Chapitre 4 : Y a-t-il quelque chose que vous nous cachez?

SAMEDI 11 : 05

Je venais de sortir de ma douche et, lorsque je m'aventurai dans le salon, je vis Eva endormie sur notre canapé.

— Eva? dis-je doucement.

Aucune réaction.

— Eva! dis-je plus fort.

Elle ouvrit enfin ses yeux.

— Noora! dit-elle en rigolant.

— Hé!

— Hé.

— J'ai dormi ici.

— Je peux voir ça.

— Comment s'est passée ton rendez-vous hier? me demanda-t-elle excitée.

Je fis de gros yeux.

— Heu... Bien.

— Qui c'était?

— Sympa.

— Sympa? Tu dois m'en dire plus!

— Je... Je dois aller faire les courses, je reviens bientôt! dis-je en partant aussitôt.

*

LUNDI 11 : 45

L'école ne parlait que ce ça. Tout le monde ne parlait que ça. Les Pénétrateurs se sont battus contre les Yakuza. Les rumeurs après l'autre sortaient de la bouche des gens.

— Après avoir entendu cette histoire, j'ai envoyé un message à William pour savoir comment il allait. Il n'avait pas répondu. J'étais très inquiète, dit Vilde.

— J'ai entendu qu'il n'était pas là, dit Eva.

— De qui? dit Vilde.

— Je parlais à Iben et elle m'a dit que c'était Chris et quelques autres qui étaient là-bas. C'est pour ça que c'est injuste. Il y avait une vingtaine de Yakuza. Ils cherchaient William, mais il n'était pas là. Alors ils se sont fait tabasser à sa place... alors que William était chez lui à baiser une fille, rapporta Eva.

— Quelle fille?

— C'est juste une rumeur. Je ne sais pas si c'est vrai, répondit Eva.

— Et William n'avait pas répondu? demanda Chris.

— Non, alors j'ai renvoyé : « William peut-tu me répondre pour que je sache au moins si tu es vivant? Je suis très inquiète ». Puis, il m'a répondu à 11 : 33 : « Je suis vivant ».

— Quelqu'un les a vus? demanda Eva.

— Chris est toujours à l'hôpital, rajouta Vilde.

— Ce n'est pas la voiture de William? dit Sana en regardant plus loin.

On se retourna tous vers ou Sana regardait. En effet, le porche de William se gara dans l'entrée de la cour. Il en sortit tout mystérieux avec Chris qui avait des points de suture où l'œil et le nez blessé. Les autres garçons avaient quelques bleues sur le visage, mais pas rien de grave comme Chris. Malgré moi, je dois avouer que William était très beau et que j'étais curieuse sur ce qui c'était vraiment passé hier soir après qu'il met déposé chez moi.

*

MARDI 12 : 55

— Je vais découvrir c'était qui vendredi, s'exclama Vilde.

— Vendredi? dis-je.

— Si William sort avec quelqu'un, elle va venir à sa fête.

— Fête? dis-je curieuse.

— Oui!

— Et bien, vous y allez?

— Bien sûr! s'exclama Vilde. Pas toi?

— Non.

— Tu ne veux jamais sortir en ce moment. Est-ce que tu nous caches quelque chose?

— Non, pas du tout, je n'ai juste pas eu l'occasion de sortir, dis-je en mentant.

— Bon d'accord si tu le dis! Je cours au bâtiment B pour mes cours! Bye! dit-elle en disposant.

— Merde, c'est toi!? me lança Eva. C'est toi qui sors avec William!

— Eva, avant que tu ne flippes...

Elle ouvrit grand ses yeux et plaqua ses deux mains contre sa bouche.

— Merde! Merde! s'exclama-t-elle.

— Ok, ok! Nous avons eu un rendez-vous, mais j'ai fait ça pour Vilde.

— Pourquoi pour Vilde? dit-elle toute excitée.

— S'il est venu s'excuser auprès d'elle, c'est parce que je lui ai promis un rendez-vous.

— Tu plaisantes? Est-ce que je suis dans un épisode de Gossip Girl?

— Eva tu sais que je déteste cette série!

— C'est dingue! s'exclama-t-elle.

Je fis un petit sourire gêné.

— Mais tu le détestes, non? dit-elle avec soupçon.

— Eva, on parle de William là!

— Alors comment c'était?

— Bizarre! Tu comprends pourquoi je ne peux pas aller à la fête ? Si William commence à me faire des avances... Vilde va comprendre. J'espère juste qu'elle ne va pas lui demander. Je ne lui fais pas du tout confiance.

— Merde, c'est vraiment Gossip Girl! déclara Eva amusée.

— Noora, tu es incroyable!

— Merci.

*

VENDREDI 21 : 22

J'étais écrasée dans mon divan à écouter la télé pendant que ma coloc me parlait de notre génération performante à double face. Je reçus un message texte qui me sortit de ma soirée ennuyeuse.

< De : Eva

Drame entre William et Vilde. Vilde pleure aux toilettes. >

Je cherchai le contact de Eva dans mes notes et j'appuyai sur appeler. Elle ne répondit pas. Je décidai d'appeler Vilde à la place. Mais elle ne plus ne répondit pas. Je décidai donc d'aller à la fête malgré ma réticence. Lorsque j'arrivai devant sa maison, un garçon se vidait les entrailles dans les arbustes proches. Je réprimai un visage de dégout puis j'escaladai les escaliers ou des gens étaient sur le point de s'envoyer en l'air. J'entrai dans le salon et Eva me sauta dessus avec une bouteille de vin à moitié terminé. Elle était complètement bourrée.

— Qu'est-ce qui s'est passé? Où est Vilde?

— Elle est partie. Mais tu es là maintenant!

— Tu as dit qu'il y a eu un drame entre William et Vilde? Qu'est-ce qui s'est passé?

— Merde! Elle est tellement amoureuse de William, mais lui, non.

— Ils n'ont rien dit sur moi?

— Non.

— Non?

— Shhh. Tu étais en rendez-vous!

Je lui souris puis je me détachai d'elle pour chercher William des yeux. Je l'aperçus au fond de la pièce avec des garçons dont je ne connais pas l'identité. Je donnai mes affaires à Eva puis je partis en direction de William. Jonas me stoppa.

— Où vas-tu?

— Aux toilettes.

— Tu ne peux pas la laisser, me dit-il en montrant Eva du la main.

— Ça va prendre deux secondes.

Je lui tapai l'épaule.

— Je reviens vite, ok?

L'ambiance de la fête était à son meilleur. À vrai dire, la moitié du monde se mangeait la bouche et buvait, mais n'est-ce pas cela, une vraie fête? La musique résonnait dans mes tympans tout comme les dizaines de voix autour de moi. Lorsque je regardai en direction de la dernière place où se trouvait William, il n'y était plus donc j'observai les alentours afin de le localiser. Je recherchai plusieurs pièces, mais aucune n'était contenue du garçon demandé. Lorsque je me retournai pour aller retrouver Eva, je fis un face à face avec William.

— Tu es venu.

— Qu'est-ce que tu as dit à Vilde?

— Quoi?

— Elle est partie en pleurant.

— Elle voulait m'embrasser, j'ai refusé.

— Tu n'as rien dit à mon propos? demandai-je, exaspéré.

— Sur toi? Qui es-tu? fit-il, semblant de ne pas me connaître.

Je croisai des bras en roulant des yeux et je ne pus m'empêcher de sourire.

— Je plaisante. Bien sûr que je n'ai rien dit.

On se retourna les deux en voyant qu'une bagarre s'est enclenchée. William prit un des gars par-derrière, l'éloignant de Jonas.

— Qu'est-ce qui se passe ici? dit-il d'un ton menaçant.

Les garçons ne répondirent rien et Jonas quitta avec Eva. Deux policiers sont rentrés par la suite.

— Qui es-tu? demanda un officier à William.

— William, répondit-il.

— William? Axel, dis le concerner en lui serrant la main. La fête qui se passe ici doit se terminer. Nous avons reçu plusieurs plaintes des voisins. Arrêtez la musique et mettez les gens dehors.

— Tout le monde. Super, dit William compréhensif.

Les policiers se chargèrent de mettre les gens dehors pendant que, moi, je me mis à chercher mes choses dans le vestibule. Si Eva est partie avec mes affaires...

— William, je peux t'emprunter ton téléphone? Eva est partie avec mes affaires.

Il me demande son cellulaire et je composai mon numéro qui n'eut aucune réponse. J'appelai son téléphone et elle n'a pas décroché. Je laissai un message sur sa boite vocale de Eskild pour l'avertir.

< — Hé Eskild. J'ai perdu mon sac avec mes clés et mon portable. Rappelle-moi quand tu as ce message sur ce téléphone. >

J'entendu des rigolements et je partis voir dans la pièce proche de qui cela provenait. Bien évidemment je ne fus pas surprise de voir Chris avec deux filles en train de les embrasser. Je ne pus m'exprimer d'un visage de dégout et de découragement à cette vue. William arriva par-derrière et accota sa main contre le mur où j'étais. Il roula des yeux puis il soupira.

— Chris, dit-il en claquant des doigts pour l'interpeller.

Chris le regarda tout comme les deux filles.

— Il est temps de partir.

Il posa sa bière sur la table et il attrapa une des filles en poche de patates, celle-ci rigola et je roulai des yeux. Il arriva proche de moi et me regarda entreprenant.

— Tu viens avec moi?

Et à nouveau, je roulai des yeux. William lui lança un regard noir afin de le prévenir que s'il tentait quoi que ce soit, il savait à quoi s'attendre.

— Je plaisante... dit-il à William avant de quitter.

— Tu as réussi à la rejoindre?

— Non, mais j'ai laissé un message à la personne avec qui je vis alors... Il va bientôt rappeler.

— Quand est-ce que tes parents rentrent?

— Ils ne rentrent pas, dit-il en versant de l'alcool dans deux verres.

— Où sont-ils?

— Mon père vit à Londres, ma mère vit à Snaroya avec son nouvel homme.

— Tu vis seul? dis-je en fronçant des sourcils.

— Plus ou moins, répondit-il en me tendant un verre.

— Je ne bois pas, dédaignai-je.

— Quel choc... murmura-t-il.

— Tu n'as pas de frères et de sœurs?

— Mon frère étudie à Stockholm.

— Tu veux autre chose?

— Tu as du... chocolat chaud?

Nous nous dirigeons dans sa cuisine et je m'assis sur le comptoir de marbre blanc. Bien sûr, toutes ses surfaces étaient remplies de bouteilles d'alcools et de verres. Puisqu'il n'avait pas de chocolat chaud, il a pris un mélange à gâteau au chocolat.

— Chocolat en poudre pour dessert?

— Je ne sais pas pourquoi j'ai ça, dit-il en regardant la boite avec les instructions. Ça dit ici que tu peux l'utiliser pour une boisson aussi. Cacao très noir et très puissant. Cinq cuillères à café de chocolat en poudre. De quatre à cinq cuillères de sucres.

— Oui?

— Oui!

— Tu ne sais plus comment en faire un ?

— Si, mais celui là je ne veux pas le rater. Ok, dit-il en posant la boite.

Il alla à côté de moi pour ouvrir un tiroir afin d'y prendre une cuillère. Puis il se plaça devant moi pour prendre le sucre. Nos visages étaient qu'à quelques centimètres et j'aurais juré qu'il était pour m'embrasser. Je lui ai seulement gratifié d'un sourire timide puis je pris une grande inspiration. Il se mit à préparer le mélange pendant que, moi, j'observai les alentours.

— Pourquoi ne vis-tu pas avec ta mère?

— Ma mère est une garce.

— Hé... dis-je à son langage envers sa mère.

— Quoi?

— C'est toujours ta mère.

— Et alors? Je ne devrais pas être honnête?

— Oui, mais tu ne devrais pas être complètement misogyne à ce propos.

— Tu veux que je reste honnête si je reste politiquement correcte?

— Eskild a appelé?

— Non.

— Tu dois vérifier ton téléphone.

Il soupira puis il me sortit son téléphone en me montrant son écran qui évidemment n'avait aucun message.

— Merde, dit-il en voyant que le liquide avait débordé. de la poêle. 


*

Une tasse de chocolat chaud dans les mains, je regardai attentivement sa maison pendant que, lui, il fumait une clope à une fenêtre. Je savais qu'il m'observait. Je sentais son regard sur moi. Je regardai dans une boite proche et j'y vis les chandails à capuche de leur clan. J'en pris un puis je lui monterai d'un air amusé.

— Tu en veux un? me demanda-t-il amusée.

— Oh, mon dieu, vraiment? Je peux essayer? Je suis bien avec? demandai-je en le mettant sur moi. C'est le sweat de tous les sweats. Beaucoup au lycée l'ont obtenu. Incroyablement populaire. Et après, je serai comme tout le monde. C'est le rêve ça, non?

Je lui pointai une guitare qui était proche de moi.

— Une guitare aussi? On doit vraiment en arriver là? Il n'y a rien qui manque.

Il lâcha un rire après ce que j'ai dit.

— Tu joues pour les filles? Tellement mignon.

— Mignon en effet.

— Oui, dis-je en la prenant dans mes mains. Tu leur joues un morceau avant de les amener au lit? Tu dois le faire, pas vrai? Tu dois faire quelque chose. Tu leur joues quoi? demandai-je en m'assoyant sur le canapé.

— Je ne joue pas pour les filles.

— Si tu le fais. Quoi d'autre ferais-tu? demandai-je en accrochant une corde. Ça fait du son? C'est une vraie alors? Forcément tu joues pour les filles. Je le sais. Tu joues quoi alors? C'est du country?

Il me sourit, amusé.

— Je sais ce que tu joues. C'est...

Et je commençai à chanter une chanson en l'harmonisant de la guitare. Il me souriait. Il me fixait, captiver par ce que je chantais.

— Avec un peu de rap?

Il rit.

— Même pas un peu de rap? Non? Maintenant, je sais William, je sais. Je sais ce que tu joues aux filles.

Puis je chantai une chanson différente de la dernière. La vibration de son téléphone m'interrompit.

— Je pense que c'est pour toi, dit-il en me passant son téléphone.

< — Allo? Où es-tu?

— À la maison. Alors?

— J'ai perdu mes affaires. Clefs, portables, tout.

— Ok, c'est... c'est embêtant.

— Je ne te le fais pas dire!

— Bon, au moins je suis à la maison maintenant. Sonne à l'interphone quand tu seras en bas, je t'ouvrirai.

— Oui... oui ok. Bye, dis-je en raccrochant pour redonner l'appareil à William. >

— Il est chez toi?

— Heu, non. Non. Il est dans le centre-ville avec des amis. Alors... mentis-je en me mordant la lèvre.

Il me regarda en souriant.

*

Il mit un nouveau drap sur son lit me laissant vulnérable au bout de celui-ci. Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit cela...

— Je peux dormir sur le canapé, proposa-t-il.

— Oh non. Ça va marcher, hein? Reste bien sur ton côté, ok? dis-je en me mettant sous le drap.

Il me sourit puis il rajouta.

— C'est mon lit, les deux côtés sont à moi, dit-il en déboutonnant sa chemise.

— Non, ce n'est pas comme ça que ça marche William. Tu n'as peut-être pas l'habitude, mais... Il y a des côtés sur ce lit. Voici ton côté et voici le mien, lui montrai-je de la main. Je propose qu'on construise une sorte de mur, dis-je en plaçant des coussins au milieu du lit. Ne viens pas envahir mon espace personnel.

Il rigola puis il enleva son pantalon pour se retrouver en caleçon. Bien évidemment, j'essayais de ne pas regarder.

— Tu vas dormir habillée?

— Oui.

Tout de suite après il enleva son t-shirt blanc.

— Ok.

Je dois l'admettre. Son corps me met mal à l'aise. Surtout parce qu'il a un corps d'Apollon pour son âge. Je connais des garçons de vingt ans et plus qui ne sont pas aussi en forme que lui.

— Qu'est-ce que tu voudras pour le petit-déjeuner? me demanda-t-il, coucher de son côté.

— Je ne prendrai pas mon petit-déjeuner ici.

— Œuf et bacon? Parfait, déclara-t-il en ignorant ma réponse.

— Tu es le plus grand cliché que je n'ai jamais rencontré. Jamais!

— Mes parents ne m'ont jamais aimée. Ma mère ne m'a jamais complimenté mes dessins. Mon père n'est jamais venu à mes matchs de foot.

— Ok.

— Mais tu m'aimes bien pour ça.

— Non pas du tout.

— Si tu m'aimes bien, dit-il sournoisement.

Son téléphone sonna. Il rit en le regardant.

— Quoi? Tu dois aller tabasser quelqu'un?

— C'est un message d'Eskild, dit-il, me faisant perdre aussitôt mon sourire. Il veut aller se coucher et il demande quand que tu reviens.

Merde... Merde. Je fermai mes yeux et je plissai du front. Merde.

— Je réponds : Noora m'aime tant... qu'elle n'arrive pas à me quitter.

— Pardon? Non! Tu ne peux pas écrire ça!

— Excuse-moi, tu es sur mon côté maintenant! dit-il en éloignant son cellulaire le plus loin de moi. Tu peux... aller sur ton côté?

— Puis-je? en tendant ma main.

— C'est ton côté du lit. Et c'est mon côté du lit, dit-il en replaçant les coussins.

— Tu es pénible, allez, passe-moi le téléphone, dis-je en détruisant la barrière d'oreiller.

— C'est mon côté du lit, alors tu vas laisser tranquille le portable et ne touches pas les oreillers.

— Laisse, laisse, laisse! déclara-t-il lorsque je réussis à atteindre le téléphone dans ses mains.

Je lui laissai le cellulaire puis j'émis un petit rire. Je me recouchai sur mon côté, dos à lui.

— William, écris juste que je rentre demain.

— Tu m'aimes bien, dit-il avec un petit sourire dans le coin de la bouche.

— Bonne nuit, Willhelm.

Il sourit, amusé.

— Bonne nuit, Noora, me souhaita-t-il en fermant sa lampe de chevet. 


À suivre...

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