~ Chapitre 3 ~


6h00. Ce foutu réveil sonne. J'aimerais le balancer à travers la fenêtre mais cela va faire hurler Cerbère. Je sors finalement de mon lit, je m'habille simplement d'un jean : troué comme souvent et d'un petit haut blanc. Je rajoute quand même une veste beige pour éviter que l'on remarque ma peau laiteuse, signe de la Tuberculose. Je descends finalement manger. Mes parents ne sont pas encore debout, je mange un croissant et emporte un termos de café. Je déteste manger le matin, c'est comme si mon corps refusait tout contact avec de la nourriture. Comme les habitants des Enfers sont déjà morts, nous n'avons pas besoin de nous nourrir, nous nous mangeons principalement car c'est dans nos habitudes. Après m'être légèrement maquillée et coiffée je me décide à partir. Je sors donc de la maison et va à la première cabine téléphonique disponible. C'est notre moyen de transport, il était très courant avant mais depuis que ces cabines sont inutilisables, nous devons faire plus attention quand nous les empruntons. Je tape le code de la cabine téléphonique du bar miteux 1-5-9-4-3. Chaque cabine terrestre à un code prédéfini, pour que l'on se repère. Il y a dans chaque cabine un gros livre, semblable à un annuaire avec les codes de certains endroits. On peut aussi y trouver sa location et le temps de trajet. C'est la même chose pour revenir ici. Comme toujours, le sol tremble, puis la cabine entière. Juste avant d'être projeté vers le haut, je vois mon père sortir de notre maison. Il va au travail. Le bar n'a pas encore ouvert mais Betty est déjà debout. Elle est prête à ouvrir mais attends juste que je sorte, c'est aussi une athánatos. Elle est morte dans les années 50, d'un accident de voiture, elle ne porte pas vraiment de séquelles, seulement une grande cicatrice sur sa jambe droite. Elle travaille en surface pour les Enfers, elle me sert de couverture, comme pour beaucoup d'autres qui vont tous les jours sur Terre. C'est d'ailleurs pour un souci de logique : quelqu'un qui n'a aucune famille nulle part ça peut être remarqué. Ceux qui occupent ce genre de poste sont ceux ayant fini d'accomplir leurs peines. C'est un travail qui demande beaucoup de discrétion et de dévouement aux Terriens. D'ailleurs pour eux, Betty est ma cousine et j'habite au-dessus du bar. Mes parents sont pilote de ligne et hôtesse de l'air, c'est pour cela que j'habite avec elle quand ils ne sont pas là.

Je sors enfin du bar et le froid me glace sur place, j'oublie toujours que sous la surface il y fait beaucoup plus chaud qu'ici au mois de novembre. Je traverse rapidement les quelques rues qui me mène à mon lycée, en y arrivant je tombe nez à nez avec Lana, surprise par ma tenue :

- T'es malade ! Il fait 6 degrés ici, tu vas attraper une pneumonie si tu ne rentres pas dans le bâtiment tout de suite me hurle-t-elle avant de me pousser dans le lycée

- Plutôt de la tuberculose pense brièvement. Ça va aller, ne t'inquiète pas pour moi, j'ai de très bonnes défenses immunitaires finis-je par répondre.

- Mouais, bon aller viens on va retrouver les autres. T'as fait les devoirs de maths ?

- Oui. C'était plutôt simple !

- Simple ? Tu es sûre d'avoir fait les bons exercices, je n'ai juste rien compris ! dit-elle

- Oui et tu as comme toujours réussi, petit tête !

Je les avais évidemment trouvés d'une simplicité affolante pour la simple raison que malgré les âges les exercices de maths ne changent pas ! Et aussi parce que j'ai des cahiers remplis des corrections des exercices de maths et des autres matières. Après avoir discuté avec des amis à nous, Paul et Chloé. Qui sont totalement insignifiant pour moi, la seule chose qui a retenu mon attention c'est qu'ils sont en couple. On finit par aller en histoire, première heure de cette longue journée.

Après la deuxième sonnerie, je dirais même 10 secondes après, on toque à la porte. Pas besoin de se demander, c'est Marcus qui comme, je ne sais pas, chaque matin depuis 5 ans arrive en retard. Le prof l'accepte par miracle et il vient s'assoir à côté de moi, essoufflé après avoir couru pour accumuler le moins de retard possible.

- Panne de réveil ? dis-je

- Tu sais bien que non, je suis en retard depuis plus longtemps que je te connais et les traditions ça ne se perd pas !

- J'imagine ! C'est vrai que nos régions ont du talent alors pourquoi pas Marcus a des traditions ?

- Très drôle Aë ! dit-il en me pinçant les côtes. Parlons plutôt de la nouvelle couleur affreuse de cette idiote de Sarah !

- Effectivement on croirait voir de la paille !

- Ou du pipi de chat !

- Je ne vous dérange pas Mlle Durieux et Mr Svier ? demande le professeur d'histoire.

Nous avons donc fait mine de ne pas comprendre le motif de cette question et on s'attarda à écrire ce qu'avait écrit le professeur au tableau : « le 19ème siècle ». Ah, et bien je sens que ce cours va beaucoup me faire rire ! Que va bien pouvoir dire Mr Zefri sur ce magnifique siècle qui aura vu ma naissance et ma mort ?

Je jette tout de même un coup d'œil à Sarah, histoire de comparer nos propositions pour sa nouvelle couleur de cheveux. Cette fille faisait partie du cercle des « populaires » : yeux bleus, cheveux blond platine hyper-lisse, des formes parfaites. Bref on pouvait lui envier pas mal de choses, mais elle était d'une méchanceté à toute épreuve. La légende raconte que si elle te regarde trop fixement tu peux devenir une statue de sel. Ou alors c'est Méduse, je ne sais plus. Je décide finalement d'écouter le cours, ou plutôt m'en amuser :

- Quel est l'une des maladies les plus courantes durant ce siècle ? demande le professeur.

- La Tuberculose, répondis-je fièrement.

- Bien Aëlys. Quels sont ses symptômes ?

- Elle attaque la plupart du temps les poumons de la victime mais elle peut aussi toucher à ses os. Elle était mortelle, à l'époque.

- Effectivement. Comment avez-vous appris cela ?

- Oh, j'ai regardé un documentaire un soir à la télé. Très réaliste, on croirait vivre cette maladie et mourir avec le patient dis-je avec un sourire immense

Comme toujours dans ces moments-là, la classe entière me prend pour une dingue. En même temps regarder un documentaire télévisé sur l'une des plus grandes maladies de ce siècle est inhabituel, en parler avec le sourire est signe de démence.

La matinée se passa ensuite sans accroc. A l'heure du déjeuner, après avoir choisi une table je découvre que nous ne serons que trois ce midi. Ça me réjoui car je n'aime pas réellement Paul et Chloé, ils sont niais. Alors qu'on discutait tranquillement pour savoir lequel des acteurs de Teen Wolf avaient les plus beaux abdominaux, mon portable vibra :

[From : Papa. To : Moi : J'ai une surprise pour toi ce soir, ne rentre pas tard :p]

[From : Moi. To : Papa : Promis :D]

-------------------------------------

Bonjour à toutes et à tous !

J'espère que ce chapitre vous a plu, il sert surtout à présenter le caractère des personnages. A votre avis quel est cette chose que Pierre veut annoncer à sa fille ?

Le suivant sortira dans un ou deux jours je pense. N'hésitez pas à commenter !

Bonne journée/soirée/nuit

~Sparks <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top