~ Chapitre 5 ~

Alors que je pensais pouvoir dormir plus longtemps ce matin, un individu tira violemment les rideaux de ma chambre et la lumière m'aveugla pendant deux bonnes minutes. Il n'y a évidemment pas de soleil ici-bas mais un genre d'énorme spot éclaire la ville. Cela nous donne des repères et nous aide à garder un cycle de vie régulier. Je jette à l'aveuglette mon coussin en provenance de l'intrus. Je compris après l'avoir reçu en pleine figure et avoir entendu un rire que la personne ayant voulu me tuer à nouveau n'était que mon père.

- Pourquoi ? fut la seule chose que je puis articuler

- Parce qu'il faut que tu te prépares pour ton entretien et parce que tu le sais aussi bien que moi, tu n'as pas besoin de dormir.

- Je déteste quand tu as raison papa. J'arrive disais-je en essayant de me lever, retrouvant la vision.

Effectivement, comme la nourriture, le sommeil ne nous ait pas obligatoire. La plupart d'entre nous dormons quelques heures par nuit plus par habitude que par réel besoin. Thanos a aussi décidé que l'on devait être une société normalisé -toujours cette définition floue de la normalité- et donc tout le monde doit dormir la nuit. J'aimais dormir de mon vivant alors cette loi me plaît beaucoup !

Après m'être habillée : mon père avait déposé dans la salle de bain une jupe patineuse bordeaux, une chemise blanche ainsi que des collants et une paire de boots hautes à lacets. Je ne sais pas par quel miracle cette tenue était portable. J'imagine que le dit miracle s'appelait Maman. J'ai même, pour lui faire plaisir, fait une tresse sur le côté me rendant moins « dégénérée » qu'habituellement. Le petit déjeuner était déjà prêt. Je mangeais à peine un demi croissant, rien ne passait à cause du stress. Mon père l'ayant remarqué, il demanda :

- Tu sais ce que tu vas raconter ?

- Je vais être franche, je réponds. C'est juste que si je ne corresponds pas ça me ferait beaucoup de peine.

- Je le sais, c'est pourquoi je vais t'emmener jusque devant la porte, tu ne prendras pas le bus et tu n'aura pas à te perdre dans ce dédale de couloir qu'est le conseil. Si j'ai fait en sorte que tu ais cet entretien c'est parce que je sais que tu en es capable. Tu es faite pour ça ma petite Jeanne

- Merci papa.

Sur ces belles paroles d'amour paternel, on sort de la maison. Ma mère était déjà partie à son bureau et je montais dans la belle berline noire de mon père. J'aime beaucoup cette voiture elle sent le cuir neuf et elle est toute confort. Cela changeait du vieux pick-up de ma mère, ça lui rappelle des souvenirs apparemment alors on l'a gardé. Les dernières paroles de mon père tournait dans ma tête pendant le trajet. C'est très rare que mon père m'appelle par mon prénom d'origine, il ne l'utilise que quand il veut me toucher, me faire comprendre que ces paroles sont sincères. J'essuyais alors une larme au coin de mon œil quand on se gara sur le parking souterrain du conseil.

Le bâtiment était très beau, très spacieux, tout en verre. Il n'était pas très haut et ressemblait à un stade du dehors. A l'intérieur des hommes comme mon père, en costume et bien sous tous rapport entrait et sortait. Mon père avait pourtant ce petit détail en plus que les autres n'avaient pas : un bracelet électronique à son pied droit. Il était caché par son pantalon de smoking bleu mais la petite lumière rouge, montrant son état de marche clignotait à travers. Mon père était un criminel, et même s'il occupait une des places les plus hautes de tous l'Enfer, il restait un meurtrier.

On montait dans un ascenseur avec 3 autres personnes : deux hommes et une femme. L'homme de gauche du côté de mon père était grand, blond, aux yeux bleus. Il cachait difficilement une grande entaille dans sa nuque. La guillotine me dis-je. La femme, elle, ne présentait pas de traces de sa mort. Elle était plutôt petite et avait les cheveux bruns réunis dans un chignon haut. Elle semblait relire un rapport à rendre. Quant au dernier homme il état derrière moi et je n'ai pas pu l'apercevoir. L'homme de gauche prit la parole :

- Bonjour Pierre ! C'est ta fille....hum Aëlys ?

- Effectivement Louis. Elle passe un entretien aujourd'hui. Se tournant vers moi, Aëlys voici Louis, un de mes plus anciens amis, et compagnon de cellule.

- Bonjour, enchanté, répondais-je timidement. Vous vous connaissiez déjà lors de la...

- Révolution ? Non répondis Louis, amusé. Je suis certes, mort deux mois après ton père mais à Versailles. Je faisais partie de la Noblesse en quelques sortes. Ils nous étaient donc difficiles d'être ami.

- C'est sûr qu'être ami avec une ordure ce n'est pas évident, chuchota juste assez fort la dame au chignon. Elle avait un léger accent, anglais peut-être.

- Merci et bonjour à toi aussi Eleanor, répliqua Louis un peu sèchement.

L'instant d'après je me retrouvais en dehors de l'ascenseur, mon père me tenant le bras. La pique lancée par la femme, cette Eleanor m'avait fait oublier notre arrêt et donc notre descente. Nous marchions quelques mètres avant d'arriver face à une secrétaire, sa peau était métissé et les marques présentes sur son cou me fit rapidement créer des théories quant à sa mort. Ici la façon dont nous sommes morts n'est pas tabou, mais c'est toujours gênant de le demander à des gens que nous ne connaissons pas.

- Ma fille, Aëlys a rendez-vous avec Mr Pique pour un entretien, dis mon père à la secrétaire.

- Effectivement monsieur, veuillez vous assoir il arrivera dans quelques minutes.

Nous obtempérons et nous nous asseyons sur un canapé blanc en cuir. Je pris le temps d'observer la pièce, les murs était peint de rouge vif et le sol était si bien ciré et si blanc que l'on se voyait à travers. Alors que grâce à ce reflet je remettait en place ma tresse -histoire ne ne pas paraître sortir d'un bataille aux yeux de ce Lucien Pique- je reçu un texto :

[From : Marcus. To : Moi : A peine 1h que l'on est côte à côte et j'ai déjà des envies de meurtres ou de suicide j'hésite... Je vais bientôt faire les gros titres en tout cas ! J'espère que tout va bien ]

Je tremblais face au mot « suicide », d'un côté il devrait l'éviter à tout prix car il se prendrait un sacré savon une fois arrivé ici et d'un autre tout serait tellement plus simple s'il savait ce que je vivais. Je chassais cette pensée de ma tête et répondit avant d'éteindre mon portable :

[From : Moi. Toi : Marcus : Évite je voudrais vous retrouver en un morceau demain et on a besoin d'elle demain pour le travail de groupe.]

Ce message me rappela que demain je devrais faire face à un autre type d'entretien : la venue de mes amis dans mon "appartement". Je n'en avais pas encore reparlé avec mon père et on devait établir une stratégie pour ne pas finir dans une cellule.

- Papa, à propos de demain..

- On en parlera ce soir chérie, je vais tout faire correctement ne t'inquiète pas me coupe-t-il

- D'accord. Si tu veux aller travailler tu peux, je pense que je pourrais survivre à rentrer par une porte. Je t'appelle dès que c'est fini.

- Je me fais donc chasser par ma propre fille, bonne chance ! dit-il en partant.

J'étais maintenant seule face à mon destin. J'essayais de ne pas voir que mes mains tremblaient et me concentrais sur les différents tableaux accrochés aux murs. Ils étaient tous abstraits, et je ne voyais que l'apocalypse en eux, des cris et du sang. Je suis sortie de mes pensées par un homme, la quarantaine, un bandage sur l'œil droit. Il était assez grand et imposant. Je me sentit défaillir à ce moment là.

- Mlle Durieux ? demanda-t-il

Je me levais donc et alla lui serrer la main. Il me l'écrasa si fort que je crut qu'elle en ressortirai plate. Après avoir vérifié que non, elle avait toujours la même forme j'entrepris de le suivre derrière cette porte.

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Bonjour à toutes et à tous !

J'espère que ce chapitre vous a plu. Dites moi dans les commentaires comment va se passer l'entretien selon vous ! Hésitez pas à commenter sur le reste du chapitre !

[Je suis super contente car on vient de passer les 100 vues sur la fiction, je sais que c'est pas beaucoup mais j'avais très peur de publier cette fiction et de savoir qu'elle vous plaît, même à très peu de personne ça me touche. J'espère qu'elle vous plaira toujours autant]

Je vous embrasse ! Passer une bonne journée/soirée/nuit

~ Sparks <3

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