa-t-il.

Je relevai mon regard vers lui surpris.

— Je ne suis pas très douée avec ces choses-là.

J'acquiesçai un léger sourire, mais je ne dis rien tout de même.

— Hé toi... dit-il en cherchant mon regard. Je ne voulais pas te faire du mal.

— Tu ne m'as pas fait de mal! Je ne suis même pas un peu blessée, dis-je fermement.

Il soupira à nouveau.

— Ok...

— Je pensais juste que tu étais un gros connard.

— Je suis d'accord. J'ai agi comme un connard. Ça n'arrivera plus. Je te le promets.

— C'est une bonne chose que ce soit arriver en faite. J'ai eu peur que tu crusses que nous étions un couple. Mais maintenant c'est bon.

— On est ensemble pourtant, dit-il avec un sourire dans le coin de la bouche.

— Non, dis-je en souriant.

Il se pencha à mon oreille et dit.

— Si, on l'est.

Puis il déposa ses lèvres sur les miennes. Il m'embrassa à mainte reprise. Mais je me détachai de lui au bout d'un moment. Je dégageai sa couette de cheveux qui lui tombe tout le temps devant la figure.

— Tu dois faire quelque chose avec tes cheveux.

Sa seule réponse fut me ré embrasser. Je passai mes mains autour de son cou. Mais je le repoussai immédiatement quand des gens rentrèrent dans la classe pour leur cours. Je mis ma main sur ma bouche pour étouffer un rire et William salua quelques personnes qu'il connaissait complètement perdues. Il me fit au revoir de la main et il partit, me laissant seule à rigoler. Sur ce coup, nous aurions pu nous faire prendre en un rien de temps.

*

JEUDI 11 : 41

J'étais avec les filles dans la cour et Chris et Sana parlaient d'une photo qu'elle avait prise d'un gang de filles musulmanes au Lycée qui l'est regardaient avec menace à chaque fois qu'elles les voyaient.

— Ces filles sont flippantes, dit Chris. Je devrais effacer la photo, Sana?

— Non, dit Sana. (Sana est musulmane)

— Quelle photo? demanda Eva.

< De : Willhelm

(Photo de William torse nu, dans son lit)

Mon oreiller avait ton parfum. J'ai rêvé de toi hier soir. >

Je réprimai un sourire.

— N'efface pas la photo, redit Sana.

< De : Moi

— Tu es levé? De quoi as-tu rêvé? >

< De : Willhelm

Que nous couchions ensemble. >

Je fronçai des sourcils.

< De : Willhelm

Tu étais délicieuse. >

Je fermai mon téléphone sous le choc. Vilde arriva au même moment.

— Depuis quand tu cours pendant la pause déjeuner? demanda Chris.

— La période du « Russ » approche. Et aussi, la saison du bikini. Vous avez hâte vous aussi de voir ce que va être le thème des pénétrateurs? dit Vilde.

— Je suis sûre que ça va être un truc cochon, répondit Eva.

— Je me demande combien de filles vont coucher avec William pendant cette période, dit Vilde.

— Et ça ne va pas te déranger? Tu vas être jalouse? demanda Eva.

— Non, je vais accepter ses écarts. Il a travaillé si dur pendant ces trois dernières années pour ce moment. Je me demande s'il va battre le record de son frère. Il a couché avec 130 filles pendant le « Russ ».

— Il a un frère? demanda Eva.

— Oui, Niko, qui a 20 ans. Il a quitté notre lycée il y a deux ans. Un vrai salaud.

— Alors, il y en a deux comme ça? dit Eva.

— Les frères Magnusson...

*

VENDREDI 15 : 05

Je rentrai dans la voiture de William qui vint me prendre à la fin de mes cours. Il s'approcha de moi pour m'embrasser, mais je reculai et je l'esquivai. Il se rassit à sa place en me fixant.

— Ça ne va pas marcher! m'exclamai-je.

— Qu'est-ce qu'il se passe?

— Si tu veux coucher avec plein de filles durant le « Russ » c'est ton choix. Mais si tu penses que je vais rester chez moi à t'attendre, tu te trompes.

Il regarda devant lui, pour il se retourna vers moi.

— Ça vient d'où ton discours?

— Tu vas coucher à droite et à gauche.

— Ok, tu me connais mieux que moi même.

— Et tu sais quoi? Ton frère n'a jamais eu de copine. Genre « Il est déprimé », c'était des conneries!

— Oui c'est vrai, c'était des conneries.

— Tu m'as menti alors?

— Oui.

— Pourquoi?

— Parce que tu te demandais pourquoi j'avais agi comme ça devant mon frère.

— C'est quoi la vérité alors?

— Tu ne dis pas toujours aussi la vérité.

— C'est pour protéger Vilde.

— Je le fais pour te protéger. C'est quoi, la différence?

— La différence est que je n'ai pas besoin d'être protégée.

— Tu as demandé à Vilde si elle voulait être protégée ?

Je me tus. Il avait raison là-dessus.

— Noora, c'est quoi vraiment, le problème? Tu penses vraiment que je suis autant démené pour te conquérir... si j'avais l'intention de coucher avec tout le monde durant le « Russ »?

Je me tus à nouveau. Il avait raison là-dessus aussi.

— Non, mais... Ce n'est pas par rapport à ça... Comment je fais pour te connaître alors? Comment je fais pour te faire confiance? Quand tu ne veux même pas que je rencontre un membre de ta famille?

— Tu n'as pas besoin de connaître ma famille pour me connaître. Et ta famille?

Je me retournai vers lui.

— Tu ne parles jamais d'eux.

— Oh, nous pouvons parler de ma famille! dis-je avec sarcasme. Je n'étais pas une enfant désirée. Ma mère est sexologue, mon père est psychologue. Ils ne m'ont jamais aimée. Ils s'occupaient seulement de l'un et de l'autre, et aussi de leur vie sexuelle. Je viens d'un trou paumé qui s'appelle Mjondalen. Et je suis partie à Madrid dès que j'ai eu 15 ans. Je les appelle une fois par mois. Ils sont heureux sans moi, et je suis heureuse sans eux. Je n'ai pas de frères et sœurs. Mais je te l'ai déjà dit. À ton tour, lui dis-je, défiante.

— J'ai vraiment du mal à te croire. Qu'ils ne t'aiment pas? C'est pratiquement impossible.

Je sentis les larmes me monter aux yeux. J'essayai de mon plus fort de les contenir, mais c'est un des sujets les plus sensibles que je parler avec quelqu'un. Et ce quelqu'un est obligé d'être William, le gars dont je cache tous mes sentiments.

— C'est à ton tour, dis-je en me retournant afin qu'il ne voie pas que je pleure.

Je passai ma main sous mes yeux afin d'effacer mes larmes. Je reniflai et, de sa main, il mit mes cheveux derrière mon oreille.

— Hé toi... m'interpella-t-il.

Je me retournai sans le regarder.

— Regarde-moi, m'obligea-t-il en jouant avec mes cheveux.

Je le regardai, je me perdis encore dans son regard profond.

— Je sais que c'est peut-être difficile de me faire confiance, car je ne peux pas tout te dire. Mais sache que je ne veux pas te blesser. Je te le jure.

Je le fixai. Et je me rendis compte à quel point il était doté d'une beauté exceptionnelle. C'est stupide à dire. Je n'ai jamais pris le temps de bien le regarder. Je pensais mon temps à stresser à m'inquiéter à son sujet et à propos de Vilde. Bien évidemment, que je savais qu'il avait un charme, mais il ne m'avait jamais semblé aussi proéminent qu'aujourd'hui. Peut-être dû à ses mots doux ou à la façon dont il me traite gentiment, mais je ne saurais dire. Je crois simplement que le fais que je me suis ouverte à lui m'a montré une autre perspective de ce qu'il était vraiment et de comment je le voyais.

Je lui fis un petit sourire pourtant sincère, ce qui m'arrive rarement avec lui depuis que je l'ai connu.

— Si tu veux vraiment rencontrer mon frère, j'organiserai ça. Ok?

Je souris puis je lâchai un rire joyeux. Il me caressa la joue pour me taquiner et je lui pris la main afin d'entrelacer nos doigts.

— Oui?

Il me sourit puis je lui souris. Il posa une main sur ma joue et m'embrassa.

— Peut-être que ce n'est pas si difficile, dis-je en souriant.


À suivre...

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