Chapitre 12 : Veux-tu déménager avec moi?
SAMEDI 11 : 23
Nous étions tous les deux collés l'un contre l'autre dans mon lit encore endormi. Je me retournai vers lui pour lui faire face. Il me sourit puis il me caressa les cheveux.
— Nous devrions rester allongés ici toute la journée, murmurai-je.
— OK, dit-il en hochant de la tête puis il m'embrassa.
Il se mit dessus moi puis nous nous embrassâmes fougueusement jusqu'à en perdre l'haleine et encore. Il se laissa tomber sur le côté en soupirant stoppant nos ébats amoureux.
— Qu'est-ce qui ne va pas? lui demandai-je en rigolant en voyant qu'il s'enfouit la tête dans l'oreiller. Ne t'arrête pas, dis-je en le réembrassant.
— J'ai besoin d'espace, ok? dit-il en me repoussant légèrement.
Je lui fis un regard amusé.
— Tu n'as pas besoin d'espace, dis-je en l'embrassant.
Il me retourna mon baiser puis il se détacha de moi encore pour mettre un coussin entre nous. J'essayai de l'ôter, mais il le remettait à chaque fois. Je réussis à capturer ses lèvres à nouveau à mon plus grand bonheur.
— Je suis sérieux, dit-il.
Je me détachai légèrement de lui puis il me fit un sourire.
— Je te respecte. Maintenant tu dois me respecter.
Je compris enfin que je l'avais un peu chauffé sans lui en donner en retour. Je me couchai la tête contre mon oreiller et je l'observai.
— J'ai... couché avec quelqu'un quand j'avais 13 ans, lui avouai-je. Et le garçon avec qui je l'ai fait s'est comporté comme un salaud juste après. Alors au printemps... Ce n'était pas à cause de ça. Il y avait plein de choses. Et puis après j'étais... malade. Alors j'avais probablement... peur que quelque chose de similaire arrive encore, lui dis-je.
Il hocha légèrement de la tête en me caressant doucement les cheveux puis il se mit sur le dos en soupirant.
— Hé toi.
Il regarda le plafond puis il dit.
— Je suis vraiment désolé... pour ce que Niko t'a fait.
Je serrai des lèvres.
— Mais ce n'était pas de ta faute.
Il ferma ses yeux.
— Rien de sérieux n'est arrivé et il sera jugé de toute façon. Ce n'est pas génial? Nous avons un brillant système judiciaire en Norvège. Nous devons avoir confiance en eux. Et comme ça, tu n'auras pas à le tuer.
Il fit un minuscule sourire.
— Tu ne l'as pas tué, n'est-ce pas?
— Je ne l'ai pas vu. J'étais à Londres.
— Il est encore à Oslo?
— Je ne sais pas. Je ne suis pas retourné chez moi.
— C'est toi alors qui vis dans ma cave? déclarai-je.
Il se retourna vers moi en fronçant des sourcils.
— Il y a quelqu'un qui vit dans notre cave.
— C'est flippant, dit-il.
— Je sais! déclarai-je.
— J'ai squatté chez Chris, et je vais continuer de squatter chez lui.
— Tu peux venir ici aussi, proposai-je.
Il se retourna aussitôt vers moi.
— Mais tu vas devoir... à un moment retourner chez toi.
Il fit non de la tête.
— Je ne veux pas voir Niko.
— Je peux venir avec toi. Je n'ai pas peur de lui.
Il me sourit puis il m'embrassa longuement.
*
DIMANCHE 16 : 52
Nous rentrâmes chez William.
— Allo? cria celui-ci.
Aucune réponse. Nous étions dans sa cuisine et il observa la pièce en tiers en quelconque vu de quelque chose qui aurait le potentiel de lui appartenir.
— Il n'est pas là, dis-je en m'accotant contre le comptoir. Tu veux faire quoi maintenant?
— Repartir.
— Tu ne veux pas rester un peu plus longtemps ici?
— Pourquoi?
— Tu dois reprendre ton appartement.
— Je ne peux pas vivre ici.
— Tu... Tu dois arrêter de fuir ton frère. Tu ne peux pas le faire toute ta vie. Tu dois le confronter. Tu dois le regarder dans les yeux et lui dire que c'est une ordure. Pour passer à autre chose.
— Ça ne marche pas comme ça. Je ne sais pas ce que j'aurai fait s'il avait été là.
— Où est-ce que tu irais vivre?
— J'achèterai un nouvel appartement.
Je haussai des sourcils.
— Tu as de l'argent pour ça?
— Je m'arrangerai.
— Ta solution est donc de t'acheter un nouvel appartement.
— Oui.
Je soupirai puis il me sourit.
— Tu veux emménager avec moi? me demanda-t-il en mâchant sa gomme.
Je lui souris, amusée, mais un tantinet, heureuse qu'il me propose. Il se mit devant moi et il passa ses mains dans mes cheveux en me relevant la tête vers lui de ses pouces.
— Dis oui.
Je souris.
— William...
— Tu peux pour une fois arrêter de penser à ce qui est bien ou non et de faire ce dont tu as envie à la place?
— OK. Nous emménageons ensemble, déclarai-je en croisant nos mains.
— Nous emménageons ensemble, répéta-t-il avant de m'embrasser.
Je mis mes bras autour de son cou puis je scellai nos lèvres. Je remis mes mains sur le comptoir et il me souleva pour m'assoir sur celui-ci. Il se mit entre mes jambes et il me tira vers lui pour approfondir notre baiser. Puis il s'arrêta pour nicher sa figure dans mon cou. Je lui pris le menton afin qu'il me regarde.
— Ne t'arrêtes pas. Je n'en ai pas envie.
Il regarda à sa droite et il vit des enveloppes qu'il prit dans ses mains.
— C'est quoi?
Il déchira l'enveloppe afin de l'ouvrir.
— William!
— La police veut m'interroger. Vendredi 3 juin à 3 h
— Pourquoi? dis-je inquiète.
Il me regarda et me dit.
— Parce que j'ai brisé la bouteille sur la tête de ce gars et qu'il y a une vidéo.
Je soupirai, agacée et lui aussi.
*
LUNDI 11 : 25
J'arrivai à la hauteur des filles qui discutaient. Elles avaient toutes une tête d'enterrement.
— Pourquoi vous vous êtes arrêtées de parler?
Eva hésita puis elle me demanda.
— As-tu reçu une lettre de la police?
— Non. Et vous?
— Oui, nous allons être questionnées à propos de la soirée. Ils ont appelé nos parents.
— Ma mère a pété un câble, avoua Eva.
— La mienne aussi, dit Chris.
— Pourquoi je n'ai rien reçu? demandai-je.
— Parce que tu es partie avant que la police n'arrive et prenne nos noms. Ils sont tombés sur la vidéo sur Internet. C'est la police elle-même qui veut presser des charges sur William, expliqua Vilde.
— Mais c'est bien que tu n'as pas à y aller, comme ça, tu n'as pas à témoigner contre William, dit Eva.
— Vous allez témoigner contre William?
— Et on devrait dire quoi? On ne va pas mentir à la police, dit Chris.
— Nous avons le droit de ne rien dire, ajouta Sana.
— Oui, nous pouvons rester silencieuses, confirma Eva. Ils ne peuvent pas l'envoyer en prison avec comme seule preuve cette vidéo. La qualité est mauvaise et c'est flou.
— Nous devons réfléchir à ce qu'on va faire. Il pourrait encourir une peine de 6 mois, je l'ai googlelisé. Tout ça a commencé parce que William avait fait quelque chose de bien, dit Vilde.
— Comment ça? demandai-je.
— Cet hiver, William avait tabassé un Yakuza car il avait traité Iben, l'ex de Chris, de pute. Et pour se venger, ce gars s'est battu avec trois pénétrateurs. Et puis, ils s'en sont pris à Jonas, puis Chris et enfin Isak. Après ça, Chris et Isak ont planifié leur revanche. William n'en savait rien du tout. Mais il s'est quand même retrouvé impliqué, raconta Vilde.
— On ne peut pas leur raconter cette histoire? demanda Eva.
— Je ne pense pas que ça marche comme ça. Ils veulent seulement savoir qui a brisé la bouteille, avoua Vilde.
— Pourquoi il a fait ca Noora? me demanda Sana.
— Pourquoi?
— Oui.
— Il l'a fait parce qu'il pensait que c'était de sa faute. Les Yakuza ont cassé la figure à son meilleur ami. Il est extrêmement loyal envers les gens qu'il aime. Alors il l'a fait parce que... il ne fait pas confiance aux adultes... Aucun adulte n'a jamais pris soin de lui. Aussi, il a du mal à ne pas être impulsif. Ce serait super si vous pouviez dire ça.
— Moi, je dis qu'on se tait, affirma Sana.
— Je suis d'accord, dit Vilde.
— OK, on fait ça, ajouta Eva.
— Tu penses que Jonas et Isak vont dire quelque chose? lui demanda Sana.
— Non, c'est William qui les a aidés. Et Jonas n'aime pas du tout la police.
— La seule chose qui peut tout foutre en l'air, c'est si le Yakuza le dénonce.
Je soupirai.
*
JEUDI 20 : 15
J'étais sur mon cellulaire allongé dans mon lit. William regardait les choses dans une bibliothèque en bois que j'avais dans ma chambre.
< De : Moi
Comment as-tu eu ce numéro? >
< De : Vilde
Eva l'a eu par Iben qui l'a eu pars l'ex de ce gars. >
< De : Moi
OK, souhaite-moi bonne chance. >
Je regardai William qui lisait la quatrième de couverture d'un de mes livres.
— Hé toi...
— Hm? dit-il concentrer à lire. Pourquoi Noora s'écrit avec deux « O »? Ce n'est pas commun, déclara-t-il.
— Heu, tu sais Vilde... commençai-je en n'ignorant sa question.
Il releva les yeux vers moi.
— Je sais Vilde... dit-il en m'insistant à continuer.
— Oui... Et bien, elle vient de m'envoyer le numéro de ce mec des Yakuza.
Il posa son regard sur moi en fermant le livre.
— OK, tu vas en faire quoi?
— Non, je pensais que... Tu pouvais peut-être l'appeler.
— Et pourquoi?
— Pour lui demander de ne rien dire pendant l'interrogatoire.
— Non, dit-il fermement.
— William! chialai-je. Sérieusement!
— Oublie ça.
— Oui, mais écoute! Personne ne va rien dire. Tes potes, Isak et Jonas, mes amies. Personne!
— Si tu ne dis rien à propos de ce qui s'est passé, tout le monde ne va rien dire aussi.
— Noora... Non. Oublie. Terminé.
Je soupirai, exaspérée, puis j'ouvris mon cellulaire.
< De : Moi
Il refuse d'appeler, c'est la merde. >
< De : Vilde
Vraiment? Pourquoi les mecs sont si stupides. Pourquoi ils ont besoin d'être aussi fiers? On parle de 6 mois de prison là. >
< De : Moi
Je sais. >
< De : Vilde
Mais tu peux l'appeler... >
William s'allongea à mes côtés et je fermai mon téléphone aussitôt.
— Tu peux me faire la lecture? me demanda-t-il en me montrant le livre qu'il avait commencé à regarder.
— Ibsen? dis-je en fronçant des sourcils.
— S'il te plait, dit-il, me faisant des baisers dans le cou.
— Pourquoi? riais-je.
— Parce que j'ai envie d'entendre l'histoire d'Ibsen.
— L'histoire? L'histoire d'Ibsen? dis-je.
— Oui.
— Vraiment? Il n'y a rien à lire là.
— Mais si, ici, dit-il en me pointant de son doigt toutes les pages. Juste, lis-les.
— Lire les mots? le niaisai-je.
*
VENDREDI 18 : 44
J'entendais William, dehors, assise sur un banc pour qu'il sorte de son interrogatoire.
— Salut, dit-il en arrivant vers moi.
— Comment ça s'est passé? demandai-je.
— Bien.
— Oui, mais ça a duré 4 heures. Qu'est-ce qu'ils ont dit? Tu as eu l'impression qu'ils avaient des preuves contre toi?
— J'ai tout dit.
Je fis de gros yeux.
— Pourquoi tu... Tu ne peux pas... Pourquoi tu as fait ça?
— Putain j'en sais rien. Peut-être que c'est à cause de ce que tu m'avais dit.
— Qu'est-ce que je t'ai dit? J'ai dit que tu ne devais rien dire, c'est ça que j'ai dit.
Il me sourit puis il m'embrassa.
— Le truc sur Niko. Que nous devions croire et faire confiance à notre système judiciaire. J'ai choisi de leur faire confiance. Alternativement... J'aurais pu ne pas leur faire confiance... et gardé ma bouche fermée. Mais ça voudrait dire que des gens comme Niko ou ce gars pourraient continuer de s'en tirer. Si tu vois ce que je veux dire.
Je souris puis je passai ma main dans ses cheveux avant de l'embrasser.
— Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant?
— Je passe devant le juge dans quelques semaines. Je vais peut-être aller en prison.
— Qu'est-ce que tu veux faire maintenant? Pendant que tu es encore libre?
— Qu'est-ce que je veux faire, répéta-t-il en me prenant dans ses bras.
Il y pensa puis il dit.
— Je sais ce que je veux faire.
— Quoi?
— Ce que je veux, c'est de faire une très très grosse fête... ou nous allons être complètement bourrés. On arrivera plus à marcher.
On partit tous les deux à rires.
— D'accord, dis-je.
— Oui?
— Oui. Où est-ce que ça va se passer? Chez moi?
— Nous pourrions retourner dans ce satané appartement.
*
Nous étions tous sur la terrasse de l'appartement, verre à la main et les hanches dansant à la musique. Eskild, Linn, Eva, Sara, Sana, Vilde, Chris, William, Chris, Isak, Jonas, Mari, tout le monde étaient présents. Tout le monde rigolait, parlait, buvait. Je parlais avec Eva, Eskild, Isak et Jonas, mais mon regard cherchait William. Il parlait avec deux gars, bière à la main. Je le regardai en souriant et, lorsqu'il me vit, il sourit aussi. Je fis assemblant que je ne le regardai pas, mais cela n'as pas vraiment fonctionné puisqu'il me texta.
< De : William
J'aime quand tu es là à me regarder. >
< De : William
Tu détestes les fêtes, non? >
< De : Moi
Je ne DÉTESTE pas. >
< De : William
Nous n'avons pas à être là. On va chez toi? >
< De : Moi
Non, ce n'est pas ce que je veux. >
< De : William
qu'est-ce que tu veux? >
Je répondis puis je souris.
*
Il m'embrassa sauvagement puis il ouvrit la porte de sa chambre pour y découvrir Chris avec une fille sur lui.
— Chris. Dehors.
— Tu n'es pas sérieux?
— Dehors. Maintenant.
— Mec! s'exclama Chris.
Les deux jeunes partirent de la chambre et William me poussa immédiatement sur son lit en fermant la porte derrière lui puis il m'embrassa.
— Je sais que je devrais te demander si tu es prête, mais je m'en fiche maintenant, dit-il en me ré embrassant.
— Alors, tais-toi, dis-je en l'embrassant.
— Je t'aime Noora.
— Je t'aime aussi Willhelm.
FIN
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