Chapitre 3: Tu mens à une amie et tu m'en accuse.


LUNDI 9 : 15

J'étais en train de prendre mes cahiers pour ma classe quand deux filles m'accostèrent.

— Hé, me dit une fille aux cheveux longs et bruns.

— Salut, dis-je poliment.

— On se demandait si tu connaissais Jonas de seconde ?

— Je crois qu'il est en second STD? rajouta son amie aux cheveux blonds à ses côtés.

— Heu oui...

— Tu sais s'il est célibataire ? me demanda la blonde.

— Je pense que oui.

— Et cette fille avec la veste verte? me demanda la brunette.

— Euh Eva?

— Oui Eva! s'exclama-t-elle.

— Non, ce n'est pas sa copine.

— OK, super, merci! me dirent-elles avant de disposer.

Je fronçai des sourcils perplexes de ce qui venait de se passer et lorsque je relevai mon regard droit devant moi. Je vis William et Chris descendre les escaliers et le regard transperçant de William me fixait. Sans y penser de fois, je partis à pas de course vers la salle commune ou Eva se trouvait afin de m'éviter à nouveau de le rencontrer.

*

MARDI 11 : 50

— Je ne veux pas être un objet sexuel. Je veux seulement être jolie. Tu utilises du rouge à lèvres parce que ça te rend plus jolie, me dit Vilde.

— Ce n'est pas pour ça que j'en mets, je trouve sa sympa c'est tout. Je ne m'en mets pas pour plaire aux garçons, répondis-je contre son idée qu'elle se faisait de moi.

Nous avancions tranquillement dans la cour pour leur du diner et je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche de manteau.

< De : Willhelm

Tu es vraiment très belle aujourd'hui.

Passe une « joyeuse journée de la femme ».

Hâte de te voir vendredi. >

*

JEUDI 12 : 05

— Hé regarde qui est sur Tinder! me Eva tout excitée en me tendant son cellulaire.

— Tinder?

— Oui Tinder! Tu dois venir avec moi.

— Et pourquoi?

— Excuse-moi? Regarde ses amis. Ils sont canon.

— Et Vilde ne peut pas y aller avec toi, proposai-je en regardant la concerner.

— Non, je vais à Stavanger.

— Et toi, Sana?

— J'ai un tournoi de basketball.

Je me retournai vers Chris, mon dernier espoir.

— C'est l'anniversaire de mon cousin.

— Noora! Viens s'il te plait? Tu as dit que je devais rencontrer plus de garçons.

— Je ne peux pas. Désolé.

— Hé Noora... Je vais te demander franchement... commença Vilde.

Merde, ne me dis pas qu'elle le sait pour William.

— Es-tu lesbienne? me demanda-t-elle sérieusement.

Nous partons tous à rigoler sauf Vilde.

— Il n'y a rien de mal à être lesbienne, dit Vilde sur la défensive.

— Vilde... dis-je, amusée et découragée.

— C'est normal que je puisse penser ça! Tu ne couches avec personne et tu ne parles jamais de sexe!

— Vilde, ça n'a aucun sens, ne t'en fais pas! dis-je amusée.

— Et tu fais quoi demain au juste? me demanda Eva.

— C'est l'anniversaire d'Eskild, mentis-je.

*

VENDREDI 18 : 58

J'enfilai un large coton de laine beige tout en me regardant dans le miroir. Je ne sais pas quoi mettre. Je baissai mon regard vers mon rouge à lèvres et j'hésitai un instant avant de le prendre pour m'en appliquer.

— Salut! entra Eskild à l'improvise. Tu es très belle. Où vas-tu?

— Je ne suis pas belle.

— Ok... J'ai reçu un message Facebook d'Eva. Ton amie. Qui me souhaite un joyeux anniversaire.

— J'ai dû donner cette excuse, car j'ai un rendez-vous.

— Tu as un rendez-vous. Avec qui?

— Un connard qui s'appelle William.

— William? Comme le William de Vilde?

— Il n'est pas à Vilde, dis-je en mettant mes chaussettes.

— Ok.Ok.

— Je le fais pour aider Vilde. Il a dit à Vilde qu'elle n'était pas assez bien. Et je lui ai promis un rendez-vous si il s'excuser auprès d'elle.

— Alors tu sors avec lui pour ne pas blesser Vilde?

— Oui!

— Elle ne va pas être blessée lorsqu'elle va apprendre que tu es sorti avec lui dans son dos.

< De : Willhelm

Dehors. >

Je pris mon manteau et un petit sac à dos en cuir puis je sortis de hors ou William m'attendait dans son porche noir. Je fermai les yeux en prenant une grande respiration puis je m'avançai jusqu'à la portière qu'il m'ouvrit de l'intérieur.

— Hé.

— Hé.

— Tu es prête, dit-il avec le sourire.

— Prête pour quoi? demandai-je confuse.

Sa seule réponse fut de démarrer le moteur de la voiture et de s'élancer dans les rues. Après avoir traversé la ville, nous arrivâmes en hauteur ou nous avions vu sur toute la ville tombée dans la pénombre du soir, mais éclairée par les millions de lumières de la citée. Bien évidemment, je ne pus m'empêcher de trouver ça magnifique malgré tout.

Il se détacha pour sortir puis il abaissa son banc pour sortir des couvertures et un contenant pour conserver les liquides chauds.

— Tu sors ou tu vas rester là? me dit-il en se penchant pour me voir.

Je ne répondis rien.

— C'est sympa de rester là et de bouder.

Je fronçai des sourcils puis je le regardai avant de me retourner droit devant moi. Il ferma la portière et partit s'assoir sur un banc. Je me mordis la lèvre puis je me détachai à mon tour pour sortir de la voiture. Je m'assis à l'extrémité du banc tout comme lui. Toujours avec son petit sourire narquois, il me donna une couverture que bien sûr j'acceptai avec joie sans lui laisser paraître dans mon expression faciale.

— Du chocolat? me proposa-t-il en me tendant une tasse du liquide.

Je regardai la tasse puis lui puis je me reposai mon regard devant moi.

— Tu vois cette église là-bas? me pointa-t-il. Mes grands-parents vivent juste à droite. Dans une grande et effrayante maison. Ils ont des tableaux qui recouvrent tous les murs. Mon frère me disait que les peintures prenaient vie la nuit. Il y en a une que j'aimais particulièrement dans une chambre. Et ma grand-mère appelait cette chambre, « la pièce bleue ». Les murs étaient bleus. Les fauteuils étaient bleus. Les coussins, les vases étaient aussi bleus. Tu connais la tapisserie moquette? Où la moquette recouvre les murs?

— Oui, je sais ce que c'est de la tapisserie moquette.

— Elle avait une couleur bleue, dit-il en souriant.

— Tu te fiches de moi ou quoi?

— Hm? Quoi?

— Tu crois que tu vas me conquérir avec cette mise en scène?

— Quoi?

— Tout est là, dis-je en lâchant un rire désespéré. La vue, le chocolat chaud, le plaid et tu te la joues mélo avec moi avec une histoire de ton enfance.

— Tu as vu ça dans un film de lycéens? Et tu en as pris des notes?

— Ouah, dit-il avec son sourire sournois et amusé. Tu es vraiment dure.

— Je le pense vraiment.

— Ok... Je ne parlerai plus de mon enfance. Tu veux parler de quoi?

— Je ne veux parler de rien, déclarai-je découragé. Je ne veux pas apprendre à te connaître. Je ne veux même pas être là.

— Alors pourquoi es-tu ici?

— Parce que tu m'as mis de la pression.

— Je ne t'ai pas mis la pression. Comment je m'y suis pris?

— Tu as envoyé des messages à Vilde, et tu l'as appelé juste pour m'atteindre.

— C'est ça que tu appelles « pression »?

— Elle ne devrait pas penser qu'il se passe quelque chose entre nous.

— Tu le penses vraiment? Qu'il y a quelque chose entre nous?

— Tu déformes mes mots. C'est plus compliqué que ça.

— Ce n'est pas compliqué. Tu mens à ton amie et tu m'en prends comme seul responsable.

— Écoute, je ne suis pas intéressée par toi. Et je ne le serai jamais.

— Pourquoi?

— Tu es égoïste et manipulateur. Tu utilises les gens pour ton propre bénéfice. Tu es désagréable et égoïste...

— Tu l'as déjà dit, me sourit-il sournoisement.

— Et la fois où tu as dit à Vilde qu'elle n'était pas assez bien. Comment tu peux dire des choses pareilles?

— Je ne voulais pas qu'elle m'aime bien.

— Tu aurais pu le dire d'une autre manière.

— Et pourquoi ça?

— Pour ne pas la blesser.

— La blesser. Ce n'était pas mon but de la blesser... mais quand je ne veux pas que quelqu'un m'apprécie, je suis un peu dur pour ne pas laisser planer le doute.

— Et détruire sa confiance en elle?

— Tu penses vraiment que ça marche comme ça?

— Quoi?

— Ce n'est pas possible de détruire sa confiance en elle avec, juste une phrase. Dans ce cas, je pense que sa confiance en elle avait déjà été détruire avant ça. Et si tu te mets à place, c'est Vilde qui m'a courue après. Elle me désirait, elle voulait coucher avec moi. Je ne lui ai rien promis. Cependant, quand tu m'as insultée après... Tu t'es sentie mieux? Est-ce que tu penses que c'était juste aussi?

Et voilà, je me sentais mal. Je ne parlais pu. Je me mordis la lèvre et je regardai l'horizon. Je pris discrètement la tasse de chocolat pour en boire quelques gorgées.

— Tu vois que tu voulais du chocolat chaud, dit-il avec un petit sourire.

— Non. Il fait froid. Et cela me réchauffe, dis-je sur le point de craquer un minuscule sourire.

Il échappa un rire étouffé puis il me regarda. Je craquai finalement un sourire incapable de me retenir.

— C'est bien que tu te sois excusé auprès de Vilde.

— C'est vrai?

— Hm-hm.

— Ok.

Je fronçai des sourcils, confuse.

— Je ne suis pas sûre que c'était une bonne idée, elle m'aime de nouveau maintenant. Et je ne l'aime pas.

— Nous allons revenir à la case départ, n'est-ce pas?

La sonnerie de son téléphone nous interrompit dans notre discussion.

< — Allo?... Où?... Où es-tu? >

Je reçus un message moi aussi. Une photo de Eva et Eskild en train de faire la fête avec un caption « Birthday boy ».

— On doit y aller, me dit William en partant vers son auto.

— Qu'est-ce qu'il se passe?

— Je te reconduis chez toi.

J'étais pour rentrer dans la voiture, mais je me stoppai.

— Mais soyons clairs pour qu'il n'y ait pas de malentendus. J'ai rempli ma part du marché. Je ne te dois plus rien.

— Non tu ne me dois plus rien, dit-il en refermant sa portière. 


À suivre...

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